mardi 28 juillet 2015

Éthique — Planned parenthood parle du prix de revente des enfants avortés et de comment maximiser celui-ci (M-à-j)

Mise à jour du 28 juillet

Accusé de trafic d’organes, le Planning Familial s’est défendu en expliquant que ces pratiques concernent la recherche médicale et que l’argent recueilli ne sert qu’à couvrir une partie des dépenses. La moitié du budget de Planned Parenthood vient de subventions par le contribuable américain. L’institution paie également ses huit principaux directeurs un salaire moyen de 300.000 $ américains.

En guise de réponse, le « Centre pour le progrès médical » a publié une seconde vidéo dans laquelle on voit une deuxième cadre du service médical (pour la Californie cette fois) « voudrait avoir une Lamborgini » (éclats de rire).



Une troisième vidéo en caméra cachée a été publiée ce matin dans laquelle un employé « médical » de Planned Parenthood sélectionne avec désinvolture des jambes de bébé, de la moelle épinière et d’autres parties du corps et les pose sur une assiette à tarte. Planned Parenthood suggère que cette vidéo pourrait violer le « secret médical ». De qui ? Des « tissus humains » écrasés ou non sur l’assiette à tarte ?

Troisième vidéo (en anglais non sous-titré)

Dans une quatrième vidéo, l'on voit une directrice d'une association affiliée à Planned Parenthood discuter de la manière de présenter cette collecte de tissus et d'organes : il faut mieux présenter la chose sous l'égide de la « recherche » plutôt que la fourniture de produits à des entreprises lucratives. La directrice ne veut pas que l'on se fasse « attraper » et parle des conseils juridiques qu'elle reçoit.



Plusieurs grandes entreprises ou associations comme American Express (carte de crédit), American Cancer Society, Coca-Cola, Xerox et Ford Motor Company ont décidé de ne plus subventionner Planned Parenthood.

Billet du 19 juillet

Une vidéo produite à l’aide d’une caméra cachée et publiée récemment révèle un chef de file du « Planning familial » américain qui admet que l’organisme utilise une procédure d’avortement illégale et très controversée de naissance partielle afin de vendre intactes des parties de corps de fœtus avortés.

Siroter du vin tout en discutant d'écraser certaines parties des foetus plutôt que d'autres

Le prix de vente moyen pour les parties du corps du fœtus ? Entre 30 $ et 100 $ par spécimen. Depuis février 2009, Deborah Nucatola est directrice principale des services médicaux à Planned Parenthood, où elle supervise les pratiques médicales de tous les affiliés de la « planification familiale » au pays. Elle a été employée par Planned Parenthood pendant plus de dix ans. Elle pratique également des avortements jusqu’à 24 semaines à Los Angeles.

Dans la vidéo datée du 25 juillet 2014, elle a rencontré des enquêteurs se faisant passer pour des acheteurs pour le compte d’une entreprise de produits biologiques humains. Tout en sirotant nonchalamment du vin et en mangeant de la salade, le Dr Nucatola a révélé qu’elle facture de 30 $ à 100 $ le spécimen, et que le foie de fœtus se vend particulièrement bien — ajoutant que « ces jours beaucoup de gens veulent des cœurs intacts ».

Elle aurait aussi reçu des demandes pour des poumons et des « extrémités inférieures. » Les affiliés de Planned Parenthood veulent « absolument » offrir de tels organes, dit-elle. Nucatola a admis que les avorteurs de Planned Parenthood prennent grand soin pour ne pas faire apparaître l’aspect lucratif de leur métier en vendant des parties du corps des fœtus. Elle a dit, « Ils veulent seulement le faire de manière à ce qu’ils ne soient pas perçus comme étant “cette clinique qui vend des tissus fœtaux, cette clinique qui en profite.” »



Le commerce des organes et des parties du corps est pourtant un crime fédéral

La question ne se limite pas au seul plan des relations publiques — il y a aussi cette petite chose qui s’appelle la loi fédérale. Le commerce des parties du corps humain est un crime fédéral passible de 10 ans de prison et une amende de 500 000 $. La méthode d’avortement décrite dans la vidéo semble également violer le droit fédéral.

Le Dr Nucatola affirme qu’elle participe à « une petite discussion informelle au début de chaque journée » pour savoir quelles parties du corps de fœtus les clients demandent, ainsi que pour savoir quelles patientes ce jour-là avorteront des bébés à partir desquels seront récoltés les organes. Puis les avorteurs de Planned Parenthood adaptent la procédure de l’avortement pour s’assurer qu’ils ne détruisent pas les organes demandés, maximisant ainsi la rentabilité. « C’est pour cela que la plupart des avorteurs avorteront dans ce cas [quand il y a un ou plusieurs organes à récolter] sous guidage échographique, pour savoir où placer leurs forceps, » dit-elle.

Elle a révélé que, lorsque les avorteurs démembrent les enfants à naître, ils décident, « je ne vais pas écraser cette partie. Je vais simplement écraser plus bas, ou je vais écraser plus haut, et je vais voir si je peux obtenir le tout intact. » Pour se procurer des organes intacts, elle semblait raconter qu’elle-même et les autres mettent en œuvre un procédé d’avortement illégal au pays, notamment l’avortement par naissance partielle.

L’avortement par naissance partielle pourtant interdit depuis 2003

« Certaines personnes, » dit-elle en prenant une autre gorgée de vin, « vont effectivement tenter de changer la présentation [du bébé] de sorte que ça ne sera pas le vertex [la tête, qui sort en premier], » poursuit-elle. « Donc, si vous le faites à partir de la présentation du siège [les pieds en premier]... souvent, à la fin, vous pouvez évacuer une calotte crânienne intacte [la tête]. »

Le président George W. Bush a signé une loi interdisant l’avortement par naissance partielle en 2003. Cette procédure constitue un crime fédéral passible de deux ans de prison et une amende de 250 000 $.

Mais, le Dr Nucatola dit aux enquêteurs qu’il y a des façons de contourner la loi. « L’interdiction de l’avortement par naissance partielle est de loi fédérale, et les lois sont sujettes à interprétation, » dit-elle. « Donc, si je vous dis dès le premier jour que je n’ai pas l’intention de le faire, ce qui se passe en fin de compte n’a pas d’importance. » « Au bureau national, nous avons un département juridique qui ne veut vraiment pas que nous soyons les intermédiaires officiels pour cette question en ce moment, » dit-elle.

« Mais, je vais vous dire qu’en aparté nous discutons de ces sujets avec nos affiliés. »

Dans une autre vidéo, les enquêteurs rencontrent le PDG de Planned Parenthood Cecile Richards, lui disant que le Dr Nucatola a été incroyablement utile dans leurs efforts pour se procurer des parties de corps de bébés à naître.

« Ah bon, » répond Richards. « Génial. Elle est incroyable. » En plus de superviser toutes les pratiques médicales du géant de l’avortement, le Dr Nucatola a souvent été un porte-parole auprès des médias pour la promotion des préoccupations politiques de l’organisme.

Trois ans d'infiltration

La vidéo a été le fruit d’une opération d’infiltration menée pendant près de trois ans par le Center for Medical Progress (Centre pour le progrès médical). « La conspiration criminelle de Planned Parenthood pour faire de l’argent sur le dos des enfants avortés atteint les plus hauts niveaux de leur organisation », a déclaré le chef de projet David Daleiden.

« Les élus doivent prendre acte de la clameur publique pour que Planned Parenthood soit tenu responsable d’avoir enfreint à la loi et pour que nos impôts cessent de financer leurs activités barbares. » Les dirigeants des divers groupes pro-vie nationaux ont immédiatement exigé que le Congrès mène une enquête. « Cette vidéo fournit une preuve de la réalité choquante du modèle d’entreprise inhumain et macabre de Planned Parenthood, » a déclaré le Dr Charmaine Yoest, président et chef de la direction des Américains unis pour la Vie (Americans United for Life).

« Sous la direction de Cecile Richards, les mammographies sont en baisse, les avortements sont en hausse et les profits sont en hausse, et même les organes des enfants à naître deviennent pour elle un autre produit à vendre. Nous demandons à ce qu’une enquête du Congrès soit immédiatement conduite pour jeter la lumière sur ces atrocités. Et tout aussi important, le temps est arrivé pour que cesse le financement fédéral de Planned Parenthood. Le contribuable américain ne devrait pas faire des affaires avec ces profiteurs impitoyables. » Les organisateurs demandent que l’on partage cette information sur Twitter en utilisant le mot-dièse #PPSellsBabyParts. Ils demandent également que le public interpelle le Congrès américain afin qu’il mène une enquête complète sur ce scandale.

Les fœtus avortés dépecés après avoir été précautionneusement extraits


Tandis que les lecteurs des différents médias disent leur « écœurement » et leur « dégoût » devant ces pratiques immondes, le Planning familial aux États-Unis affirme que la pratique de la récolte d’organes sur les fœtus est « humanitaire ». Le principal fournisseur d’avortements du pays explique qu’elle « peut servir à la guérison de maladies, à sauver des vies, à alléger la souffrance ».

Des justifications en forme d’aveu : Eric Ferraro, vice-président de la communication de la fédération américaine de Planned Parenthood a reconnu que ses cliniques « aident les patients qui veulent donner des tissus pour la recherche scientifique », « avec le consentement entier et adéquat de la part des patients et dans le respect des normes éthiques et légales les plus strictes ». Quant aux sommes qui changent de mains, elles servent simplement à « couvrir le coût du transport des tissus vers des centres de recherches de premier plan ».

