mardi 11 septembre 2007

France – subordination de l’enseignement « libre »

Sur 11 200 suppressions de postes prévues pour 2008 dans l’Éducation nationale française, 1 400 concernent l’enseignement catholique alors qu'environ 30 000 dossiers d’inscription y ont été refusés pour cette rentrée. Ceci en vertu des accords Lang-Cloupet qui répartissent les postes à 80 % pour le public et 20 % pour le privé.

Quand on demande au nouveau secrétaire général de l’enseignement catholique en France, Éric de Labarre, s’il entend remettre en cause cette règle inique qui empêche une véritable liberté de choix des parents en garantissant un public captif au Monopole de l’Éducation, celui-ci répond étrangement : « C’est un tabou, auquel je ne souhaite pas m’attaquer : je suis là pour régler les problèmes, pas pour ouvrir des fronts idéologiques. » Il vient de le répéter dans Famille chrétienne après l’avoir déjà dit dans La Croix du 29 août. Et d’ajouter par ailleurs : « Sur un plan plus personnel, si j’avais un rêve à réaliser, ce serait d’éteindre la guerre scolaire définitivement. Et pour ce faire de convaincre que le modèle contractuel inventé par la loi Debré pourrait être étendu, et pourquoi pas appliqué aux établissements publics d’enseignement. »

Affligeante servilité qui se préoccupe du bien-être de son adversaire plutôt que du réseau qu’il devrait représenter ! C’est ce que ne cesse de proclamer à sa façon Mgr Cattenoz depuis sa charte diocésaine de l’enseignement catholique l’an dernier : « Avouons-le, aujourd’hui, beaucoup d‘établissements catholiques n’ont plus de catholique que le nom [...]. Je crois que la loi Debré de 1959, qui avait pour but d’intégrer progressivement les écoles catholiques dans l’enseignement public, est arrivée à ses fins. »

Le secrétaire général de l’enseignement catholique, Éric de Labarre, vient de réaffirmer sa sujétion lors de cette rentrée dans Le Monde de l'éducation et dans Pèlerin, quand il affirme que les évêques font « fausse route » : l’« enseignement catholique a perdu son caractère propre. Les chefs d‘établissement [...] contrôlent de plus en plus difficilement l’embauche des professeurs. Ceux que les académies nous envoient ne sont pas toujours correctement formés aux missions d’enseignement. En outre, nombre de directeurs reconnaissent eux-mêmes n‘être pas croyants ou pratiquants. Par esprit de consensus, les projets éducatifs des établissements se limitent en général au plus petit dénominateur commun : la transmission de valeurs comme le partage ou la tolérance. »

À quoi bon un enseignement catholique à ce compte, si ce n'est que pour faire dans l’humanisme et le politiquement correct ?

Ne vaudrait-il pas mieux que l’école catholique perde de ses subsides, mais recouvre son âme, échappe aux programmes « laïques » décidés par d’autres, puisse choisir ses professeurs et puisse placer sa conception religieuse au centre de son programme et de sa vie scolaires ?

Ne vaut-il pas mieux d’abord être libre, offrir une véritable différence et ensuite lutter pour un supplément de justice : permettre l’utilisation de bons scolaires dans ces écoles vraiment libres. En effet, pourquoi les parents devraient-ils payer deux fois – par leurs impôts, puis par les frais d’inscription des écoles libres – pour avoir un véritable choix d’enseignement ?

La seule solution : privatiser l'école

Tiré d'un site français, ces paragraphes écrits par Michel de Poncins et qui pourraient s'appliquer ailleurs qu'en France :
« L'enseignement nationalisé en Fance est peut-être l'une des toutes dernières grandes administrations soviétiques du monde qui regroupe 1 350 000 fonctionnaires avec un administratif pour trois enseignants ; les « enseignés » sont 14,5 millions. Il est évident qu'un tel ensemble avec les syndicats embusqués partout et véritables maîtres du système est parfaitement ingérable ; il ne peut se bouger que par des nuées de réglementations absurdes et inopérantes au niveau du terrain. À titre d'exemple, un proviseur du lycée ne choisit ni ses enseignements, ni ses élèves ni ses professeurs, même si son autorité s'exerce au moins sur les locaux, les horaires et les femmes de ménage… .

La privatisation de quelque système que ce soit conduit à un progrès de la qualité et, dans le temps, à la réduction de moitié des coûts. La privatisation de l'enseignement en France conduirait à des dizaines de milliards d'euros d'économie avec enfin, grâce aux bienfaits de la concurrence, le retour du pays dans le peloton de tête des nations civilisées.

A quand la vraie rupture ? »