Alors que le Ministère vend depuis des mois son cours d'éthique et de culture religieuse comme un cours qui ouvre sur le monde dans un Québec de plus en plus divers et va permettre aux jeunes Québécois de développer un nouveau « vivre ensemble » empreint de tolérance et de dialogue, ce cours est désapprouvé par 45 % des Québécois selon un sondage commandé par Le Devoir, journal favorable à ce programme.
Petite remarque liminaire sur l'ouverture...
Les programmes d'éducation morale et religieuse précédents remplacés par le cours pluraliste (ou relativiste) d'éthique et de culture religieuse consacraient déjà une part de leur contenu aux cultures religieuses autres que la leur, comme le rappelait récemment M. Bergevin du ministère de l'Éducation à Valcourt, mais dans une perspective protestante ou catholique comme désire encore le faire l'école secondaire catholique Loyola.
Information sur le sondage du Devoir
Ce coup de sonde a été réalisé par téléphone entre le 13 et le 17 août auprès de 1005 Québécois. Pourquoi attendre un mois avant d'en sortir les résultats ? La marge d'erreur est de plus ou moins 3,4 points de pourcentage, 19 fois sur 20. Ce qui veut dire que de 41,6 % à 48,4 % des Québécois ne voient pas d'un oeil favorable le cours d'ECR. C'est beaucoup pour un cours imposé à tous !
La seule question posée sur le cours ECR a été « À votre avis, est-il préférable qu'à l'école primaire et secondaire les enfants reçoivent...?
Apparemment le Devoir n'a pas demandé aux personnes sondées si elles étaient d'accord pour que les parents perdent leur liberté de choix entre l'enseignement moral et religieux, dans le but d'implanter ce cours de façon obligatoire.
Sondés sans être au courant
Ce qui est frappant dans ce sondage ce n'est pas tant les résultats qui, selon nous, peuvent encore beaucoup varier à l'avenir, mais c'est le fait qu'il ait été effectué alors qu'il n'y avait quasiment aucun manuel de paru (mi-août), que les professeurs n'avaient reçu qu'une formation des plus rudimentaires et que bien entendu les parents québécois moyens ne connaissaient quasiment rien du contenu de ce cours sauf ce que la machine éducative leur en avait dit avec toute l'ambiguïté de formules comme mettre « un accent particulier sur les traditions chrétiennes » (Le Devoir) ou le « caractère prédominant » (Bergevin du MELS) du christianisme. À quel point les parents savent-ils que souvent le christianisme est réduit à un rôle minoritaire ? Que savent-ils du volet éthique — vanté en répétant sans cesse les vertus du dialogue — et de son aspect relativiste ?
Façonner l'opinion grâce aux sondages
On est donc en droit de se demander si ce sondage ne sort pas aujourd'hui (un mois après avoir été effectué) pour tenter de façonner l'opinion et créer un consensus autour du cours imposé d'ECR alors que la critique semble pourtant se faire de plus en plus entendre (enfin, peu dans le Devoir bien sûr).
Qu'il nous soit permis à ce sujet d'évoquer The Opinion Makers un essai publié à la mi-août aux États-Unis et qui porte le sous-titre de « Un initié dévoile la vérité derrière les sondages ».
Son auteur, David W. Moore, ancien rédacteur principal à l'institut de sondages Gallup, y révèle que les enquêtes d'opinion aujourd'hui reflètent plus les caprices du public que sa volonté parce qu'elles souffrent d'un défaut méthodologique inhérent : les résultats des sondages ne font pas la différence entre ceux qui ont des opinions bien arrêtées et ceux qui ont à peine, voire pas du tout, réfléchi à la question.
Les personnes sondées se voient donc sommées de fournir une opinion, irréfléchie ou peu mesurée, parce que les sondages ne permettent pas d'exprimer un avis nuancé.
Selon David Moore, les firmes de sondage ont tendance à fabriquer un faux consensus sur les questions sociales et politiques en passant sous silence les réponses indécises ou peu sûres. Inévitablement, à ce régime, les sondages se trompent parfois dans leurs prédictions comme ce fut le cas récemment lors de la primaire du Nouvel Hampshire où tous les instituts de sondage prévoyaient une victoire de Barack Obama alors que Mme Hillary Clinton devait en réalité emporter une victoire « surprise ».
Moore révèle que les échantillons sont désormais prélevés à partir d'une population de plus en plus restreinte : les abonnés au téléphone fixe et ceux qui veulent bien répondre (les sondeurs hésitent à en parler, mais aujourd'hui près de 8 personnes sur 10 qu'ils essaient de contacter filtrent leur appel ou leur raccrochent au nez).
Petite remarque liminaire sur l'ouverture...