Mais comme le note David Daleiden, qui a mené son enquête secrète pendant 30 mois, le Planning familial reconnaît à travers ses divers communiqués avoir effectivement prélevé des organes fœtaux et que cela entraîne des paiements : les deux faits qu’il a cherché à mettre au jour et qui posent tous deux un problème légal.

Justification de Planned Parenthood dans les médias


Le Center for Medical Progress a réussi à se procurer une publicité envoyée au Planning familial de la part de la société StemExpress, qui fait partie des principaux acheteurs de tissus fœtaux auprès des cliniques de Planned Parenthood : le dépliant met en avant les avantages financiers de la fourniture d’organes au travers d’expressions sans ambiguïté : « Rentable », « profits financiers », « un bénéfice financier pour votre clinique », « croissance fiscale de votre clinique ». La « brochure » comporte un témoignage de satisfaction de la part d’un directeur médical du Planning, le Dr Dorothy Furgerson.

David Daleiden a déclaré à LifeSiteNews que les gains liés au prélèvement d’organes pouvaient atteindre 100.000 dollars par an pour une seule clinique. Il annonce de nouvelles révélations.


Bientôt une enquête parlementaire aux États-Unis


Dans le Guardian – journal « progressiste » londonien de référence –, l’éditorialiste Jessica Valenti tentait mercredi de noyer le poisson en rappelant que bien des « procédures médicales » sont souvent « déplaisantes ». « Pour la plupart des gens, il a probablement été difficile de voir Nucatola expliquer comment on pratique des avortements de deuxième trimestre pendant qu’elle mange de la salade et avale du vin rouge – mais je pense que la plupart d’entre nous seraient un peu dégoûtés d’entendre la description de la plupart des procédures médicales au cours d’un dîner. »

Elle reconnaît qu’elle a elle-même eu du mal a écouter le discours de Deborah Nucatola – ayant elle-même subi et revendiqué deux avortements.

Pour autant, martèle la journaliste, l’avortement n’est pas illégal, et le prélèvement d’organes sur des fœtus avortés ne l’est pas non plus : il est au contraire justifié par la recherche sur la maladie de Parkinson… L’art de faire pleurer Margot : c’est ainsi qu’on justifie toutes les transgressions en bioéthique, en faisant croire qu’elles vont servir aux gens ordinaires, à vous et à moi.

La manipulation est évidente – même si Jessica Valenti en rend coupable celui qui a joué sur les sentiments des spectateurs afin qu’ils rejoignent les opposants à l’avortement. Oubliée, la réalité : elle ne cherche qu’à faire oublier la réalité – à savoir que l’avortement tue un être humain.

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vendredi 24 juillet 2015

Brève — Les outils informatiques à l'école américaine

L’article dépeint une situation où la technique s’avère finalement très mal employée. Son intégration au sein de l’éducation est bien souvent mal maîtrisée, provoquant plus de lourdeurs que de gains. Il semblerait également que son mésusage réduirait notamment le développement de la pensée critique.

Il est douteux que la situation québécoise soit plus brillante. Les tentatives d’intégration des tablettes n’ont guère été brillantes. Et les enseignants sont souvent laissés seuls face à ces difficultés.

Article en anglais : How Technology Is Crash Landing in Our Public Schools (Comment la technologie atterrit en catastrophe dans nos écoles publiques).

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mercredi 22 juillet 2015

France — L'instruction gratuite et universelle ne date pas de Jules Ferry ni de la République

Texte de Jean-Baptiste Noé, historien et écrivain.

Les libéraux [Note du carnet: classiques] français ont bâti l’éducation du pays, en permettant à chaque commune d’avoir son école, et à chaque enfant de s’y rendre. Ce système de liberté scolaire a perduré jusqu’aux lois Ferry des années 1880, qui ont éteint toute concurrence et ont mis l’école au service d’une idéologie politique ; nous leur devons les problèmes actuels de l’enseignement. Après les 25 ans de révolutions qui ont causé le démantèlement des congrégations religieuses enseignantes, l’école en France est à rebâtir. Cette reconstruction se fonde sur les concepts essentiels de liberté et d’universalité. Deux hommes illustrent ce combat pour l’école : François Guizot (ci-contre) et Alfred de Falloux, tous deux ministres de l’Instruction publique. Au premier, on doit la loi de 1833 qui oblige tous les départements à créer une école normale pour former les instituteurs. Chaque commune de plus de 500 habitants doit financer une école (publique ou confessionnelle), laquelle doit recevoir tous les garçons. Les plus pauvres se voient dispensés de frais d’inscription. Le deuxième a donné la loi Falloux de 1850. Celle-ci porte création d’écoles publiques pour les filles dans chaque commune. Elle reconnaît et garantit la liberté d’enseignement, en facilitant la création d’écoles et en laissant une grande autonomie aux instituteurs. Ces lois de liberté assurent l’essor de l’instruction en France, si bien qu’en 1870 l’analphabétisme est quasiment vaincu, et tous les Français peuvent recevoir une instruction libre et gratuite. Guizot et Falloux s’attellent aussi aux programmes scolaires en insistant sur la lecture, l’écriture et les mathématiques. Ils introduisent également des disciplines pratiques.

Une floraison d’écoles. L’originalité du système est d’assurer la saine concurrence entre les écoles publiques et les écoles libres. Dans le grand mouvement d’essor industriel du pays, nombreux sont les chefs d’entreprise qui financent la construction d’écoles afin d’instruire les enfants de leurs ouvriers. Ces financements sont accordés à des associations qui s’occupent de la gestion de l’école. Oui, la France a connu une époque où l’école était libre. Les patrons ont tout intérêt à former la jeunesse française et à faire en sorte qu’elle reçoive une très bonne instruction, n’en déplaise aux antilibéraux. Wendel, Michelin et d’autres patrons ont financé les écoles de leur ville. Victor Duruy, ministre sous le Second Empire, amplifie les lois Guizot et Falloux. Il introduit des méthodes modernes de pédagogie, notamment dans l’organisation des cours. De très nombreux enfants se rendent dans les écoles gérées par les Frères des écoles chrétiennes, fondées au XVIIe siècle par Jean-Baptiste de la Salle. Les jésuites s’occupent davantage du secondaire : ils ont 20 collèges en 1870, pour 6500 élèves. C’est important, mais on est loin d’une domination. En 1870 toujours, les congrégations religieuses enseignantes gèrent 13 000 établissements, ce qui représente 20 % des élèves. C’est le même chiffre que l’enseignement sous contrat aujourd’hui. Napoléon Ier avait imposé le monopole de l’Université, un « communisme intellectuel » selon Charles de Montalembert. Les Libéraux y mettent un terme et instaurent la liberté jusque dans le supérieur. Jules Ferry reviendra sur cette liberté, pour des motifs d’embrigadement politique.

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Guizot et la politique — L’Instruction publique

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Chine — Contourner la carte scolaire

Écoliers chinois qui apprennent
à se servir d'internet
Pendant des années, les autorités chinoises ont théoriquement exigé que les enfants fréquentent uniquement une école de leur quartier. Les écoles n’ont guère prêté attention à cette exigence. Les pots-de-vin et de bonnes relations comptaient nettement plus. Il en allait de même des examens d’entrée qui visent à exclure les moins doués (à moins qu’ils ne soient riches, car même avec de mauvais résultats ils pouvaient toujours s’acheter une place).

En mars de cette année, cependant, le ministère de l’Éducation chinois a de nouveau tapé du poing : au début de la nouvelle année scolaire, en septembre, tous les élèves du primaire et 90 % de ceux du secondaire inférieur devront fréquenter l’école la plus proche de leur domicile officiel. Certains organismes d’État seront encore autorisés à réserver des places pour les enfants de leurs employés. Les écoles semblent prendre cet ordre plus au sérieux que les précédents.

Il semble en aller de même pour les parents. Ces derniers mois, le prix des maisons s’est stabilisé dans la plupart des régions après plusieurs années d’effervescence, mais ce n’est pas le cas près des bonnes écoles. Maintenant, même les appartements les plus miteux dans ces quartiers peuvent coûter dix fois plus cher au mètre carré que la moyenne des prix dans la même ville. Ces logements, peu importe leur manque de cuisine ou de toilettes, ne servent qu’à « prouver » la résidence des parents.

Cela permet de conserver les privilèges de la fortune. Et cela convient parfaitement aux meilleures écoles, puisque cela renforce encore leur statut. Celles qui sont capables d’attirer les enfants nés dans les familles les plus riches ou aux meilleures relations – ainsi que les plus doués – sont en mesure de recruter les meilleurs enseignants, et – grâce aux cotisations et autres dons des parents – de s’offrir du matériel et des locaux dernier cri. L’État ferme les yeux sur ces inégalités criantes entre les écoles qu’il administre. Ce que de nombreux parents chinois prisent le plus ce sont les relations que ces écoles permettent de tisser. Les réseaux d’anciens élèves des meilleures écoles publiques chinoises ouvrent aussi bien les portes que ceux des écoles privées britanniques.

