mercredi 19 avril 2017

Encore moins de bébés au Québec en 2016

L’indice synthétique de fécondité a continué de décliner au Québec l’année dernière, selon de nouvelles données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Il s’est établi à 1,59 enfant par femme en 2016, après avoir légèrement reculé chaque année depuis le sommet de 1,73 enfant par femme enregistré en 2008 et 2009.

Statistique Canada définit l’indice synthétique par le nombre d’enfants qu’aurait hypothétiquement une femme au cours de sa vie reproductive si elle connaissait les taux de fécondité par âge observés au cours d’une année donnée. Rappelons qu'il faut en moyenne 2,1 enfants/femme pour qu'une population soit remplacée par ses descendants. La population d'origine québécoise est donc appelée à se réduire rapidement.

L’ISQ ajoute que malgré la baisse de l’indice au cours des dernières années, la fécondité québécoise n’est pas à un niveau aussi faible que ce qui a été observé au début des années 2000 et vers le milieu des années 1980. Lors de ces deux périodes, l’indice était inférieur à 1,5 enfant par femme.

L’analyse de l’ISQ montre que la baisse récente de l’indice est liée à la diminution des taux de fécondité chez les femmes âgées de moins de 30 ans. Au-delà de cet âge, on a observé une hausse de la fécondité pendant plusieurs années, mais cette tendance semble graduellement faire place à une quasi-stabilité. Bref, les femmes attendent de plus en plus pour avoir peu d’enfants.



En 2016, l’âge moyen des mères pour la première naissance était de 29 ans, soit 4 ans plus tard qu’en 1975.

On a dénombré 86 400 nouveau-nés au Québec en 2016, comparativement à 86 800 en 2015 et 87 700 en 2014. Le nombre de naissances diminue depuis quelques années, après avoir connu une période de relative stabilité de 2009 à 2013, oscillant entre 88 000 et 89 000. Il avait connu une croissance rapide de 2005 à 2008.

L’ISQ précise qu’en 2016, la fécondité était plus élevée dans la région Nord-du-Québec, zone à forte présence autochtone, à 2,51 enfants par femme, mais qu’elle n’était qu’à 1,43 à Montréal.

Près de deux enfants sur trois (63 %) sont issus de parents non mariés. Cette part a augmenté rapidement à partir des années 1970, mais semble vouloir se stabiliser depuis le milieu des années 2000.

La proportion de nouveau-nés ayant au moins un parent né à l’étranger est de 31 % au Québec en 2016 : 20 % ont deux parents nés à l’étranger et 11 % ont un seul de leurs parents né dans un autre pays. La proportion de nouveau-nés ayant au moins un parent né à l’étranger était de 16 % il y a 20 ans.

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Très forte augmentation des élèves allophones à Montréal

En 15 ans, le nombre d’élèves allophones n’a cessé d’augmenter sur le territoire montréalais, au point où des écoles primaires ont aujourd’hui plus de 9 enfants sur 10 dont la langue maternelle n’est ni le français ni l’anglais.

« Nous, on a toujours considéré ça comme une richesse », résume Martine Leboeuf, directrice de l’école de la Mosaïque, dans Côte-Saint-Luc, la 3e école primaire de Montréal avec le plus haut taux d’allophones cette année (94,72 %). « Pour certains, le français est leur 4e langue », ajoute-t-elle.

Sa commission scolaire, Marguerite-Bourgeoys, a d’ailleurs connu une hausse de 70 % du nombre d’élèves allophones depuis 1998, presque autant que celle de la Pointe-de-l’Île, dont le taux a augmenté de 80 % sur la même période. Ces chiffres s’expliquent notamment par le choix des nouveaux arrivants de s’établir davantage en périphérie, à la recherche de logements moins chers, plus grands, proche des communautés déjà installées.

Fin mars, l’Office québécois de la langue française confirmait qu’entre 1971 et 2015, la proportion d’élèves de langue maternelle tierce avait plus que triplé, passant de 12,7 % à 41,2 %. (incluant préscolaire, primaire et secondaire).

À l’école La Voie, à Côte-des-Neiges


Des coûts supplémentaires

« Le défi c’est la planification budgétaire, il faut anticiper les élèves qui vont arriver en cours d’année, sinon les élèves allophones sont introduits dans des classes ordinaires trop vite », souligne Nathalie Morel, vice-présidente à la vie professionnelle à la Fédération autonome de l’enseignement.

Un défi qui a d’ailleurs coûté 9 M$ de trop à la Commission scolaire de Montréal, en budget d’accueil et de francisation. « On fait le choix de ne pas intégrer [dans des classes ordinaires] des élèves rapidement, car on a une obligation de réussite », affirme la présidente Catherine Harel-Bourdon.

Au ministère de l’Éducation, on rappelle qu’en plus des budgets dédiés à l’accueil, la francisation et l’intégration des élèves immigrants, un montant de 16,9 M$ a été ajouté cet automne.

« CE N’EST QU’UN DÉBUT »

Déjà élevée, la proportion d’élèves allophones devrait aller en s’accentuant dans les prochaines années, croit le démographe Marc Termote.

« Ce n’est qu’un début et d’ailleurs les dernières prévisions de Statistique Canada le confirment, l’île et la périphérie vont devenir de plus en plus allophones, ça a déjà commencé à Laval et à Longueuil. »

Fin janvier, Statistique Canada dévoilait ces prédictions selon lesquelles les allophones pourraient représenter 43 % de la population de l’île en 2036, à parité avec la population de langue maternelle française, et même dépasser légèrement celle-ci.

Hors île, l’organisme prévoit même que la proportion d’allophones pourrait doubler en 25 ans, passant de 6,8 % en 2011 à un peu plus de 14 % en 2036.

À la Commission scolaire Marie-Victorin, sur la Rive-Sud, on confirme que le nombre d’élèves allophones a presque doublé en 10 ans, passant de 17,6 % en 2005 à 30,5 % cette année. Même phénomène à Laval, où leur taux est passé de 16 % à 35 % en 11 ans.

À l'école Parkdale de Saint-Laurent sur l'île de Montréal


Impacts linguistique et politique

Mathieu Bock-Côté commente aujourd’hui le fait que dans certaines écoles de Montréal, 9 enfants sur 10 sont allophones.

Ce chiffre vient confirmer ce que nous annonçait récemment Statistique Canada : d’ici 20 ans, les Québécois qui ont le français pour langue maternelle seront moins de 70 % au Québec.

Ne nous faisons pas d’illusions sur l’efficacité de ce qui reste de la loi 101 et traduisons concrètement : les Québécois francophones seront de plus en plus étrangers dans leur métropole.

Un jour, ils ne seront plus qu’une grosse communauté culturelle installée en région.

Dans ce contexte, l’identité québécoise est condamnée à régresser. On programme sa dilution démographique.

L’immigration massive devrait être un sujet de préoccupation permanent pour la classe politique.

Mais le PLQ l’encourage à cause de son fédéralisme radical. Il mise sur l’immigration massive pour conserver le pouvoir éternellement.

QS fait de même au nom de son culte des minorités victimisées.

Les nationalistes, eux, ne parlent de ce sujet qu’avec un grand malaise. Ils ne veulent pas avoir l’air négatifs.

Et que les Québécois ne s’inquiètent pas de disparaître comme peuple ! S’ils le font, on les accusera de racisme !

On voudrait qu’ils disparaissent dans la joie.

Hourra !
Élèves dont la langue maternelle n’est ni le français ni l’anglais
  • 5 commissions scolaires de l’île de Montréal : 31, 87 % en 1998 42,69 % en 2015
  • Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île : 27,03 % en 1998 et 49,72 % en 2015 (80 % d’augmentation)
  • Commission scolaire de Montréal : 38,88 % en 1998 et 45,70 % en 2015 (20 % d’augmentation)
  • Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys : 30,79 % en 1998 et 51,06 % en 2015 (70 % d’augmentation)