lundi 6 mai 2013

Québec — Taux de natalité et indice de fécondité en légère baisse pour la troisième année

Mise à jour du 6 mai 2013

Nous avions prévenu : «  les gros médias consensuels se concentreront sur ces chiffres bruts pour clamer un nouveau succès démographique dû à la généreuse politique familiale du Québec... »

Voici le titre de Radio-Canada...



Et ce commentaire optimiste du gouvernement qui se concentre sur l'aspect positif de la nouvelle : « Mais malgré ce léger repli [dans le taux de natalité et de fécondité], note l'Institut, l'indice de fécondité demeure supérieur au Québec à ce qu'il était entre 1980 et 2006. »

Radio-Canada ne fournit aucun graphique du taux de natalité ou de l'indice de fécondité, tous les deux en déclin, il ne fournit à nouveau qu'un graphique se concentrant sur le chiffre brut des naissances...



On remarquera que la SRC ne fait apparaître le nombre de naissances que depuis 2000 sans doute pour  donner l'impression que celles-ci ne font que progresser. On verra ci-dessous qu'en fait il y a nettement moins de naissances qu'en 1980 alors que la population du Québec (avant trente ans d'immigrations importantes) n'était alors que de 6 505 997 contre plus de huit millions en 2012 (8 054 756 pour être exact).

Puisque Radio-Canada ne fournit pas le diagramme sur l'indice de fécondité en déclin, nous le fournissons ci-dessous (la ligne avec les losanges noirs) :


Troisième année de déclin, insistance prévisible sur les bienfaits de la politique dite familiale

L’indice synthétique de fécondité s’établit à 1,676 enfant par femme en 2012, en regard de 1,691 en 2011, de  1,707 en 2010 et de 1,738 en 2009.  L’indice de fécondité diminue donc légèrement pour une troisième année consécutive.

Le site de Radio-Canada souligne : « Selon les démographes l'augmentation du nombre de naissances au Québec ces dernières années est due en partie à l'amélioration des politiques de natalité, mais également à un phénomène de rattrapage des femmes de plus de 30 ans qui n'avaient pas eu d'enfant dans la vingtaine. »

Il ne relève pas que la natalité et la fécondité continuent de diminuer au Québec malgré des investissements croissants dans la politique dite « familiale » (voir ci-dessous) et que la natalité a également crû dans le reste du Canada sans ces programmes ruineux (et injustes puisqu'ils ne visent que les femmes qui retournent au travail et qui font garder leurs enfants par des tiers).

Fécondité du Québec désormais inférieure à celle de la Russie

La fécondité québécoise à 1,676 enfant/femme est désormais inférieure à la russe (1,7 enfant/femme). Alors que la fécondité québécoise décroît lentement, la russe a connu une forte progression depuis 10 ans. L'indice  synthétique de fécondité avait atteint un nadir historique de 1,16 enfant/femme en 1999 avant d'entamer une remontée et d'atteindre à nouveau 1,59 enfant/femme en 2010.

Les grandes métropoles, très peu fécondes...

Seules les régions à forte population amérindienne ont en 2012 un indice de fécondité supérieur au taux de remplacement des générations (c.-à-d. 2,1 enfants par femme). Il s'agit de la région du Nord-du-Québec, qui se situe loin devant toutes les autres et l’Abitibi-Témiscamingue.

Montréal et la Capitale-Nationale affichent la fécondité la plus faible, avec des indices inférieurs à 1,6 enfant par femme et même moins de 1,5 enfant pour Montréal.


Doublement du nombre de bébés avec parent né à l'étranger

En 2012, près de 30 % des enfants nés au Québec ont au moins un parent né à l’étranger. Il y a 20 ans, cette proportion était d’environ 15 %.



Billet du 3 mars 2013

D'après les chiffres préliminaires publiés aujourd'hui par l'Institut de la statistique du Québec, il serait né 88.700 enfants au Québec en 2012, soit une petite augmentation de 200 enfants par rapport à 2011. Ces chiffres préliminaires sont arrondis à 50 naissances près.

Or, comme la population du Québec a crû de 76 767 personnes entre 2011 et 2012 (principalement par l'immigration), cela signifie que le taux de natalité a baissé en 2012. Il s'élève (si l'on peut dire) à 11,01 ‰. C'est-à-dire 11,01 naissances par mille habitants.

Il s'agirait de la troisième année de baisse du taux de natalité:

  Année  Taux de natalité
  2009  11,4
  2010  11,2
  2011  11,1
  2012  11,0

Le chiffre des décès atteint lui un zénith à 60.800 soit une augmentation de 2,5 % par rapport à 2011 et 4,1 % en comparaison à 2010.


Prévision : le communiqué du gouvernement (s'il y en a un) puis les gros médias consensuels se concentreront sur ces chiffres bruts pour clamer un nouveau succès démographique dû à la généreuse politique familiale du Québec...

Rappel à la réalité :

La natalité a repris du poil de la bête partout au Canada sans cette politique ruineuse québécoise : les coûts explosent et la moitié des CPE sont en déficit !

Cette politique est discriminatoire : elle favorise les femmes qui retournent au travail et pénalise les femmes qui restent à la maison. Cette discrimination est volontaire.



Le graphique ci-dessous permet de mieux apprécier l'évolution de la natalité québécoise et de mettre en perspective le prétendu « baby-boom » que nous vivrions selon certains chroniqueurs. Le « baby-boom » de l'après-guerre pendant lequel le nombre d'enfants par femme était d'environ quatre enfants y est indiqué par la mention « pic de natalité ».

