jeudi 12 mai 2016

La réforme de l'enseignement de l'histoire au secondaire reportée par le ministre Proulx (PLQ, ex-ADQ)


La réforme de l’enseignement de l’histoire du Québec et du Canada au secondaire n’aura pas lieu à l’automne prochain comme prévu, a appris La Presse Canadienne.

Selon une source au ministère de l’Éducation et d’autres sources bien au fait du dossier, le ministre Sébastien Proulx (ci-contre) a reporté la mise en œuvre du nouveau programme « Histoire du Québec et du Canada » dans toutes les écoles secondaires, prévue en septembre.

Des organisations des Premières Nations et de la communauté anglophone, notamment, critiquent le nouveau programme parce qu’il refléterait, selon eux, une idéologie trop « nationaliste » niant la contribution des allophones à l’histoire du Québec.

Ce nouveau programme, étalé sur deux ans, a fait l’objet de projets-pilotes dans une trentaine d’écoles du Québec, d’abord en troisième secondaire, dès septembre 2014, puis en quatrième secondaire, à l’automne 2015, en vue d’une application obligatoire généralisée l’automne prochain.

Or, ces projets-pilotes se poursuivront pendant que le ministère de l’Éducation apportera des modifications au programme, a-t-on appris cette semaine. En attendant, l’ancien programme sera toujours enseigné dans les autres écoles du Québec.

La réforme, amorcée par l’ancien gouvernement péquiste en février 2014, est le fruit d’un rapport réalisé par les universitaires Jacques Beauchemin et Nadia Fahmy-Eid, à la suite d’une consultation de quelques semaines. Cette réforme avait ensuite été suspendue par les libéraux à leur arrivée au pouvoir en avril 2014, mais elle avait été finalement remise sur les rails par le ministre Yves Bolduc, et conservée par son successeur, François Blais.

Le troisième libéral aux commandes à l’Éducation, Sébastien Proulx, donne maintenant un coup de frein à cette réforme.

« Voilà une excellente nouvelle », s’est réjouie Sylvia Martin-Laforge, directrice de Quebec Community Groups Network, un organisme sans but lucratif, financé par Ottawa, qui défend les intérêts des Anglo-Québécois. « Nous en venons à la conclusion que le ministre (Proulx) n’était pas satisfait du programme. (Le ministère) était prêt à aller de l’avant, mais le ministre a eu le courage de dire non », a-t-elle déclaré à la Presse canadienne.

Mme Martin-Laforge espère maintenant que le nouveau programme ne présentera pas les communautés culturelles de façon stéréotypée et ne les dépeindra pas comme des « méchants ».
Des méchants...Rien de moins.




On se rappellera que M. Sébastien Proulx, avant de joindre opportunément les rangs de la députation du PLQ le 8 juin 2015, avait été député de l’ADQ pour Trois-Rivières (2007-2008) et qu’il avait même été le chef parlementaire de l’opposition officielle à l’Assemblée nationale du Québec. Transfuge assumé, M. Sébastien Proulx travaille pour Philippe Couillard depuis son élection au poste de Premier ministre.

M. Sébastien Proulx avait assez mollement (et sottement à moins que cela n’ait été à dessein) interrogé la ministre de l’Éducation du Québec à l’époque sur le programme obligatoire d’éthique et de culture religieuse au parlement québécois. Les délégués des parents opposés à l’imposition d’un seul programme et partisans du choix parental en matière de formation morale et religieuse lui avaient pourtant apporté des arguments plus porteurs que ceux que M. Sébastien utilisera peu après leur rencontre à Québec.

Voici donc sa navrante intervention à l’Assemblée nationale le mercredi 22 octobre 2008 :
Contenu du programme Éthique et culture religieuse

M. Sébastien Proulx

M. Proulx : Oui, M. le Président. D’abord, je vais vous saluer pour cette première journée. Ma question sera à la ministre de l’Éducation.

Vous savez, dans le cours d’éthique et culture religieuse, beaucoup de gens se font entendre depuis un certain temps. Peut-être parce que le cours est commencé, les gens apprennent à connaître le contenu. Je ne sais pas si, M. le Président, vous avez eu la chance... ou si la ministre a lu la chronique de Richard Martineau, la semaine dernière, qui s’intitulait Dessine-moi un drapeau. Je vous fais lecture d’un paragraphe, M. le Président.