Les élèves les plus doués bénéficient d’un avantage ; d’où la concurrence effrénée à laquelle se livrent les parents pour placer leurs enfants dans les meilleurs jardins d’enfants (garderies) afin de préparer leur progéniture aux examens d’entrée à l’école primaire (fréquents, même s’ils ne sont pas officiellement autorisés). Mais les ruses parentales sont toujours cruciales. Les autorités de Pékin disent qu’elles veulent uniformiser les règles du jeu : elles encouragent les écoles chics de l’État à partager leurs installations avec celles qui sont moins bien dotées et à ouvrir des annexes dans d’autres quartiers pour en faciliter l’accès.

dimanche 19 juillet 2015

Chine — La natalité ne remonte guère malgré l'assouplissement de la politique de l'enfant unique

Depuis novembre 2013, les règles strictes de « planification familiale » en Chine ont été assouplies. Les couples sont maintenant autorisés à avoir un deuxième enfant si un des parents est enfant unique. Après plus de 35 années d’application, souvent brutale, de la politique de l’enfant unique par couple, certains avaient prévu un mini baby-boom. La Commission nationale de la santé et de la planification familiale avait estimé que les nouvelles règles permettraient à 11 millions de couples supplémentaires d’avoir un deuxième enfant. Certains couples bénéficiaient déjà d’une exemption, notamment les membres de minorités ethniques. La Commission pensait que 2 millions de ces couples essaieraient d’avoir cet enfant supplémentaire lors de la première année de ce régime plus souple. Mais, à la fin de l’année 2014, moins de 1,1 million de personnes avaient demandé le permis nécessaire pour avoir ce second enfant.

Ceci inquiète le gouvernement chinois qui a modifié ces règles non pas par sympathie pour les enfants uniques ou les parents qui désireraient un autre héritier, mais en raison du vieillissement de la population. Le pays vieillit rapidement. En 2012, son bassin d’emploi a diminué pour la première fois en 50 ans. Dans les grandes villes, le taux de fécondité — c’est-à-dire le nombre moyen d’enfants qu’une femme est susceptible d’avoir au cours de sa vie féconde — est parmi les plus bas dans le monde et se situe à environ un enfant par femme. Ce chiffre très bas est similaire à celui qu’on retrouve dans de nombreuses grandes villes occidentales. Pour le pays dans son ensemble, le taux de fécondité est inférieur à 1,6, bien en dessous de 2,1 enfants par femme nécessaires pour assurer le remplacement des générations (voir le graphique ci-dessous).


La politique de l’enfant unique n’a pas freiné la fécondité chinoise autant que ses partisans l’imaginent. Au moment où cette politique a été instaurée en 1979, le taux de fécondité était déjà tombé à 2,8 par rapport à 5,8 une décennie plus tôt en raison de mesures moins contraignantes qui encourageaient déjà les familles à avoir moins d’enfants. L’application impitoyable de la nouvelle politique à partir de 1979 a donné lieu à de nombreux avortements et infanticides forcés. Elle a causé des souffrances aux parents qui voulaient plus d’enfants. Mais son impact global sur les naissances a été limité. Dans la plupart des pays, les États-Unis étant une exception notable ces derniers quarante ans, la prospérité croissante s’est accompagnée par une baisse de la natalité. Le taux de fécondité de l’Inde a constamment diminué pendant la même période, sans loi ni politique explicite, même si son économie n’a pas cru aussi rapidement que la Chine. Dans la riche Corée du Sud, le taux de natalité est tombé à 1,3 enfant par femme, alors qu’il était de six en 1960.

Les autorités chinoises ont maintenant changé leur fusil d’épaule : au lieu de proclamer sans relâche les vertus de l’enfant unique, elles encouragent désormais les couples admissibles à « procréer légalement ». Mais elles ne devraient pas être surprises de ne pas atteindre leur objectif dans les circonstances actuelles.

Depuis les années 1980, les familles rurales dont le premier enfant était une fille ont été autorisées à avoir un second enfant. Plus récemment, les couples formés de deux enfants uniques ont été autorisés à avoir une deuxième progéniture, puis depuis novembre 2013 ceux dont un des parents était enfant unique. Pourtant, l’augmentation des naissances a été faible. Plusieurs universitaires, parmi lesquels Cai Yong de l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill, ont mené une étude en 2007-10 dans la province côtière du Jiangsu (Kiang-sou). Ils ont constaté que parmi les 2500 femmes citadines et paysannes qu’ils ont interrogées et qui étaient autorisées à avoir un deuxième enfant, seuls 6,5 % d’entre elles l’ont fait. Les minorités ethniques (près d’un dixième de la population) peuvent depuis longtemps avoir deux enfants ou plus. Mais en moyenne, chaque femme issue d’une minorité ethnique ne donne naissance qu’à environ 1,5 enfant, selon un recensement effectué en 2010.

M. Cai estime que la hausse des revenus est une des principales causes de la diminution de la taille de la famille. « Le développement est le meilleur contraceptif », dit-il. Notons cependant que cette explication n’est pas universelle : les États-Unis ont une natalité supérieure à celle du Québec, de l’Espagne ou des pays baltes par exemple, tout en étant plus riches et plus « développés ». Selon M. Cai, le nombre de naissances aurait chuté même sans la politique de l’enfant unique, mais pas aussi vite ni aussi bas.

Les familles s’inquiètent des frais associés aux enfants : une bonne éducation et de bons soins de santé coûtent de plus en plus cher. Une étude du Crédit suisse en 2013 a révélé que les couples dépensent généralement plus de 22 500 yuans (4750 $) par an pour élever un enfant jusqu’à l’âge de 18 ans. C’est plus de trois quarts du revenu disponible annuel moyen par citadin adulte. Un rapport du gouvernement en 2015 affirmait que, dans les cinq premières années de la vie d’un enfant, les parents citadins dépensent deux fois plus que ceux de la campagne, avant même que le coût élevé de l’habitat urbain ne soit pris en compte — en particulier près des meilleures écoles (voir le billet suivant).

Les familles chinoises désirent que leur progéniture bénéficie non seulement d’une bonne instruction, mais acquière également un avantage sur ce qu’ils considèrent comme le marché mondial de l’emploi. Il n’est pas rare que des parents dépensent ainsi près de 15 % de leur revenu annuel sur des cours particuliers, y compris des cours d’anglais hebdomadaires. Il en va de même en Corée où plusieurs considèrent qu’il s’agit d’un gaspillage d’argent qui participe à l’effondrement de la démographie. Plus de la moitié des enfants chinois de moins de six ans suivent des cours supplémentaires en plus de ceux de l’école maternelle, selon iResearch, une société d’études de marché chinois.

Les grands-parents permettent d’atténuer le coût de la garde d’enfants (ils vivent souvent avec leurs enfants adultes). Mais des mariages et des maternités de plus en plus tardives signifient que l’âge des grands-parents vivants augmente également ; ils sont désormais moins alertes pour s’occuper de deux enfants. N’avoir qu’un seul enfant est devenu si coutumier en Chine que la société chinoise n’est plus préparée à accueillir une progéniture multiple : les chambres d’hôtel pour deux enfants ne peuvent pas être réservées en ligne (les parents doivent appeler en personne) ; les voitures de jeu dans les parcs peuvent transporter deux adultes et un enfant ; le porte-brosse à dents dans les salles de bains familiales n’a souvent de place que pour trois brosses.

Des décennies de propagande sur les seuls avantages de l’enfant unique ont changé les mentalités, déclare Wang Feng, de l’Université de Californie à Irvine. La croyance selon laquelle la Chine est trop peuplée est largement partagée, tout comme la conviction que le pays s’en serait moins bien sorti sans la politique de l’enfant unique. De nombreux Chinois sont enclins à croire que la surpopulation, plutôt qu’une mauvaise organisation, est la cause des terribles embouteillages ainsi que de la pollution de l’air et de l’eau qui affligent leur pays. Avoir un seul enfant est perçu comme un acte patriotique sur ce plan.

La prochaine mesure du gouvernement dans ce dossier pourrait être de permettre à tous les couples d’avoir deux enfants. On spécule beaucoup que le parlement du pays approuvera cette mesure l’an prochain. Les bureaucrates de planification familiale s’inquiètent encore de ce qui pourrait arriver si les restrictions devaient être levées. Mais, il est fort probable que la mentalité actuelle quant à la famille idéale, les coûts et les tracas associés à la présence de plusieurs enfants continueront à réduire le taux de natalité, peu importe la vitesse à laquelle la politique de l'enfant unique sera ajustée. Comme les Japonais et les Coréens, un nombre croissant de jeunes Chinois préfèrent désormais ne pas se marier ou ne pas avoir d’enfant du tout.

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« Demain, la Chine ne sera plus ! »

Démographie et déflation

Corée du Sud — Les 5 prochaines années seront capitales pour résoudre la crise démographique

Corée du Sud — les garderies en anglais sont du gaspillage et néfastes au développement de votre enfant

Corée du Sud : la surchauffe éducative, l’implosion démographique

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États-Unis — « Guerre contre les femmes » ? Plutôt, une guerre contre les enfants


Éthique — Le « mariage homosexuel » ne change-t-il vraiment rien dans la vie des autres ?

On entend souvent que la légalisation du mariage entre personnes de même sexe ne change rien dans la vie des autres. Mais est-ce vrai ?

Prenons deux exemples récents :
  • À la suite de la décision de cinq juges non élus contre quatre d’imposer le « mariage homosexuel » à tous les États de l’Union américaine, le gouverneur du Kentucky, Steve Beshear, a publié un communiqué affirmant que les employés du gouvernement, et notamment les greffiers chargés de l’état civil, doivent établir des licences pour les « mariages » homosexuels sous peine de licenciement. La menace formulée par le gouverneur démocrate précise que les fonctionnaires « sont tenus de reconnaître les mariages de même sexe comme valide et permettre à ceux-ci d’avoir lieu. » Elle a connu sa première exécution lorsque Steve Beshear a donné à un greffier du comté l’ordre de choisir entre l’objection de conscience et la démission. C’est une mise en application concrète de l’arrêt Obergefell c. Hodges par lequel la Cour suprême des États-Unis a imposé le « mariage » homosexuel à tous les États de l’Union.

