mercredi 2 mai 2018

Bavière — Une croix dans chaque bâtiment public (M-à-j : réactions)

La décision du gouvernement du Land de Bavière exigeant qu’à partir du 1er juin il devra y avoir une croix dans le hall d’entrée de tous les bâtiments publics a provoqué l’ire de certains catholiques allemands. Et pas des moindres puisque le cardinal Reinhard Marx, membre du conseil rapproché du pape François, a dénoncé « l’animosité, les divisions et les troubles » causés par cette décision.

« On ne comprend pas ce qu’est la Croix si on ne la voit qu’en tant que symbole culturel ».

Il a ajouté que la mesure annoncée par le ministre de l’Intérieur de Bavière, Markus Söder, revient à « exproprier la Croix au nom de l’État ».

« Accrocher un crucifix veut dire : je dois m’orienter selon les paroles de celui qui est mort sur la Croix pour le monde entier. C’est une provocation : pour chaque chrétien, pour l’église, mais aussi pour l’état qui voudrait se référer à ce signe. »

Mgr Peter Stephan Zurbriggen (vidéo ci-dessous en allemand), nonce apostolique en Autriche, a vivement répondu au cardinal :

« Voyez-vous, en tant que nonce et représentant du Saint-Père, je suis quand même triste et j’ai honte, lorsque j’entends que dès que des croix sont érigées dans un pays voisin, les évêques et prêtres de tous les peuples doivent critiquer cela. C’est une honte. » « Ce religieusement correct, cette rectitude  politique, cela me tape sur les nerfs ».



Mgr Zurbriggen a en outre rappelé la visite des deux évêques à Jérusalem à l’automne 2016 : Mgrs Marx et Bedford-Strohm avaient enlevé leur croix au Mont du Temple par considération envers les dirigeants juifs et musulmans, ce qui avait été la cible de nombreuses critiques :

« S’ils vont en pèlerinage en Terre Sainte et qu’ils ont honte de porter la Croix, quelle que soit la raison, alors moi aussi j’ai honte ».

Le chroniqueur Éric Zemmour évoque la « fracture croissante » au sein du catholicisme européen :





Markus Söder
« Symbole d’identité culturelle » : tous les bâtiments publics bavarois devront à l’avenir être ornés d’un crucifix. Ainsi en a décidé le gouvernement du Land de Bavière en Allemagne.

« L’islam ne fait pas partie de l’Allemagne » : c’est avec cette phrase que les politiciens bavarois multiplient ces dernières semaines les provocations selon Der Spiegel. Et, notamment, le chef de la CSU, Horst Seehofer, ainsi que son successeur en tant que ministre-président, Markus Söder. Pour eux, l’Allemagne est marquée par le christianisme. Dans un sondage INSA du 21 avril 2018, la CSU est donnée largement gagnante avec 42 % des intentions de vote.

Afin qu’il n’y ait aucun doute à ce sujet, des croix devront être accrochées dans chaque bâtiment public bavarois à partir du mois de juin. « Une croix clairement visible à l’entrée de chaque bâtiment officiel, symbolisant l’histoire et la culture bavaroise, représentera ostensiblement les valeurs fondamentales de l’ordre juridique et social en Bavière et en Allemagne », a déclaré la Chancellerie à l’issue d’une réunion. Les règlements ont été modifiés en conséquence.

« La croix est le symbole fondamental de l’identité culturelle et du caractère chrétien et occidental », peut-on encore lire. La nouvelle mesure s’applique « à tous les services administratifs de l’État libre de Bavière à compter du 1er juin 2018. » Les municipalités, cercles (arrondissements) et districts sont invités à « agir en conséquence ».

Le FDP a vivement critiqué cette décision. Son chef, Christian Lindner a écrit sur Twitter que la façon dont la CSU « instrumentalise en permanence la religion à des fins partisanes » lui rappelait « tout simplement Erdogan ».

Source : Der Spiegel

Jordan Peterson : Arguments en faveur du mariage et impacts du divorce

Diplômé de l'université McGill, Jordan B. Peterson est professeur de psychologie à l'université de Toronto et psychologue clinicien. Ses recherches couvrent la mythologie, les récits narratifs, la religion, les neurosciences, la personnalité, la créativité, l'intelligence et la motivation.

Il est l'auteur du livre Maps of Meaning : The Architecture of Belief, qui tente d'élaborer une théorie rationnelle sur la façon dont nous trouvons du sens dans le monde, via l'exploration du procédé mythique du voyage du héros ainsi que l'interprétation de modèles de réalité religieux et mythologiques.






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Belgique : « Il faut réduire l'obligation scolaire à 16 ans »

Le ministre de l’Emploi de la Wallonie, la partie francophone de la Belgique, Pierre-Yves Jeholet, évoque différentes pistes pour moderniser la formation chez les jeunes et arriver au plein-emploi en Wallonie d’ici 2025.

Pour la première fois depuis des décennies, le nombre de chômeurs wallons est passé sous le seuil des 200 000 personnes. Beaucoup d’entreprises recherchent des travailleurs pour continuer à créer de l’activité. La Flandre, la partie néerlandophone de la Belgique, connaît le plein-emploi. L’indice de confiance des entreprises n’a jamais été aussi fort depuis 15 ans.

Interrogé par le quotidien économique belge, L’Écho, le ministre Jeholet, indique que les entreprises ne doivent pas se contenter de dire qu’il y a des postes vacants et des métiers en pénurie. Elles doivent faire correspondre leurs besoins avec les personnes demandeuses d’emploi. Elles doivent se dire qu’il y a des personnes qui doivent être formées et accompagnées davantage. De nombreuses entreprises parlent pourtant de métiers en pénurie. Pour ces métiers en pénurie, il faut former en entreprise et reconsidérer la formation offerte par l’école.

Pour le ministre wallon, il est troublant de voir le nombre de personnes qui quittent le dispositif scolaire traditionnel, sans diplôme, avec peu de qualification et peu de prérequis. Il faut que l’on parle de l’exigence par rapport au degré de formation. Il se dit « interpellé par la prolongation du tronc commun », c’est-à-dire les matières scolaires communes apprises plus longtemps à l’école secondaire. Pour le ministre Jeholet, « il faut aussi réduire l’obligation scolaire à 16 ans. Pourquoi maintenir dans un système scolaire jusqu’à 18 ans des jeunes qui ont peut-être envie de se former à un métier, mais pas dans un dispositif scolaire ? Pour toute une série de publics, c’est dans l’entreprise qu’on arrivera à les former. On parle de l’école de la réussite, moi je dis que c’est l’école de la démagogie. La revalorisation de l’enseignement technique et professionnel passe par une revalorisation de l’enseignement en alternance. »

Source : L’Écho