mercredi 7 décembre 2016

Brève : tout semble indiquer que la natalité au Québec baissera encore légèrement en 2016

D’après les statistiques préliminaires de l’Institut de la statistique du Québec, il est une nouvelle fois né un peu moins d’enfants au Québec pendant les 9 premiers mois de 2016 par rapport aux sept années précédentes. Ceci alors que la population du Québec a continuellement crû et qu’il y a en 2016 environ un demi-million de personnes de plus au Québec par rapport à 2009.

Tout semble donc indiquer que la natalité au Québec en 2016 connaîtra, à moins d'une sursaut tardif, une nouvelle légère baisse ou restera au mieux stationnaire. Si la tendance se maintient, le taux de natalité devrait être de 10,4 naissances pour mille habitants (10,4 ‰) en 2016 alors qu’il était de 10,5 ‰ l’année passée et encore de 11,3 % en 2009. Il ne s’agit bien sûr que de prédictions, on en saura plus au mois d'avril quand les chiffres complets de 2016 seront publiés, mais le lent déclin démographique du Québec semble bien se confirmer malgré les énormes sommes d’argent investies dans ce que le gouvernement nomme sa politique familiale.



Source : Institut de la statistique du Québec



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Québec — « Le désastre de l'euthanasie »

Lettre ouverte de Nicholas Newman, chirurgien à Montréal et 35 autres médecins :

Contrairement à ce qu’on peut laisser entendre, la vaste majorité des médecins s’y oppose toujours.

Au début du mois de novembre, les médecins d’un hôpital de Montréal ont reçu une lettre de la Direction des services professionnels, dans laquelle on leur faisait part du « besoin de médecins supplémentaires pour l’aide médicale à mourir ».

Déjà, le ton amical de la lettre pour solliciter « l’aide » des médecins réfractaires à l’euthanasie tranchait nettement avec le discours politique des derniers mois. Cependant, le timbre suppliant de la lettre a surtout dévoilé l’inexactitude de nombreuses idées reçues en démontrant avec clarté le désastre causé par l’euthanasie au Québec.

Tout d’abord, la direction avoue, dans sa lettre, qu’il n’y a que « quelques médecins ayant donné leur accord de participation à ce processus », alors que l’idée populaire attribue le refus de participer à un groupe minoritaire seulement. Nous pouvons donc conclure que, dans les faits, la réalité est exactement à l’opposé de ce préjugé : la vaste majorité des médecins s’oppose toujours à toute participation à l’euthanasie.

Incidemment, quand il a été question de « mater les médecins réfractaires », nous savons désormais qu’il s’agissait là d’une menace faite à la majorité des médecins…

Ensuite, nous voyons apparaître dans la lettre les conséquences d’une année d’euthanasie au Québec, alors que le discours politique nous assure encore que tout va « très, très, très bien ». Pendant cette première année, l’accent a été mis essentiellement sur l’accessibilité à cette mesure exceptionnelle pour des cas exceptionnels.

Or, le résultat (prévisible) d’une telle approche nous place maintenant devant un déferlement croissant d’euthanasies — utilisées « de plus en plus régulièrement dans nos milieux » pour reprendre les mots de la lettre. Paradoxalement, la solution envisagée par la direction pour remédier à ce comportement irresponsable impliquerait la participation des médecins « réfractaires ».

Finalement, la lettre nous rappelle que l’euthanasie ne sera jamais un geste banal, bien que beaucoup d’efforts soient déployés pour en faire une « procédure » socialement acceptable. En rappelant que « le groupe interdisciplinaire de soutien (GIS) vous assure son support dans le processus », la direction montre bien que la véritable exception dans ce geste faussement qualifié de « soin » réside dans la gravité de son impact sur le médecin qui le pratique.

En conclusion, nous, les médecins soussignés, tenons à réaffirmer que nous ne participerons pas à ce drame social qui ne fait qu’ajouter de la souffrance à la souffrance. Nous sommes toujours d’avis que la réponse passe par des soins de qualité, par un plus large accès à des soins palliatifs et par un accompagnement humain, respectueux de la personne.

Avec le soutien des signataires suivants :

Évelyne Huglo, MD, médecin de famille, Montréal ; Richard Haber, MD, professeur associé de pédiatrie, MUHC ; Michel Brouillard, MD, médecine générale, Rouyn-Noranda ; Tommy Aumond-Beaupré, MD, médecin de famille, Montréal ; Jean-Pierre Beauchef, MD, endocrinologie, Greenfield Park ; Mark Basik, MD, chirurgie générale, Montréal ; Jacques R Rouleau, MD, CSPQ, FRCPC, FACC, cardiologue, Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, Université Laval ; Mathieu Gazdovich, MD, médecin de famille, Montréal ; Liette Pilon, MD, médecin de famille, Montréal et Rive-Sud de Montréal ; Renata Sava, MD, médecin de famille, Montréal ; Simon Wing, MD, endocrinologie, Montréal ; Catherine Ferrier, MD, médecin de famille, Montréal ; Michel R. Morissette, MD, médecin retraité ; Dr Nathalie de Grandpré, MD, médecin de famille, Montréal ; Melanie Ghobril, résidente médecine familiale, Université de Montréal ; Marie Jetté-Grenier, MD à la retraite ; Guy Bouchard, MD, omnipraticien et médecine du travail, retraité ; Odile Michaud, MD, médecine familiale, Otterburn Park ; José A. Morais, MD, FRCPC, gériatrie, Montréal ; Abdallah Dallal, MD, psychiatre, Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme ; Sonia Calouche, MD, psychiatre, Saint-Eustache ; Bernard H. Doray, MD, pédiatre retraité ; Michel Masson, MD, pédiatre retraité, Québec ; Judith Trudeau, MD, rhumatologue, Lévis ; Céline Devaux, MD, hémato-oncologue, hôpital Charles-LeMoyne ; Pierrette Girard, MD, orthopédiste, clinique médicale McDermot ; Louis Martel, MD, médecin de famille, Trois-Rivières ; Ibrahim Mohamed, MD, pédiatre-néonatalogiste à l’hôpital Sainte-Justine, Montréal ; Jacques Beaudoin, MD, cardiologie, Québec ; Julien Marc-Aurèle, MD à la retraite ; Katia Khoukaz, MD, médecin de famille, Montréal ; Daniel Viens, MD, médecine interne, Drummondville ; Louis Morissette, MD, FRCP ; Rosaire Vaillancourt, MD, FRCSC, chirurgien thoracique, IUCPQ, Québec ; Suzanne Labelle, MD, médecine de famille, Laval.


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Le Conseil du statut de la femme, déconnecté : « Du chemin à faire pour l'égalité des sexes en milieu scolaire »

La société d’État d'information (la SRC) publie sans aucune distance critique :

Le Conseil du statut de la femme propose 10 recommandations pour promouvoir l’égalité entre les sexes dans le milieu scolaire en intégrant par exemple davantage les femmes dans les manuels d’histoire et en formant les futurs enseignants sur les notions d’égalité.

Bref de l’idéologie féministe surannée mise en œuvre grâce à vos impôts, année après année.

Rappel de la réalité : les garçons peinent à l’école québécoise, la profession d’enseignante (ainsi que la fonction publique en générale) est massivement féminine. Voilà des pistes plus porteuses de « lutte » pour « l’égalité des sexes en milieu scolaire » : augmentons le résultat des garçons et luttons contre le stéréotype de la femme qui bénéficie d’un bon salaire avec une sécurité d’emploi de fonctionnaire : masculinisons la fonction publique et l’enseignement...


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Conférence de Mathieu Bock-Côté sur son livre « Le multiculturalisme comme religion politique »



Courte conférence par Mathieu Bock-Côté, sociologue, enseignant et essayiste, sur son nouveau livre Le multiculturalisme comme religion politique, à l’occasion de la fête du livre organisée à Villepreux le dimanche 4 décembre 2016.