    Le greffier en question, Casey Davis, fait partie des officiers d’état civil qui dans nombre d’États ont décidé de ne pas suivre l’injonction de la Cour suprême et qui refusent de fournir des licences en vue du mariage aux couples de gays ou lesbiennes. Il a été convoqué par le gouverneur qui s’est montré intraitable. Steve Beshear lui a dit : « Délivre des licences de mariage ou démissionne ! ». « Je ne peux pas démissionner… », a déclaré Casey Davis à la presse : « J’ai une hypothèque à payer. » Davis espérait voir Beshear convoquer une session législative extraordinaire en vue de discuter de la question de la liberté religieuse des chrétiens du Kentucky, et plus largement de ceux qui adhèrent à la définition traditionnelle du mariage.

    Le gouverneur a rejeté sa demande au motif que l’opération serait trop onéreuse : il a préféré opposer à Davis un ultimatum qui marque le mépris des partisans du « mariage » gay à l’égard de ceux qui s’y opposent pour des raisons religieuses – mais aussi par charité et amour des personnes homosexuelles puisqu’ils estiment que leur activité leur fait un tort à la fois spirituel et physique. Le coût d’une session extraordinaire des législateurs du Kentucky est estimé à 63.000 dollars ; il s’en est tenu 9 au cours de ces 10 dernières années. Au total, 57 des 120 greffiers que compte l’État ont réclamé par lettre la tenue d’un tel débat. Casey Davis a refusé de plier devant les menaces du gouverneur Beshear : il ne compte ni délivrer des licences pour des « mariages » homosexuels ni démissionner. « La loi de la nature prévaudra sur n’importe quelle loi que l’homme mettra sur un bout de papier. Mon travail ne peut pas passer outre à ce que ma conscience autorise », a-t-il déclaré à la presse locale. « Je ne suis pas à vendre », a-t-il insisté lors d’une manifestation en sa faveur peu avant son entretien avec le gouverneur. Davis a rappelé qu’il avait été choisi par les électeurs de son comté pour remplir la charge de greffier et qu’il avait juré « devant Dieu » de l’accomplir du mieux qu’il le pouvait. « C’est ce que j’ai l’intention de faire. » Il a proposé que les licences pour « mariages » gays ne soient plus délivrées par des greffiers, personnes physiques, mais par voie automatisée en ligne, de même qu’on tient ses comptes ou que l’on fait ses courses en ligne. « Nous achetons nos permis de pêche et de chasse en ligne : pourquoi pas les licences de mariage ? Cela soulagerait les 120 greffiers de comté de cet État », a-t-il lancé.

    Une autre greffière du Kentucky, Kim Davis, a refusé de délivrer une licence à deux gays qui voulaient se « marier » : la vidéo de leurs échanges a été postée en ligne et a déjà été vu plus 1,5 million de fois. Elle fait l’objet de poursuites de la part de l’American Civil Liberties Union (ACLU) qui réclame d’importants dommages et la saisie de la propriété de la greffière. Si un partisan du « mariage » homosexuel comme le gouverneur du Kentucky est prêt à sanctionner des objecteurs de conscience au nom d’une loi positive, l’affaire révèle que toutes les lois n’ont pas le même poids à ses yeux. Avant la décision de la Cour suprême, le Kentucky était sous le régime de l’amendement de « Protection du mariage » inscrit dans la loi de l’État. Jack Conway, procureur de l’État, s’était opposé en 2014 à la mise en œuvre cette loi au nom de son opposition à la « discrimination », en refusant d’interjeter appel contre une décision d’un juge de l’État qui avait ordonné que le « mariage » gay soit reconnu. Casey Davis a dénoncé ce « deux poids deux mesures » en ajoutant que si la défense de sa liberté religieuse devait l’amener en prison, il était « prêt ».
  • Le couple propriétaire d’une boutique de cadeaux et d’un bistrot ont décidé de fermer leur commerce après avoir été contraints de payer des dommages et intérêts, pour avoir refusé d’accueillir un mariage d’un couple gay dans leur commerce. Richard et Betty Odgaard, les mennonites propriétaires de Görtz Haus Gallery à Grimes, dans l’État américain de l’Iowa, cesseront définitivement leur activité fin août. L’affaire remonte à 2013, lorsque le couple a refusé d’héberger la célébration de mariage d’un couple gay. Les clients potentiels ont porté plainte. Les commerçants ont été contraints d’accepter un accord de dédommagement de 5000 dollars. Dans la foulée, ils ont cessé d’offrir la location de leurs locaux pour des mariages.

Ajoutons les propos de militants de la cause homosexuelle en vue dans le monde anglo-saxon (et russe) qui disent clairement qu’ils sont pour le mariage homosexuel, dans un premier temps, et pour l’abrogation de l’institution conjugale ensuite. Ce n’est, dans leur esprit, qu’en apparence contradictoire comme la vidéo ci-dessous reprenant leurs interventions l’explique :




Entretemps, les partisans LGBTTIQQ2S affirment déjà que les églises devraient perdre leur statut d’exonération fiscale. Revendication reprise avec enthousiasme par Mark Oppenheimer dans le New York Times. En d’autres mots, si vous voulez « défendre » votre « homophobie » vous devrez casquer un maximum au Trésor américain. Un journal de Pennsylvanie a également annoncé qu’il ne permettrait pas aux partisans du « mariage non égal » de défendre leurs points de vue dans ses colonnes ou dans son courrier des lecteurs. Donc, les « haineux » peuvent défendre leur haine devant d’autres « haineux » pendant une heure le dimanche matin dans un lieu clos appelé une église, mais quand ils iront travailler ou qu’ils liront un journal, il vaudrait mieux pour eux qu’ils aient laissé leur opinion rétrograde à la maison et qu'ils se conforment. L’intention est évidente : le christianisme, et plus généralement toute conviction morale conservatrice, doit être relégué à la périphérie — dans un coin obscur et honteux — incompatible avec la fonction publique, les médias ou simplement toute carrière valorisante.

On ne peut sous-estimer le poids des médias dans les changements récents survenus aux États-Unis. Ils sont résolument « progressistes » et défendent leurs points de vue ouvertement. En 1995, deux sociologues Stanley Rothman et Amy Black avaient mené une enquête, intitulée, « L’Élite des médias », auprès des éditeurs et journalistes les plus influents aux États-Unis. Leur travail a été reproduit dans des études ultérieures. Parmi les conclusions de celles-ci :
  • 91 % de l’élite médiatique avaient voté pour Bill Clinton en 1992 — une élection dans laquelle il n’avait remporté que 43 % du vote populaire.
  • 77 % d’entre eux se disaient démocrates, contre 5 % qui se considéraient comme républicains.
  • 97 % croyaient en un droit à l’avortement, une profonde conviction pour 86 %. Par comparaison, selon un sondage Gallup 2014, le peuple américain est très partagé sur la question : 47 % pro-avortement contre 46 % pro-vie.
  • Il y a déjà 20 ans, 73 % de l’élite médiatique pensaient que l’homosexualité était un mode de vie acceptable.



France — La recatholicisation des écoles catholiques

L’auteur, enseignant dans un établissement libre sous contrat d’association avec l’État français, et donc subventionné par celui-ci, répond aux critiques adressées par de nombreux parents sur le respect du caractère propre de l’enseignement catholique. Il met en lumière les efforts menés par ses dirigeants pour rechristianiser l’école catholique.

IL EST UN EFFET DE MODE, depuis quelques mois, qui consiste, dans certains milieux catholiques, à ouvrir le feu contre l’enseignement catholique en France, dont on oublie un peu vite qu’il est une institution d’Église, dépendant directement des évêques ou des congrégations religieuses.

Pour faire court, celui-ci est accusé de n’être tout simplement pas catholique, de se coucher devant les projets de réformes issus du ministère de l’Éducation nationale français, en somme d’être devenu du « public payant ». (C’est oublier un peu vite que depuis 1959, il est lié à un contrat d’association avec l’État et doit donc accepter ces réformes, tant qu’elles n’attaquent pas son caractère propre. Sans ce contrat, il ne serait pas en mesure de scolariser les 2 000 000 d’enfants qui lui ont été confiés et de salarier les 140 000 adultes qui veillent à leur instruction.)

Plusieurs mises au point s’imposent, car il semble que les auteurs de récentes publications, Béatrice de Ferluc sur Liberté politique, Gabrielle Cluzel sur le site Le Rouge et le Noir, Pierre de Laubier dans son ouvrage L’École privée… de liberté, et quelques autres, fassent de leurs cas particuliers des cas généraux, au risque de l’erreur.

De nouveaux statuts

Premièrement, l’enseignement catholique, loin de ne plus l’être, l’est davantage que par le passé. En 1992, celui-ci s’était doté de nouveaux statuts qui auraient pu être ceux de n’importe quelle structure privée. La référence au catholicisme ou à l’Église en était quasi absente. La conférence des évêques de France, qui alors se désintéressait largement des questions d’enseignement, ne réalisa que tardivement son erreur et fit ajouter, in extremis, un préambule rappelant le caractère catholique de ses écoles.

