vendredi 21 octobre 2011

Collège public de prestige — l'homogénéité sociale facilite les choses

Le journal Le Monde se penche sur un collège de prestige en banlieue de Paris, Lakanal.

Le lieu fleure la nostalgie, l’École républicaine avec majuscule. Des bâtiments fin XIXe siècle ceignent une cour carrée où, dès la cloche sonnée, s’égaient les collégiens, au risque de glisser sur les premières feuilles de marronniers qui jonchent le sol. Nous sommes au collège de la cité scolaire Lakanal, véritable ville dans la ville à Sceaux.

[...]

Le principal y voit « une peur des familles en l’avenir ». « L’objectif des parents devrait être que l’enfant se sente bien. Mais dès l’entrée en sixième, certains pensent classes préparatoires et grandes écoles ». L’expérience lui a montré qu’un bon élève le restait quel que soit son environnement scolaire. « Je ne suis pas convaincu qu’il y ait forcément une grosse plus-value pour l’enfant à être ici ». Espoir, toujours, de diminuer la pile… ? [Note du carnet : Si cela ne change rien pour les élèves, selon ce directeur, cela simplifie pourtant les choses pour l'école et l'Éducation nationale comme on le verra ci-dessous.]

Pourquoi veulent-ils tous venir ?

On se perd, à 10 ans, dans cette immense cité scolaire, avec ses trois hectares de parc difficiles à surveiller, ses cours qui communiquent entre elles, et font se côtoyer des jeunes de 20 ans et des enfants. Le collège, ce sont 640 élèves. La cité scolaire, 2500. « Un collégien déterminé à sortir sort, reconnaît le principal. Impossible de contrôler totalement les accès. » Les bâtiments sont à l’avenant de ceux du lycée, passablement délabrés et mal chauffés. À la cantine, dont se plaignent beaucoup les élèves, il faut manger au lance-pierre : l’établissement était prévu pour 800 élèves, il en compte aujourd’hui le triple… « Dans un collège avec davantage d’élèves en difficultés, tout cela serait un énorme problème, admet M. Simon. Nous, nous accueillons en grande majorité des jeunes de milieux favorisés. Ils ont envie de travailler, ils ont déjà les codes sociaux, ils respectent leur environnement de travail. Finalement, le manque d’hétérogénéité sociale est ici facilitant. »



Aucun commentaire: