lundi 12 mars 2018

Ressac face à une campagne anti-raciste dans les écoles de Colombie-Britannique et l'université de l'Ontario

Deux établissements d’enseignement canadiens ont, cette semaine, été la scène des campagnes visant à souligner le « privilège » racial de certains étudiants.

L’Institut de technologie de l’Université de l’Ontario (UOIT) a mis en place des affiches « encourageant » les étudiants à « prendre conscience de leurs privilèges » en utilisant une liste de catégories prétendument privilégiées telles que « chrétien », « blanc », « né au Canada », « hétérosexuel » et « homme ». Voir ci-dessous.

Devenez conscient des privilèges (un avantage social indu explique les affiches).
Rappelons que les femmes réussissent mieux dans le milieu scolaire que les hommes qui décrochent nettement plus que les filles. Et parmi ceux-ci, au Québec, les élèves blancs mâles francophones nés au Québec... Les immigrants de deuxième génération (nés au Québec de parents étrangers) sont plus persévérants dans leurs études que les petits Québécois dits « de souche », révèlent les plus récentes statistiques du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES). Égide Royer, professeur associé à la Faculté des sciences de l’éducation à l’Université Laval, a observé dans les colonnes du Devoir que « Les élèves francophones nés au Québec réussissent nettement moins bien que les immigrants qui ne parlaient même pas français en arrivant ici. C’est fascinant ». Pas inquiétant ou désolant, fascinant. La belle distance scientifique. Les trois quarts (76 %) des élèves non immigrants du réseau public ont obtenu un diplôme ou une qualification sept ans après le début de leurs études secondaires, contre 82 % des élèves immigrants de deuxième génération. Il s’agit de statistiques décrivant la cohorte d’élèves ayant commencé ses études secondaires en 2009. L’écart est encore plus important chez les garçons : à peine 71 % des Québécois de souche ont un diplôme, tandis que 79 % des immigrants de deuxième génération l’ont obtenu (toujours après sept années d’études secondaires dans le réseau public).

Pendant ce temps, le district scolaire 74 en Colombie-Britannique a mis en place des affiches mettant en vedette des représentants de l’administration scolaire qui souligne leurs propres expériences du racisme et des privilèges.

Sur une affiche (voir ci-dessous), Teresa Downs, surintendante du district, se tient à côté d’une citation qui dit : « J’ai injustement profité de ma couleur de peau. Le privilège blanc n’est pas acceptable. » L’image ci-dessous, trouvée sur Twitter, y était marquée d’un « Luttez contre le mensonge ».

Sur une autre affiche, la directrice du district responsable de l’éducation des Autochtones, Tammy Mountain, apparaît à côté de la citation : « J’ai ressenti du racisme. Et vous ? »

Dans le cas de l’UOIT, les affiches semblent avoir été rapidement retirées après avoir été accueillies avec mépris par des internautes.

« Je suis membre de presque toutes les catégories, mais les auteurs de ces affiches n’ont aucune idée si j’ai eu un “accès injustifié au pouvoir social” à cause de cela », a écrit un critique sur la page Facebook de UOIT Student Life, le service universitaire à l’origine de ces affiches.

Un reportage de la télévision locale de la CBC sur ce sujet donna la parole à Kansas Field Allen, une mère qui s’était plainte sur Facebook que cette campagne encourageait la conscience raciale des élèves et qu’elle semait ainsi la division raciale.

« Je dirais que 95 % des gens veulent qu’on retire ces affiches, et cela de la part de toutes les races », a-t-elle déclaré.

Field Allen, a déclaré avoir reçu des messages qui la blâmait d’avoir élevé des « enfants racistes blancs ». Pourtant, son mari n’est pas blanc et ses enfants ne le sont donc pas (voir ci-dessous).


Le professeur David Haskell de l’université Wifred Laurier a produit un gazouillis sur ces campagnes de « sensibilisation » :


Entretemps, au Québec (enfin « meanwhile, back in Quebec »)

Il ne faut pas croire que cette chasse aux privilèges des « blancs », « chrétiens », « mâles » « nés au Canada » se limite au Canada hors Québec. En réalité, les mêmes causes ont les mêmes effets. Les causes : d’une part, non seulement le multiculturalisme officiel, mais une même idéologie accusatrice répandue dans les universités et les gros médias et au premier chef par les diffuseurs publics et, d’autre part, le terreau fertile d’une société de plus en plus fragmentée et communautarisée par l’immigration massive.

