mercredi 23 septembre 2009

Importantes lacunes dans les manuels ECR approuvés pour le primaire

On trouvera ci-dessous les lacunes constatées par l'Assemblée des évêques catholiques du Québec relatifs aux manuels d'éthique et culture religieuse approuvés du primaire.Ces lacunes sont identifiées dans la lettre envoyée la semaine passée par les évêques à la ministre, Mme Courchesne. Rappelons que l'enseignant peut utiliser en classe des cahiers d'activités non approuvés.
« 2. Importantes lacunes dans les manuels approuvés pour le primaire

a. La place accordée à la tradition chrétienne

Votre ministère a émis une prescription très claire sur l’importance à accorder à la tradition chrétienne dans le cours d’Éthique et de Culture religieuse :
« Dans l’élaboration des situations d’apprentissage et d’évaluation, l’enseignant doit s’assurer que le christianisme (le catholicisme et le protestantisme) est traité tout au long de chaque année d’un cycle. »

(Mise à jour 2008 du Programme de formation de l’école québécoise. Éducation préscolaire. Enseignement primaire. - page 325.)

Une telle exigence n’est spécifiée pour aucune autre tradition religieuse. Elle fait de plus l’objet, un peu plus loin, d’un rappel explicite que « l’importance historique et culturelle du catholicisme et du protestantisme » doit être « particulièrement soulignée » (id. - page 325).

Cette prépondérance accordée à la tradition chrétienne avait été évoquée par votre prédécesseur, monsieur Jean-Marc Fournier, lors de son intervention à l’Assemblée nationale avant le vote d’adoption du Projet de loi 95, une assurance qui a certainement servi à favoriser une ouverture au nouveau programme. Il déclarait en effet :
« Les apprentissages devront prendre racine dans la réalité immédiate du jeune, pour ensuite élargir ses horizons. Or, cette réalité, c’est la culture du Québec, une culture largement façonnée par l’influence des religions catholique et protestante. Le nouveau programme devra donc faire une place appropriée à l’héritage religieux du Québec et il l’inscrira dans une perspective plus large, ouverte à la pluralité religieuse. »

(Journal des débats, Cahier 169, 15 juin 2005.)

Sur ce point crucial, cependant, l’analyse démontre que les manuels ne respectent pas le programme.

Nos experts ont constaté que la place qui y est faite au christianisme reste très comparable à celle des autres religions
, bien éloignée de la prescription d'en traiter tout au long de chaque année d'un cycle. Ces manuels exposeront les élèves à la diversité religieuse bien plus qu'ils ne les introduiront de façon significative à la connaissance de la tradition chrétienne québécoise.

b. Le traitement de la tradition chrétienne

Dans la présentation du programme d’Éthique et de Culture religieuse publiée par votre Ministère, on lit que le cours permettra aux élèves de...
« ... saisir progressivement, compte tenu de leur âge, le phénomène religieux dans ses dimensions expérientielle, historique, doctrinale, morale, rituelle, littéraire, sociale ou politique. »

(Mise à jour 2008 du Programme de formation de l’école québécoise. Éducation préscolaire. Enseignement primaire. - page 280.)

Notons que la première dimension mentionnée est la dimension expérientielle. La foi religieuse est d’abord une expérience vécue et il est difficile d’y comprendre quoi que ce soit sans essayer de saisir ce que vivent les croyants. En cela, le programme a vu juste. Malheureusement, ici encore, les manuels analysés ne sont pas à la hauteur des attentes.

Certes, l’approche est généralement respectueuse — nos experts l’ont signalé — mais elle est le plus souvent anecdotique, tout particulièrement en ce qui a trait à certains récits fondateurs de la tradition chrétienne. Les manuels relatent matériellement ces récits, souvent par le moyen d'une paraphrase ou d'une transcription, sans aider le jeune à en découvrir la signification. La dimension expérientielle est absente.

Or, sans un effort de compréhension adapté à leur âge, il se pourrait que des préjugés puissent déjà prendre racine dans l'esprit des élèves sur telle ou telle croyance ou pratique religieuse.

Cela irait manifestement à l'encontre d'une véritable reconnaissance de l'autre, finalité majeure du programme.

c. L'apport du christianisme à la vie sociale et culturelle du Québec

L'apport du christianisme à la vie sociale et culturelle du Québec, fréquemment réitéré au cours des démarches ayant conduit à l'approbation du programme, demeure très peu présent dans les manuels étudiés, et même absent dans plusieurs cas.

On mentionne parfois la guignolée, la Société de Saint-Vincent de Paul ou le YMCA, et certains manuels vont rappeler des figures comme Martin Luther King ou Mère Teresa. Par contre, sauf de très rares exceptions, on ne relève pas la trace du christianisme dans des caractéristiques québécoises telles que l'importance du mouvement coopératif ou sociocommunautaire, ni la mention de l'engagement de chrétiens dans différentes sphères de la vie sociale et culturelle d'aujourd'hui. »






Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 25 $)

Aucun commentaire: