jeudi 8 octobre 2015

Écoles privées – Québec annule des coupes de 11 millions $

Le gouvernement Couillard annule des compressions de 11 millions $ aux écoles privées. Ces coupes auraient pu aussi avoir des « effets collatéraux négatifs » sur le réseau public, selon lui. Le ministre de l’Éducation, François Blais, a décidé de ne pas abolir en totalité la subvention pour le transport scolaire destinée aux écoles privées. Cette subvention de 21 millions $ devait être supprimée sur une période de trois ans. En 2014-15 et cette année, elle a été réduite de 10 millions $ au total. Le reste, 11 millions $, devait être retiré l’an prochain, en 2016-17. Il ne le sera finalement pas.

Québec plaide que l’abolition complète de la subvention aux écoles privées risquait également d’avoir un impact sur le réseau public. Des établissements privés ont des ententes avec des commissions scolaires pour assurer le transport de leurs élèves. Toutes ces ententes auraient été remises en question ; certaines l’ont d’ailleurs déjà été. La facture des commissions scolaires, liées par contrat à des transporteurs, aurait pu augmenter, selon le gouvernement. La Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) craignait ces impacts possibles. Elle a demandé au gouvernement que ses membres n’essuient aucune perte financière et que les écoles privées assument en totalité la facture liée à l’abolition de la subvention. Québec a finalement choisi de maintenir en partie l’aide aux écoles privées. « Si on allait plus loin [avec les coupes], on avait aussi des impacts sur les commissions scolaires, parce que le transport des élèves du privé, c’est souvent organisé avec les commissions scolaires. Pour éviter les effets collatéraux négatifs, le budget est de 11 millions $ et restera à ce niveau-là », explique Julie White, attachée de presse du ministre Blais.

La FCSQ précise que la réduction de la subvention pour le transport scolaire destinée aux écoles privées a déjà eu « un impact financier sur certaines commissions scolaires ». Pour l’instant, Québec ne prévoit pas de récupérer autrement auprès des écoles privées les 11 millions $ de coupes qui viennent d’être annulées. Il fait valoir que les compressions imposées au privé sont équivalentes à celles imposées au public.



Source : La Presse

Le Japon souhaite un taux de fécondité de 1,8

Comme le cabinet du premier ministre l’avait annoncé la semaine dernière, Shinzo Abe a remanié son gouvernement ce mercredi. Si la moitié des 18 postes ministériels ne change pas de titulaire, notamment les Finances, l’Économie et les Affaires étrangères, la principale innovation consiste en la création d’un ministère chargé de « construire une société dans laquelle 100 millions de gens peuvent être actifs ». Cette mission est confiée à Katsunobu Kato, ex-sous-directeur du cabinet du Premier ministre. Il aura pour tâche de coordonner les mesures susceptibles de favoriser la natalité, tout en accroissant la participation des femmes au marché du travail, et de faciliter le travail des seniors, au-delà même de 65 ans.
 
Lors d’une conférence télévisée le 25 septembre dernier, Shinzo Abe avait indiqué qu’il voulait enrayer la chute de la population, actuellement de 126 millions, après avoir atteint un maximum historique de 128 millions en 2010.

Son objectif est que « dans les cinquante prochaines années » la population se stabilise à 100 millions. Or c’est loin d’être gagné : selon des projections faites par le ministère de la Santé, du Travail et du Bien-être, la population nipponne s’établirait entre 80 et 95 millions en 2060 si rien n’est fait. L’objectif affiché, devenu véritable priorité nationale, consiste d’abord à faire remonter le taux de fécondité des Japonaises, actuellement de 1,4 enfant par femme, à 1,8 [c'est plus que le Québec], sans qu’un calendrier ne soit précisé.

Alors que les Abenomics, la nouvelle stratégie du Premier ministre arrivé au pouvoir fin 2012, comportent trois flèches — politique monétaire accommodante de façon à faire remonter l’inflation à 2 %, relance et assainissement budgétaire simultanés, réformes structurelles —, la démographie est désormais revendiquée comme une quatrième flèche.
Politique familiale très discrète jusqu’ici
Pour le moment, le gouvernement n’a pas défini les mesures concrètes qui pourraient redresser la courbe des naissances. Seule certitude, il va falloir redorer les comptes publics consacrés à la famille.

« Le Japon consacre 1,1 % de son PIB à la politique familiale, trois fois moins que la France. Si l’on veut atteindre un taux de fécondité de 1,8, il faudra dépenser 8000 milliards de yens par an (59 milliards d’euros) et 13 000 milliards de yens (96 milliards d’euros) pour retrouver un taux de 2 assurant l’équilibre démographique » , nous explique à Tokyo Kazumasa Iwata, président du Japan Center for Economic Research.

D’ores et déjà, la sous-natalité pèse doublement pour réduire la croissance économique. « À la fois sur la demande et plus encore sur l’offre. La population active diminue de 0,3 % par an, le chômage est à son plus bas niveau depuis 18 ans (3,3 %) et il y a plus d’offres d’emplois que de demandeurs » , souligne Susumu Takahashi, président du Japan Research Institute.

Mais hormis des quotas ciblés, principalement sur les aides-soignantes pour personnes âgées venues du Vietnam, d’Indonésie ou des Philippines, la question de l’immigration reste taboue au Japon.

Le Petit Chaperon rouge serait trop sexiste

La ministre de l’Éducation nationale française s’appuie sur une étude du centre Hubertine Auclert pour traquer les stéréotypes de genre dans les manuels scolaires. Les contes traditionnels, notamment, y sont fustigés.

Rappelons qu’au Québec, tous les manuels scolaires (mais pas les cahiers d’exercices ou d’activités) sont scrutés par le Bureau d’approbation du matériel didactique (le BAMD) pour y traquer les « stéréotypes » que la bien-pensance progressiste désapprouve (voir ici, ici, ici et ). Le BAMD refuse de divulguer les recommandations socioculturelles, religieuses ou autres qu’il a fait aux éditeurs des manuels approuvés, notamment d’ECR. Selon Christian Rioux du Devoir, les éditeurs québécois appelleraient le BAMD, le « politburo » du MELS.

Mais revenons en France où les choses transparaissent plus facilement dans la presse. Depuis les « ABCD de l’égalité » chers aux ministres socialistes de l’Éducation, on croyait les concepts liés à la théorie du genre remisés aux oubliettes... ou tout au moins abordés avec une prudence de Sioux par le gouvernement. Que nenni !

Horreur sexiste. Il faut que l’État bannisse cette représentation stéréotypée des livres !


Najat Belkacem, la ministre de l’Éducation nationale, s’est fendue d’un communiqué mercredi pour indiquer qu’elle entendait traquer les stéréotypes de genre jusque dans les manuels scolaires. Les nouveaux programmes du CP à la 3e « sont une occasion importante pour améliorer les manuels et ainsi prévenir les discriminations et stéréotypes qui alimentent les inégalités entre les élèves », écrit-elle. La ministre s’appuie sur une étude du centre Hubertine Auclert, publiée cette semaine. Après avoir examiné 22 manuels de lecture utilisés en CP, cette dernière fustige le fait qu’on ne trouve que 39 % de femmes dans ces manuels, que les petites filles jouent surtout à l’intérieur, que les femmes sont cantonnées à leur rôle de mère et à la cuisine. Elle dénonce aussi, à raison, le fait que les métiers scientifiques sont presque exclusivement représentés (à 97 %) par des hommes. [Le BAMD québécois traque aussi ces intolérables représentations et désapprouve les manuels qui ne se plient pas à vision. Note du BAMD, par exemple, au sujet d’un manuel de mathématiques québécois : « Les textes succincts et les consignes aux élèves ne correspondent pas à une représentation juste des hommes et des femmes. »]

Pour autant, à force de chercher la petite bête, l’étude paraît souvent outrancièrement féministe. Elle dénonce ainsi « de nombreux contes issus de la culture populaire », tels Le Petit Chaperon rouge, Cendrillon ou Hansel et Gretel, car « souvent truffés de représentations sexistes, ils ont valeur d’autorité littéraire et cantonnent le plus souvent les personnages féminins à des rôles stéréotypés. » Faut-il bannir des pans entiers de notre patrimoine littéraire au seul prétexte d’améliorer l’égalité sexuée ?

La prédominance du genre masculin



De même, l’égalité se joue-t-elle réellement dans les règles d’accord de l’adjectif et la féminisation des noms de métiers ? L’étude pointe ainsi le fait que, dans les manuels, certains noms de métiers comme « artisan », « professeur » ou « auteur » résistent à la féminisation... Et déplore « l’invisibilisation des personnages féminins » qui passe par l’utilisation du genre masculin comme catégorie universelle. De nombreux manuels utilisent le terme « l’Homme » ou « les Hommes » pour parler des êtres humains, s’alarme encore l’étude. L’adjectif, qui qualifie plusieurs noms de genres différents, s’accorde automatiquement au masculin, regrette-t-elle.

Dans la sphère domestique, « le modèle dominant voire unique est celui d’une famille composée de deux parents et d’un ou plusieurs enfants. » Plus précisément, il s’agit de couples hétérosexuels avec deux enfants de sexes différents, dénonce l’étude qui recommande dans ses conclusions de proposer des « modèles familiaux diversifiés » : familles monoparentales et homoparentales, notamment. Heureusement, parmi les manuels étudiés, certaines femmes sont des héroïnes fortes et indépendantes « qui mènent l’action sans dépendre des personnages masculins ».


Voir également

Le ministère n’approuve pas les manuels. « Seul le régime de Vichy s’est permis cela. »

Table ronde sur le matériel pédagogique ECR

Conférence du « politburo » du Monopole de l’Éducation du Québec