mardi 12 novembre 2013

Calgary Herald sur Loyola : la Cour suprême doit mettre fin aux empiètements de Québec

Extraits de l'éditorial du Calgary Herald de ce jour sur l'affaire qui oppose le collège Loyola au Monopole de l'Éducation du Québec (MELS).


« Le recours, introduit par l'école secondaire Loyola de Montréal, une école privée jésuite pour garçons, conteste le droit que la province de Québec s'est arrogé qui interdit aux écoles religieuses d'enseigner le programme scolaire à partir de leurs perspectives confessionnelles. Le cours en question se nomme Éthique et culture religieuse. Le gouvernement du Québec l'a imposé à toutes les écoles il y a cinq ans. Une vive opposition s'était élevée dans la province à l'introduction du cours parce que certains parents estimaient que le cours malmenait leur liberté de religion protégée par la Charte. Le cours a été décrit comme un genre de cours de religion comparée. On a dénoncé son zèle égalitaire envers toutes les croyances qui impose, notamment, qu'on y traite avec les mêmes égards et le même sérieux la délirante secte Raël et les trois religions abrahamiques. La Cour suprême a statué plus tôt que le gouvernement du Québec a le droit constitutionnel d'imposer ce programme dans les écoles publiques.

Toutefois, l'affaire Loyola contient un élément inquiétant qui est directement lié aux principes de la controversée Charte des valeurs déposée à l'Assemblée nationale jeudi dernier. La province interdit à cette école catholique d'enseigner le cours ECR d'un point de vue catholique, même si les parents ont bien évidemment inscrit leurs enfants à Loyola — fondée en 1896 — parce qu'ils veulent qu'ils reçoivent une éducation catholique.

Si la Cour suprême devait pencher en faveur du gouvernement québécois, elle légitimerait le point de vue de la province selon laquelle la religion est un simple choix de vie et non une question d'identité personnelle profondément enracinée, selon Peter Stockland, directeur des publications et des médias Cardus, un réseau pensant de Hamilton qui se penche sur le croisement entre la foi et la vie quotidienne des Canadiens. Cardus soutient Loyola dans son combat. Deux de ses membres, accompagnés du directeur de Loyola Paul Donovan, ont récemment rencontré le comité de rédaction du Herald dans le cadre d'une tournée de sensibilisation à travers le Canada.

Stockland a expliqué que l'attitude du gouvernement du Québec consiste à écarter toute la richesse intellectuelle que les religions ont accumulée au fil des siècles, les réduisant à une question superficielle de mode de vie. Il agit comme si les croyances religieuses, au lieu d'être ancrées au plus profond de l'homme et une part essentielle de son identité, n'avaient guère plus d'importance que le choix de garnitures proposées dans un buffet à salades.

Le droit à la liberté de religion n'est pas unilatéral, il n'équivaut pas à la laïcité [...]. Les écoles religieuses doivent enseigner le programme provincial — Loyola ne conteste pas ce point —, mais elles doivent également bénéficier totalement de la liberté de religion. Cela signifie liberté d'enseigner leurs préceptes religieux, sans ingérence déraisonnable de l'État, aux enfants dont les parents les y ont inscrits pour cette raison précise.

La liberté de religion garantie par la Charte est attaquée de maintes façons ces jours-ci au Québec. Cette liberté doit être rétablie. Nous espérons que, dans sa sagesse la Cour suprême la restaurera.


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