dimanche 17 mai 2009

Mgr Veillette sur le programme ECR, sa lettre aux Chevaliers de Colomb et la lettre du Vatican

Écoutez ci-dessous Mgr Veillette expliquer sa position sur le cours d'éthique et de culture religieuse et son interprétation particulière de deux documents récemment publiés sur le sujet. L'intervention du président de la conférence épiscopale catholique du Québec est suivie d'une court débat entre Mme Morse-Chevrier, présidente de l'Association des parents catholiques du Québec, et Louis Rousseau, sociologue des religions.



Les deux documents dont il est question sont, d'une part, une lettre de Mgr Veillette en date du 28 avril adressée aux Chevaliers de Colomb qui rappelle et sélectionne une partie des positions officielles de l'Assemblée des évêques catholiques du Québec. L'évêque de Trois-Rivières sélectionne les points positifs de cette déclaration, il n'y cite pas les craintes explicites de cette même assemblée à l'égard du programme d'éthique et de culture religieuse.

L'autre lettre est celle de la Congrégation pour l'éducation catholique où celle-ci rappelle que «  si l'enseignement religieux se limite à une exposition des différentes religions de manière comparative et "neutre", cela peut être source de confusion, ou inciter au relativisme ou à l'indifférentisme ».

Il est intéressant de décortiquer le discours du partisan du cours d'éthique et de culture religieuse qu'est Mgr Veillette. Comment d'ailleurs appeler autrement un évêque qui intervient et défend ce programme alors qu'un procès a lieu sur ce sujet ?

Mgr Veillette insiste sur les objectifs du programme (c'est-à-dire, car il ne le dit pas, la reconnaissance de l'autre et poursuite du bien commun), mais il passe sous silence la mise en œuvre et la manière dont ces objectifs sont poursuivis dans le cours d'éthique et de culture religieuse. Or, c'est justement contre cette manière qu'en ont les parents catholiques de Drummondville et la Congrégation pour l'éducation catholique, manière qui peut « être source de confusion, ou inciter au relativisme ou à l'indifférentisme ».

L'évêque de Trois-Rivières tente également de minimiser la portée du document de la Congrégation pour l'Éducation catholique en affirmant qu'il s'agirait d'un simple rappel de principes généraux adressés à l'ensemble des conférences épiscopales dans le monde et qu'il revient aux évêques de décider de l'application locale de ces principes. C'est faire l'impasse sur une déclaration précédente du cardinal Grocholewski, préfet de la Congrégation pour l'éducation catholique où il déclarait que l'imposition du cours ECR au Québec violait la liberté de choix des parents. Quant au fait que le document serait simplement produit pour l'ensemble des évêques dans le monde, nous invitons Mgr Veillette à considérer le fait que le document n'ait été diffusé qu'en français et en italien (langue de travail au Vatican).

Enfin, Mgr Veillette oublie opportunément un élément dans la hiérarchie catholique : les parents qui, en dernière analyse, sont ceux qui prennent les décisions s'éclairant des principes mis en avant par leur hiérarchie autant au Vatican que leurs évêques locaux s'ils sont en communion avec Rome...

C'est ce que rappellent pourtant clairement les textes du Magistère :
En outre les droits des parents se trouvent violés lorsque les enfants sont contraints de fréquenter des cours scolaires ne répondant pas à la conviction religieuse des parents ou quand est imposée une forme d'éducation d'où toute formation religieuse est exclue.

Dignitatis humanae, § 5

Qu'ils [les laïcs] attendent des prêtres lumières et forces spirituelles. Qu'ils ne pensent pas pour autant que leurs pasteurs aient une compétence telle qu'ils puissent leur fournir une solution concrète et immédiate à tout problème, même grave, qui se présente à eux, ou que telle soit leur mission. Mais plutôt, éclairés par la sagesse chrétienne, prêtant fidèlement attention à l'enseignement du Magistère(17), qu'ils prennent eux-mêmes leurs responsabilités.

Gaudium et Spes, § 43.2


Caractère prédominant du christianisme

Dans le débat qui suit, M. Rousseau prétend que le christianisme aurait une place majoritaire dans le programme d'éthique et de culture religieuse. C'est faux.

Reprenons ici ce que déclarait M. Bergevin de la direction des programmes du Monopole de l'Éducation (MELS) à Valcourt le 2 septembre 2008 :
C’est avec amusement que l’on a entendu M. Bergevin nous dire que la prédominance donnée au christianisme ne signifiait pas qu’une majorité du cours sur les religions serait réservée au christianisme, ni qu’il pouvait citer un chiffre précis qui correspondrait au minimum de contenu chrétien. Il a bien fait car, au 3e cycle du primaire, les manuels de Modulo ne consacrent que 27 % de leurs contenus au christianisme guère plus que les 20 % consacrés à la spiritualité autochtone au 1er cycle du primaire…

Mais alors que signifie cette promesse que le christianisme serait prédominant ? Peu de choses. Une autre manière d’endormir la méfiance de la masse de la population québécoise ? En quoi consacrer tant de temps aux minorités religieuses (souvent infimes au Québec) sert-il vraiment le Québec qui se doit de viser également à une intégration à sa culture dominante, et là dominante veut dire nettement plus que simplement majoritaire ?

1 commentaire:

Romanus a dit…

... je l'ai dit qu'ils étaient maitres a ménager la chèvre et le choux... des experts dans l'art de manier la controverse et la confusion... tout ça pour échapper a leurs responsabilités... ils m'écœurent... c'est pas des von Galen... ça prend pas mal moins que la Gestapo pour leur faire plier les pattes...

Allez les laïques! Faites leur travail... et on va pas se gêner... on a Rome de notre bord!!