lundi 17 septembre 2012

Les dépenses d’éducation sont mieux gérées en Allemagne qu'en France

En Allemagne, la moitié des dépenses d’éducation est consacrée à la masse salariale, l’autre à tous les autres coûts liés à l’école. En France, c’est 30% pour les salaires, 70% pour les infrastructures et les papiers administratifs.

L’analyse comparée des dépenses publiques pour l’école avec notre voisin outre-Rhin montre que, pour un même résultat, la France pourrait économiser des dizaines de milliards d’euros.

La France fait encore figure de mauvaise élève par rapport à l’Allemagne. Dans son analyse comparative de la dépense publique consacrée à l’éducation nationale*, l’Institut Thomas More, un « réseau pensant&nbs;» européen indépendant, dénonce les coûts du «modèle» français. Si nos voisins allemands ne sont pas vraiment meilleurs que nous en termes de performances du système scolaire -le dernier classement Pisa de l’OCDE positionne l’Allemagne au 20e rang quand la France se classe 22e sur 65 pays étudiés-, ils dépensent l’argent public de manière plus efficiente: pour un budget quasi similaire, l’Allemagne parvient à payer ses enseignants presque 35 % de plus qu’en France, alors qu’ils sont plus nombreux (758.728 outre-Rhin contre 708.551 dans l’Hexagone). Pourtant, ils ne travaillent « que » 11 % de plus que les nôtres – en termes de temps de travail – et encadrent en moyenne un élève de plus (15 élèves par professeur contre 14 en France).


Où passe donc l’argent public français? « Dans les coûts de structure et d’administration », tranchent Jakob Höber et Caroline Popovici, les auteurs de l’étude, précisant qu’ils « représentent 19,9 milliards d’euros de plus qu’en Allemagne ». Outre-Rhin, la moitié des dépenses d’éducation est consacrée à la masse salariale, l’autre à tous les autres coûts liés à l’école. En France, c’est 30% pour les salaires, 70 % pour les infrastructures et les papiers administratifs. Il faut dire qu’avec presque 50.000 établissements scolaires en France, contre un peu plus de 28.000 outre-Rhin, les coûts d’entretien, de maintenance et de personnel sont démesurés. Le poste des dépenses administratives représente à lui seul 3,5 milliards d’euros par an, soit presque quatre fois plus qu’en Allemagne.

Autre constat: outre-Rhin, un élève coûte un peu moins de 6000 euros, contre 7000 euros chez nous. « Cela représente un surcoût de 11,1 milliards d’euros par an » pour la France, estime l’Institut Thomas More.

L’école française ne manque pas de moyens. Mais, trop rigides, ils ne permettent pas d’« adapter les solutions aux nécessités locales ». Quand, en Allemagne, la totalité des dépenses sont générées par les communes, les départements et les régions, la part chute à 31 % en France. « En conservant cette centralisation excessive, la France entretient les dysfonctionnements de son système éducatif », assure l’Institut Tomas More. En attendant, la jeunesse française ne cesse de baisser en niveau. Il est vrai que ceci n'est peut-être pas dû qu'à la centralisation, mais aussi à la nature de l'immigration en France : nombreuse, pauvre et peu formée. Pour l'Institut Thomas More, ceci représente une perte économique colossale pour la France : selon l’OCDE, si la France faisait aussi bien que la Finlande, un pays reconnu pour sa réussite éducative, son PIB augmenterait de 461 % en vingt ans.

* L’étude recense les données récoltées par Eurostat, l’OCDE, l’Unesco, l’Insee et Destatis pour l’année 2008.

Étude complète de l'Institut Thomas More




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L’enseignement intensif de l’anglais au primaire financé à coup de dizaines de millions de dollars par Ottawa

Selon un article du Journal de Montréal : L’enseignement intensif de l’anglais au primaire est financé à coup de dizaines de millions de dollars par Ottawa dans un objectif politique : augmenter le nombre de bilingues au Québec.

Patrimoine Canada aura versé 73,6 millions de dollars au gouvernement du Québec pour soutenir l’enseignement de l’anglais langue seconde de 2009-2010 à 2012-2013. L’échéance du plan parrainé par l’ex-ministre Stéphane Dion est donc l’année 2013. « Le gouvernement du Québec reçoit du fédéral du financement pour l’apprentissage de l’anglais langue seconde », soutient M. Dion, député libéral de Saint-Laurent-Cartierville à la Chambre des communes.

Au Québec, la Société pour la promotion de l’enseignement de l’anglais langue seconde (SPEAQ) a reçu environ 75 000 $ de Patrimoine Canada, estime sa présidente Micheline Shinck, pour réaliser huit projets dont la production d’un Guide d’implantation de l’anglais intensif langue seconde dans les écoles primaires du Québec.

Le ministère de l’Éducation s’est largement inspiré de ce guide, produit en 2003, pour implanter son programme d’anglais intensif destiné aux élèves de 6e année.

Jeux de coulisses

La SPEAQ a exercé depuis une dizaine d’années un lobby intensif auprès du ministère de l’Éducation pour le convaincre d’accroître le temps consacré à l’enseignement de l’anglais. Le 25 janvier 2011, la présidente de la SPEAQ rencontrait l’ex-ministre de l’Éducation Line Beauchamp pour discuter de l’enseignement intensif de l’anglais aux élèves de 6e année. Un mois plus tard, le premier ministre Jean Charest annonçait l’implantation progressive de cette mesure sur une période de quatre ans.

« J’avais demandé une rencontre avec Mme Beauchamp pour discuter de l’apprentissage de l’anglais. L’enseignement intensif de l’anglais a fait partie de la discussion. J’étais accompagnée d’une conseillère pédagogique et d’une chercheuse de l’Université Concordia », a confirmé Mme Shinck.

Québec s’est donné cinq ans pour porter de 800 à (environ) 1 200 heures par année le temps consacré à l’enseignement de l’anglais pour les élèves de 6e année. Le ministère prévoit que la mesure touchera 20 % des élèves pour la deuxième année de son application en 2012-2013, 40 % l’an prochain, 68 % l’année suivante et 93 % la cinquième année.

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