Jean-Pierre Maugendre clôt l’intervention de Mathieu Bock-Côté par un éloge et une citation latine un peu détournée (Asinus asinum fricat) quand il prévient ceux qui voudraient acheter le livre du sociologue québécois que sa table se trouve à côté de celle de Michel de Jaeghere. Ni Bock-Côté, ni le directeur de rédaction du Figaro Histoire n’est un asinus... Bien au contraire.

Nous recommandons vivement la lecture du livre Le multiculturalisme comme religion politique pour comprendre les fondements de l’idéologie qui sape la cohésion de nos sociétés. Par certains aspects M. Bock-Côté est parfois plus un philosophe des idées politiques qu’un sociologue ; ce qui est une bonne chose quand vient le temps d’analyser (avec force références) la religion politique qui domine nos sociétés occidentales.

Cette religion politique mise en œuvre par l’école (cours d’ECR, d’histoire et même de français) et les tribunaux (voir ici pour la fonction de prêtres des juges) est renforcée par une immigration très importante et différente de celles du passé qui renforce cette idéologie. En effet, non seulement l’idéologie de nos sociétés a-t-elle changé, mais la nature de l’immigration a, elle aussi, en grande partie changé. Elle est de moins en moins occidentale et chrétienne. Dans le cas de l’islam, elle ne veut souvent pas s’intégrer (considérant sa religion et sa civilisation supérieures), elle ne s’est d’ailleurs jamais vraiment intégrée, même lorsque l’idéologie dominante était celle de l’intégration. Comme nous l’avait confié un jour un commerçant clairvoyant : « Avant les choses étaient simples au Québec, il y avait les Anglais et les Français... »

Le multiculturalisme et ses succédanés, l’interculturalisme et pluralisme normatif, doivent être combattus, notamment pour des raisons philosophiques : à quel Autre particulier (et non abstrait) faut-il s’ouvrir et pourquoi ? En quoi le multiculturalisme assure-t-il plus le vivre-ensemble que l’assimilation pure et simple ? Comment peut-on dire que toutes les cultures, civilisations ou religions se valent tout en affirmant qu’une culture bigarrée et métissée (issue de l’immigration) serait supérieure à la culture trop pure de la majorité  ?

Mais il n’est pas certain que la fin du multiculturalisme sera suffisante pour que le Québec intègre culturellement et politiquement les immigrés. Pour que leur vote aux élections se distribue comme celui des francophones de souche, par exemple. Se débarrasser du multiculturalisme est sans doute une condition nécessaire, mais non suffisante au moins à Montréal et à notre époque de la mondialisation du travail et des médias. Les immigrants non francophones de naissance seront toujours plus intéressés (voire fascinés) par l’anglais, langue continentale ou même impériale, que par le français.

Hier encore, Radio Canada tentait de nous convaincre de la réussite de l’intégration des réfugiés syriens en allant à Granby, dans une ville très majoritairement francophone donc plus susceptible d’intégrer au fait français. Voir « Le parrainage des réfugiés syriens, un véritable succès d’intégration ». L’accueil des réfugiés est généreux (donc coûteux), mais le résultat de cette famille que la société d’État veut exemplaire est peu probant : après un an, aucun des parents ne peut s’exprimer en français au-delà de petites formules de politesse. L’ainé des quatre enfants (bientôt cinq enfants) parle très mal français (il ne se souvient pas du mot « guerre » par exemple), mais l’on voit un des enfants collé à la télé et à un poste anglophone...

Combien de jeunes réfugiés syriens à Winnipeg regardent la télé francophone et parlent aussi mal l’anglais que ceux-ci parlent mal français à Granby ?

Même avec l’abandon de la doctrine du multiculturalisme, l’assimilation complète sera difficile à mettre en œuvre sur l’île de Montréal où les francophones de naissance sont devenus minoritaires et où leur taux de fécondité est désastreux (1,1 enfant/femme francophone sur l’île de Montréal, 2,6 enfants/femme pour les arabophones !) Dans ces circonstances, quelle est la majorité dans de nombreuses écoles de Montréal ? Plus les petits Québécois de souche... Il n’est même pas impossible que les rares jeunes « pures laines » adoptent des comportements ou des conceptions partagées avec leurs congénères issus de l’immigration. Se pourrait-il que ces petits francophones minoritaires développent une plus grande tolérance au bilinguisme, un moindre intérêt à la souveraineté, un relativisme grandissant envers leur histoire en tant que peuple québécois ? Nous ne connaissons pas de sociologues qui s’intéressent à l’influence de cette mixité scolaire où les jeunes Québécois de souche ne sont plus massivement majoritaires. Quel impact cette position de minoritaires à Montréal a-t-elle sur les conceptions linguistiques, historiques et politiques de ces jeunes pures laines ? Un sujet à creuser pour expliquer, en partie, la désaffection de la jeunesse québécoise « de plus en plus bigarrée » envers l’indépendance et la lutte pour le français comme seule langue commune ?

Dans ces conditions, il nous semble qu’il faut non seulement mettre un terme à la religion politique qu’est le multiculturalisme, mais qu’il faut aussi mettre en place une politique nataliste pour augmenter la natalité propre au Québec (elle ne fait que diminuer depuis 7 ans après un bref et timide redressement) et diminuer de manière très importante l’immigration afin de mieux la sélectionner et mieux pouvoir l’intégrer en consacrant notamment plus d’argent à la francisation.


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PISA 2015 — Les bonnes notes du Québec remises en question

Après notre article sur les tests TIMSS (TIMSS 2015 : le Québec s’en sort bien en maths, les garçons encore mieux mais faible participation québécoise), Le Devoir souligne un problème similaire de faible participation (et donc de représentativité) des écoles québécoises aux tests PISA.
Le boycottage d’un test international en sciences, en mathématiques et en lecture par un groupe d’écoles publiques soulève des questions sur les résultats enviables des élèves du Québec par rapport à ceux de 72 pays.

Le Canada et le Québec se classent dans le peloton de tête du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), qui a évalué en 2015 les compétences de dizaines de milliers d’élèves âgés de 15 ans partout dans le monde.

Les élèves canadiens restent parmi les meilleurs de la planète en sciences (7e rang mondial), en lecture (2e rang, ex aequo avec Hong Kong) et en mathématiques (10e rang). Les élèves du Québec suivent la tendance et font généralement mieux ou aussi bien que la moyenne canadienne, indiquent les résultats du PISA 2015, rendus publics mardi.

Le rapport, publié par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), soulève cependant des questions sur les résultats du Québec : à peine 51,7 % des écoles québécoises invitées à prendre part au PISA ont participé au test, ce qui est nettement moins que le taux de réponse de 85 % considéré comme la norme par l’OCDE.
 [Pour les tests TIMSS, le taux de participation global au Québec s’élevait à 58 %.]

Les données du Québec sont teintées par ce que le PISA décrit comme un « biais de non-réponse ». Ce biais concerne le pourcentage d’écoles anglophones, le pourcentage d’écoles publiques et la taille des écoles figurant dans l’échantillon, indique le rapport.

« À la lumière de l’analyse du biais de non-réponse, le consortium international du PISA a jugé que les données du Canada étaient globalement de qualité acceptable et pouvaient être incluses dans leur intégralité dans les ensembles de données du PISA, sans aucune restriction », indique le rapport.

« Cependant, il a été décidé que les résultats de la province de Québec doivent être traités avec circonspection, en raison d’un possible biais de non-réponse, et qu’une note à ce sujet devrait figurer dans toutes les analyses régionales internationales et dans le rapport pancanadien. »

Boycottage de protestation

Tout indique que les écoles publiques sont sous-représentées dans l’échantillon en raison du boycottage du test PISA par les écoles de 46 commissions scolaires. La Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE), qui représente 2050 directeurs et directeurs adjoints d’établissement, a confirmé au Devoir qu’elle a boycotté le PISA pour protester contre le gouvernement Couillard.
 [L’ennui c’est que le Québec est un habitué des faibles taux de participation... On l’a vu pour le TIMSS, mais c’était déjà le cas, bien avant le gouvernement Couillard, pour l’Évaluation du PPCE-13 de 2007 à laquelle seuls 64,7 % des jeunes Québécois francophones avaient participé alors qu’en Ontario 90 % des étudiants sondés avaient pris part à l’enquête.]