En 2013, de nouveaux statuts ont été publiés. Sur plus de cinquante pages, presque chaque article fait référence, soit au magistère de l’Église, soit aux Écritures saintes, soit à la personne même de Jésus Christ, à l’Esprit-Saint ou au Père. Le moins que l’on puisse dire est que ces statuts affirment le caractère catholique de l’école, et surtout la manière chrétienne de les gouverner. Or, qui a rédigé ces nouveaux statuts ? Des évêques, des représentants de congrégations enseignantes, des prêtres, des juristes canonistes, des directeurs diocésains de l’enseignement catholique, des chefs d’établissements, des professeurs, des représentants des Organismes de gestion de l’enseignement catholique (OGEC) et des représentants des associations de parents d’élèves (APEL)

Rechristianiser les programmes

À cette rechristianisation des statuts généraux de l’enseignement catholique, il faut ajouter deux éléments forts des dernières années :

— En 2013, durant le débat sur l’ouverture du mariage aux personnes de sexe identique, non seulement le secrétariat général de l’enseignement catholique a fait savoir son désaccord avec le gouvernement, mais le secrétaire général d’alors, Éric de Labarre, a diffusé à tous les établissements une lettre circulaire incitant les chefs d’établissements à organiser des débats et des temps d’information sur ce projet de loi.

— En 2013 toujours, le nouveau secrétaire général, Pascal Balmand, appelait à christianiser les contenus d’enseignement, dans un entretien accordé au journal La Croix. Dans cette perspective, on comprend mieux son adhésion à la réforme des collèges, en 2015. En effet, cette réforme ne s’attaque pas seulement aux programmes et à l’enseignement des langues vivantes, elle octroie également une plus grande autonomie aux collèges. 20 % du volume horaire des cours sera laissé à la discrétion des chefs d’établissement, dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI). Que rêver de mieux pour appliquer le souhait émis en 2013 ?

Enfin on ne peut ignorer que l’enseignement catholique, contraint d’appliquer comme l’école publique, le nouvel enseignement civique et moral institué par le ministère après les attentats du 7 janvier, a décidé de l’adapter à sa manière en publiant une brochure à destination des professeurs.

Cette tendance générale se traduit, sur le terrain par un choix des directeurs diocésains et chefs d’établissement généralement plus conforme aux exigences d’un enseignement chrétien.

Contre-exemples

Il ne s’agit pas ici de mettre en cause la véracité des témoignages produits par les critiques de cet enseignement catholique. On pourrait en ajouter d’autres, comme ce directeur diocésain normand soupçonné d’adhésion à la franc-maçonnerie, ou ce chef d’établissement bourguignon, divorcé et vivant notoirement avec une nouvelle compagne, ou encore les professeurs d’un établissement du diocèse de Meaux qui persécutent leurs élèves catholiques pratiquants, ou encore ce collège de la Mayenne dont des professeurs ont sensibilisé leurs élèves aux études sur le genre dans leur version la plus perverse, etc.

Mais on pourrait donner autant de contre-exemples, comme ce lycée du diocèse de Versailles qui a lancé des parcours Alpha jeunes pour ses élèves ; comme ce collège du diocèse de Créteil où les croix ont fait leur réapparition dans les salles de classe, où une prière du matin est organisée chaque semaine pour les élèves et une autre pour les professeurs ; ou encore comme ce lycée du diocèse de Bordeaux où 50 élèves assistent trois fois par semaine à la messe à 7 h 30 dans la chapelle de l’établissement, ou encore ce collège du diocèse de Chartres qui a considérablement renforcé ses cours d’enseignement religieux, etc.

Comment se fait-il qu’une telle diversité de situations existe et que le meilleur côtoie le pire ?

Authentiquement libre

À la différence de l’école publique, l’enseignement catholique est authentiquement libre. C’est-à-dire que chaque établissement est autonome, son patrimoine étant géré par une association, l’OGEC, constituée de bénévoles, le directeur étant nommé par l’évêque ou le supérieur d’une congrégation qui exercent une tutelle sur l’établissement. Le secrétariat général de l’enseignement catholique donne des orientations, exerce une coordination, mais il n’est pas pour ainsi dire le « patron » national. Le vrai « patron » des établissements d’un lieu restant l’évêque dont le directeur diocésain est le représentant, son homme lige dirait-on au Moyen Âge.

Il en résulte que selon la personnalité de l’évêque, ou de son prédécesseur, toute la chaîne de commandement de l’enseignement catholique dans le diocèse est marquée par plus ou moins d’adhésion à la foi chrétienne et sa mise en pratique.

Ressources humaines

En outre se pose un problème de ressources humaines. Dans un pays, la France, où il n’y a plus que 4,5 % de catholiques pratiquants réguliers, dont 40 % ont plus de 60 ans, on mesure quelle difficulté il y a à trouver des chefs d’établissements, des adjoints, des responsables de niveaux de classes et à plus forte raison des enseignants catholiques pratiquants pour les 8500 écoles, collèges et lycées catholiques de France.

140 000 adultes travaillent au sein de l’enseignement catholique. Il n’y a tout simplement pas assez de pratiquants pour pourvoir tous les postes. Ajoutez à cela la crise générale des vocations enseignantes dans l’école publique et privée en France.

La priorité d’une école est d’assurer ses cours avec des professeurs de qualité. Lorsque pour un poste à pourvoir au 1er septembre, il n’y a qu’un seul candidat et qu’il n’est pas catholique, il sera recruté, parce que la priorité est d’assurer le cours. Les parents, même les plus chrétiens, ne comprendraient pas qu’au 1er septembre il n’y ait toujours pas, par exemple, de professeur de français pour leurs enfants… [Note du carnet : encore faut-il qu’il y ait liberté sur l’appréciation de la qualité des professeurs et non pas obligation d’embaucher uniquement des personnes avec les diplômes requis par un État qui n’est en rien catholique. Ainsi, faut-il vraiment les diplômes d’État pour enseigner le français au primaire ?]

L’inertie de l’enfouissement

Par ailleurs, l’enseignement catholique est une institution d’Église, il en a vécu les heurs et les malheurs. C’est-à-dire que dans les années 1970-1980, il a connu la théologie de l’enfouissement, le renoncement à ses valeurs, etc.

À la différence du corps ecclésiastique dont les membres peuvent être déplacés sans difficulté par les évêques ou les supérieurs de congrégations, les enseignants sont en contrat définitif et ne peuvent quitter un établissement que s’ils le désirent. Le besoin de pourvoir les postes de direction avec les volontaires disponibles, peu nombreux, augmente encore plus cet effet d’inertie. [Où l’on voit bien que le qualificatif d’« authentiquement libre » appliqué à l’école catholique sous contrat est tout relatif.]

En conséquence, la crise fut moins violente dans les établissements scolaires à l’époque, où des professeurs et des directeurs « vieille école » ont pu maintenir un semblant de christianisme plus longtemps que dans les paroisses en pleine crise. Mais le phénomène identique produit les mêmes effets aujourd’hui, où les professeurs et directeurs attachés à la théologie de l’enfouissement, demeurent en place et ne partent qu’au rythme des retraites…

En effet, lorsque vous vous plaignez d’un directeur ou d’un professeur non catholique, ou qui s’attaque aux élèves et parents trop visiblement catholiques, ne soyez pas si sûrs de votre fait. Il y a de très grandes chances pour que cette personne soit un chrétien sincère, mais à l’esprit complètement dévié par ces théories de l’enfouissement et du témoignage implicite. Ainsi, toutes ses décisions seront prises à la lumière de la prière et de sa foi personnelle, mais en ayant toujours à cœur que rien ne se voit. C’est une déviance évidente, mais il serait faux d’en accuser tout l’enseignement catholique.

Patience !

Pour conclure on peut dire que l’enseignement catholique [sous contrat], en France, aujourd’hui, est dans une tendance générale de rechristianisation, mais que son histoire récente et la très grande autonomie de ses structures expliquent la lenteur de l’évolution sur le terrain, avec des écoles, collèges ou lycées en grande souffrance, quand d’autres établissements ont déjà déployé toutes leurs voiles pour la nouvelle évangélisation de la jeunesse.

Il faut pour cela de la patience et de la persévérance. Évidemment, les enfants ne sont pas des cobayes. Et s’il faut attendre encore une génération pour que l’école catholique ait repris toutes ses belles couleurs, les enfants, eux n’attendront pas. Donc si vous êtes à proximité d’un établissement catholique qui n’en a plus que le nom… eh bien ! allez voir ailleurs. Mais de grâce, ne jetez pas la pierre à une institution qui fait tout ce qui est en son pouvoir, à l’image de l’Église de France, pour se redresser après des décennies d’abandon.

Gabriel Privat est enseignant.

Source


En contrepoint :




19 juillet 1937 — Premiers billets de banque bilingues du Canada

Le 19 juillet 1937, la Banque du Canada émit ses tout premiers billets bilingues.

Jusqu’à 1935, toutes les banques privées canadiennes émettaient leurs propres billets. Mais la grave crise mondiale de 1929 avait mis en lumière les faiblesses d’un tel système. Dès 1933, le Premier ministre R. P. Bennett mettait en place une commission visant à la création d’une banque centrale canadienne. En 1935, la Banque du Canada ouvrait ses portes et était seule habilitée à fabriquer la monnaie du pays. Les premiers billets émis ne l’étaient qu’en anglais, voilà pourquoi, 2 ans plus tard, une nouvelle série de billets, cette fois bilingues, voyait le jour.

La série de 1937

Le portrait du roi George VI figure sur toutes les coupures de cette série sauf celles de 100 $ et de 1 000 $, qui sont illustrées de portraits d’anciens premiers ministres du Canada. Les autres changements incluent notamment le choix de nouvelles teintes et le déplacement, au centre du billet, du portrait, autour duquel est imprimé le texte en français et en anglais.

