lundi 1 juin 2015

Grand mathématicien français place sa confiance dans les écoles libres


Le mathématicien français Laurent Lafforgue (ci-contre) est récemment intervenu lors de la commission d’enquête sur le service public d’éducation, au Sénat le 2 avril 2015. Le lauréat de la prestigieuse médaille Fields y explique pourquoi il a perdu confiance en l’école gouvernementale, celle à laquelle pourtant ses grands-parents, parents et lui-même doivent tout et sont si attachés. Pour relever l’école publique de l’état de déréliction dans laquelle elle se trouve, cela prendra très longtemps, des décennies sans doute. D’ici là, on ne pourrait placer selon son espoir que dans quelques îlots dévolus à la transmission du savoir, au nombre desquels les écoles hors contrat ont un rôle important à jouer pour maintenir la vive flamme de l’espérance.

« Je ne fais plus confiance à l’école dite républicaine, à laquelle toute ma famille et moi-même avions tellement cru, pas plus qu’à l’école privée sous contrat, qui a malheureusement suivi le même chemin.

Ma seule espérance est désormais que subsistent, ici et là, au milieu du désastre général, de petits îlots d’instruction et de transmission des connaissances, grâce au travail d’instituteurs ou de professeurs isolés, dans des écoles publiques ou privées sous contrat, qui restent fidèles à la cause de l’instruction, de la transmission, et font tout ce qu’ils peuvent dans un environnement institutionnel hostile, ou bien dans des écoles hors contrat, qui sont aussi rares que leurs ressources et leurs moyens, mais qui maintiennent vivante la petite flamme de la transmission grâce au dévouement d’instituteurs et de professeurs qui consentent de lourds sacrifices pour exercer leur noble métier conformément à leur conscience. »

[Les écoles hors contrat françaises bénéficient d’une grande liberté de recrutement et de programme comparé au Québec, mais ne reçoivent pas de subventions de l’État. Le gouvernement socialiste a récemment déclaré vouloir renforcer la surveillance idéologique de ces écoles.]

[...]

« Moi qui ignorais jusqu’à l’existence des écoles hors contrat, j’en suis amené à concentrer mon énergie à les soutenir. La présentation, par le fondateur d’une école de ce type, de son programme, m’a frappé par son bon sens. Pourquoi faut-il des écoles spéciales pour entendre ces choses ? Je ne le comprends pas. J’ai des amis qui vivent dans le sud de la France, où ils élèvent cinq enfants. Malgré mes mises en garde, qu’ils ont reçues avec scepticisme, ils les ont mis à l’école, la meilleure du département. J’ai vu, année après année, monter leur inquiétude, et j’ai constaté moi-même, lors de mes visites, les dégâts des méthodes semi-globales, qui sont encore largement pratiquées : en CE2, l’aîné ne savait pas lire. Les parents ont fini par fonder une école, il y a dix-huit mois, en s’associant avec d’autres parents. Les résultats sont là : en un an, leur fils a appris à lire, et il lit désormais beaucoup. Cette école fonctionne pourtant avec des moyens dérisoires, avec deux classes mélangeant plusieurs niveaux et tenues par une institutrice et une mère de famille armée de son seul bon sens. J’ajoute que ces amis ne sont pas des intellectuels : ils tiennent un commerce de fruits et légumes ! »




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