Évolution de la natalité au Québec de 1900 à 2010


Le taux de natalité n'est pas la meilleure mesure de la vitalité démographique puisque l'espérance de vie influe sur ce taux : une population nombreuse de femmes âgées qui n'a plus d'enfants déprime le taux de natalité. L'indice synthétique de fécondité est une meilleure mesure puisqu'il permet d'établir le nombre moyen d'enfants par femme. Ces chiffres ne seront pas disponibles avant quelques mois.

Investissements croissants dont le rendement diminue ?

Très fortes subventions aux garderies,
rien pour les parents qui gardent leurs enfants[1]
La croissance démographique du Québec semble donc s'essouffler alors que des sommes considérables et sans cesse croissantes sont investies dans sa politique « familiale » non universelle qui consiste principalement à encourager les mères à retourner au travail par le biais de garderies fortement subventionnées.

En effet, une garderie privée subventionnée reçoit de l'État 34,50 $ par jour pour chaque enfant de plus de 18 mois et 51,70 $ pour chaque poupon, d'après les données de l'Association des garderies privées du Québec (AGPQ). C'est 37,80 $ et 58,60 $ dans le cas d'un centre de la petite enfance (CPE).

À ces subventions s'ajoutent les aides directes aux familles pauvres ou monoparentales. Il ne s'agit pas à proprement parler de mesures natalistes universelles. En 2009, les services éducatifs à l’enfance représentaient une aide d’un peu plus de 2,4 milliards de dollars, à laquelle il fallait ajouter le crédit d’impôt remboursable pour frais de garde qui permettait de verser 194 millions de dollars aux familles utilisant la garde à tarif régulier.
La politique familiale du Québec :
pénaliser les femmes qui restent au foyer ?[2]

Entre 2003 et 2009, l’aide financière accordée aux familles par le gouvernement du Québec a augmenté de plus de 58 %. Cette aide financière comprend l'aide à la garde des enfants (2,6 milliards [source, page 33]), le régime québécois d’assurance parentale (1,2 milliard), l'allocation de soutien aux enfants plus généreuse pour les familles monoparentales ou pauvres (2,2 milliards) et la prime au travail (255 millions). Pendant cette période, le taux de natalité a augmenté de 14,8 % et le taux de fécondité de 16,7 %.

Rappelons que le programme d'allocation universelle à la naissance avait coûté de 1989 à 1996 1,406 milliard de dollars pour toute cette période soit environ 240 millions de nos dollars de 2011 par an. La fécondité était alors passée de 1,415 enfant par femme en 1988 à 1,611 en 1996, soit une augmentation moyenne de 13,8 %. L'abolition par le Parti québécois de ce programme en 1997 et l'instauration des garderies dites à 5 $ a été suivie d'un abaissement de la fécondité ; l'indice synthétique de fécondité avait alors atteint en 2002 1,475 enfant par femme. Il faut noter que l'économie n'a enregistré aucun recul pendant toute la période de 1997 à 2008, celle-ci ne peut donc expliquer la baisse de la natalité de 1997 à 2002.

Emprunter pour payer les garderies, frais des ententes de la fin 2010

Le gouvernement québécois a emprunté 219 millions $ en 2009 (dernière année disponible pour les chiffres du vérificateur général) pour financer les services de garde à l’enfance et leurs immobilisations. Ces emprunts augmentent de façon constante depuis 2006.

En outre, le régime de retraite des employés des CPE et des garderies privées conventionnées accusait un déficit de 66,7 millions $ au 31 décembre 2009. Il s’agit d’une promesse de paiements futurs que le gouvernement devra un jour honorer. Soit en puisant dans les poches de contribuables, soit en haussant le tarif des garderies.

Pire : ces chiffres n’incluent pas les coûts de l’entente collective des quelque 10 000 éducatrices en milieu familial nouvellement syndiquées par la CSN et la CSQ à la fin 2010. Selon les estimations, cette convention collective coûtera au bas mot 200 à 300 millions $ supplémentaires à l’État, dès 2011.

Perte de libertés

Rappelons enfin que la « politique familiale » étatiste du Québec s'accompagne d'une perte de liberté et de choix des parents. C'est ainsi qu'on interdit désormais tout acte religieux ou explication d'un fait religieux dans les garderies subventionnées mêmes dans les petites garderies familiales alors que si les parents recevaient directement des allocations de garderie (ou étaient moins imposés) égales aux subventions perçues par les garderies ils pourraient plus facilement choisir des garderies religieuses ou non, selon leur préférence.




[1] Affiche soviétique des années 30. « À la maison, je m'ennuie ! À la garderie, je suis content ! »

[2] Affiche soviétique de 1932. Traduction : « Le 8 mars, jour de l'insurrection contre l'esclavage des travailleuses de cuisine. À bas l'oppression et la mesquinerie de la vie domestique ! »


Voir aussi

Québec — À nouveau une légère baisse de la fécondité en 2011

Taux de fécondité au Québec selon la langue maternelle et le lieu de naissance

Nettement plus d'enfants par femme mariée québécoise que par femme en union libre ou sans conjoint

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(en 2010) Deuxième baisse successive de la fécondité au Québec, les coûts de la politique dite familiale ne font qu'augmenter

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3 commentaires:

Bobby a dit…

Oui, on va nous dire +200 bébés : c'est merveilleux, c'est reparti à la hausse...

Le Saguenéen a dit…

Pas une ligne dans la presse bêlante...

Sébastien Rodrigue a dit…

Merci pour cette analyse pertinente ! J'aimerais savoir notre réel taux de natalité au Québec si l'on ne tien pas compte du taux de natalité de l'immigration islamique?

Merci.