Les billets de cette série sont dotés de divers éléments de sécurité, à savoir une encre en relief épaisse et facile à sentir au toucher (des deux côtés du billet), des motifs complexes composés de fines lignes et de petites pastilles vertes (planchettes) disséminées au hasard dans le papier.


Billets sud-africains bilingues 16 ans plus tôt

Le Canada ne fut pas le premier dominion britannique à imprimer des billets bilingues. L’Afrique du Sud imprima de tels billets dès 1921 avec un côté en anglais et l’autre en néerlandais. En 1928, l’afrikaans a remplacé le néerlandais. Depuis la fin de l’apartheid, la place de l’afrikaans, notamment sur les billets de banque, est de plus en plus restreinte au profit du seul anglais, même si l’afrikaans est la langue maternelle de nettement plus de Sud-africains que l’anglais.

Billet de cinq livres sud-africaines de 1921


samedi 18 juillet 2015

Histoire — Aux origines de la légende noire espagnole

Extraits d’un article du journal espagnol ABC : 

La croyance selon laquelle les protestants étaient supérieurs aux catholiques — qui se justifiait en quelque sorte lors de l’essor de l’Empire britannique — a donné naissance à une doctrine raciste qui plaçait les Anglo-Saxons au sommet de la création. La guerre hispano-américaine de 1898 a aussi été l’occasion pour les États-Unis de faire leurs armes en matière de propagande.

Sous mauvaise administration espagnole, Cuba sombre dans l’anarchie. Cette caricature de Louis Dalrymple est parue en mai 1898 dans le magazine satirique américain Puck. Alors que sous bonne administration américaine Porto Rico fait faillite en 2015, contrairement à Washington il est vrai, l’île ne peut imprimer des masses de papier-monnaie...
« Aux États-Unis, personne ne se souvient de la guerre contre l’Espagne de 1898. Il faut dire que les Américains ont du mal à retenir ce qui date de plus de dix ans », plaisanta un jour Woody Allen. Or c’est pourtant précisément à cause de cette guerre que la légende noire espagnole a perduré jusqu’au XXe siècle.

La campagne militaire qui, d’avril à août 1898, voit s’affronter les vestiges de l’empire espagnol et la flotte américaine naissante est énergiquement soutenue par une machine de propagande américaine qui ravive à l’échelle mondiale la mauvaise réputation des Espagnols. Ces derniers deviennent les ennemis récurrents des États-Unis, y compris au cinéma (avant d’être remplacés par les Allemands, les Japonais et les communistes). Dans une scène de L’Aigle des mers, un film américain [réalisé par Michael Curtiz] de 1940, Philippe II apparaît ainsi comme un tyran fasciste, qui contemple une carte du monde et prévoit d’envahir l’Angleterre. Cette mise en scène est une référence à peine voilée au nouvel ennemi qui se dresse alors devant la Grande-Bretagne et les États-Unis : Adolf Hitler.

Scène de l’Aigle des mers (1940)
L’Espagne avait soutenu les Treize Colonies d’Amérique du Nord pendant la guerre d’indépendance contre les Anglais [de 1775 à 1783], au risque de donner des velléités d’autonomie à ses propres territoires extraeuropéens, ce qui fut d’ailleurs le cas. Cependant, à la fin du XIXe siècle, le pays devient le principal ennemi de l’Amérique. Les idées des Lumières, qui se sont répandues aux États-Unis au XVIIIe siècle, ainsi que la sympathie éprouvée pour les nouvelles républiques d’Amérique du Sud, renforcent le sentiment anti-espagnol. Profitant de l’essor du mouvement indépendantiste à Cuba [et du déclenchement de la guerre d’indépendance cubaine (1895-98)], les États-Unis s’immiscent dans le conflit afin de provoquer un casus belli et de pouvoir s’emparer des derniers territoires espagnols en Amérique [et dans le Pacifique : les Philippines, Guam. Les Mariannes seront, elles, rachetées par les Allemands]. La méfiance réciproque entre les États-Unis et la couronne espagnole s’intensifie à mesure que les presses nationales mènent des campagnes de dénigrement contre leur adversaire. En février 1898, William Randolph Hearst, qui possède à l’époque l’un des premiers empires médiatiques au monde, instrumentalise dans ses journaux le naufrage dans le port de La Havane du cuirassé américain Le Maine, envoyé au départ pour intimider l’Espagne, afin de convaincre l’opinion publique d’entrer en guerre contre ce pays.

Épave du Maine dans le port de La Havane (vers 1898)


Orgueil et cruauté.

La guerre est un véritable désastre pour une flotte espagnole à bout de souffle. Outre l’indépendance de Cuba, qui se concrétisera en 1902, l’Espagne devra aussi céder les Philippines, Porto Rico et Guam. Cependant, les conséquences à long terme pour les intérêts espagnols sont encore plus délétères : les États-Unis reprennent et amplifient la légende noire espagnole. La mauvaise réputation de notre pays, qui devait sa genèse à la propagande hollandaise, française et anglaise à l’époque de l’empire espagnol, et qui avait été élevée au rang de récit historique avec l’essor des anciennes puissances rivales de la monarchie espagnole sur le sol européen, trouve alors un écho formidable aux États-Unis. Robert Green Ingersoll, un homme politique américain, déclare ainsi peu avant la guerre d’indépendance cubaine : « Indolence, orgueil, cruauté et superstition démesurée, voilà tout ce qui reste aux Espagnols. L’Espagne a détruit toute liberté de pensée au cours de l’Inquisition, et des années durant le ciel est resté obscurci par la fumée des autodafés. L’Espagne passait son temps à brûler les personnes coupables de penser et d’exprimer leurs opinions. » [...]

Manuels scolaires biaisés

L’historien américain Philip Powell (1913-1987) est l’un des premiers à avoir analysé cette campagne menée contre l’Espagne dans son ouvrage La Leyenda negra. Un invento contra España [« La Légende noire. Une invention contre l’Espagne », inédit en français, Tree of Hate dans sa version originale en anglais] : « Les champions du sentiment anti-espagnol vont de Francis Drake à Theodore Roosevelt ; de Guillaume Ier d’Orange-Nassau à Harry Truman ; de Bartolomé de Las Casas au Mexicain Lázaro Cárdenas; ou encore des puritains d’Oliver Cromwell aux communistes de la Brigade Abraham Lincoln — du romantique au prosaïque et du presque sublime au ridicule achevé. » [...]

Il faut ajouter aux questions politiques une composante religieuse. « Cela fait bien longtemps que la propagande anti-espagnole se nourrit d’un fort anticatholicisme. Et ce cocktail délétère perdure à travers la littérature populaire et les préjugés traditionnels, et continue de renforcer notre sentiment de supériorité », poursuit l’historien américain dans son ouvrage. À titre d’exemple, en 1916, environ 40 églises protestantes se sont réunies à Panama pour organiser une offensive contre le caractère religieux et idolâtre décadent du catholicisme. La croyance erronée que les protestants étaient supérieurs aux catholiques — chose qui se justifiait à l’apogée de l’Empire britannique alors qu’il évinçait l’empire espagnol — a abouti à une doctrine raciste qui a placé les Anglo-saxons au sommet de l’échelle de l’évolution.

L’économie semblait leur donner raison. Pour l’économiste Max Weber, les protestants représentent « l’esprit du capitalisme moderne » caractérisé par la poursuite rationnelle du profit grâce à une profession librement choisie. Ce n’est qu’au milieu du XXe siècle qu’on commença à réfuter cette prétendue supériorité du monde protestant et anglo-saxon sur le catholicisme et les peuples latins. Pourtant, en 1980, un groupe d’étude, « Le Conseil de sécurité interaméricaine » a élaboré plusieurs documents bien connus qui remettaient en question la capacité de l’Église catholique de résister à l’avancée du marxisme-léninisme.

Par crainte de voir leur histoire déformée, comme ce fut le cas des Britanniques, les États-Unis commencent à porter un regard moins sévère sur l’histoire de notre pays [l’Espagne] après la Seconde Guerre mondiale. [...] Le parti-pris anti-espagnol des livres scolaires américains frisait en effet parfois la caricature. De nombreuses modifications sont donc apportées, notamment en raison de l’augmentation de l’influence des Hispaniques aux États-Unis. Les origines espagnoles de plusieurs États américains, comme la Californie, la Floride ou encore le Texas, sont, depuis quelques années, peu à peu mises en avant.

Source : ABC

Voir aussi

Histoire — Le Moyen Âge, une imposture. (Notamment l'Inquisition au Moyen âge n'a pas fait brûler de sorcières).

Le côté sombre des Lumières

« L’avenir de notre école passe par l’autonomie »

Texte de Gaspard Koenig, écrivain et président du réseau pensant GenerationLibre

Importée de Suède, largement expérimentée en Grande-Bretagne, la pratique des « écoles libres » donne des résultats étonnants. Financées par le gouvernement, ces écoles « privées pour tous » révolutionnent l’éducation.

La réforme des rythmes scolaires, puis celle du collège [Note du carnet : premières années du secondaire], illustrent un paralogisme bien connu des ministres de l’Éducation nationale, et qui n’aurait pas déplu à Aristote :

Une réforme s’applique à toutes les écoles.

Or, une école n’est pas la même qu’une autre école.

Donc, une réforme ne s’applique pas à toutes les écoles. (Donc grèves.)

