mardi 4 septembre 2018

France — Éducation sexuelle, la ministre qui fait « comme si »

Extraits d’une tribune du pédopsychiatre Maurice Berger parue dans Causeur. On comparera avec les méthodes et tactiques de chroniqueurs comme Richard Martineau et de sa femme Sophie Durocher, dès qu’ils parlent d’éducation à la sexualité et des opposants conservateurs à ceux-ci. Voir notamment Du grand journalisme : « Les Ontariens et le sexe »   ou Richard Martineau : « L’école sert à extirper l’enfant de son milieu familial et à l’exposer à d’autres valeurs »

Madame Schiappa, secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, a hérité d’un cadeau particulier de la part de Madame Vallaud-Belkacem, ex-ministre [socialiste] de l’Éducation nationale : la généralisation du plan d’éducation à la sexualité dans les établissements scolaires. Face à l’inquiétude des parents, elle s’élève contre les « fake news » [intox, bobards] qui attaqueraient ce programme, en utilisant une méthode étonnante. Après les « en même temps », voici les « comme si »…

Comme si je n’existais pas

Depuis quelques jours, Madame Schiappa fustige une pétition signée selon elle par des personnes qui voient dans ce programme l’intervention de Satan et par des conspirationnistes. Oui, parmi les 35 000 signataires, quelques-uns disent voir là l’intervention du diable, mais la secrétaire d’État fait « comme si » cette pétition n’avait pas été lancée par des professionnels de l’enfance, dont des professeurs de psychologie clinique, un membre du Conseil scientifique de la Société française de psychiatrie de l’enfant, etc. ; « comme si » elle n’avait pas recueilli l’accord de 95 psychiatres et pédopsychiatres, 260 médecins, 35 pédiatres, plus de 1000 psychologues/psychothérapeutes et 1500 enseignants. [...]

Madame Schiappa argue que ce programme a reçu l’aval d’organisations sérieuses, « comme si » elle ignorait que, volontairement, il n’a été demandé l’avis d’aucun clinicien spécialiste du développement affectif de l’enfant. D’où le résultat médiocre et dangereux.

Madame Schiappa rassure les parents en répétant à l’envi qu’il n’y aura aucun enseignement à la sexualité infantile en maternelle. Tant mieux. Mais elle fait « comme si » cette décision était spontanée. Or ce renoncement résulte de notre vigilance. La preuve : en 2017, sur le site internet de l’Académie de Grenoble, cet enseignement était programmé en grande section et il a été retiré dès que nous l’avons révélé publiquement. Lors du Congrès 2017 des enseignants de maternelle, la Planification familiale a ainsi animé un atelier intitulé « L’éducation sexualisée [sic] : les petits aussi ! ».

Comme s’il n’y avait rien d’inquiétant

La seule garantie concernant l’abandon de cette éducation précoce serait que le gouvernement décide clairement de retirer des textes officiels toute référence aux « standards européens d’éducation à la sexualité » qui préconisent que cette éducation débute avant 4 ans. [Selon ces standards,] Entre 4 et 6 ans devraient ainsi être abordées les sensations liées à la sexualité (plaisir, excitation) puis entre 6 et 9 ans, les menstruations, l’éjaculation, le plaisir lié au toucher de son propre corps, les relations sexuelles. Ces « standards » figurent sur le site Canopé de l’Éducation nationale. Qu’est-ce qui empêche Madame Schiappa de supprimer toute référence à ce texte nocif ? Mystère.

Madame Schiappa évoque la nécessité de lutter contre les effets des films pornographiques. « Comme si » décrire les six positions de pénétration vaginale et les sept de pénétration anale, dessins ludiques à l’appui — sur le site « onsexprime.fr » du ministère de la Santé destinés aux mineurs à partir de 12 ans — était vraiment la meilleure méthode.

Madame la secrétaire d’État explique que les intervenants dans ce domaine ont été formés sérieusement. Elle fait « comme si » nous n’avions pas publié de nombreux témoignages qui montrent les méthodes étranges utilisées par certains de ces intervenants. Ainsi, les jours des interventions sont dissimulés aux parents ou indiqués comme « activités diverses » sur l’emploi du temps. On ment parfois sur leur contenu : « Amenez le carnet de vaccination de votre enfant » — qui ne sera pas ouvert — ou en CM2 : « On va parler de la reproduction animale alors qu’est passé le film Le miracle de la vie de Lennart Nilsson, qui montre un pénis éjaculant dans le vagin d’une femme filmé par micro-caméra et un accouchement avec vue en gros plan sur le périnée de la parturiente. Quant aux films de la série Le bonheur de la vie, toujours en CM2, ils comprennent un dessin animé montrant un personnage enfantin féminin caressant le sexe d’un personnage masculin pour lui provoquer une érection en expliquant que le pénis doit être en érection pour permettre la pénétration dans le vagin.

Comme si les parents n’avaient pas leur mot à dire

L’imagination de certains formateurs n’est jamais à court : # ils prendraient la décision de s’opposer à la présence de leur enfant à ces cours, ou mettre ces cours début juillet, juste avant les vacances pour que les parents ne puissent pas exprimer ensuite leurs protestations, etc. Tout cela se fait “comme si” ce n’était pas contraire à la circulaire 2003-027 du 17 février 2003 indiquant que les parents d’élèves doivent être “informés et/ou associés” au projet éducatif.

Madame Schiappa fait “comme si” cette éducation, dont le but explicite est un nouveau paradigme, une sexualité synonyme de plaisir, respectait le rythme de développement affectif de chaque enfant alors qu’il est indiqué dans les “standards européens” qu’on doit aborder les sujets décrits ci-dessus avant que l’enfant ne se pose des questions à leur propos. Résultat : nous recevons de nombreux témoignages d’enfants choqués, traumatisés, présentant des insomnies, des cauchemars, des refus de retourner en classe, etc.

Madame Schiappa fait “comme si”, tel qu’est fait le programme actuel, un adulte en position d’enseignant qui parle de sexualité, n’allait pas provoquer une excitation interne chez l’enfant. Ce qui le rend plus susceptible d’être la proie d’un prédateur éventuel.

Dans leurs témoignages, les parents se plaignent d’être dépossédés de leur rôle de parent concernant l’éducation sexuelle. Enseigner de telles choses à des enfants à l’insu, à la place ou contre l’avis des parents et vouloir ainsi le bonheur de l’espèce humaine, cela ne vous rappelle rien ?

[...]

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