dimanche 23 avril 2023

Québec — Amérindiens veulent être éduqués en anglais, refusent plus de français au nom des « droits ancestraux »

Radio-Canada (l’information « impartiale » à les croire) a pondu un long article ampoulé et touffu où l’on apprend que « Les chefs de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) et du Conseil en éducation des Premières Nations (CEPN) ont déposé, jeudi, une contestation de la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français, puisqu’elle porte, selon eux, atteinte aux droits ancestraux dont sont titulaires les peuples autochtones. »

Les chefs de l’APNQL ont annoncé le 20 avril le dépôt d’une contestation judiciaire devant la Cour supérieure du Québec. Ils demandent également un contrôle judiciaire visant 14 articles de la Charte de la langue française.

La loi visée impose trois (3) cours de français aux étudiants inscrits dans les cégeps anglophones. C’est apparemment trop. Au nom de leurs droits ancestraux d’assimilés à l’anglais par le fédéral, les autochtones au Québec n’en veulent apparemment pas.

Au Québec, près de la moitié des communautés ont pour deuxième langue l’anglais, après leurs langues autochtones qui sont d’ailleurs toutes elles-mêmes en danger.

On ne voit pas en quoi apprendre plus de français menacerait plus ces langues… Au contraire, une concurrence entre les langues européennes pourrait aider ces langues à mieux s’en tirer.

De manière cryptique et sans plus d’explication, la SRC reproduit ces paroles de John (pas Jean) Martin, le chef de Gesgapegiag [Gaspésie] et membre du Comité des chefs du CEPN : « La loi 14 restreint l’accès aux études supérieures en anglais aux jeunes qui remplissent certains critères précis, qui ne s’appliquent pas à tous les jeunes de nos communautés. Ceux-ci ne devraient jamais avoir à choisir entre apprendre le français pour avoir accès aux études supérieures ou entretenir la connaissance de leur langue autochtone ». 
 
Quels sont ces critères ? En quoi l’accès aux études supérieures en anglais préserve-t-il les langues amérindiennes ? Sous-entend-il qu’il y a des cours en langue autochtone dans ces cégeps anglophones ? Si c’est le cas, Québec pourrait facilement en intégrer dans les cégeps francophones. A-t-il fait une demande dans ce sens ?
 
Soulignons que la loi 96 prévoit que dans le cas où un étudiant dans un cégep anglophone ne serait pas capable de suivre trois cours de son cursus en français, il peut les remplacer par trois cours de français…
 
Comme le rappelle Jean-François Lisée, « En ce moment, les élèves autochtones dont la seconde langue [souvent désormais la première] est l’anglais font leur parcours secondaire en anglais, où l’on trouve des cours de français comme condition d’obtention du diplôme secondaire. Les meilleurs d’entre eux, qui vont au cégep en anglais, doivent aussi pour l’instant réussir deux cours de français pour être diplômés. Cela n’a jamais été vu auparavant comme culturellement génocidaire. Avec le projet de loi 96, ils devront réussir cinq cours de français plutôt que deux. Donc, deux cours, c’est bien, mais cinq cours, cela dissout votre culture et arrache vos racines. »

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