mercredi 31 octobre 2018

Toujours plus d'État et de monopole : convertir les garderies privées en CPE

Les chercheurs d’un institut qui se dit indépendant et « progressiste » (étatiste serait un meilleur terme) recommandent de cesser de créer de nouvelles places en garderies privées au Québec et de convertir l’ensemble des garderies privées non subventionnées en centres de la petite enfance (CPE).

L’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) précise dans une note publiée mardi que l’État doit, selon lui, créer précisément 67 246 places en CPE et rétablir le financement des services de garde subventionnés au niveau de 2013. Les auteurs de la note affirment qu’une telle conversion permettra de diminuer le crédit d’impôt pour garde d’enfant. L’IRIS a observé que depuis 2007, le nombre de garderies privées non subventionnées a augmenté de 1 382 %. L’Institut salue la promesse du nouveau gouvernement du Québec de mettre fin à la modulation des frais de garde, mais la note préparée par le militant Philippe Hurteau — qui écrit dans le magazine d’extrême gauche Presse-toi à gauche !] démontrerait selon ses dires qu’il faut aller plus loin. Il suggère au gouvernement de consacrer 892,4 millions $ pour que chaque enfant inscrit dans une garderie privée non subventionnée puisse avoir accès à un CPE pour profiter, à son avis, de meilleurs services éducatifs [*], d’un milieu de socialisation et de repas de qualité.




[*] Aucune étude sérieuse ne prouve que les résultats à long terme des CPE sont globalement meilleurs que ceux des garderies privées, ni bien sûr des enfants gardés à la maison par un parent (ce serait plutôt l'inverse dans ce cas). Les études qui insistent sur la qualité des CPE mesurent celles-ci non sur les résultats des jeunes à l’école, au secondaire par exemple, mais en prenant des critères qui favorisent les CPE : des éducatrices plus formées (mais de manière vraiment utile ?), plus de dépenses, des locaux payés par le contribuable plus conformes à la réglementation, etc.


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Je me suis intéressé aux garderies universelles lorsque Michael Baker est venu à Queen’s et a présenté les résultats de la recherche qu’il avait faite avec Kevin Milligan et Jon Gruber. Ils avaient constaté que le programme de garde d’enfants du Québec, l’accès à des services de garde subventionnés universels, aboutissait à une augmentation d’effets comportementaux défavorables chez l’enfant et de résultats préjudiciables dans la famille.

Je vais être franc : je n’y avais pas cru. Je pensais l’inverse.

[...]

Lorsque les parents envoient leurs enfants à la garderie [ou le CPE, débat un peu stérile au Québec], ils finissent par s’occuper nettement moins de ceux-ci, ils lisent notamment nettement moins à leurs enfants. Les parents supposent que leur enfant bénéficie de nombre d’activités éducatives dans les garderies. Ils pensent qu’il s’agit plus d’une éducation précoce que d’une garde précoce. Ce que nous avons constaté, c’est que les enfants qui sont vraiment très peu stimulés à la maison bénéficient de la garderie qu’ils y reçoivent plus de stimulation qu’à la maison. Mais pour les autres enfants, ils finissent par s’en tirer plus mal parce qu’une garde collective n’est pas aussi efficace qu’une garde individuelle.



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« Le Québec, leader en matière de petite enfance » (Mais comment le Québec a-t-il atteint sa première place et la Saskatchewan sa mauvaise note ? Par un effet de système qui favorise les provinces dépensières dans le domaine, pas par une mesure réelle de l’efficacité quelconque des sommes dépensées.)

Les CPE québécois ne sont pas un exemple à suivre

Allemagne — Légère baisse de la natalité après quatre années de petite hausse

En 2017, le nombre des naissances a baissé en Allemagne par rapport à l’année précédente, selon les données publiées mercredi par l’Office fédéral de la statistique (Destasis).

En 2017, environ 785 000 nourrissons étaient nés, soit 7 000 de moins que l’année précédente. Le taux de natalité se situait à 1,57 enfant par femme contre 1,59 enfant par femme, en moyenne, l’année précédente.

Les données font apparaître une différence significative — en termes de taux de natalité — entre les femmes qui ont un passeport allemand (1,45 enfant par femme en moyenne) et les femmes qui vivent en Allemagne, mais qui sont ressortissantes d’autres pays (2,15 enfants par femme en moyenne). Les taux de natalité observés parmi les femmes étrangères vivant en Allemagne ne sont pas aussi élevés, cependant, qu’il y a un an.

À l’exception de Berlin, les taux de natalité en Allemagne de l’Est (qui votent le plus pour les nationalistes de l'AfD) étaient supérieurs à ceux de l’Allemagne de l’Ouest. Les taux les plus faibles ont été enregistrés à Berlin (ville très à gauche sur le plan des mœurs).

Les chiffres officiels suggèrent que le léger regain dont l’Allemagne a bénéficié entre 2012 et 2016 ne se poursuit pas, même si les taux de natalité se stabilisent à un niveau relativement élevé pour l’Allemagne. En 2011, l’indice de fécondité était de 1,39 pour l’Allemagne. Rappelons qu’il faut 2,1 enfants par femme pour que la population se renouvelle. La natalité allemande est désormais similaire à la natalité québécoise. Avec 1,45 enfant par femme allemande, quatre grands-parents ont 2,9 enfants et, si ceux-ci ont la même fécondité, 2,1 petits-enfants allemands.

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Pourquoi le patriarcat a de l’avenir

Allemagne — La formation des réfugiés un énorme défi

Bavière — Une croix dans chaque bâtiment public (M-à-j : réactions)

Démographie : la population de la Turquie rejoint celle de l'Allemagne à 82,8 millions d'habitants en 2018 (Rappel de la population de l'Allemagne en 1927 : 63,9 millions, Turquie en 1927 : 13,7 millions).