« Depuis 2014, les membres de la Fédération ont décidé de ne plus répondre à des enquêtes de ce type-là pour se concentrer sur la réussite des élèves », indique Michèle Demers, conseillère aux communications de la FQDE.

Les directions d’école protestent ainsi contre ce qu’elles considèrent comme une absence de marge de manœuvre dans la gestion des établissements. [Demande qui, a priori, a toute notre sympathie.]  « Depuis deux ans, on se fait dicter comment faire notre travail [par Québec] alors que les experts sont dans les écoles, dit la porte-parole. L’argent arrive dans les écoles de manière ciblée. Les équipes-écoles veulent décider comment utiliser cet argent. »

Cette surreprésentation des écoles privées dans l’échantillon québécois du PISA est « inquiétante », estime Claude Lessard, professeur associé à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal.

Les écoles privées ont généralement de meilleurs résultats que les écoles publiques, car elles sélectionnent leurs élèves, qui proviennent aussi de milieux plus favorisés. [C’est un peu simpliste : ce n’est pas nécessairement la seule raison de ces meilleurs résultats, la majorité des écoles privées ne sélectionnent pas... et parmi les meilleures, si elles sélectionnent ce serait par affinité religieuse et pas nécessairement des notes scolaires...] « Il faut vraiment considérer les résultats du Québec avec circonspection », prévient Claude Lessard.

Le Conseil des ministres de l’Éducation du Canada (CMEC), qui supervise le PISA au pays, estime que les données du Québec sont fiables malgré le faible taux de réponse de 51,7 %. Les résultats du Québec sont similaires à ceux enregistrés dans des tests comparables en 2006, 2009 et 2012, note une source au CMEC.
 [Oui, mais même en 2012 le Québec avait le plus faible taux de réponse de toutes les provinces canadiennes : 75, 6 % contre 82, 8 % pour l’Ontario par exemple. Aussi quel est l’impact du taux décrochage relativement important chez les jeunes Québécois, les tests se font à environ 15 ans et le taux de décrochage pour les moins de 16 ans est de 2,5 %. Notons que déjà en 2012, il y avait plus de non-répondants en provenance des écoles publiques que privées au Québec, c’était le plus souvent des garçons et ces non-répondants avaient eu de moins bons résultats aux examens provinciaux de français... Bref, déjà en 2012, les moins bons semblent avoir moins participé à l'enquête PISA.]

Au total, quelque 2885 élèves de 93 écoles secondaires du Québec ont participé à l’examen. Au Canada, 19 604 élèves de 726 écoles ont pris part au PISA.
Notons enfin que les tests PISA n’évaluent pas la culture générale, ni l’orthographe, ni la faculté de faire des dissertations ni des démonstrations.

Des professeurs d’université en Finlande (à une époque coqueluche des tests PISA) s’en plaignaient amèrement : « Comme le souligne le professeur George Malaty, PISA ne nécessite pas l’apprentissage des mathématiques comme structure : “Nous savons que nous n’aurions aucun succès à PISA si on demandait aux élèves une compréhension des concepts ou des relations mathématiques. Le plus difficile pour nos élèves est de faire une démonstration, ce qui est compréhensible puisqu’on n’apprend pas les mathématiques comme structure dans nos écoles [finlandaises].” Au XXe siècle, jusqu’à la fin des années 1960s, le curriculum de mathématiques comportait de l’algèbre et de la géométrie.

Puis vint la réforme des mathématiques modernes et, à partir des années quatre-vingt, le mouvement de contre-réforme. Ce dernier a conduit à une focalisation sur les seules “compétences”, notamment arithmétiques [note du carnet : compétences orientées ici vers la vie quotidienne, ce qui prépare bien à ce qu’évalue PISA], pour faire face aux critiques développées contre les mathématiques modernes. L’opposition de la transmission de compétences à celles de connaissances, à l’apprentissage des structures mathématiques, a conduit à inculquer simplement des règles pratiques aux élèves en les entraînant à les utiliser et à “donner les bonnes réponses”.

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