jeudi 19 mars 2015

Humour — Le Club des ex sur la décision de la Cour suprême


À des fins de complétude (et d’amusement), le débat du club des ex sur la décision de la Cour suprême concernant Loyola. Comment parler 10 minutes sans connaître le sujet...



Remarques d’ordre général :
  • Les quatre personnes sur le plateau sont toutes, grosso modo, d’accord. À quoi cela sert-il qu’ils soient quatre ? Où est la véritable diversité d’opinions ?
  • Aucun ne maîtrise le dossier.
  • Aucun des intervenants ne comprend le fait que la vision catholique s’applique à la fois au volet culture religieuse et éthique (parler de l’avortement, du mariage, de la pornographie, etc.)

Remarques sur les interventions par ordre chronologique :

  • Simon Durivage dit que la décision est partagée (c’est vrai), mais sans comprendre que tous les juges sont d’accord pour dire que la décision du ministère qui refusait l’équivalence enfreignait la liberté de religion de l’école Loyola. Tous les sept. C’est dans les motifs et la suite à donner (renvoi au ministre ou non) que les juges se divisent. (Voir les explications de Me Phillips à ce sujet.)
  • L’ancienne ministre (!) Yolande James ne se rappelle plus des faits sur le premier jugement : c’était la commission scolaire des Chênes à Drummondville, ensuite la Cour suprême n’a pas dit que le programme n’« atteint [sic] pas à ta capacité, à ta liberté de religion » mais que « [L] es appelants n’ont pas fait la preuve que le programme ÉCR portait atteinte à leur liberté de religion. » Comme le précise le juge Lebel (écrivant aussi pour le juge Fish) : « Cependant, je n’entends pas pour autant confirmer définitivement la validité constitutionnelle du programme ÉCR, ni, surtout, de son application particulière dans la vie quotidienne du système d’éducation. » Pas assez de preuves pour conclure à l’atteinte de droits fondamentaux. Quant « au terrain nouveau » qui concernerait l’application et qui fait bégayer Mme James, Loyola a bien indiqué dans sa demande ce qu’il demandait et pratiquait déjà en classe.
  • Il est quand même étonnant qu’une ancienne membre de l’ADQ, parti qui s’était opposé à l’imposition d’ECR, Marie Grégoire, soit contre la liberté de présenter la religion et la morale catholiques d’un point de vue catholique... Simon Durivage se trompe encore en croyant que cela signifie que Marie Grégoire prend ainsi parti pour les juges dissidents. Les juges dissidents sont en fait plus ouverts encore à la liberté scolaire de Loyola, entre autres, dans les débats éthiques ! Voir ici et là (en anglais).
  •  Pierre Paquette (ex-Bloc québécois) ne comprend pas la décision : il croit que la Cour suprême dit qu’il faut que Loyola donne un cours d’éthique et de culture religieuse neutre, puis un cours séparé catholique. Or toute la question était de pouvoir, au sein de cours ECR, parler de la religion et de l’éthique catholiques en tant qu’enseignant catholique, pas comme un animateur neutre. Loyola gagne le droit de le faire dans le cadre du cours ECR.
  • Yolande James ne sait pas que dans le cours d’ECR proposé par Loyola, il ne s’agit pas de préparer à la communion « et tout le kit » [sic]...
  • Et puis ce morceau d’anthologie de l’ex-ADQiste : « les écoles confessionnelles subventionnées ont décidé de se soumettre au programme »... Toutes les écoles confessionnelles (subventionnées ou non) ont été obligées de se soumettre. (Enfin, ce n’est pas le cas des écoles amérindiennes de la commission scolaire Kativik, voir ici et .) Obligées ! Elles n’ont pas décidé.
  • Yolande James revient avec son dada : la validité du cours ECR est confirmée une seconde fois. Le jugement n’aborde pas cette question puisque Loyola ne demandait pas qu’on déclare le cours ECR contraire aux chartes pour autant qu’elle puisse l’enseigner d’un point de vue catholique respectueux des autres religions. En outre, la juge en chef écrit dans la décision de ce matin : « Après avoir entendu le témoignage du directeur de l’école, ainsi que celui d’experts en théologie, en religion et en philosophie, le juge saisi de la demande a conclu que “le programme ÉCR est incompatible avec l’enseignement confessionnel catholique” et que l’école “Loyola enfreindrait les règles fondamentales et obligatoires de l’Église catholique qui [la] régissent en enseignant la matière ÉCR avec le programme établi par la Ministre” (par. 55 et 61). À son avis, “la décision de la Ministre, tant intrinsèquement que par ses effets, porte atteinte à la liberté de religion garantie à Loyola” (par. 289). Ces conclusions s’accordent avec la preuve présentée, preuve que le procureur général du Québec n’a, pour l’essentiel, pas contestée. »
  • L’émission se termine en queue de poisson avec des conjectures (deux cours distincts, et les profs athées ? — dans une école catholique !?) fondées sur une mauvaise interprétation du jugement.




Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

Aucun commentaire: