Comme on le sait, l'athéisme est au programme d'éthique et de culture religieuse (ECR) des deux dernières années du secondaire :
Comme nous n'avons vu aucune défense structurée de l'existence du divin dans le matériel didactique ECR que nous avons parcouru, nous proposons ci-dessous, d'un apologète américain William Craig, la traduction d'un bref article intitulé « Cinq raisons qui font que Dieu existe et trois raisons pour lesquelles cela change quelque chose ». Il s'agit d'un bref article qui, bien sûr, peut paraître dogmatique et nécessiterait une plus ample discussion pour aborder les objections les plus fréquentes que l'on peut faire aux arguments de William Craig, mais la chose est inévitable vu la brièveté de l'article. À titre d'exemple, nous fournissons toutefois un exemple de réponse de William Craig à une critique de ses arguments.
Certaines personnes disent, « Je ne crois pas qu'il y ait un Dieu. Et même, s'il y en avait un, qu'est-ce que cela changerait ? »
Aujourd'hui, je veux vous faire partager les cinq raisons pour lesquelles je pense que Dieu existe vraiment, et trois raisons pour lesquelles je pense que cela change quelque chose.
D'abord, commençons par les trois raisons pour lesquelles je pense que cela change beaucoup de choses qu'il y ait un Dieu ou qu'il n'y en ait pas. Loin d'être sans importance, cette question est la plus cruciale que l'homme puisse se poser. Ceux qui haussent les épaules et qui disent, « Quelle différence cela fait-il qu'il y ait un Dieu ou qu'il n'y en ait pas ? » montrent qu'ils n'ont pas beaucoup réfléchi à cette question. Même des athées comme Sartre et Camus qui ont beaucoup réfléchi à ce problème, admettent que l'existence de Dieu fait pour l'homme une différence — souvent tragique. Laissez-moi vous faire comprendre trois raisons essentielles pour lesquelles l'existence de Dieu change quelque chose.
Premièrement, si Dieu n'existe pas, alors, aucune valeur morale objective ne peut exister non plus. S'il n'y a pas de Dieu, il n'y a aucun critère absolu pour le bien et le mal. Les valeurs ne sont simplement que l'expression de préférence personnelle. Dire « Tuer des innocents est mal » c'est simplement une autre façon de dire, « Je n'aime pas qu'on tue des innocents. » Cela n'a pas plus de valeur morale que de dire, « Je n'aime pas les navets » ou bien « Je n'aime pas les actualités. » Mais quelqu'un d'autre peut dire, « J'aime les navets » ou bien « J'aime les actualités » ou bien « J'aime qu'on tue des innocents. » Si Dieu n'existe pas, alors il est impossible de condamner la torture, la brutalité, la haine, et l'abus de confiance en tant que mal et de louer l'amour, la générosité, et le sacrifice en tant que bien. Pensez à la signification de tout cela! Cela veut dire que l'on ne peut pas juger Hitler lorsqu'il a essayé d'exterminer le peuple juif. Cela veut dire que l'on ne peut pas juger Pol Pot qui a massacré sans merci des millions de Cambodgiens. Cela veut dire que l'on ne peut pas juger Staline qui a torturé et tué d'innombrables prisonniers politiques. Si Dieu n'existe pas, cela change beaucoup de choses pour l'homme, car l'homme alors est enfermé dans un monde sans aucun sens des valeurs.
Deuxièmement, s'il n'y a pas de Dieu, alors l'homme vit sans espoir. Si Dieu n'existe pas alors l'homme n'a aucun espoir d'échapper aux imperfections de ce monde. Par exemple, il n'y a aucun espoir d'être délivré de son propre mal. Tant de gens se posent la question de savoir pourquoi Dieu a créé un monde où il y a tant de mal; mais les plus grands maux sur terre sont de loin le résultat des propres choix de l'homme. Il y a en l'homme quelque chose de radicalement mauvais. Dans le roman de Josef Conrad, Le Cœur de la nuit, ce titre fait référence au cœur de l'homme lui-même. Tandis que le moribond dans l'histoire regarde à l'intérieur de son propre cœur, ses dernières paroles sont « L'horreur, l'horreur ! » Le mal est un l'homme lui-même. La seule réponse de l'homme à ce problème est le conditionnement de ses attitudes; mais ainsi l'homme se réduit lui-même à l'état de machine.
De même, si Dieu n'existe pas, l'homme n'a plus aucun espoir d'échapper à la maladie et au vieillissement. L'homme ne trouvera jamais la fontaine de jouvence. S'il n'y a pas de Dieu alors tout ce qui nous attend est la dégradation, la maladie, la sénilité. Et finalement et inévitablement, la mort; il n'y a aucun espoir. La mort conquiert finalement tout, et elle est impitoyable dans ses caprices. Bertrand Russell a dit que personne ne peut être au chevet d'un enfant mourant et croire en Dieu. Camus a dit la même chose dans La peste. Mais lorsque je séjournais à Paris, j'y ai rencontré un jeune pasteur qui avait appris à accompagner et encourager les enfants mourants. Encourager les enfants mourants! « Qu'aurait dit Russell à ces enfants? » me dis-je à moi-même. Qu'aurait-il pu bien dire? Tant pis ? La cruauté aurait été inimaginable. Il est évident que si Dieu n'existe pas, alors l'homme n'a aucun espoir dans le monde. Cela change beaucoup de choses qu'il y ait un Dieu ou non.
Troisièmement, s'il y a un Dieu, alors il est possible pour l'homme de le connaître et de l'aimer personnellement. Voilà les nouvelles les plus importantes que l'homme puisse recevoir ! Cela ne serait-il pas magnifique s'il y avait un Dieu qui nous aime, et nous adore comme ses propres enfants et qui veut que nous apprenions à le connaître personnellement et à l'aimer pour toujours ? Ce serait là la condition la plus élevée que l'homme puisse savoir ! Imaginez ! Que ce Dieu tout-puissant, infini, puisse vous aimer et se soucier suffisamment de vous pour vouloir que vous le connaissiez et que vous soyez son ami personnel ! Cela est presque trop magnifique pour l'exprimer en paroles! Il est évident que si Dieu existe, alors cela change les choses de façon radicale pour l'homme; mais aussi cela pourrait change votre vie de façon très radicale.
