Un texte de Joseph Facal dans le Journal de Montréal. Rappelons qu’en Belgique néerlandophone les universités de Gand et de Louvain, à une époque francophones, ont été néerlandisées. Pour l’Université catholique de Louvain, la section francophone a dû déménager en Wallonie, ce qui fut l’occasion de fonder en 1971 une nouvelle ville, Louvain-la-Neuve.
Je ne vois pas pourquoi le gouvernement du Québec — donc vous et moi — devrait subventionner des gens qui viennent ici parce que c’est moins cher et qui, dans leur immense majorité, repartiront une fois leurs études terminées.
Les complaintes de nos institutions anglophones sont aussi assommantes et prévisibles que le retour de la mauvaise musique à Noël.
[Recul de Legault quant aux droits de scolarité]
Le gouvernement Legault voulait faire passer de 9000 à 17 000 dollars les droits de scolarité des étudiants du reste du Canada qui s’inscrivent dans nos universités anglophones.
Ce sera finalement 12 000 dollars. [On ne sait pas vraiment pourquoi il a a reculé.]
L’université McGill dont la fondation fut financée à même les revenus des biens des Jésuites saisis par la Couronne britannique en 1800 à la mort du dernier jésuite au Canada. |
Faits
McGill et Concordia chialent quand même.
Les sommes ainsi générées, environ 125 millions par année, seraient redistribuées aux universités francophones.
Selon McGill, cette politique serait basée sur « des impressions ». Vraiment ?
Au Québec, il y a environ 75 % de citoyens de langue maternelle française, 8 % de langue maternelle anglaise, et 17 % d’autres langues maternelles.
Les chiffres varient selon que vous examinez la langue maternelle, la langue parlée le plus souvent à la maison, etc. Mais ça vous donne une idée.
Les universités anglophones accueillent 25 % de toute la clientèle universitaire et reçoivent une proportion encore plus importante du financement.
En 2022, 51,2 % des étudiants de McGill n’étaient pas des résidents du Québec.
Il n’est que normal que la politique québécoise de financement universitaire serve d’abord les intérêts de la majorité francophone.
Mais il y a plus que les droits de scolarité.
Le financement des universités inclut aussi les subventions de fonctionnement du gouvernement du Québec, les dons privés, les ventes de produits, les revenus de fondations, les fonds d’immobilisation, et les sommes provenant des fonds fédéraux et québécois finançant la recherche.
Si vous tenez compte de tout, les universités anglophones reçoivent environ 30 % de plus par étudiant que les universités francophones.
Cet écart dépasse le milliard annuel, très loin des 125 millions que l’on veut redonner aux établissements francophones.
Cette péréquation était d’ailleurs en vigueur jusqu’en 2015, avant que Philippe Couillard ne la change pour plaire aux anglophones.
Pire encore, voyant que c’est l’anglais qui attire, que font HEC et l’UQAM ? Ils offrent plus de cours d’anglais !
If you can’t beat them, join them!
Les mesures annoncées par le gouvernement Legault ne devraient être qu’un début.
Universités anglophones : voici le niveau très moyen de français que devront atteindre les étudiants étrangers
Au terme de leur baccalauréat (licence), 80 % des étudiants étrangers qui fréquentent une université anglophone devront au moins être en mesure de réserver une chambre d’hôtel au téléphone en français, selon les nouvelles exigences de francisation mises en place par le gouvernement Legault.
Dans un effort pour convaincre Québec de reculer sur la hausse des droits de scolarité, les universités McGill et Concordia ont proposé le 6 novembre dernier de mettre en place des cours de français obligatoires pour franciser 40 % de leurs étudiants non francophones. Selon cette proposition, ces étudiants auraient atteint le niveau 6 de l’Échelle québécoise des niveaux de compétence en français.
Malgré un « accueil favorable » de cette suggestion, le gouvernement a finalement conclu qu’elle ne répondait pas à ses attentes, après les analyses du ministère, écrit la ministre.