Lize Ravary s’est dite « en état de choc » après avoir participé mercredi dernier à un panel sur le racisme au Québec, organisé par l’émission d’affaires publiques The Current à la radio de la CBC. Extraits de son article :
Panéliste, une jeune avocate en vue née de mère québécoise convertie à l’islam et de père érythréen a déclaré, pesant chaque mot, que les Québécois ont des comportements profondément racistes.

[...]

Ce soir-là, j’ai été confrontée [je me suis heurtée] à l’antiracisme, un racisme concocté dans les universités américaines, contre les Québécois. Pour comprendre les Québécois de vieille souche, il faut connaître leur histoire. Leurs souffrances, le racisme dont ils ont été et sont encore victimes. Leurs victoires aussi. Mais les gens que j’ai entendus mercredi n’ont aucun intérêt pour le peuple québécois. Nous sommes majoritaires, nous sommes blancs et chrétiens. Nous sommes l’ennemi. Une jeune femme noire s’est levée pour dénoncer la suprématie blanche au Québec, « source de tous les problèmes ». Une prof noire de McGill sur le panel a dit que les Québécois se servent de la langue comme excuse pour refuser des emplois aux « racisés ». La jeune avocate s’est plainte d’avoir à faire du white passing, agir comme une blanche. Par exemple, se lisser les cheveux pour être acceptée.

[...]

L’avocate a dit que si nous pouvions porter des costumes à l’Halloween, les musulmanes doivent pouvoir porter le niqab. Misère. Pures créatures du multiculturalisme canadien.

[...]

Elles l’affirment sans gêne : c’est à nous de nous adapter. Les « racisés » n’ont pas à adopter les normes des Blancs pour réussir. Commentaire bébête : si je vivais au Sénégal, je porterais des boubous. Vers la fin, une dame juive s’est levée pour dire qu’elle aurait aimé qu’on parle de laïcité et d’islam politique. Elle s’est fait rabrouer par l’avocate musulmane : « Ce soir, ce n’est pas une plateforme pour les Blancs. Et arrêtez de parler d’islam politique. »

Le député conservateur québécois Maxime Bernier s’est également retrouvé au centre d’un vif échange sur Twitter avec la députée libérale noire Celina Caesar-Chavannes née dans les Antilles.



Au lendemain du budget fédéral, Bernier n’a pas apprécié que le ministre de l’Immigration Ahmed Hussen, né en Somalie, tweete qu’il s’agissait d’un budget « historique pour les Canadiens racisés ».

Bernier n’a pas aimé pas ce « jargon » qui divise, « préférant vivre dans une société qui traite les gens de manière égale sans être définis par la couleur de leur peau. »


La députée noire Caesar-Chavannes n’a pas apprécié le message de Maxime Berner. « S’il vous plaît, dites à cet homme hautement privilégié que la lutte à la discrimination vise l’équité et la justice et non pas, comme il le dit, la création d’une société daltonienne... Taisez-vous ! » Mme Caesar-Chavannes a ajouté qu’un refus de prendre en considération la couleur de la peau contribue au racisme...

Ah, toute cette diversité et son cortège d’enrichissements mutuels et de vivre-ensemble joyeux et tolérant.

Sources : Twitter, Toronto Sun, Journal de Montréal et Edmonton Journal

Floride — Les élèves intimidés pourront fréquenter gratuitement une école privée

Les élèves victimes d’intimidation pourront obtenir de l’argent pour être transférés dans des écoles privées en vertu d’une loi signée dimanche par le gouverneur Rick Scott de Floride.

Le gouverneur républicain a approuvé le projet de loi HB 7055 qui était une des priorités du président de la Chambre, le républicain Richard Corcoran et le président du Sénat, Joe Negron. L’approbation de ce projet de loi s’est produite quelques heures avant la fin de la session législative de 2018.

Le député Corcoran l’a appelé un « grand jour pour l’éducation en Floride. »

Les bourses « Hope » proposées par Corcoran seraient financées par des automobilistes jusqu’à concurrence de 40 millions de dollars par année.

Les élèves intimidés de la maternelle à la 12e année seraient admissibles à ce programme. Programme que les démocrates et le plus important syndicat d’enseignants de l’État, la Florida Education Association, ont ridiculisé en la traitant d’autre expansion au programme de chèque scolaire pour l’école privée.

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