Je pense donc que cela change beaucoup de choses qu'il y ait un Dieu. Sans Dieu, la moralité objective est impossible et l'homme vit sans espoir. Avec Dieu alors non seulement la moralité et l'espoir sont possible, mais il est aussi possible que l'homme connaisse Dieu et l'aime personnellement. Bien sûr, ceci en aucune façon ne prouve l'existence de Dieu. Mais cela montre clairement qu'il y a une grande différence si Dieu existe. Je suis donc porté à être d'accord avec Pascal que si les chances de l'existence de Dieu sont absolument égales, la raison fait que nous devons croire en lui.
Mais en vérité je ne pense pas que les chances soient absolument égales. Je pense qu'il y a de bonnes raisons de croire que Dieu existe. Et aujourd'hui je veux vous parler de cinq de ces raisons.
Premièrement, l'existence de Dieu explique le mieux pourquoi l'univers existe plutôt que le néant. L'univers ne devait pas forcément exister. Il fut un temps avant lequel l'univers n'existait pas du tout. Les athées disent que l'univers est éternel, mais cela est impossible. Car si l'univers était éternel, alors dans le passé il y avait une série infinie d'événements qui s'enchainent. Quel que soit l'événement dans le passé que vous prenez, il y aura toujours un nombre infini d'événements avant celui-là. Mais si c'était ainsi, alors le moment présent ne pourrait jamais arriver. Car avant que l'événement présent ne survienne, l'événement qui le précède devrait survenir. Mais avant que cet événement ne survienne, l'événement d'avant devrait aussi survenir. Et avant que cet événement ne survienne, l'événement d'avant devrait survenir et ainsi de suite jusqu'à l'infini. En d'autres termes, aucun événement ne pourrait jamais survenir puisqu'une infinité d'événements précédents aurait dû survenir d'abord. Donc, le présent ne pourrait jamais survenir si le passé était infini. Mais bien évidemment le moment présent est arrivé. Donc, nous savons qu'il faut que le passé soit fini et que l'univers ait eu un commencement. De remarquables découvertes en astronomie ont confirmé cette conclusion, prouvant scientifiquement que l'univers a un commencement. Selon Stephen Hawking de l'Université de Cambridge, « Presque tous les scientifiques actuellement croient que l'univers et le temps ont commencé au Big Bang. »
La question donc est la suivante: pourquoi l'univers existe-t-il plutôt que le néant ? Qu'est-ce qui l'a précédé ? Du néant, rien ne sort. Alors, d'où vient l'univers ? Il y a donc dû y avoir une cause qui a amené l'univers à exister.
Nous pouvons résumer cet argument comme suit :
J’avancerais que cette cause doit être personnelle en plus. Comment, si tel n’était pas le cas, une cause éternelle pourrait-elle produire un effet temporel tel que l’univers ? Si la cause n’était qu’un ensemble impersonnel de conditions nécessaires et suffisantes, la cause ne pourrait jamais exister sans l’effet. Si la cause était présente éternellement, alors l’effet serait éternellement présent aussi. La seule façon que la cause puisse être éternelle et que l’effet puisse avoir un commencement dans le temps est si la cause est un agent personnel qui choisit librement de créer un effet temporel sans conditions déterminantes préalables. Ainsi, nous voilà non seulement devant une cause transcendante de l’univers, mais devant un créateur personnel.
Voilà donc là première raison pour laquelle je considère qu'il est plus rationnel de croire que Dieu existe.
Deuxièmement, l'existence de Dieu explique le mieux l’ordre complexe de l’univers. Pendant les 30 dernières années, les scientifiques ont découvert que l’existence de la vie intelligente exige un équilibre complexe et délicat de conditions initiales trouvé dans le Big Bang lui-même. Nous savons maintenant que des univers où la vie est impossible sont de loin plus probables qu’un univers tel que le nôtre, qui permet la vie. À quel point plus probable ?
La réponse est que la possibilité que l’univers puisse permettre la vie est infime au point d'être incompréhensible et incalculable. Par exemple, Stephen Hawking estime que si le la vitesse d’expansion de l’univers une seconde après le Big Bang avait été seulement 100 millièmes d’un millionième d’un millionième inférieur à la vitesse réelle, c’est à dire inférieur par 1/1017, l’univers se serait comprimé de nouveau pour ne former qu’une boule de feu. Paul Davies a calculé que la probabilité que les conditions initiales soient propices à la formation postérieure d’étoiles (sans lesquelles les planètes n’existeraient pas) est de 1 sur 10 à la puissance 100. Il estime de plus qu’un changement de la gravitation ou de la force faible de 1 sur 10 à la puissance 100 aurait interdit le développement de la vie dans l’univers.
Il existe environ 50 constantes et grandeurs semblables à celles que je viens de mentionner, qui, présentes dans le Big Bang, doivent être ainsi réglées avec précision pour que l’univers puisse permettre la vie. Et ce n’est pas seulement chaque constante qui doit être ainsi déterminée. Leurs relations l’une à l’autre doivent l’être aussi. Ainsi, une improbabilité s’ajoute à l’autre jusqu’à ce que nous ne puissions plus saisir ces chiffres incompréhensibles.
Il n’existe aucune raison physique pour laquelle ces constantes et ces grandeurs possèdent les valeurs qu’elles ont. Comme le dit Paul Davies, physicien et ancien agnostique : « Suite à mes recherches, je suis venu à croire de plus en plus fermement que l’univers physique est assemblé avec une ingéniosité si étonnante que je ne puis l’accepter simplement comme un fait brut. » De même, Fred Hoyle remarque : « Une interprétation des faits, suivant le bon sens, suggère qu’une intelligence supérieure ait joué avec la physique. » Robert Jastrow, directeur du Goddard Institute for Space Studies de la NASA, interprète ces faits comme « les preuves les plus convaincantes de l’existence de Dieu qu’aient jamais produites les sciences ».
Une fois encore, l’opinion que les théistes chrétiens ont toujours avancée, à savoir qu’il existe un créateur intelligent, est une position beaucoup plus rationnelle que celle des athées, qui disent que l’univers, alors qu'il est venu à exister à partir de rien et sans cause aucune, a été réglé par hasard avec une précision insaisissable à fin que la vie intelligente puisse exister.
Nous pouvons résumer notre argument comme suit :
Voilà là deuxième raison pour laquelle je pense que Dieu existe.