N’est-il pas absurde de décider, dans un bureau de la rue de Grenelle [au Ministère de l’Éducation nationale française], comment seront organisés les cours d’allemand, ou à quelle heure les enfants devront se lever le mercredi matin, qu’ils habitent le 7e arrondissement parisien, les quartiers nord de Marseille ou le paisible Morvan ?

D’autant qu’une solution alternative, d’abord expérimentée en Suède, est aujourd’hui en passe de bouleverser le système scolaire britannique. Les « écoles libres », lancées au début de son mandat par David Cameron, connaissent un essor rapide : 250 se sont ouvertes depuis 2010 et 500 de plus sont attendues d’ici à 2020. Elles viennent compléter les « académies » créées par le gouvernement précédent (Nouveaux Travaillistes) pour introduire dans la gestion des écoles publiques un élément fondamental : l’autonomie. Deux tiers de l’enseignement secondaire serait désormais concernés.

Les fondateurs de ces écoles, souvent de simples parents désireux d’innover, décident eux-mêmes de leurs principes de gestion et de pédagogie, en respectant les grandes lignes définies par l’État sur le contenu de l’enseignement et les critères d’admission. Libres à eux d’établir le nombre d’heures de cours, de choisir les matières enseignées (la lutte gréco-romaine, le mandarin, le jardinage ou la robotique ont ainsi fait leur apparition), de recruter les enseignants qui leur semblent les mieux adaptés, indépendamment de leurs diplômes (qui peut se plaindre qu’un compositeur reconnu devienne prof de musique ?), d’introduire les CLOM et les iPad ou au contraire de revenir à la plume et à l’encrier. On peut ainsi espérer que, par expérimentation et émulation, les principes les plus efficaces soient progressivement plébiscités, tout en préservant la diversité de l’offre éducative.

Décentralisation ne signifie pas privatisation, et encore moins ghettoïsation. Les « écoles libres » sont « libres » dans les deux sens du terme, car intégralement financées par le gouvernement, sur la même base budgétaire que les écoles d’État. Comme l’ont montré plusieurs études, publiées par l’Institute of Education ou Public Exchange, elles se sont développées avant tout dans les quartiers les plus populaires et produisent des effets positifs sur l’ensemble des écoles adjacentes.

Étant par nature sceptique sur le succès des politiques publiques, je me suis rendu dans l’une des toutes premières « écoles libres », fondée par le très libéral Toby Young, qui a voulu promouvoir les savoirs fondamentaux. Dans des bâtiments de briques un peu éreintés se mêlent comme (presque) partout des ados de toutes les couleurs de peau. Sauf que là-bas, pas de débat sur le latin, puisqu’il fait partie du tronc commun. Pas de débat sur l’interdisciplinarité, puisque les élèves dissertent sur des textes de Shakespeare et de Miller dès la sixième. Pas de débat sur les horaires des cours, puisqu’ils ont été peu à peu ajustés pour réserver davantage de temps à la musique et au sport. Pas de débat sur le port du voile, puisqu’il est autorisé (et minoritaire). Pas de débat sur la discipline, puisque l’uniforme est obligatoire et que les fauteurs de troubles se voient imposer des cours supplémentaires sur Platon et Machiavel. À la plus grande satisfaction des parents, dont j’ai pu constater, en trompant mon ennui lors du spectacle de marionnettes de fin d’année, qu’ils reflétaient la diversité de la population londonienne.

D’autres « écoles libres » adoptent des principes radicalement différents, façon Montessori par exemple. L’essence de l’autonomie est de permettre aux parents de faire leurs propres choix, une tendance également à l’œuvre en France, mais de manière discriminante, puisqu’elle n’est possible chez nous que dans le privé hors contrat (et donc payant). Les Britanniques, fidèles à leur idée de Grande Societé, nous montrent la voie d’un État qui régule et facilite sans décider de tout pour tous, favorisant mieux l’égalité des chances réelle que ne le fait un égalitarisme formel.

Toby Young fut dans sa jeunesse l’auteur d’un succès de librairie hilarant, « Comment se faire des ennemis ». Il faut croire que notre actuelle ministre de l’Éducation [françaises] s’en est abondamment inspirée. Si elle veut se faire des amis, on lui conseille d’engager la révolution de l’autonomie. Pour enrayer la fuite vers le privé, inventons le privé pour tous !

(Avec quelques corrections typographiques)

Liens connexes
Les « écoles libres » en Grande-Bretagne : des écoles vraiment autonomes et subventionnées par l'État

Angleterre — La révolution des académies et des écoles libres

Angleterre — école chrétienne menacée de fermeture parce qu'elle n'a pas invité d'imam (et l’infiltration d’écoles à Birmingham par des groupes islamistes.)

Grand mathématicien français place sa confiance dans les écoles libres

Suède : des résultats scolaires en baisse depuis dix ans

dimanche 12 juillet 2015

Tableaux numériques interactifs : des solutions 10 fois moins onéreuses auraient été préférables

Québec aurait pu trouver des solutions 10 fois moins chères au lieu d'imposer au coût de 240 millions de dollars des tableaux blancs interactifs (TBI) dans toutes les écoles du Québec.

Ce plan du gouvernement libéral de Jean Charest, poursuivi par ses successeurs pendant cinq ans, n'était « aucunement une décision réfléchie », conclut une étude, dont le résumé a été obtenu par La Presse Canadienne.

L'étude, réalisée par un centre de recherche de l'Université de Montréal, a été effectuée auprès de 6000 élèves et 400 professeurs.

Elle révèle que les tableaux blancs interactifs comportent certains avantages, mais qu'ils ne sont pas mis en valeur. Les enseignants manquent de formation, les problèmes techniques sont nombreux et les élèves interagissent trop peu avec cet outil pédagogique.

En somme, selon cette vaste enquête du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante (CRIFPE), l'achat de projecteurs électroniques à un coût bien moindre aurait été préférable pour la grande majorité des profs.

Ainsi, un projecteur numérique HD peut se détailler environ 600 $, tandis qu'un tableau interactif de trois pieds par quatre peut coûter entre 7000 $ et 8000 $.

Qui plus est, un tableau de ce format est mal adapté pour une classe habituelle parce qu'il est trop petit pour être bien vu, alors qu'un projecteur numérique est un outil beaucoup plus flexible qui peut être ajusté en fonction de la taille de la classe.

« Arrêtez de nous faire croire que le tableau blanc interactif est la huitième merveille du monde », a dit le chercheur Thierry Karsenti, du CRIFPE, dans une récente entrevue.

jeudi 9 juillet 2015

Cégep — Prof de philosophie « engagé » qui corrige les problèmes d'ECR

François Doyon (ci-contre) est un professeur de philosophie « engagé » au cégep de Saint-Jérôme. Il écrit dans le Huff Post Québec, un organe de presse « progressiste ». Conformiste et majoritaire donc.

Il n’aime pas la religion. S’il faut le croire, « La dernière fois que j’ai assisté à un office religieux, les funérailles de mon grand-père Doyon, j’ai perdu connaissance. » Il a conclu de sa faiblesse que « faire participer des enfants à un rite religieux devra un jour être considéré comme un crime contre l’humanité. » Rien de moins...

« Au lieu de devenir agriculteur ou prêtre, j’ai décidé d’étudier la philosophie à l’université. » François Doyon est né en 1976... Était-ce là vraiment les seuls choix qui s’offraient à lui dans les années 90 ?

« C’est ainsi qu’à chaque session depuis janvier 2007, j’apprends aux jeunes comment devenir souverains de leur esprit en enseignant la logique de l’argumentation et en leur montrant par mon exemple que rien ne doit échapper à la critique rationnelle. »

La belle humilité.

« J’enseigne qu’il est nécessaire de critiquer toutes les croyances, »

Y compris la croyance qu’il est nécessaire de critiquer toutes les croyances ? Au fait, comment savoir si une idée, une affirmation, est une croyance ? En la critiquant ? Cela ressemble surtout donc à tout critiquer. Mais est-ce même possible si tant est que cela serait systématiquement souhaitable ?

« y compris les croyances religieuses. Malheureusement, je constate que l’immense majorité des étudiants qui ont suivi les dix années du cours Éthique et culture religieuse (ÉCR) sont persuadés que toutes les croyances religieuses sont également bénéfiques. »

Et le gouvernement du Québec nous avait promis que le cours ÉCR n’aurait aucun effet sur les croyances envers les religions des élèves ! Juste des faits, des rites, des phénomènes... Promis, juré.


« Je suis très fier de ce que j’ai accompli pour leur prouver le contraire, et je pourrais d’ailleurs donner de nombreux exemples de réussites à cet effet. »

Il est beau de voir cette autosatisfaction avouée avec une telle candeur.

« Ce que j’aime le plus dans l’enseignement de la philosophie, c’est la transmission de l’héritage de sagesse qui a libéré mon esprit de la religion catholique. »

Cela ressemble quand même à un règlement de compte personnel, à du prosélytisme : l’imposition, pardon, la « transmission » à tous ses élèves captifs de sa « sagesse » (ses croyances, ses préjugés philosophiques).


mercredi 8 juillet 2015

Nombre d'heures de français en diminution alors qu'une majorité de décrocheurs en 5e secondaire échoue en français

Alors que le nombre d’heures de français (et de matière donnée en français) a sensiblement diminué ces dernières années pour faire place à plus d’anglais, on apprend que pour la majorité des élèves qui décrochent en cinquième secondaire, c’est leur échec en français qui les éloigne de leur diplôme.

C’est l’une des conclusions du document intitulé Les décrocheurs annuels des écoles secondaires du Québec, mis en ligne récemment sur le site du ministère de l’Éducation.

« Ça consacre l’idée que le pire retard est celui en lecture. Ça finit par affecter la pensée », affirme Égide Royer, spécialiste en adaptation scolaire et professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval.

La publication dresse notamment un portrait des 22 % de décrocheurs qui abandonnent l’école alors qu’ils étaient inscrits en cinquième secondaire et permet d’identifier ce qu’il leur manque pour obtenir leur diplôme.

Dans 64 % des cas, ces décrocheurs avaient échoué à leur cours de français.

Et si on enseignait d’abord le français dans les écoles du Québec ?


Voir aussi

Québec — Le taux d’échec en français bondit en 5e secondaire

Un nombre record de cégépiens faibles en français

Quatre cents heures d’anglais de plus, centaine d’heures de français de moins ?

lundi 6 juillet 2015

Traitement cosmétique ? Le décrochage au Québec est-il vraiment en baisse ?

Depuis quelques années, le taux de décrochage est en « légère diminution » au Québec. Il est passé de 20,3 % en 2007-2008 à 16,2 % en 2011-2012. « Cette diminution est attribuable à l’augmentation des qualifications décernées », peut-on lire dans la Bulletin statistique de l’éducation.

Il s’agit de nouveaux parcours mis en place au secondaire, comme le certificat de formation à un métier semi-spécialisé et le certificat de formation préparatoire au travail. Dans ces deux cas, il n’est pas nécessaire d’avoir réussi la deuxième année du secondaire pour y être admis.

Égide Royer, spécialiste en adaptation scolaire et professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval, trouve le phénomène très préoccupant. « On vient consacrer la sous-scolarisation des garçons en difficulté », qui obtiennent en grande majorité ces certificats. Si l’on exclut ces nouvelles qualifications qui ne sont que de la « fausse représentation », le taux de décrochage au Québec fait du surplace, souligne cet expert.

Source : Bulletin statistique de l’éducation, Les décrocheurs annuels des écoles secondaires du Québec, ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

samedi 4 juillet 2015

Des nuisances de l'éolien

Claude Brasseur, mathématicien, chercheur, et fondateur d’un centre de recherche sur les énergies renouvelables se penchent sur les nuisances de l’éolien.
Le sénateur John Madigan a remis à la presse le rapport intermédiaire du Sénat australien (1) sur les effets sanitaires des éoliennes industrielles (IWT, Industrial Wind Turbines). On y lit que les sénateurs ont été profondément affligés par les propos et les méthodes du lobby des énergies renouvelables, des promoteurs et des fabricants d’éoliennes industrielles, de certains fonctionnaires ou membres du personnel académique (2) qui tournent en dérision et raillent les victimes, victimes qui tentent de décrire leurs souffrances.

Les sénateurs australiens se déclarent sensibles aux malheurs des familles qui ont dû fuir leur maison et qui, faute de moyens, errent dans la misère. Une famille a dû fuir une maison occupée depuis 5 générations ! À distance des usines éoliennes, constatent les sénateurs, la plupart des victimes guérissent. La thèse du « nocebo » présentée par le professeur Simon Chapman n’est pas retenue. Chapman nomme le « syndrome éolien » « une maladie de communication », donc d’origine psychologique et générée par le fait qu’on parle des éoliennes industrielles.

Les sénateurs estiment que des normes doivent être établies. Ces normes doivent éviter les souffrances bien réelles des victimes. L’État australien a pris position : ces normes devront être respectées.

Le rapport concerné est évidemment beaucoup plus long et il s’agit ci-dessus de l’essentiel des § 13 à 16 et LA question que tout le monde peut se poser est : comment a-t-on pu installer 200.000 éoliennes industrielles dans le monde sans que des normes objectives soient fixées pour protéger les populations de ces machines (3) qui, de plus, vivent à 50 % d’aides de l’État ? Il y a même un État, le Québec, qui construit et installe des éoliennes industrielles alors qu’il est « noyé » dans l’électricité de ses barrages !

Une escroquerie peut durer des décennies. Pour qu’elle cesse, il faut qu’un individu courageux trahisse l’omerta, la loi du silence, et porte à la connaissance du public le contenu des documents internes de l’entreprise où il apparaît que les escrocs savent parfaitement qu’ils nuisent (4).

C’est ce qui est arrivé en Australie où Pacific Hydro a confié à un acousticien, Steven Cooper, une enquête auprès de victimes d’éoliennes industrielles. Les 1.000 pages de son rapport témoignent des dégâts liés aux éoliennes industrielles et montrent qu’il s’agit plus d’effets cumulatifs que de sensibilité immédiate (5) et sur cette base Pacific Hydro s’est permis d’affirmer qu’il n’y avait aucun lien entre les infrasons des éoliennes industrielles et les plaintes des victimes…

C’est pourtant le rapport de Steven Cooper qui a déclenché l’enquête du Sénat australien dont le rapport final sera présenté au mois d’août 2015. Pour la première fois, une autorité politique s’inquiète de la santé des citoyens face aux éoliennes industrielles ! Précisons que, questionné par le Sénat, Steven Cooper a signalé que son contrat lui interdisait d’utiliser les éléments de son travail (5). Par « privilège », le Sénat lui a accordé le droit et le devoir de parler librement. Il n’est pas le seul à avoir parlé ! Le Sénat a reçu plus de 400 documents de victimes…

Ma proposition d’enquête objective sur les effets sanitaires des éoliennes industrielles porte le n° 357. N’importe qui peut la faire avec l’aide d’un mathématicien compétent en statistique et, pour la Belgique, seule manque l’autorisation que j’ai demandée à plusieurs ministres concernés. Cette méthode est à la disposition de ceux qui la demandent.

Déjà le Sénat australien recommande la création d’un « Comité indépendant d’experts scientifiques sur le problème des bruits industriels » orienté vers les effets sanitaires des éoliennes industrielles. Il se déclare à la recherche de méthodes objectives, comme celle que je propose, pour quantifier les effets des infrasons des éoliennes industrielles. Le Conseil Supérieur de la Santé belge, dans sa publication 8738, propose en 2013, au point 8, une collaboration internationale. L’espoir est donc permis. L’omerta ne sera pourtant pas facile à vaincre, car le lobby éolien a les moyens d’imposer ses vues dans les médias… et il se sert de tous les procédés psychologiques connus pour conditionner le public. (6)


Entretemps, Hydro-Québec vient de s’engager à acheter pour 1,33 milliard $ d’énergie éolienne au cours des 20 prochaines années. Selon l’article de Pierre Couture, Hydro achètera chaque kilowatt-heure près de 10,3 cents en moyenne aux producteurs de ce parc éolien (frais de raccordement inclus), et les revendra à 14,9 cents en moyenne à ses clients québécois.

L’analyste en énergie de l’Union des consommateurs, Marc-Olivier Moisan-Plante, résume bien la situation : « Un non-sens alors qu’Hydro-Québec nage dans les surplus énergétiques. Ce sont des achats inutiles qui se traduiront par des hausses de tarifs au cours des prochaines années ». Pendant qu’on apprend que des budgets seront amputés, en éducation entre autres, le Québec continue de perdre des millions de dollars en suivant une stratégie énergétique ruineuse.

Comme une étude de l’IEDM l’avait démontré il y a déjà deux ans, la filière éolienne nous coûte collectivement 695 millions de dollars par année, soit 200 $ par ménage par année. Et cela, c’était avant les plus récents contrats ! Cette électricité produite à partir de l’éolien, si dispendieuse, ne représente pourtant qu’une infime partie de notre production totale, sans ajouter quoi que ce soit à notre bilan environnemental déjà enviable.




(1) Il s’agit du Senate Select Committee on Wind Turbines créé en décembre 2014 en Australie.

(2) En France, la ministre Ségolène Royal – noyée sous les plaintes de victimes d’usines éoliennes – déclare sereinement que rien ne lui est parvenu. L’ANSES – alerté entre autres par moi – ne réagit pas… En Belgique, des écrits couverts par le professeur Huart de l’Université. libre de Bruxelles, permettent au ministre Di Antonio de déclarer que « les infrasons sont sans effets connus sur la santé ». Je veux croire qu’ici, en Belgique, c’est par surcharge de travail que les spécialistes contactés par moi et par d’autres ne répondent pas… y compris ceux qui ont découvert les effets mortels de l’insomnie – symptôme dont se plaignent le plus souvent les victimes d’éoliennes industrielles.

(3) C’est seulement en 2015 que l’Ordre des Médecins allemand exige une enquête et des normes pour limiter les nuisances des éoliennes industrielles. Ces nuisances sont connues de la NASA depuis 1985 !

(4) Les nuisances du tabac étaient connues des cigarettiers depuis des décennies – preuves à l’appui – avant qu’un responsable interne ose briser l’omerta. Depuis lors, les non-fumeurs sont protégés dans les lieux publics…

(5) Une famille très « écolo » avait accueilli avec enthousiasme une série d’éoliennes industrielles sur ses terres, éoliennes industrielles qui lui assuraient en plus un confortable revenu. Toute la famille est malade mais n’a pas les moyens de fuir…

(6) Il faut lire Propaganda d’E.BERNAYS, livre écrit en 1928, trop peu connu


Voir aussi

Les éoliennes coûtent un milliard aux Québécois

Énergies alternatives : scandales, mythes et perspectives

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Les énergies vertes : un tonneau des Danaïdes

Spiritualité autochtone, écologie et norme universelle moderne à l'école comme ailleurs

Rétrospective 2013 sur le traitement médiatique du « changement climatique »