jeudi 20 août 2015

Rentrée des « classes inversées »

À l’aube de la rentrée scolaire, la Presse Canadienne nous apprend de plus en plus de parents se montreraient intéressés par la « classe inversée », une nouvelle tendance dans le milieu de l’éducation dans laquelle l’enfant apprend ses leçons à la maison et fait ses devoirs à l’école.

Dans le cadre de ce programme, les élèves visionnent une vidéo en ligne qui lui permet de maîtriser les notions et après, il se rend en classe pour mettre en pratique ces apprentissages.

Cette méthode d’enseignement est de plus en plus répandue au pays alors que les vidéos sont facilement accessibles, en l’occurrence à l’aide du site YouTube ou par un téléchargement quelconque.

L’école secondaire Sir William Mulock, à Newmarket, en Ontario, a décidé de faire le saut. Dans ce qu’ils appellent communément l’école « Apportez vos appareils personnels », chaque étudiant doit avoir en main un ordinateur portable ou une tablette pour avoir accès à la technologie.

Donna Green, professeure de mathématiques, a opté pour ce virage dans sa classe de 10e année (l’équivalent de la quatrième année du secondaire au Québec). Elle utilise un logiciel qui lui permet de capter ce qu’elle fait sur son propre écran et d’enregistrer sa voix en simultané.

Les vidéos sont généralement plus courtes qu’une leçon en classe parce qu’il n’y a pas de perturbations, a-t-elle indiqué.

« Ce que j’aime avec cela, c’est que je passe plus de temps avec les étudiants qu’à écrire au tableau. Ce que je n’aime pas, c’est que quand ils regardent la vidéo à la maison et qu’ils ont une question dans l’immédiat, il n’y a personne pour (leur répondre) », a-t-elle expliqué.

Mme Green tente de palier cette difficulté en demandant aux étudiants d’écrire leurs questions, et elle s’y attarde au tout début de la séance en classe.

Malgré les lacunes soulevées par certains — notamment du fait que certains parents n’ont pas les moyens d’acheter un ordinateur portable ou une tablette à leur enfant — Mme Green et d’autres enseignants croient qu’il s’agit d’un meilleur programme que les cours traditionnels pour les enfants.

Certaines preuves confirment leur point de vue. Une école du Michigan qui était l’une des pires de l’État quant aux aptitudes des étudiants a adopté elle aussi la « classe inversée » et a vu son taux d’échec diminuer considérablement alors que le taux de diplomation est monté en flèche.

Mme Green et sa collègue Amanda Bélanger ont interrogé leurs élèves sur le nouveau système à l’aide d’un questionnaire en ligne et les deux tiers ont répondu qu’ils le préféraient à la méthode en classe avec la craie et le tableau.

Les étudiants apprécient le fait de fonctionner à leur propre rythme ; ils peuvent appuyer sur « pause », reculer la séquence, et la revoir plusieurs fois s’ils ne comprennent pas, souligne Mme Green.

Les cours de mathématiques et de sciences se prêtent naturellement à cet exercice, mais un professeur d’anglais du même établissement a tenté l’expérience quelques fois avec ses étudiants, notamment pour qu’ils apprennent la mythologie.

« Ils regardaient la vidéo à l’avance et ensuite, nous avons déconstruit [Note du carnet : déconstruit la mythologie ?] l’idée en classe. Après, nous l’avons appliquée à un film, à une nouvelle, à un roman ou à une pièce de théâtre », a souligné Derrick Schellenberg.

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