mardi 4 décembre 2012

Le Pape, l'école catholique et les évêques français

Le troisuème et dernier groupe d’évêques français a été reçu vendredi par le pape Benoît XVI. Dans son discours, le Saint-Père leur a parlé longuement de la nouvelle évangélisation, et il a abordé le problème délicat des écoles catholiques.

Lors de la dernière assemblée plénière, la Conférence épiscopale de France (CEF) a créé un Conseil pour l’enseignement catholique dont les membres sont le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, Mgr Éric Aumonier, évêque de Versailles et Mgr Alain Planet, évêque de Carcassonne et Narbonne. Le texte sur l’école catholique n’a pas pu être finalisé et les nombreuses divergences sur le sujet font craindre à certains un nouveau retard. Dans certains diocèses, l’évêque tente de reprendre la main sur un système qui a été mutualisé et confisqué par le niveau national. Mgr Cattenoz, archevêque d’Avignon, en avait fait les frais il y a quelques années.

Déjà, à la mi-novembre, le cardinal Zenon Grocholewski, préfet de la Congrégation pour l’éducation catholique, avait rappelé aux évêques français l’impératif de défense de l’enseignement catholique. Une affirmation qui n’a pas plu à certains évêques français.

Cette fois, c’est le pape qui n’y va pas de main morte :
« La jeunesse étant l’espoir et l’avenir de l’Église et du monde, je ne veux pas omettre de mentionner l’importance de l’éducation catholique. Elle accomplit une tâche admirable, souvent difficile, rendue possible par le dévouement inlassable de formateurs : prêtres, personnes consacrées ou laïcs. Au-delà du savoir transmis, le témoignage de vie des formateurs doit permettre aux jeunes d’assimiler les valeurs humaines et chrétiennes afin de tendre à la recherche et à l’amour du vrai et du beau (cf. Gaudium et spes, n° 15). Continuez de les encourager et de leur ouvrir de nouvelles perspectives pour qu’ils bénéficient aussi de l’évangélisation. »
Ainsi, le pape demande clairement aux évêques de recruter dans les écoles catholiques des enseignants et des cadres qui puissent donner l’exemple d’une vie chrétienne assumée, ce qui est bien loin d’être le cas aujourd’hui.

Et le pape insiste sur la responsabilité de l’école catholique aujourd’hui, alors qu’elle accueille 20 % des élèves de France :
« Quant aux écoles catholiques qui ont façonné la vie chrétienne et culturelle de votre pays, elles ont aujourd’hui une responsabilité historique. Lieux de transmission du savoir et de formation de la personne, d’accueil inconditionnel et d’apprentissage de la vie en commun, elles bénéficient souvent d’un prestige mérité. Trouver les chemins pour que la transmission de la foi demeure au centre de leur projet éducatif, est nécessaire. La nouvelle évangélisation passe par ces écoles et par l’œuvre multiforme de l’éducation catholique qui sous-tend de nombreuses initiatives et mouvements dont l’Église est reconnaissante. L’éducation aux valeurs chrétiennes donne les clés de la culture de votre pays. En ouvrant à l’espérance et à la liberté authentique, elle continuera de lui apporter dynamisme et créativité. L’ardeur apportée à la nouvelle évangélisation sera notre meilleure contribution à l’épanouissement de la société humaine et la meilleure réponse aux défis de toute sorte qui se posent à tous en ce début du troisième millénaire. »
Aux évêques qui se posent la question des moyens de la nouvelle évangélisation en France, la solution est donc toute trouvée : remettre la transmission de la foi au cœur du projet éducatif des écoles catholiques. Et si les ouvriers manquent, que nos évêques n’hésitent pas à mettre la main à la pâte !

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