Les meilleures écoles sont celles disposant d’une grande autonomie sur le recrutement des professeurs. Il faut offrir cette liberté à nos établissements pour redresser le niveau des élèves.
L’OCDE a récemment publié un rapport PISA qui tord le cou a plusieurs idées reçues. Cette étude insiste sur le fait que la qualité de l’école est d’abord celle de ses enseignants et que les écoles en milieu défavorisé parviennent à relever le niveau de leurs élèves en attirant les meilleurs d’entre eux plus qu’en réduisant la taille des effectifs des classes.
Le rapport montre aussi que les pays où les populations désavantagées bénéficient d’enseignants de qualité sont globalement ceux où les écoles ont une plus grande autonomie d’embauche, voire de licenciement, des professeurs. Ceci n’est pas le cas dans les pays du sud de l’Europe, où l’enseignement public est dominant, avec des enseignants bénéficiant d’un statut prévoyant leur avancement plus à l’ancienneté qu’au mérite et dans un cadre très contraint.
Selon cette étude, dans 13 des 19 pays les plus performants sur le plan scolaire, plus de 80 % des élèves de 15 ans étudient dans des écoles dont la gouvernance a la responsabilité de recruter ses enseignants, et dans 9 de ces 19 pays, de s’en séparer. Il y a des exceptions, et la plus notable est la Suède, qui dispose d’un vaste réseau d’écoles privées ou associatives dont les parents ont le libre choix au travers d’un bon scolaire. Mais le système scolaire suédois peine à faire face à un afflux considérable de migrants ces dernières années, jusqu’à 160 000 en 2016, l’équivalent en termes de population de 1,3 million pour l’Allemagne. [Notons aussi que les écoles privées suédoises — comme les Québécois (essayez de ne pas enseigner ECR !) — bénéficient de peu de liberté quant au programme d’enseignement.]
Expérimentation britannique
L’autonomie des écoles favorise tout à la fois l’adaptation des rémunérations en fonction de la performance, et peut-être plus encore des organisations plus souples et plus attentives aux besoins des élèves et aux préoccupations des enseignants. Les conditions de travail, la formation permanente, l’évaluation régulière et la participation au projet de l’école en sont les principaux exemples.
Le Royaume-Uni a amélioré de 9 points son classement PISA
Le Royaume-Uni a expérimenté l’intérêt de cette autonomie en favorisant l’émergence d’un nouveau type d’établissement : les académies. Indépendantes, mais subventionnées, elles représentent désormais plus du quart des établissements financés par l’État. Dans le même temps, le Royaume-Uni a amélioré de 9 points son classement PISA (moyenne des trois disciplines), tandis que le budget alloué à l’éducation par rapport au PIB diminuait de 21,54 % selon Eurostat.
Dans le classement PISA 2015, la France était 25e en moyenne et, au sens de l’OCDE, son système serait peu performant et inégalitaire. Ces résultats sont confirmés par le dernier Programme international de recherche en lecture scolaire, réalisé en 2016 auprès des élèves de 50 pays du monde, à la fin de leur quatrième année de scolarité obligatoire — en CM1 donc, pour la France. Celle-ci est en 34e position.
Écoles hors contrat (non subventionnées et libres)
Les efforts de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale pour faire bouger le « mammouth » sont courageux et encourageants. Mais suffiront-ils face aux terribles résistances intérieures qui risquent de s’y opposer ? Une vraie et profonde autonomie, nécessaire, a peu de chances d’être mise en œuvre dans un milieu sclérosé par son statut. Sauf peut-être à favoriser la concurrence qui l’obligerait à réagir pour survivre et encouragerait de nouvelles expériences éducatives, en même temps qu’elle susciterait une offre plus large pour s’adapter aux besoins des enfants.
À cet effet, l’État pourrait, sous un certain contrôle, accorder aux écoles hors contrat un montant par élève équivalent au coût supporté pour les élèves des écoles privées sous contrat. Ce qui serait justice, car l’État n’a pas à financer que « ses » écoles, mais faire en sorte que tous les enfants soient instruits dans le respect du choix éducatif de leurs parents.