Troisièmement, l'existence de Dieu explique le mieux les valeurs morales objectives dans le monde. Si Dieu n’existe pas, il ne peut exister de valeurs morales objectives. Beaucoup de théistes et d’athées sont d’accord sur ce point. Par exemple, Michael Ruse, un Canadien spécialiste en philosophie des sciences, explique :
Le sens moral est une adaptation biologique tout comme le sont les mains, les pieds et les dents. Considérée comme un ensemble logiquement justifiable de déclarations de quoi que ce soit d’objectif, l’éthique est une illusion. Je comprends que lorsque quelqu’un dit : « Aime ton prochain comme toi-même », il croit se référer à quelque chose au-delà de lui ou supérieur à lui. Cependant, il n’existe aucun fondement à une telle référence. L’éthique n’est qu’une aide à la survie et à la reproduction. Toute signification plus profonde n’est qu’illusion.
Friedrich Nietzsche, le grand athée du siècle dernier qui a proclamé la mort de Dieu, a compris que la mort de Dieu entraîne la destruction de toute signification ou de valeur à la vie.
Je crois qu’il avait raison.
Mais il faut faire très attention ici. La question n’est pas : « Devons-nous croire en Dieu afin de vivre une vie morale ? » Et je ne revendique pas que nous le devons.
La question n’est pas non plus : « Pouvons-nous reconnaître qu’il existe des valeurs morales objectives sans croire en Dieu ? » Et je crois que nous le pouvons.
La question est plutôt : « Si Dieu n’existe pas, les valeurs morales objectives peuvent-elles exister ? »
Comme Ruse, je ne vois aucune raison de croire qu’en l’absence de Dieu, la moralité de Monsieur Tout-le-Monde qui a évolué chez l’Homo sapiens soit objective. Après tout, si Dieu n’existe pas, qu’est-ce qu’il y a de particulier chez les êtres humains? Ils ne sont que des dérivés accidentels de la nature qui ont évolué il n’ y a que très récemment sur un grain de poussière infime perdu quelque part dans un univers hostile et indifférent, condamnés à périr individuellement et collectivement dans un avenir relativement proche.
Selon l’athée, une action telle que le viol n’est pas avantageuse pour la société, et donc, est devenue tabou au cours du développement de l’être humain. Mais cela ne prouve en rien que le viol est vraiment mal. Selon l’athée, il n’y a rien de vraiment mal à violer quelqu’un. Donc, sans Dieu, aucun sens du bien ou du mal absolu ne s’impose à notre conscience.
Le problème, c’est que les valeurs objectives existent, et au fin fond de nous-mêmes, nous le savons tous. Il n’y a pas plus de raison de nier la réalité objective des valeurs morales que de nier l'existence du monde physique. Les actions comme le viol, la cruauté, les mauvais traitements infligés aux enfants, ne sont pas seulement des comportements inacceptables, ce sont des abominations morales. Certaines choses sont vraiment mal. De la même façon, l’amour, l’égalité et le don de soi sont vraiment bien.
Nous pouvons résumer ce troisième argument comme suit :
Quatrièmement, l'existence de Dieu explique le mieux les faits historiques concernant la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ. La personne historique de Jésus de Nazareth était un être remarquable. Les critiques du Nouveau Testament sont arrivés à une certaine entente: le Jésus historique est arrivé sur scène avec un sens sans pareil d’autorité divine, l’autorité de parler à la place de Dieu. Jésus a déclaré qu’en lui, le Royaume de Dieu était venu, et comme démonstration visible de ce fait, il a exercé un ministère de miracles et d’exorcismes.
Mais la confirmation suprême de sa revendication a été sa résurrection d’entre les morts. En effet, si Jésus est ressuscité des morts, il y a eu, bel et bien, un miracle divin et, donc, une preuve de l’existence de Dieu.
C’est vrai que la plupart des gens considèrent probablement la résurrection de Jésus-Christ comme quelque chose que l’on accepte par la foi ou non. Mais il y a trois faits établis, reconnus aujourd’hui par la majorité des historiens du Nouveau Testament, qui, à mon avis, trouvent le mieux leur explication dans la résurrection de Jésus.
Fait n° 1 : Le dimanche suivant la crucifixion de Jésus, son tombeau a été trouvé vide par un groupe de femmes qui le suivaient. Selon Jacob Kremer, un Autrichien qui est spécialiste dans l’étude de la résurrection : « De loin, la plupart des érudits tiennent fermement à la fiabilité des déclarations bibliques concernant le tombeau vide. »
Fait n° 2 : À différentes occasions, différentes personnes et différents groupes ont vu Jésus vivant après sa mort. Selon Gerd Luedemann, critique reconnu du Nouveau Testament : « Nous pouvons accepter comme fait historique que les disciples ont vécu après la mort de Jésus des expériences, dans lesquelles Jésus leur est apparu comme le Christ ressuscité. » Non seulement des croyants, mais aussi des non croyants, des sceptiques, et même des ennemis comptent parmi les témoins de ces apparitions.
Fait n° 3 : Les premiers disciples vinrent soudainement à croire en la résurrection de Jésus malgré toutes leurs prédispositions contraires. Les Juifs n’avaient aucune croyance en un Messie qui serait tué et encore moins en un Messie ressuscité. De plus, les croyances juives au sujet de la vie après la mort excluaient la résurrection avant la fin du monde. Malgré cela, les premiers disciples vinrent à croire si fermement que Dieu avait ressuscité Jésus des morts qu’ils étaient prêts à mourir pour la vérité de cette croyance. Luke Johnson de Emory University, spécialiste du Nouveau Testament, réfléchit ainsi : « Il fallait une expérience puissante, transformatrice pour créer le genre de mouvement qu’était le christianisme primitif. » Thomas Wright, un érudit britannique de renommée, conclut : « C’est pour cela qu’en tant qu’historien, je ne puis expliquer l’essor du christianisme primitif à moins que Jésus ne soit ressuscité, laissant un tombeau vide derrière lui. »
Les spécialistes contemporains ont universellement rejeté les autres tentatives d’explication de ces trois grands faits, explications telles que : « Les disciples ont volé le corps » ou « Jésus n’était pas vraiment mort. » Le fait est qu’il n’existe aucune explication plausible, naturelle de ces faits. Donc, il me semble que l'on a de bonnes raisons de croire que Jésus est ressuscité des morts et qu’il est, qui il disait être. Mais cela entraîne que Dieu existe.
