mercredi 4 septembre 2024

Le nouveau cours Culture et citoyenneté québécoise reproduit les tares du cours Éthique et culture religieuse (ECR)

Un texte de Mathieu Bock-Côté paru dans le Journal de Québec :

Pascal Bérubé vient de sonner l’alarme: le nouveau cours Culture et citoyenneté québécoise, qui a pris le relais du cours Éthique et culture religieuse (ECR), semble reproduire ses tares.

On s’en souvient, le cours ECR est devenu un objet de polémique permanent lorsqu’on a compris qu’il avait surtout pour fonction d’imposer une propagande multiculturaliste aux étudiants québécois.

Ce cours poussait les jeunes Québécois à embrasser aveuglément les accommodements raisonnables, et à dédaigner leur propre culture.

D’ailleurs, ses théoriciens et concepteurs le reconnaissaient sans gêne: ils voulaient fragiliser la culture québécoise pour la rendre plus ouverte à la «diversité».

Idéologues

Autrement dit, à défaut de convaincre les adultes de la vertu de l’idéal diversitaire, on allait l’imposer aux enfants, plus facilement manipulables.

Je suis de ceux qui ont applaudi la disparition d’ECR.

Je note toutefois que dans le discours public, c’est la trop grande place accordée dans ce cours à la religion qui motivait son rejet. On lui reprochait d’avoir une vision sans nuance, trop positive, presque bigote, du fait religieux.

Si je rappelle tout cela, c’est que cela n’est pas sans lien avec les problèmes du cours qui l’a remplacé.

Certes, on a congédié les excès religieux du cours Culture et citoyenneté québécoise. [Le cours ECR supprimé était foncièrement relativiste en matière religieuse, mettant sur un pied d'égalité, les contes de Noël [Le Noël des souris dans un des manuels], les légendes autochtones, l'islam et le christianisme.

Pour l’avocat Me Mark Phillips qui a plaidé en Cour suprême sur le sujet, ECR est tout sauf un cours d’histoire des religions. En réalité, le programme ECR interdit de donner un tel cours :

Ainsi, le programme ECR interdit de présenter les religions de manière séquentielle et linéaire, mais prescrit qu’elles doivent être présentées en juxtaposition entre elles et avec des êtres mythiques et surnaturels. Ce qui ne veut pas dire, en passant, que tous les professeurs suivent ces prescriptions.
]


Mais on y a globalement recyclé tout le contenu idéologique d’ECR, tout en l’adaptant aux temps présents.

On y a même fourgué la fameuse référence à la discrimination «systémique» à laquelle François Legault s’était courageusement opposé en 2020 – on parlait alors de racisme systémique.

De même, il sert à normaliser des concepts absurdes comme celui du sexe assigné à la naissance, comme si un médecin, à la naissance de l’enfant, ne constatait pas son sexe, mais le décrétait arbitrairement. Ce nouveau cours normalise la théorie du genre.


Pour ce manuel de CCQ, le sexe est assigné à la naissance et associé à un genre. Cahier d'apprentissage de 1re secondaire, éditions CEC, 2024, à Anjou (Québec)

En fait, nous dit à sa façon Bérubé, le cours Culture et citoyenneté québécoise vire dans le wokisme.

Ce qui nous rappelle une chose simple: le ministère de l’Éducation, au Québec, mais ailleurs aussi en Occident, ne cherche pas à transmettre une culture et un patrimoine de civilisation.

Il veut faire de l’école le laboratoire à partir duquel construire une société multiculturaliste, néo-socialiste, écologiste radicale, honteuse d’être occidentale.

Les enfants sont ici des cobayes. Autrement dit, les idéologues du ministère, alliés aux idéologues déguisés en savants universitaires, se contrefichent de ce que veut le gouvernement du Québec. Ils ont construit un cours qui permet la poursuite d’ECR par d’autres moyens.

Le ministère de l’Éducation mène une politique qui n’a jamais été approuvée par la population et ses élus. C’est le cas d’autres ministères aussi.


Technocratie

On doit aussi nommer les agences bureaucratiques de l’État, comme la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, qui maquillent derrière la promotion des «droits» la promotion de l’idéologie diversitaire, en plus d’imaginer des discriminations partout.

Les Québécois, avec leurs impôts, paient d’immenses structures technocratiques qui se sont donné pour mission de les endoctriner.

D’un point de vue démocratique, il serait indispensable de sortir de ce piège.

[Il faudrait déjà simplement rendre ce cours optionnel... et rendre la liberté aux écoles surtout celles privées...]

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