La revue Vie pédagogique publiée par le Monopole de l’Éducation a publié un dossier sur la biodiversité et, dans ce cadre, a interrogé Claude Villeneuve, auteur d’une douzaine d’ouvrages, dont Vivre les changements climatiques, réagir pour l’avenir. Il y recommande (sans contradiction de la part de la revue) le film L’histoire des choses (voir la vidéo ci-dessous) car tous nos achats vont « finir dans un dépotoir quelque part. En adoptant cette vue d’ensemble, les enseignants peuvent inviter leurs élèves à réfléchir sur le cycle de vie complet des produits, et à réfléchir également sur notre société de consommation. »
Le Québec n’est apparemment pas le seul à conseiller ce film en classe. Un des fils du chroniqueur Brian Lilley a été obligé de le voir en Ontario :
Le Québec n’est apparemment pas le seul à conseiller ce film en classe. Un des fils du chroniqueur Brian Lilley a été obligé de le voir en Ontario :
« Mon fils aîné est rentré de l’école l’autre jour et il m’a dit qu’il avait regardé un film appelé L’histoire des choses. Dire cela m’a mis en colère serait un euphémisme.
L’histoire des choses est un film de propagande politique produit par les partisans de l’extrême gauche américaine. Il utilise des exemples américains peu pertinents pour des écoliers canadiens dans le but de changer notre société.
Mais ce n’est pas ce qui m’indispose vraiment. Le vrai problème, c’est que c’est un ramassis de mensonges, de demi-vérités et d’insinuations pour promouvoir ce point de vue politique.
Pour dire les choses crûment, L’histoire des choses est fantaisiste, mais on le fait passer pour des faits.
Au début du film, la narratrice Annie Leonard annonce aux spectateurs qu’il est sans doute judicieux de représenter le gouvernement sous la forme d’un réservoir, « Après tout, plus de 50 % de l’argent de nos impôts fédéraux sont désormais dépensés sur l’armée. »
Affirmer que plus de 50 % des recettes fiscales des États-Unis vont à l’armée est manifestement faux.
Jusqu’à cette semaine, les producteurs affichaient une transcription complète du film sur leur site internet, le tout avec des notes de bas de page pour justifier certaines de leurs prétentions loufoques, alors j’ai regardé d’où cette idée leur était venue.
Leonard cite la War Resister’s League, une organisation antimilitariste qui ne comptabilise pas dans le budget américain l’argent dépensé pour la sécurité sociale ou de la santé. Ce qui se réduit considérablement le budget et gonfle les dépenses militaires par rapport aux dépenses totales du gouvernement fédéral.
En vérité, le gouvernement fédéral américain dépense moins pour son armée que sur les soins de santé ou la sécurité sociale. Le Congressional Budget Office, un bureau d’analyse non partisan, calcule que les dépenses militaires correspondent à environ 20 % du budget américain, alors que la sécurité sociale représente 23 % et les soins de santé 21 %.
Ensuite, le film prétend que nous, en tant que société, nous saccageons la planète par notre exploitation des ressources naturelles.
« Nous commençons par l’extraction, qui n’est qu’un mot compliqué pour l’exploitation des ressources naturelles, qui est un mot compliqué pour saccage de la planète », explique Leonard.
Cette déclaration qui est loin d’être objective est suivie de cette perle : « Ce qui se passe, c’est que nous abattons des arbres, nous dynamitons des montagnes pour en obtenir les minerais, nous utilisons toute l’eau et nous exterminons les animaux. »
Leonard poursuit en affirmant qu’aux États-Unis, il ne reste plus que 4 % des forêts originelles.
Cette déclaration pourrait faire croire au spectateur que 96 % des forêts ont été abattus. La note de bas de page qui sert de justification affirme que « 95 % à 98 % des forêts dans la zone continentale des États-Unis ont été coupés au moins une fois depuis la colonisation par les Européens. »
Couper des arbres ne signifie pas que les forêts aient disparu, de nouveaux arbres poussent et, même sans nous, les vieux arbres meurent.
Voici un fait : La Banque mondiale estime que les forêts du Canada couvrent 34 % de sa superficie alors que les forêts américaines couvrent 33 % de leur masse terrestre des États-Unis. Moins de la moitié d’un pour cent des forêts du Canada est coupée chaque année.
Et là, je n’en suis qu’aux trois premières trois minutes dans ce film de 21 minutes... Il contient de nombreux autres mensonges et demi-vérités, mais je manque de place ici.
L’histoire des choses est présentée aux écoliers à travers le Canada chaque année comme s’il s’agissait d’une analyse factuelle au sujet des problèmes auxquels notre monde est confronté alors que les faits constituent la dernière préoccupation de ce documentaire.
»
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