vendredi 4 septembre 2009

COLLOQUE ANNUEL – Fondation Agapè

Le dimanche 13 septembre 2009

Au Centre Jean-Paul-Régimbal, 200 boul. Robert,

salle Régimbal, Granby


8 h 00 — Messe à la salle Régimbal au 200 boul. Robert, Granby.

Père René Larochelle o.s.b. St-Benoît du Lac.

8 h 45 — Inscription.

9 h 00 — Docteur Normand Rainville, président. Mot de bienvenue.

9 h 15 — Docteur Michel Copti, neurologue. « Le chaînon manquant. »

9 h 45 — Docteur Antonio Tongue, radiologiste. « Qui suis-je ? »

10 h 15 — Pause

10 h 30 — Père René Larochelle o.s.b. St-Benoît du Lac. « Le discernement spirituel. »

11 h 30 — M. Robert Guay, intervenant. « Les dangers de l’occultisme : nouveautés. »

12 h 00 — Dîner

13 h 00 — Mme Marie-Josée Croteau, sociologue de la santé et présidente de la Coalition pour la Liberté en Éducation (CLÉ). « Le yoga, la méditation (transcendantale) et le qi gong. Oppositions face à leur entrée dans les écoles. »

13 h 45 — M. Yves Casgrain, agent de pastorale et ancien directeur de la recherche d’Info-Secte. « Les écoles Waldorf de Rudolf Steiner. » Ces écoles controversées s’installent dans le réseau public.

14 h 30 — M. Martin Aubut, auteur de deux livres et conférencier. « La trahison tranquille. Analyse du système d’éducation québécois depuis 1964. »

15 h 15 — Pause

15 h 30 — Me Jean-Yves Côté, avocat. « Recours judiciaire et exemption du cours d’éthique et de culture religieuse. »

15 h 45 — M. Bertrand Cloutier, professeur. « Fondation d’une école et d’un réseau d’écoles catholiques de Notre-Dame des Écoles. »

16 h 00 — M. Réjean Lévesque, policier retraité, président des « Amis de la vie » et conférencier « Le suicide au Québec. » Message d’espoir pour la vie.

16 h 45 — M. André Venne, ingénieur retraité « Séquelles méconnues du traumatisme post-avortement. »

17 h 00 — Souper

19 h 00 — Table ronde avec tous les conférenciers de la journée ainsi que M. Lucien Nicole, psychologue retraité et Céline Meunier, intervenante.

Entrée : Contribution libre de 20 $ ou plus avec reçu d’impôt si désiré.

Réservation repas : Au (450) 372-5125 ou reception<arrobe>trinitaires.com le plus tôt possible, maximum 3 jours à l’avance (10 $ repas). Vous pouvez apporter votre dîner.

Quebec Coalition Demands Respect for Rights of Parents to Decide Education of Their Children

Notes Judges decision on school relativism course based on faulty understanding of Catholicism


September 4, 2009 (LifeSiteNews.com) - Quebec's Coalition pour la Liberté en Education (CLE) has expressed their shock over the Monday court ruling in Drummondville that shut down parents' attempts to have their children exempted from the province's recently imposed school program in relativism, 'Ethics and Religious Culture' (ERC).

Questioning the legal basis of the ruling, CLE president Marie-Josée Croteau criticized the judge for basing his decision on the teachings of the Catholic Church. "We are surprised and indignant," she said. "This decision is based on an interpretation of the Catholic religion, so we demand respect for the rights of all citizens, believers and atheists."

"The courts are qualified to rule on the sincerity of the religious or philosophical belief of the plaintiff," said CLE spokesman Richard Décarie. "The State is not capable to act as an arbiter of religions and will not become so."

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Réaction du MLQ — Pour la laïcité scolaire et… judiciaire

Le printemps dernier le Mouvement laïque québécois réclamait de toute urgence une charte de la laïcité afin de garantir que les institutions publiques puissent fonctionner en toute indépendance des religions. L’étrange jugement rendu cette semaine par le juge Jean-Guy Dubois de la cours Supérieure du Québec dans le cas des parents catholiques demandant l’exemption du cours d’Éthique et culture religieuse (ECR) pour leurs enfants nous oblige à réclamer cette fois rien de moins que la laïcité des tribunaux !