Les programmes d'éducation morale et religieuse précédents remplacés par le cours pluraliste (ou relativiste) d'éthique et de culture religieuse consacraient déjà une part de leur contenu aux cultures religieuses autres que la leur, comme le rappelait récemment M. Bergevin du ministère de l'Éducation à Valcourt, mais dans une perspective protestante ou catholique comme désire encore le faire l'école secondaire catholique Loyola.
Information sur le sondage du Devoir
Ce coup de sonde a été réalisé par téléphone entre le 13 et le 17 août auprès de 1005 Québécois. Pourquoi attendre un mois avant d'en sortir les résultats ? La marge d'erreur est de plus ou moins 3,4 points de pourcentage, 19 fois sur 20. Ce qui veut dire que de 41,6 % à 48,4 % des Québécois ne voient pas d'un oeil favorable le cours d'ECR. C'est beaucoup pour un cours imposé à tous !
La seule question posée sur le cours ECR a été « À votre avis, est-il préférable qu'à l'école primaire et secondaire les enfants reçoivent...?
Le nouveau cours ECR... | 52 % | |
Aucun cours ayant trait à la religion... | 29 % | |
Une éducation religieuse confessionnelle... | 16 % | |
Je ne sais pas, je refuse de répondre... | 2 % |
Apparemment le Devoir n'a pas demandé aux personnes sondées si elles étaient d'accord pour que les parents perdent leur liberté de choix entre l'enseignement moral et religieux, dans le but d'implanter ce cours de façon obligatoire.
Sondés sans être au courant
Ce qui est frappant dans ce sondage ce n'est pas tant les résultats qui, selon nous, peuvent encore beaucoup varier à l'avenir, mais c'est le fait qu'il ait été effectué alors qu'il n'y avait quasiment aucun manuel de paru (mi-août), que les professeurs n'avaient reçu qu'une formation des plus rudimentaires et que bien entendu les parents québécois moyens ne connaissaient quasiment rien du contenu de ce cours sauf ce que la machine éducative leur en avait dit avec toute l'ambiguïté de formules comme mettre « un accent particulier sur les traditions chrétiennes » (Le Devoir) ou le « caractère prédominant » (Bergevin du MELS) du christianisme. À quel point les parents savent-ils que souvent le christianisme est réduit à un rôle minoritaire ? Que savent-ils du volet éthique — vanté en répétant sans cesse les vertus du dialogue — et de son aspect relativiste ?
Façonner l'opinion grâce aux sondages
On est donc en droit de se demander si ce sondage ne sort pas aujourd'hui (un mois après avoir été effectué) pour tenter de façonner l'opinion et créer un consensus autour du cours imposé d'ECR alors que la critique semble pourtant se faire de plus en plus entendre (enfin, peu dans le Devoir bien sûr).
Qu'il nous soit permis à ce sujet d'évoquer The Opinion Makers un essai publié à la mi-août aux États-Unis et qui porte le sous-titre de « Un initié dévoile la vérité derrière les sondages ».
Son auteur, David W. Moore, ancien rédacteur principal à l'institut de sondages Gallup, y révèle que les enquêtes d'opinion aujourd'hui reflètent plus les caprices du public que sa volonté parce qu'elles souffrent d'un défaut méthodologique inhérent : les résultats des sondages ne font pas la différence entre ceux qui ont des opinions bien arrêtées et ceux qui ont à peine, voire pas du tout, réfléchi à la question.
Les personnes sondées se voient donc sommées de fournir une opinion, irréfléchie ou peu mesurée, parce que les sondages ne permettent pas d'exprimer un avis nuancé.
Selon David Moore, les firmes de sondage ont tendance à fabriquer un faux consensus sur les questions sociales et politiques en passant sous silence les réponses indécises ou peu sûres. Inévitablement, à ce régime, les sondages se trompent parfois dans leurs prédictions comme ce fut le cas récemment lors de la primaire du Nouvel Hampshire où tous les instituts de sondage prévoyaient une victoire de Barack Obama alors que Mme Hillary Clinton devait en réalité emporter une victoire « surprise ».
Moore révèle que les échantillons sont désormais prélevés à partir d'une population de plus en plus restreinte : les abonnés au téléphone fixe et ceux qui veulent bien répondre (les sondeurs hésitent à en parler, mais aujourd'hui près de 8 personnes sur 10 qu'ils essaient de contacter filtrent leur appel ou leur raccrochent au nez).
2 commentaires:
La question du sondage est vraiment mal posée.
Il y a une grosse différence entre :
1) Offrir ce cours en option au deuxième cycle du secondaire, là où sa place commence à avoir de la pertinence.
2) L'offrir dans un choix multiple (catéchèse/morale/ECR).
3) L'imposer à tous sans exception.
J.-P. Proulx hilarant aujourd'hui dans le Devoir sur ce sondage.
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