« Discussion dans l’auto, l’autre jour, avec une de mes filles. » C’est Richard Martineau qui dit : Comment tu trouves ça, ton cours d’éthique ? Alors, elle répond qu’elle trouve le prof très dynamique, et elle dit : « Cette semaine, on va redessiner le drapeau québécois. Le prof dit qu’il n’est plus représentatif de la nouvelle réalité parce qu’il y a une croix dessus. Il faut en créer un autre qui refléterait mieux le Québec d’aujourd’hui... »

M. le Président, le drapeau québécois, c’est celui qui est à côté de vous, c’est celui pour lequel tous les parlementaires devraient avoir beaucoup, beaucoup, beaucoup de respect. Est-ce que la ministre tolère qu’un enseignant, au Québec, dise à des étudiants que ce drapeau-là n’est pas digne de tous les Québécois ?

Le Président : Mme la ministre de l’Éducation.

Des voix :...

Le Président : S’il vous plaît ! S’il vous plaît ! La question a été posée. Mme la ministre de l’Éducation.

Mme Michelle Courchesne

Mme Courchesne : M. le Président, c’est bien sûr que je veux réitérer, en cette Chambre, que nous avons un profond respect pour notre drapeau québécois, et ça va tout à fait de soi par ailleurs que nous puissions, dans nos salles de classe, pouvoir enseigner à nos jeunes tout autant ce respect, mais aussi d’enseigner, dans ce cours, ce que veut dire la participation citoyenne et comment on devient un citoyen responsable. Et on peut apprendre à devenir un citoyen responsable dès le plus jeune âge, M. le Président.

Puisqu’on parle du cours d’éthique religieuse, je tiens à souligner à cette Assemblée qu’il se peut, qu’il se peut qu’il y ait des accrocs de parcours puisque c’était un défi énorme de pouvoir changer un cours sur 11 années d’enseignement. Mais, M. le Président, moi, je suis très reconnaissante à l’égard de tous les enseignants du Québec qui ont relevé le défi et qui relèvent le défi en ce moment. Et je sais que nous avons davantage, davantage, je dirais, rassuré les parents sur ce cours-là. Et, autant il y a certains qui puissent encore ne pas être d’accord, moi, j’ai, à mon bureau, une très grande majorité de parents qui apprennent à fréquenter ce cours et qui sont très positifs...

(15 h 40)

Le Président : En conclusion, Mme la ministre.

Mme Courchesne :... à cet égard-là, M. le Président.

Le Président : Merci, Mme la ministre. M. le député de Trois-Rivières, pour l’additionnelle.

M. Sébastien Proulx

M. Proulx : Oui. M. le Président, Mme la ministre n’est pas sans savoir, M. le Président, que, la semaine dernière, il y avait entre 1 500 et 2 000 personnes qui marchaient à Montréal pour justement décrier le cours d’éthique et de culture religieuse.

Est-ce que la ministre, à tout le moins, s’engage à ce que des événements comme celui-là ne se reproduisent plus ? Quelles démarches avez-vous faites, M. le Président, pour que cela ne se reproduise plus et qu’un enseignant montre à des enfants que notre drapeau, il est dépassé aujourd’hui ?

Le Président : Mme la ministre, à vous la parole.

Mme Michelle Courchesne

Mme Courchesne : M. le Président, c’est évident que, lorsqu’on attire à notre attention des éléments comme celui-là, c’est évident que nous remontons la filière et que nous allons à la source pour nous assurer des propos qui doivent être correctement tenus dans toutes les salles de classe.

Mais, M. le Président, je tiens à dire à cette Assemblée, pour votre information, que, sur 1 million d’enfants qui fréquentent nos écoles aujourd’hui, il y a 1 112 qui ont fait une demande d’exemption. M. le Président, c’est à peu près 1 %. Alors, je pense qu’on doit encore une fois dire que, comme société québécoise, nous relevons un très beau défi pour apprendre à mieux vivre ensemble au Québec.

Le Président : Merci, Mme la ministre. M. le député...

Des voix :...

Le Président : S’il vous plaît ! M. le député du Lac-Saint-Jean.



2 commentaires:

Céline a dit…

Peu ou Proulx! Ce mec est un nul de première classe. On l'a eu comme député dans mon comté alors qu'il faisait partie de l'ADQ, et rien mais absolument rien, nada, n'est ressorti de son mandat de l'époque pour la région. C'est avec des nuls de cette espèce que le PLQ se façonne une équipe de ministres... Sinistre... Minable.

David a dit…

Mathieu Bock-Côté a écrit sur Facebook :
17 h ·
Le PLQ déconstruit les cours d'histoire ? Les péquistes répondent référendum.
Le PLQ pense hausser les seuils d'immigration? Les péquistes répondent référendum.
Le PLQ considère que la disparition des sièges sociaux est une bonne nouvelle ? Les péquistes répondent référendum.
J'ai tendance à croire qu'il y a là une explication parmi d'autres de la mauvaise position du PQ dans les sondages.