Cinquièmement, l'expérience intérieure de Dieu révèle son existence. Les arguments pour l'existence de Dieu sont importants, mais ils peuvent nous égarer. Comme l'a expliqué le philosophe Soren Kierkegaard, les arguments de l'existence de Dieu peuvent, en effet, se retourner contre ceux qui les utilisent parce qu'ils détournent de Dieu l'attention de l'homme en faveur des arguments eux-mêmes. Les hommes se préoccupent tellement des arguments qu'ils ne peuvent reconnaître Dieu, dont l'existence est si évidente tout autour d'eux. Si seulement les hommes cherchaient Dieu, ils trouveraient son existence évidente.
C'était sûrement l'expérience des hommes dans la Bible. Comme l'écrit le professeur John Hick,
Il y a donc un risque que les preuves de l'existence de Dieu éloignent de Dieu l'attention de l'homme. Pour ceux qui cherchent Dieu, Dieu rendra son existence évidente par elle-même. Kierkegaard disait que l'on pourrait aussi bien demander des preuves de l'existence de sa femme que des preuves de l'existence de Dieu. Il est évident que je ne pense pas que les preuves de l'existence de Dieu soient sans valeur. Plutôt comme l'a dit Pascal, il y a deux fondements à la foi, l'un extérieur et l'autre intérieur. Les preuves rationnelles fondent la foi de manière externe, et l'expérience personnelle fond la foi de manière interne. Comme Pascal l'a écrit, Dieu met la foi dans l'esprit par la raison et dans le cœur par la grâce. Il ne faut pas que nous soyons tellement concentrés sur les preuves externes que nous n'entendions pas la voix interne de Dieu dans notre cœur. Pour ceux qui écoutent, Dieu est une réalité immédiate de leur vie.
Mais certains d'entre nous pourraient dire « Je ne vis pas une telle expérience de Dieu. » Et vous auriez raison de le dire. Voyez-vous, la connaissance de Dieu est différente de la connaissance de tout autre sujet, parce que la connaissance de Dieu est conditionnée par des facteurs moraux et spirituels. Un homme mauvais peut avoir une connaissance tout à fait approfondie des mathématiques ou même de la théologie. Mais un homme mauvais ne peut pas connaître Dieu. Du fait que nous avons tous brisé la loi morale de Dieu, la Bible dit que nous sommes spirituellement séparés de Dieu. Nous sommes dans ce que la Bible appelle l'obscurité spirituelle; nous sommes spirituellement morts. C'est pourquoi Dieu apparait si irréel pour la plupart des gens.
Mais la Bible dit que l'esprit de Dieu parle à votre cœur et vous rappelle à Dieu. Vous pouvez soit accepter cet appel de l'Esprit ou le rejeter. C'est à vous de décider. Il y a trente ans j'ai répondu à l'appel de l'Esprit de Dieu dans mon cœur, et lui ai donné toute ma vie. Spirituellement je suis né une deuxième fois, et j'ai appris à connaître Dieu en tant que réalité de ma vie. Si vous me demande de vous donner des raisons pour lesquelles je croix que Dieu existe, je peux non seulement vous donner des preuves rationnelles, mais aussi témoigner de la réalité indéniable de sa présence --une réalité que vous aussi pouvez trouver si vous cherchez Dieu de tout votre cœur et de tout votre esprit. Voici la cinquième raison pour laquelle je crois en l'existence de Dieu.
Ainsi, nous avons donc cinq raisons pour lesquelles je pense que tout homme rationnel devrait croire en l'existence de Dieu: l'existence de Dieu explique le mieux pourquoi l'univers existe plutôt que le néant, l'existence de Dieu explique le mieux l'ordre complexe de l'univers, l'existence de Dieu explique le mieux l'existence des valeurs morales dans le monde, l'existence de Dieu explique le mieux les faits historiques concernant la vie, la mort, et la résurrection de Jésus-Christ, et l'expérience interne de Dieu révèle son existence. Je pense donc qu'une personne avec un esprit ouvert et un cœur sincère conclura que Dieu existe.
Et il est intéressant de remarquer que de plus en plus de philosophes arrivent à cette conclusion. Il y a quelque temps, un article dans le magazine Time décrivait un mouvement chez les philosophes contemporains consistant à défendre des arguments pour l'existence de Dieu. Tous les arguments de l'existence de Dieu, aussi bien traditionnels que contemporains, sont de plus an plus développé par de nombreux brillants philosophes. Selon le philosophe américain Roderick Chisolm, la raison pour laquelle l'athéisme était si important il y a une génération, vient du fait que les athées étaient les philosophes les plus brillants. Mais, dit-il, il y a de nouveau parmi les philosophes les plus brillants beaucoup de philosophes qui croient en l'existence de Dieu et qui mettent leur intellectualisme au service de la défense de cette croyance. De nouveau, les preuves de l'existence de Dieu sont à la mode.
Je viens de brièvement vous expliquer cinq raisons pour lesquelles je pense que Dieu existe. Si vous n'avez pas encore trouvé la connaissance personnelle de Dieu, je vous encourage de le chercher de tout votre esprit et de tout votre coeur. Je suis sûr que, si vous faites cela, votre esprit et votre coeur trouveront tous les deux leur repos en lui.
Pour plus d'information, lire par exemple The Blackwell Companion to Natural Theology qui regroupe les écrits de plusieurs apologistes dont William Craig.
L’existence du divinEn outre, on l'aborde bien dans le matériel didactique utilisé.
– Des critiques et des dénonciations : l’athéisme, l’idée de l’aliénation religieuse chez Marx, Freud et Sartre, l’idée de la mort de Dieu chez Nietzsche, etc.
(Programme ECR pour le secondaire, p. 543)
Comme nous n'avons vu aucune défense structurée de l'existence du divin dans le matériel didactique ECR que nous avons parcouru, nous proposons ci-dessous, d'un apologète américain William Craig, la traduction d'un bref article intitulé « Cinq raisons qui font que Dieu existe et trois raisons pour lesquelles cela change quelque chose ». Il s'agit d'un bref article qui, bien sûr, peut paraître dogmatique et nécessiterait une plus ample discussion pour aborder les objections les plus fréquentes que l'on peut faire aux arguments de William Craig, mais la chose est inévitable vu la brièveté de l'article. À titre d'exemple, nous fournissons toutefois un exemple de réponse de William Craig à une critique de ses arguments.
Certaines personnes disent, « Je ne crois pas qu'il y ait un Dieu. Et même, s'il y en avait un, qu'est-ce que cela changerait ? »
Aujourd'hui, je veux vous faire partager les cinq raisons pour lesquelles je pense que Dieu existe vraiment, et trois raisons pour lesquelles je pense que cela change quelque chose.
D'abord, commençons par les trois raisons pour lesquelles je pense que cela change beaucoup de choses qu'il y ait un Dieu ou qu'il n'y en ait pas. Loin d'être sans importance, cette question est la plus cruciale que l'homme puisse se poser. Ceux qui haussent les épaules et qui disent, « Quelle différence cela fait-il qu'il y ait un Dieu ou qu'il n'y en ait pas ? » montrent qu'ils n'ont pas beaucoup réfléchi à cette question. Même des athées comme Sartre et Camus qui ont beaucoup réfléchi à ce problème, admettent que l'existence de Dieu fait pour l'homme une différence — souvent tragique. Laissez-moi vous faire comprendre trois raisons essentielles pour lesquelles l'existence de Dieu change quelque chose.
Premièrement, si Dieu n'existe pas, alors, aucune valeur morale objective ne peut exister non plus. S'il n'y a pas de Dieu, il n'y a aucun critère absolu pour le bien et le mal. Les valeurs ne sont simplement que l'expression de préférence personnelle. Dire « Tuer des innocents est mal » c'est simplement une autre façon de dire, « Je n'aime pas qu'on tue des innocents. » Cela n'a pas plus de valeur morale que de dire, « Je n'aime pas les navets » ou bien « Je n'aime pas les actualités. » Mais quelqu'un d'autre peut dire, « J'aime les navets » ou bien « J'aime les actualités » ou bien « J'aime qu'on tue des innocents. » Si Dieu n'existe pas, alors il est impossible de condamner la torture, la brutalité, la haine, et l'abus de confiance en tant que mal et de louer l'amour, la générosité, et le sacrifice en tant que bien. Pensez à la signification de tout cela! Cela veut dire que l'on ne peut pas juger Hitler lorsqu'il a essayé d'exterminer le peuple juif. Cela veut dire que l'on ne peut pas juger Pol Pot qui a massacré sans merci des millions de Cambodgiens. Cela veut dire que l'on ne peut pas juger Staline qui a torturé et tué d'innombrables prisonniers politiques. Si Dieu n'existe pas, cela change beaucoup de choses pour l'homme, car l'homme alors est enfermé dans un monde sans aucun sens des valeurs.
William Craig sur cet argument moral (en anglais, 5 minutes) | Incidemment, William Craig connaît le « dilemme d'Euthryphon » utilisé par certains athées pour contrer cet argument moral, voici sa réponse (en anglais, 22 minutes) |
Deuxièmement, s'il n'y a pas de Dieu, alors l'homme vit sans espoir. Si Dieu n'existe pas alors l'homme n'a aucun espoir d'échapper aux imperfections de ce monde. Par exemple, il n'y a aucun espoir d'être délivré de son propre mal. Tant de gens se posent la question de savoir pourquoi Dieu a créé un monde où il y a tant de mal; mais les plus grands maux sur terre sont de loin le résultat des propres choix de l'homme. Il y a en l'homme quelque chose de radicalement mauvais. Dans le roman de Josef Conrad, Le Cœur de la nuit, ce titre fait référence au cœur de l'homme lui-même. Tandis que le moribond dans l'histoire regarde à l'intérieur de son propre cœur, ses dernières paroles sont « L'horreur, l'horreur ! » Le mal est un l'homme lui-même. La seule réponse de l'homme à ce problème est le conditionnement de ses attitudes; mais ainsi l'homme se réduit lui-même à l'état de machine.
De même, si Dieu n'existe pas, l'homme n'a plus aucun espoir d'échapper à la maladie et au vieillissement. L'homme ne trouvera jamais la fontaine de jouvence. S'il n'y a pas de Dieu alors tout ce qui nous attend est la dégradation, la maladie, la sénilité. Et finalement et inévitablement, la mort; il n'y a aucun espoir. La mort conquiert finalement tout, et elle est impitoyable dans ses caprices. Bertrand Russell a dit que personne ne peut être au chevet d'un enfant mourant et croire en Dieu. Camus a dit la même chose dans La peste. Mais lorsque je séjournais à Paris, j'y ai rencontré un jeune pasteur qui avait appris à accompagner et encourager les enfants mourants. Encourager les enfants mourants! « Qu'aurait dit Russell à ces enfants? » me dis-je à moi-même. Qu'aurait-il pu bien dire? Tant pis ? La cruauté aurait été inimaginable. Il est évident que si Dieu n'existe pas, alors l'homme n'a aucun espoir dans le monde. Cela change beaucoup de choses qu'il y ait un Dieu ou non.
Troisièmement, s'il y a un Dieu, alors il est possible pour l'homme de le connaître et de l'aimer personnellement. Voilà les nouvelles les plus importantes que l'homme puisse recevoir ! Cela ne serait-il pas magnifique s'il y avait un Dieu qui nous aime, et nous adore comme ses propres enfants et qui veut que nous apprenions à le connaître personnellement et à l'aimer pour toujours ? Ce serait là la condition la plus élevée que l'homme puisse savoir ! Imaginez ! Que ce Dieu tout-puissant, infini, puisse vous aimer et se soucier suffisamment de vous pour vouloir que vous le connaissiez et que vous soyez son ami personnel ! Cela est presque trop magnifique pour l'exprimer en paroles! Il est évident que si Dieu existe, alors cela change les choses de façon radicale pour l'homme; mais aussi cela pourrait change votre vie de façon très radicale.
Je pense donc que cela change beaucoup de choses qu'il y ait un Dieu. Sans Dieu, la moralité objective est impossible et l'homme vit sans espoir. Avec Dieu alors non seulement la moralité et l'espoir sont possible, mais il est aussi possible que l'homme connaisse Dieu et l'aime personnellement. Bien sûr, ceci en aucune façon ne prouve l'existence de Dieu. Mais cela montre clairement qu'il y a une grande différence si Dieu existe. Je suis donc porté à être d'accord avec Pascal que si les chances de l'existence de Dieu sont absolument égales, la raison fait que nous devons croire en lui.
Mais en vérité je ne pense pas que les chances soient absolument égales. Je pense qu'il y a de bonnes raisons de croire que Dieu existe. Et aujourd'hui je veux vous parler de cinq de ces raisons.
Premièrement, l'existence de Dieu explique le mieux pourquoi l'univers existe plutôt que le néant. L'univers ne devait pas forcément exister. Il fut un temps avant lequel l'univers n'existait pas du tout. Les athées disent que l'univers est éternel, mais cela est impossible. Car si l'univers était éternel, alors dans le passé il y avait une série infinie d'événements qui s'enchainent. Quel que soit l'événement dans le passé que vous prenez, il y aura toujours un nombre infini d'événements avant celui-là. Mais si c'était ainsi, alors le moment présent ne pourrait jamais arriver. Car avant que l'événement présent ne survienne, l'événement qui le précède devrait survenir. Mais avant que cet événement ne survienne, l'événement d'avant devrait aussi survenir. Et avant que cet événement ne survienne, l'événement d'avant devrait survenir et ainsi de suite jusqu'à l'infini. En d'autres termes, aucun événement ne pourrait jamais survenir puisqu'une infinité d'événements précédents aurait dû survenir d'abord. Donc, le présent ne pourrait jamais survenir si le passé était infini. Mais bien évidemment le moment présent est arrivé. Donc, nous savons qu'il faut que le passé soit fini et que l'univers ait eu un commencement. De remarquables découvertes en astronomie ont confirmé cette conclusion, prouvant scientifiquement que l'univers a un commencement. Selon Stephen Hawking de l'Université de Cambridge, « Presque tous les scientifiques actuellement croient que l'univers et le temps ont commencé au Big Bang. »
La question donc est la suivante: pourquoi l'univers existe-t-il plutôt que le néant ? Qu'est-ce qui l'a précédé ? Du néant, rien ne sort. Alors, d'où vient l'univers ? Il y a donc dû y avoir une cause qui a amené l'univers à exister.
Nous pouvons résumer cet argument comme suit :
- Tout ce qui commence à exister a une cause.
- L’univers a commencé à exister.
- Donc, l’univers a une cause.
J’avancerais que cette cause doit être personnelle en plus. Comment, si tel n’était pas le cas, une cause éternelle pourrait-elle produire un effet temporel tel que l’univers ? Si la cause n’était qu’un ensemble impersonnel de conditions nécessaires et suffisantes, la cause ne pourrait jamais exister sans l’effet. Si la cause était présente éternellement, alors l’effet serait éternellement présent aussi. La seule façon que la cause puisse être éternelle et que l’effet puisse avoir un commencement dans le temps est si la cause est un agent personnel qui choisit librement de créer un effet temporel sans conditions déterminantes préalables. Ainsi, nous voilà non seulement devant une cause transcendante de l’univers, mais devant un créateur personnel.
Voilà donc là première raison pour laquelle je considère qu'il est plus rationnel de croire que Dieu existe.
Deuxièmement, l'existence de Dieu explique le mieux l’ordre complexe de l’univers. Pendant les 30 dernières années, les scientifiques ont découvert que l’existence de la vie intelligente exige un équilibre complexe et délicat de conditions initiales trouvé dans le Big Bang lui-même. Nous savons maintenant que des univers où la vie est impossible sont de loin plus probables qu’un univers tel que le nôtre, qui permet la vie. À quel point plus probable ?
La réponse est que la possibilité que l’univers puisse permettre la vie est infime au point d'être incompréhensible et incalculable. Par exemple, Stephen Hawking estime que si le la vitesse d’expansion de l’univers une seconde après le Big Bang avait été seulement 100 millièmes d’un millionième d’un millionième inférieur à la vitesse réelle, c’est à dire inférieur par 1/1017, l’univers se serait comprimé de nouveau pour ne former qu’une boule de feu. Paul Davies a calculé que la probabilité que les conditions initiales soient propices à la formation postérieure d’étoiles (sans lesquelles les planètes n’existeraient pas) est de 1 sur 10 à la puissance 100. Il estime de plus qu’un changement de la gravitation ou de la force faible de 1 sur 10 à la puissance 100 aurait interdit le développement de la vie dans l’univers.
Il existe environ 50 constantes et grandeurs semblables à celles que je viens de mentionner, qui, présentes dans le Big Bang, doivent être ainsi réglées avec précision pour que l’univers puisse permettre la vie. Et ce n’est pas seulement chaque constante qui doit être ainsi déterminée. Leurs relations l’une à l’autre doivent l’être aussi. Ainsi, une improbabilité s’ajoute à l’autre jusqu’à ce que nous ne puissions plus saisir ces chiffres incompréhensibles.
Il n’existe aucune raison physique pour laquelle ces constantes et ces grandeurs possèdent les valeurs qu’elles ont. Comme le dit Paul Davies, physicien et ancien agnostique : « Suite à mes recherches, je suis venu à croire de plus en plus fermement que l’univers physique est assemblé avec une ingéniosité si étonnante que je ne puis l’accepter simplement comme un fait brut. » De même, Fred Hoyle remarque : « Une interprétation des faits, suivant le bon sens, suggère qu’une intelligence supérieure ait joué avec la physique. » Robert Jastrow, directeur du Goddard Institute for Space Studies de la NASA, interprète ces faits comme « les preuves les plus convaincantes de l’existence de Dieu qu’aient jamais produites les sciences ».
Une fois encore, l’opinion que les théistes chrétiens ont toujours avancée, à savoir qu’il existe un créateur intelligent, est une position beaucoup plus rationnelle que celle des athées, qui disent que l’univers, alors qu'il est venu à exister à partir de rien et sans cause aucune, a été réglé par hasard avec une précision insaisissable à fin que la vie intelligente puisse exister.
Nous pouvons résumer notre argument comme suit :
- Le réglage précis des conditions initiales de l’univers est dû soit aux lois naturelles, soit à la chance, soit à une intelligence créatrice.
- Ce n’est dû ni aux lois naturelles ni à la chance.
- Donc, c’est dû à une intelligence créatrice.
Voilà là deuxième raison pour laquelle je pense que Dieu existe.