À la lecture de ce jugement nous constatons que le juge justifie sa décision en fonction de l’autorité du pape Jean-Paul II ou de l’assemblée des évêques sans référer ni à la loi ni aux articles des chartes des droits cités dans la requête.

Essentiellement le juge conclut que le cours ECR n’est pas discriminatoire car il ne contrevient pas à la doctrine catholique. Les plaignants étaient catholiques, certes, mais ce faisant le juge décrète de facto que les catholiques n’ont pas droit à la dissidence envers leur Église. À la limite on pourrait dire, en caricaturant à peine, que la logique qui prévaut dans ce jugement permettrait de débouter une femme catholique victime de discrimination sexiste sous prétexte que le traitement inégalitaire dont elle est victime est conforme à la doctrine catholique.

Que vaudraient de tels arguments si les plaignants étaient adeptes d’une autre religion ou tout simplement athées ? L’autorité du pape et des évêques ne seraient d’aucune valeur et le juge n’aurait jamais osé y référer. Ce jugement anachronique sera sans doute cité dans les classes de droit comme le parfait exemple de ce qu’un tribunal véritablement laïque devrait absolument proscrire.

Les avis des autorités religieuses ne sont pas des fondements juridiques solides et aucun juge ne devrait avoir le droit d’y référer. Un cas aussi aberrant que celui-ci nous autorise à affirmer que le respect du principe de laïcité dans l’administration de la justice est garant de rigueur et d’équité et ce même (et peut-être surtout) pour les croyants.

Ceci dit, il était tout à fait prévisible selon nous que les contenus de « culture religieuse » du nouveau programme ECR suscitent de tels débordements juridiques. Deux autres jugements sur ce même sujet sont attendus cet automne qui prêteront sans doute à d’autres controverses. Voilà pourquoi le Mouvement laïque québécois préconise, pour couper court à cette saga juridique qui semble désormais inévitable, d’abolir le volet de « culture religieuse » du cours ECR.

Marie-Michelle Poisson,
présidente du Mouvement laïque québécois

Bêlements de Panurge au groupe Gesca

Se fondant sur la prétention infondée allègrement répandue hier dans la Presse que la mère demandait à ce que ses enfants ignorent ce qu'étaient les autres religions, Brigitte Breton du Soleil, qui n'a pas assisté au procès de Drummondville et qui sans doute n'a pas lu les milliers de pages du dossier, se prononce doctement par ouï-dire :
« (Québec) Des parents catholiques ont échoué dans leur tentative d'exempter leurs enfants du cours Éthique et culture religieuse. Un jugement vient confirmer la pertinence d'une telle formation dans les écoles québécoises. Sans l'enseignement reçu en classe, des jeunes seraient tenus dans l'ignorance parce que leurs parents craignent qu'ils ne tournent le dos à leur religion s'ils connaissent l'existence d'autres. »
À la lecture de cette interprétation biaisée et superficielle des griefs des parents, doit-on s'étonner si les gens n'achètent plus les journaux ?

Rappelons que cette légende du droit à l'ignorance invoquée par la mère se base sur cette affirmation du jeune professeur Sébastien Lebel-Grenier :
« Ce que les parents demandaient c'était le droit à l'ignorance, le droit de protéger les enfants quant à l'existence des autres religions. »
C'est une caricature de la position des parents :
  1. Bien évidemment, l'existence de religion ne pose pas problème, ce savant professeur voulait sans doute dire le contenu de ces autres religions. À moins qu'il n'ait, bien sûr, été mal cité...
  2. La mère a surtout insisté à la barre sur le fait que toutes les religions étaient présentées comme d'une égale valeur (c'est inhérent au programme qui appelle au respect absolu de ces religions, dixit Leroux).
  3. La mère s'offusquait également que tout soit narré au primaire à la manière d'un conte, autant les récits bibliques, autochtones (la légende du Grand Lièvre) que des fables (le Noël des souris).
  4. Si la mère ne voyait pas pourquoi son enfant de 7 ans devait apprendre des détails sur l'islam, c'est qu'elle considérait que cela pouvait facilement s'apprendre plus tard et qu'il n'y avait pas besoin de 11 ans de renforcement pour enseigner quelques faits simples car les connaissances transmises au primaire sont rudimentaires, mais il s'agit surtout d'inculquer le pluralisme normatif : tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.
  5. Pour ce qui est de l'éthique, la mère, après discussion avec son aîné, a décidé de ne pas envoyer son fils à ce cours à cause de discussions « libres » sur la sexualité que son fils de 15 ans à l'époque avait trouvé déplacées et contraires à la pudeur et à ses convictions catholiques sur le sujet. Bonjour la pression des pairs !

Qui parle d'ignorance ? Il s'agit plutôt de ne pas soumettre à une manière relativiste (ou pluraliste, mais en pratique il y a souvent peu de différences) d'aborder cette réalité. Manière et fréquence décidées par l'État.





Éthique et culture religieuse: un jugement inadéquat

Lettre ouverte du théologien Guy Durand sur le jugement de Drummondville.
À lire le jugement de l'Honorable Jean-Guy Dubois dans le procès de Drummondville, on peut conclure que la demande d'exemption du parent demandeur est peu fondée.

C'est oublier que le juge s'en est tenu aux témoignages de la mère et du jeune ainsi que d'un seul expert, en écartant tout ce qu'ont expliqué les experts de la partie demanderesse.

Or, on peut très bien prouver que le programme, par sa structure même, par sa façon de présenter les religions (de manière éclatée et sans cohérence, sur le même pied que les mythes et les contes pour enfants), par sa philosophie sous-jacente (relativisme ou pluralisme normatif) , a un effet déstructurant sur le jeune.

L'élève du primaire, en particulier, n'a pas la maturité suffisante pour intégrer fructueusement ce qu'on lui présente et demande de faire.

À un autre point de vue, on accepte des exemptions pour motif religieux au cours de musique, de gymnastique, d'art plastique à la simple demande des parents, sans faire d'inquisition. Pourquoi un régime différent ici?

La demande d'exemption ne provient d'ailleurs pas que de catholiques.

Des adeptes d'autres groupes peuvent la demander. Par exemple, des Juifs pour qui il est interdit de prononcer le nom de Dieu, et encore mois celui des autres dieux.

Pour eux, cela est aussi important que de porter le kirpan ou de faire une souccah sur le balcon.

Sur la position de l'épiscopat du Québec, quand on connaît la position du cardinal Ouellet, il est difficile de penser que les évêques sont unanimes.

De plus, depuis les États généraux de l'Éducation en 1995-96, ils ont répété, dix fois plutôt qu'une, qu'il faillait respecter le choix des parents et qu'eux-mêmes tenaient à des options d'enseignement religieux d'ordre confessionnel.

Ce n'est que de guerre lasse, en 2008 qu'il se sont ralliés à la décision du gouvernement, écrivant trois fois dans leur courte Déclaration publique du 17 mars que la décision gouvernementale était prise, sous-entendant que cela ne donnait plus rien de s'opposer.

Plus largement, l'interprétation de la position officielle de l'Église catholique par le théologien Gilles Routhier auquel se réfère le juge frise la malhonnêteté.

À preuve, le document publié en mai 2009 par le cardinal Zénon Grocholewsi, président de la Congrégation pour l'éducation de la foi, qui rappelle longuement l'enseignement de Rome: responsabilité première des parents sur l'éducation de leurs enfants, avec droit à une aide complémentaire de l'école; préférence pour l'école catholique qui permet «d'éviter des tensions et des fractures dans le projet éducatif» parents/enfants; différence et complémentarité entre catéchèse et enseignement religieux scolaire; droit des parents dans l'école non confessionnelle à un enseignement religieux conforme à leurs convictions.

Si le pape Jean-Paul II reconnaissait l'importance de la connaissance des religions, rien ne permet de conclure – au contraire – que cela devait se faire à un tout jeune âge et encore moins dans la perspective du Programme actuel.

Ces dernières années, cela se faisait déjà à la fin du secondaire.

Enfin, sur le plan socio-politique, même si le Programme demande d'accorder la prédominance à la religion chrétienne qui a marqué l'histoire du Québec et constitue une part de son identité, son contenu et sa structuration rendent cet objectif irréalisable.

S'il est une culture commune que le programme propose, c'est plutôt le multiculturalisme à la Trudeau.

Guy Durand,
Dunham

Démontrer les préjudices ?

Lettre ouverte de Gérard Lévesque, philosophe, envoyée au Devoir et publiée ce 4 septembre 2009.
Marie-Andrée Chouinard a raison d'indiquer dans son éditorial du 3 septembre que le préjudice grave découlant du cours Éthique et culture religieuse est à « démontrer » et qu'il ne l'a pas été [note du carnet: pour le juge] dans cette cause plaidée par des parents de Drummondville, dont le jugement fut rendu cette semaine. À mon avis, il n'a peut-être même pas suffisamment été montré ou étalé par le témoignage d'une mère de famille et son fils.

Il faut comprendre cependant que cette mère n'avait aucunement l'expérience d'une salle d'audience intimidante, qu'elle n'a pas de formation particulière à cette fin et qu'elle devait s'exprimer sous le poids d'une forte pression tant publique que privée, dans une matière de première importance en soi et pour elle. Était-ce trop demander que d'attendre d'elle plus qu'un témoignage faisant part avec sincérité de ses inquiétudes et de quelques perceptions sommaires?

Quoi qu'il en soit, il est généralement admis qu'il y a deux manières de juger des choses, applicables à tout programme scolaire et révélatrices de ses préjudices. On peut se référer à la nature de la chose comme telle, à ses caractéristiques essentielles. Ou l'on peut observer ses effets à l'usage. Ces deux démarches peuvent être utilisées de façon complémentaire, bien que ce ne soit pas toujours nécessaire.

La démarche la plus fondamentale est celle relative à la nature foncière. C'est cette nature qui est la cause ultime des effets, même dans le cas où le préjudice dépend du mauvais usage qu'on en fait : il n'y aurait pas d'homicide si l'arme qu'on utilise n'avait pas en soi le pouvoir de tuer. C'est pourquoi le fait de se fonder sur l'essence des choses ou encore sur des principes qui en découlent est considéré en matière de logique comme le point de départ d'une « démonstration », prise au sens strict, par opposition à la simple induction qui réside dans l'observation des faits, mais ne rend pas compte de leur explication.

Il n'est donc pas nécessaire de connaître par exemple les méfaits d'un Vincent Lacroix pour savoir que la fraude est par nature un obstacle à la santé des échanges économiques. Aussi, dans la mesure où la nature du cours Éthique et culture religieuse indique qu'il comporte des risques de préjudices importants et que ces risques peuvent être « démontrés » avec au moins une certaine vraisemblance à partir des contenus et procédés essentiels de ce cours, même si notre esprit n'atteint pas le plus haut degré de certitude, la prudence commande d'éviter de l'expérimenter et de faire de nos jeunes élèves des cobayes et des victimes.

Voici quelques questions qui me semblent situer la réflexion du côté des contenus et procédés essentiels audit programme. De telles réflexions s'imposent, car on ne peut pas se contenter de l'emballage et se limiter dans l'abstrait à de pieux énoncés, par exemple sur le « vivre-ensemble ».

Est-il normal qu'un tel programme fasse fi ou escamote ce qui fait le cœur des grandes religions, dont les finalités spirituelles et les idéaux moraux, pour se concentrer sur les aspects accessoires que sont les rites, les symboles religieux, les objets ou lieux de culte ? Est-il souhaitable que ce cours expose dès l'âge de six ans les jeunes élèves à une diversité de conceptions et de pratiques éthiques et religieuses en les laissant à eux-mêmes, dans le doute quant à la manière de penser et aux choix à faire ? Est-il acceptable que l'école, plutôt que de soutenir la responsabilité éducative des parents, vienne s'y substituer et y faire obstacle par le fait que l'État s'autorise à déterminer, contrairement à la séparation de l'Église et de l'État, ce qu'il y a lieu de faire en une matière aussi intime que les croyances ?

Si vous répondez non à l'une ou l'autre de ces questions, vous avez en main de quoi démontrer la pertinence de prendre du recul à l'égard dudit programme.

Gérard Lévesque
Lévis