« Pour inverser le déclin du français au Québec, nous pensons qu’il faut impérativement viser des cibles plus ambitieuses », souligne-t-elle.
Réserver une chambre d’hôtel
Le gouvernement veut que plus d’étudiants connaissent un peu de français, mais qu’ils atteignent un niveau moindre. Plus précisément, les universités devront franciser 80 % des nouveaux inscrits non québécois dans un programme d’étude anglophone à partir de l’année 2025-2026 pour toucher du financement public. Mais plutôt qu’un niveau 6, Québec ne demandera qu’un « niveau 5 [sur 12] à l’oral ». Aucune exigence à l’écrit ne sera imposée.
Selon le cabinet de la ministre Déry, il s’agit d’un niveau « réaliste et atteignable ». Pour atteindre cet échelon, les étudiants devront être capables de communiquer dans un contexte « prévisible », « peu exigeant », « parfois formel » et « facilité par l’aide ponctuelle d’une personne interlocutrice », indique l’échelle québécoise.
Concrètement, il s’agit d’être en mesure de comprendre l’essentiel, et non le détail, de « l’information transmise par une voisine à l’occasion de l’organisation d’une fête de quartier », et de « réserver une chambre d’hôtel au téléphone ».
Dans son courriel, la ministre Déry confirme également que le gouvernement fera passer de 9000 $ à 12 000 $ par année le tarif minimal des étudiants étrangers et de ceux qui viennent des autres provinces canadiennes. L’université Bishop’s, à Sherbrooke, sera pour sa part exemptée de cette hausse, ce qui signifie que son financement ne sera pas conditionnel à l’atteinte des cibles en francisation.
Une cible « inatteignable », selon McGill
« Cette cible est inatteignable tant sur le plan académique que technique et ne fera que dissuader les étudiants de venir au Québec », s’est insurgé le recteur de l’Université McGill, Deep Saini, dans un communiqué de presse.
M. Saini plaide qu’un étudiant qui n’a aucune connaissance du français aura besoin de « l’équivalent d’une session complète de cours » pour acquérir le niveau de français que demande Québec. « Se voyant dans l’obligation de prolonger leur formation d’une session pour obtenir leur diplôme, les étudiantes et étudiants choisiront en majorité de faire leur formation ailleurs », peut-on lire dans le communiqué.
Le niveau de français 5 de l’Échelle québécoise
Compréhension orale
– Comprendre l’essentiel d’informations liées à des sujets courants (information sportive au téléjournal)
– Comprendre l’essentiel de descriptions portant sur une situation courante (description d’un poste à pourvoir dans l’entreprise où travaille un ami)
– Comprendre l’essentiel du récit d’une expérience personnelle (récit du séjour à l’étranger d’une collègue)
Production orale
– Raconter une expérience personnelle (raconter le déroulement d’un examen de conduite)
– Expliquer sa décision d’accepter ou de refuser une offre liée à une situation courante (expliquer pourquoi avoir changé de forfait internet)
– Formuler des procédures de quelques étapes pour répondre à des besoins courants (formuler à un ami la procédure d’inscription au Guichet d’accès à un médecin de famille)
D’un point grammatical, le niveau 5 à l’oral comprend :
- Une variété de verbes à l’indicatif présent
- Des verbes à l’imparfait
- Une variété de verbes au passé composé
- Une variété de verbes au gérondif
- Quelques verbes au subjonctif présent introduits par il faut que
- ou pour que
- L’expression d’une action récente ou en cours (passé composé et présent donc).
Il faut atteindre le niveau 6 (que n’impose pas le gouvernement) pour
- Une variété de verbes au futur simple
- Des subordonnées compléments de phrase
- La forme passive
- Des connecteurs courants qui introduisent une illustration, un point de vue
- Le pronom le dont le référent est une phrase et le pronom en pour reprendre l’information
- L’emploi conjoint du passé composé et de l’imparfait.
Et le niveau 7 pour :
- Une variété de verbes au conditionnel présent
- Des verbes au futur antérieur
- Des verbes au plus-que-parfait.
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