La chute dans la proportion des francophones s'expliquent par la fuite des « de souche » vers les banlieues plus éloignées, la très faible natalité des Québécois et l'immigration de masse.
À Montréal, même si les élèves allophones apprennent le français dans une classe d’accueil, certains ont de la difficulté à bien le maîtriser puisqu’ils parlent anglais à la maison et avec leurs camarades de classe, déplorent des enseignants qui dénoncent un manque criant de services.
Dans une école primaire du quartier Côte-des-Neiges, à Montréal, seulement 8% des élèves parlent le français à la maison. Plusieurs enfants parlent anglais lors des repas en famille et entre amis à l’école. «Ici, la langue commune, c’est l’anglais», dit Julie*, une enseignante de sixième année.
Les élèves parlent entre eux en anglais dans la cour de récréation, dans les couloirs et même lors des travaux d’équipe en classe, même s’ils ne sont pas censés le faire, raconte l’enseignante.
Des consignes en anglais en classe
Leur niveau de français est très faible, ajoute son collègue qui enseigne en cinquième année. «Ils ne comprennent pas des mots de vocabulaire de base, comme orage ou coude. Je dois parfois traduire les consignes en anglais pour qu’ils me comprennent en classe», raconte Simon*.
Malgré d’énormes lacunes en français, aucun service d’orthopédagogie n’est disponible dans cette école pour les élèves de la troisième à la sixième année.
Plusieurs enfants n’ont plus aucun service de soutien en francisation après être passés par l’une des cinq classes d’accueil de cette école. Une seule enseignante, «débordée» offre ce service à environ 25 élèves, déplorent les deux enseignants, visiblement dépassés.
«Ça craque de partout, il y a une pénurie par-dessous [sic] tout ça... c’est vraiment fâchant», laisse tomber Simon.
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[Défi immense, qui paie la note ?]
Le défi reste immense pour les enseignants qui ont des groupes où la majorité des élèves sont passés par une classe d’accueil, puisque l’apprentissage du français est loin d’être réglé, indique l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal.
«Oui, on a développé une expertise en francisation à Montréal (avec les classes d’accueil). Mais par la suite, lorsque ces élèves arrivent en classe ordinaire, si le soutien n’est pas là pour différentes raisons, ça devient vraiment difficile d’enseigner le français comme on serait censé le faire», affirme sa présidente, Catherine Beauvais St-Pierre.
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