Troisièmement, l'existence de Dieu explique le mieux les valeurs morales objectives dans le monde. Si Dieu n’existe pas, il ne peut exister de valeurs morales objectives. Beaucoup de théistes et d’athées sont d’accord sur ce point. Par exemple, Michael Ruse, un Canadien spécialiste en philosophie des sciences, explique :
Le sens moral est une adaptation biologique tout comme le sont les mains, les pieds et les dents. Considérée comme un ensemble logiquement justifiable de déclarations de quoi que ce soit d’objectif, l’éthique est une illusion. Je comprends que lorsque quelqu’un dit : « Aime ton prochain comme toi-même », il croit se référer à quelque chose au-delà de lui ou supérieur à lui. Cependant, il n’existe aucun fondement à une telle référence. L’éthique n’est qu’une aide à la survie et à la reproduction. Toute signification plus profonde n’est qu’illusion.
Friedrich Nietzsche, le grand athée du siècle dernier qui a proclamé la mort de Dieu, a compris que la mort de Dieu entraîne la destruction de toute signification ou de valeur à la vie.
Je crois qu’il avait raison.
Mais il faut faire très attention ici. La question n’est pas : « Devons-nous croire en Dieu afin de vivre une vie morale ? » Et je ne revendique pas que nous le devons.
La question n’est pas non plus : « Pouvons-nous reconnaître qu’il existe des valeurs morales objectives sans croire en Dieu ? » Et je crois que nous le pouvons.
La question est plutôt : « Si Dieu n’existe pas, les valeurs morales objectives peuvent-elles exister ? »
Comme Ruse, je ne vois aucune raison de croire qu’en l’absence de Dieu, la moralité de Monsieur Tout-le-Monde qui a évolué chez l’Homo sapiens soit objective. Après tout, si Dieu n’existe pas, qu’est-ce qu’il y a de particulier chez les êtres humains? Ils ne sont que des dérivés accidentels de la nature qui ont évolué il n’ y a que très récemment sur un grain de poussière infime perdu quelque part dans un univers hostile et indifférent, condamnés à périr individuellement et collectivement dans un avenir relativement proche.
Selon l’athée, une action telle que le viol n’est pas avantageuse pour la société, et donc, est devenue tabou au cours du développement de l’être humain. Mais cela ne prouve en rien que le viol est vraiment mal. Selon l’athée, il n’y a rien de vraiment mal à violer quelqu’un. Donc, sans Dieu, aucun sens du bien ou du mal absolu ne s’impose à notre conscience.
Le problème, c’est que les valeurs objectives existent, et au fin fond de nous-mêmes, nous le savons tous. Il n’y a pas plus de raison de nier la réalité objective des valeurs morales que de nier l'existence du monde physique. Les actions comme le viol, la cruauté, les mauvais traitements infligés aux enfants, ne sont pas seulement des comportements inacceptables, ce sont des abominations morales. Certaines choses sont vraiment mal. De la même façon, l’amour, l’égalité et le don de soi sont vraiment bien.
Nous pouvons résumer ce troisième argument comme suit :
- Si Dieu n’existe pas, les valeurs morales objectives n’existent pas.
- Mais les valeurs objectives existent.
- Donc, Dieu existe.
Quatrièmement, l'existence de Dieu explique le mieux les faits historiques concernant la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ. La personne historique de Jésus de Nazareth était un être remarquable. Les critiques du Nouveau Testament sont arrivés à une certaine entente: le Jésus historique est arrivé sur scène avec un sens sans pareil d’autorité divine, l’autorité de parler à la place de Dieu. Jésus a déclaré qu’en lui, le Royaume de Dieu était venu, et comme démonstration visible de ce fait, il a exercé un ministère de miracles et d’exorcismes.
Mais la confirmation suprême de sa revendication a été sa résurrection d’entre les morts. En effet, si Jésus est ressuscité des morts, il y a eu, bel et bien, un miracle divin et, donc, une preuve de l’existence de Dieu.
C’est vrai que la plupart des gens considèrent probablement la résurrection de Jésus-Christ comme quelque chose que l’on accepte par la foi ou non. Mais il y a trois faits établis, reconnus aujourd’hui par la majorité des historiens du Nouveau Testament, qui, à mon avis, trouvent le mieux leur explication dans la résurrection de Jésus.
Fait n° 1 : Le dimanche suivant la crucifixion de Jésus, son tombeau a été trouvé vide par un groupe de femmes qui le suivaient. Selon Jacob Kremer, un Autrichien qui est spécialiste dans l’étude de la résurrection : « De loin, la plupart des érudits tiennent fermement à la fiabilité des déclarations bibliques concernant le tombeau vide. »
Fait n° 2 : À différentes occasions, différentes personnes et différents groupes ont vu Jésus vivant après sa mort. Selon Gerd Luedemann, critique reconnu du Nouveau Testament : « Nous pouvons accepter comme fait historique que les disciples ont vécu après la mort de Jésus des expériences, dans lesquelles Jésus leur est apparu comme le Christ ressuscité. » Non seulement des croyants, mais aussi des non croyants, des sceptiques, et même des ennemis comptent parmi les témoins de ces apparitions.
Fait n° 3 : Les premiers disciples vinrent soudainement à croire en la résurrection de Jésus malgré toutes leurs prédispositions contraires. Les Juifs n’avaient aucune croyance en un Messie qui serait tué et encore moins en un Messie ressuscité. De plus, les croyances juives au sujet de la vie après la mort excluaient la résurrection avant la fin du monde. Malgré cela, les premiers disciples vinrent à croire si fermement que Dieu avait ressuscité Jésus des morts qu’ils étaient prêts à mourir pour la vérité de cette croyance. Luke Johnson de Emory University, spécialiste du Nouveau Testament, réfléchit ainsi : « Il fallait une expérience puissante, transformatrice pour créer le genre de mouvement qu’était le christianisme primitif. » Thomas Wright, un érudit britannique de renommée, conclut : « C’est pour cela qu’en tant qu’historien, je ne puis expliquer l’essor du christianisme primitif à moins que Jésus ne soit ressuscité, laissant un tombeau vide derrière lui. »
Les spécialistes contemporains ont universellement rejeté les autres tentatives d’explication de ces trois grands faits, explications telles que : « Les disciples ont volé le corps » ou « Jésus n’était pas vraiment mort. » Le fait est qu’il n’existe aucune explication plausible, naturelle de ces faits. Donc, il me semble que l'on a de bonnes raisons de croire que Jésus est ressuscité des morts et qu’il est, qui il disait être. Mais cela entraîne que Dieu existe.