L’OCDE a récemment publié un rapport PISA qui tord le cou a plusieurs idées reçues. Cette étude insiste sur le fait que la qualité de l’école est d’abord celle de ses enseignants et que les écoles en milieu défavorisé parviennent à relever le niveau de leurs élèves en attirant les meilleurs d’entre eux plus qu’en réduisant la taille des effectifs des classes.
Le rapport montre aussi que les pays où les populations désavantagées bénéficient d’enseignants de qualité sont globalement ceux où les écoles ont une plus grande autonomie d’embauche, voire de licenciement, des professeurs. Ceci n’est pas le cas dans les pays du sud de l’Europe, où l’enseignement public est dominant, avec des enseignants bénéficiant d’un statut prévoyant leur avancement plus à l’ancienneté qu’au mérite et dans un cadre très contraint.
Selon cette étude, dans 13 des 19 pays les plus performants sur le plan scolaire, plus de 80 % des élèves de 15 ans étudient dans des écoles dont la gouvernance a la responsabilité de recruter ses enseignants, et dans 9 de ces 19 pays, de s’en séparer. Il y a des exceptions, et la plus notable est la Suède, qui dispose d’un vaste réseau d’écoles privées ou associatives dont les parents ont le libre choix au travers d’un bon scolaire. Mais le système scolaire suédois peine à faire face à un afflux considérable de migrants ces dernières années, jusqu’à 160 000 en 2016, l’équivalent en termes de population de 1,3 million pour l’Allemagne. [Notons aussi que les écoles privées suédoises — comme les Québécois (essayez de ne pas enseigner ECR !) — bénéficient de peu de liberté quant au programme d’enseignement.]
Expérimentation britannique
L’autonomie des écoles favorise tout à la fois l’adaptation des rémunérations en fonction de la performance, et peut-être plus encore des organisations plus souples et plus attentives aux besoins des élèves et aux préoccupations des enseignants. Les conditions de travail, la formation permanente, l’évaluation régulière et la participation au projet de l’école en sont les principaux exemples.
Le Royaume-Uni a amélioré de 9 points son classement PISA
Le Royaume-Uni a expérimenté l’intérêt de cette autonomie en favorisant l’émergence d’un nouveau type d’établissement : les académies. Indépendantes, mais subventionnées, elles représentent désormais plus du quart des établissements financés par l’État. Dans le même temps, le Royaume-Uni a amélioré de 9 points son classement PISA (moyenne des trois disciplines), tandis que le budget alloué à l’éducation par rapport au PIB diminuait de 21,54 % selon Eurostat.
Dans le classement PISA 2015, la France était 25e en moyenne et, au sens de l’OCDE, son système serait peu performant et inégalitaire. Ces résultats sont confirmés par le dernier Programme international de recherche en lecture scolaire, réalisé en 2016 auprès des élèves de 50 pays du monde, à la fin de leur quatrième année de scolarité obligatoire — en CM1 donc, pour la France. Celle-ci est en 34e position.
Écoles hors contrat (non subventionnées et libres)
Les efforts de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale pour faire bouger le « mammouth » sont courageux et encourageants. Mais suffiront-ils face aux terribles résistances intérieures qui risquent de s’y opposer ? Une vraie et profonde autonomie, nécessaire, a peu de chances d’être mise en œuvre dans un milieu sclérosé par son statut. Sauf peut-être à favoriser la concurrence qui l’obligerait à réagir pour survivre et encouragerait de nouvelles expériences éducatives, en même temps qu’elle susciterait une offre plus large pour s’adapter aux besoins des enfants.
À cet effet, l’État pourrait, sous un certain contrôle, accorder aux écoles hors contrat un montant par élève équivalent au coût supporté pour les élèves des écoles privées sous contrat. Ce qui serait justice, car l’État n’a pas à financer que « ses » écoles, mais faire en sorte que tous les enfants soient instruits dans le respect du choix éducatif de leurs parents.
Jean-Philippe Delsol,
Président de l’Institut de recherches économiques et fiscales (Iref).
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