Cinquièmement, l'expérience intérieure de Dieu révèle son existence. Les arguments pour l'existence de Dieu sont importants, mais ils peuvent nous égarer. Comme l'a expliqué le philosophe Soren Kierkegaard, les arguments de l'existence de Dieu peuvent, en effet, se retourner contre ceux qui les utilisent parce qu'ils détournent de Dieu l'attention de l'homme en faveur des arguments eux-mêmes. Les hommes se préoccupent tellement des arguments qu'ils ne peuvent reconnaître Dieu, dont l'existence est si évidente tout autour d'eux. Si seulement les hommes cherchaient Dieu, ils trouveraient son existence évidente.
C'était sûrement l'expérience des hommes dans la Bible. Comme l'écrit le professeur John Hick,
Ils connaissaient Dieu en tant que puissance dynamique qui se mêlait à leurs propres volontés, une simple réalité, tout aussi concrète qu'une tempête destructrice, qu'un rayon de soleil donnant la vie, ou que la haine de leurs ennemis ou l'amitié de leurs voisins. Ils ne voyaient pas en Dieu une entité extérieure, mais une expérience vécue. Pour eux Dieu n'était pas une proposition complétant un syllogisme ou une vue de l'esprit, mais une réalité vécue qui donnait toute signification à leurs vies.
Il y a donc un risque que les preuves de l'existence de Dieu éloignent de Dieu l'attention de l'homme. Pour ceux qui cherchent Dieu, Dieu rendra son existence évidente par elle-même. Kierkegaard disait que l'on pourrait aussi bien demander des preuves de l'existence de sa femme que des preuves de l'existence de Dieu. Il est évident que je ne pense pas que les preuves de l'existence de Dieu soient sans valeur. Plutôt comme l'a dit Pascal, il y a deux fondements à la foi, l'un extérieur et l'autre intérieur. Les preuves rationnelles fondent la foi de manière externe, et l'expérience personnelle fond la foi de manière interne. Comme Pascal l'a écrit, Dieu met la foi dans l'esprit par la raison et dans le cœur par la grâce. Il ne faut pas que nous soyons tellement concentrés sur les preuves externes que nous n'entendions pas la voix interne de Dieu dans notre cœur. Pour ceux qui écoutent, Dieu est une réalité immédiate de leur vie.
Mais certains d'entre nous pourraient dire « Je ne vis pas une telle expérience de Dieu. » Et vous auriez raison de le dire. Voyez-vous, la connaissance de Dieu est différente de la connaissance de tout autre sujet, parce que la connaissance de Dieu est conditionnée par des facteurs moraux et spirituels. Un homme mauvais peut avoir une connaissance tout à fait approfondie des mathématiques ou même de la théologie. Mais un homme mauvais ne peut pas connaître Dieu. Du fait que nous avons tous brisé la loi morale de Dieu, la Bible dit que nous sommes spirituellement séparés de Dieu. Nous sommes dans ce que la Bible appelle l'obscurité spirituelle; nous sommes spirituellement morts. C'est pourquoi Dieu apparait si irréel pour la plupart des gens.
Mais la Bible dit que l'esprit de Dieu parle à votre cœur et vous rappelle à Dieu. Vous pouvez soit accepter cet appel de l'Esprit ou le rejeter. C'est à vous de décider. Il y a trente ans j'ai répondu à l'appel de l'Esprit de Dieu dans mon cœur, et lui ai donné toute ma vie. Spirituellement je suis né une deuxième fois, et j'ai appris à connaître Dieu en tant que réalité de ma vie. Si vous me demande de vous donner des raisons pour lesquelles je croix que Dieu existe, je peux non seulement vous donner des preuves rationnelles, mais aussi témoigner de la réalité indéniable de sa présence --une réalité que vous aussi pouvez trouver si vous cherchez Dieu de tout votre cœur et de tout votre esprit. Voici la cinquième raison pour laquelle je crois en l'existence de Dieu.
Ainsi, nous avons donc cinq raisons pour lesquelles je pense que tout homme rationnel devrait croire en l'existence de Dieu: l'existence de Dieu explique le mieux pourquoi l'univers existe plutôt que le néant, l'existence de Dieu explique le mieux l'ordre complexe de l'univers, l'existence de Dieu explique le mieux l'existence des valeurs morales dans le monde, l'existence de Dieu explique le mieux les faits historiques concernant la vie, la mort, et la résurrection de Jésus-Christ, et l'expérience interne de Dieu révèle son existence. Je pense donc qu'une personne avec un esprit ouvert et un cœur sincère conclura que Dieu existe.
Et il est intéressant de remarquer que de plus en plus de philosophes arrivent à cette conclusion. Il y a quelque temps, un article dans le magazine Time décrivait un mouvement chez les philosophes contemporains consistant à défendre des arguments pour l'existence de Dieu. Tous les arguments de l'existence de Dieu, aussi bien traditionnels que contemporains, sont de plus an plus développé par de nombreux brillants philosophes. Selon le philosophe américain Roderick Chisolm, la raison pour laquelle l'athéisme était si important il y a une génération, vient du fait que les athées étaient les philosophes les plus brillants. Mais, dit-il, il y a de nouveau parmi les philosophes les plus brillants beaucoup de philosophes qui croient en l'existence de Dieu et qui mettent leur intellectualisme au service de la défense de cette croyance. De nouveau, les preuves de l'existence de Dieu sont à la mode.
Je viens de brièvement vous expliquer cinq raisons pour lesquelles je pense que Dieu existe. Si vous n'avez pas encore trouvé la connaissance personnelle de Dieu, je vous encourage de le chercher de tout votre esprit et de tout votre coeur. Je suis sûr que, si vous faites cela, votre esprit et votre coeur trouveront tous les deux leur repos en lui.
Pour plus d'information, lire par exemple The Blackwell Companion to Natural Theology qui regroupe les écrits de plusieurs apologistes dont William Craig.
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2 commentaires:
Merci beaucoup de vous être donné le mal de traduire ce précieux texte pour nous.
Je salue cette initiative! Contrairement à ce que pense les concepteurs d'ECR, la croyance chrétienne en Dieu est parfaitement rationnellement justifiée. Je connais bien l'auteur W. Craig, et on aurait intérêt à lire ses ouvrages.Je recommande On Guard et Reasonable Faith.
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