mardi 19 février 2013

Mario Dumont et « Le droit de grève » des étudiants


Pourquoi les associations étudiantes sont plutôt tièdes à l'idée d'une loi qui inscrirait le « droit de grève » des étudiants.





Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

Des médécins refusent d'être complices d'euthanasie, ils demandent plus de soins palliatifs



C’est dans le cadre historique du Musée des Hospitalières de l'Hôtel-Dieu de Montréal que le Collectif de médecins du Refus médical de l'euthanasie a lancé aujourd’hui un appel à leurs collègues et à la population pour les sensibiliser clairement aux dangers de l’euthanasie et à la fragilité du consensus entourant le futur projet de loi québécoise créant le geste de « l’aide médicale à mourir ».

Leur offensive passe par la publication de leur manifeste dans les médias (La Presse, Le Soleil) ainsi que sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter avec le mot-clic/croisillon #tuernestpasunsoin).

Publicité parue dans les journaux

Selon le Dr Patrick Vinay, chef d’une unité de soins palliatifs et porte-parole du Collectif, « l’euthanasie par injection létale n’est pas un soin, mais la fin définitive de tous les soins. Les malades ne devraient jamais être obligés de renoncer à leur droit d’être soignés. » Les Drs Catherine Ferrier et Marc Beauchamp ont aussi pris la parole, rejettant « un processus où les médecins perdraient tout jugement professionnel et deviendraient légalement tenus de tuer leurs patients sur demande et non de les soulager de leur mieux. » Le Collectif tient à ce que les hôpitaux demeurent des lieux entièrement sécuritaires, où personne ne puisse craindre qu’un proche soit supprimé. Les enjeux de ce projet de loi sont mal compris, mal définis et véhiculent une perte  importante de droits tant pour les malades que pour les soignants.

Le Collectif de médecins invite leurs collègues à signer le manifeste et la population à l’appuyer en visitant le site internet www.soignertoujours.com.


Le Collectif de médecins du Refus médical de l'euthanasie regroupe à ce jour 317 membres (dont 238 du Québec)  qui considèrent que toute loi permettant aux  médecins de mettre fin à la vie de leurs patients intentionnellement est contraire aux buts de la médecine et à l'intérêt des patients. Une telle législation met en péril des patients, surtout les personnes faibles, démunies ou qui ne peuvent pas élever la voix pour se défendre.

Disponibles sur la Toile www.refusmedical.blogspot.ca: le message du Collectif publié dans les quotidiens du jour, ainsi que sur Facebook, ainsi que la conférence de presse dans son intégralité.





Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

Ôtez ce col romain, monsieur l’abbé !

Résumé d’un article paru dans Convivium écrit par Douglas Farrow, professeur de théologie à McGill, sur la décision de la Cour d’appel du Québec à l’encontre du collège Loyola. Douglas Farrow a été un des témoins experts du collège Loyola dans l’affaire qui l’oppose au Monopole de l’Éducation.

Pour Farrow, les jugements contradictoires de la Cour supérieure du Québec et de la Cour d’appel du Québec soulèvent des questions juridiques qui devraient intéresser la Cour suprême du Canada auquel le collège montréalais a fait appel. Parmi celles-ci, on retrouve la question cruciale de savoir si un établissement comme Loyola peut prétendre à la liberté de religion. Cette seule question a d’énormes répercussions pour le vaste réseau d’établissements et institutions religieuses qui contribuent à former le tissu social du Canada. Mais il existe au moins deux questions essentielles pour tous ceux qui se soucient des libertés fondamentales inscrites dans la Chartre canadienne des droits et libertés.

Tout d’abord, est-il vrai – comme le prétend le ministère et désormais la Cour d’appel – que la décision de Loyola d’enseigner le programme d’éthique et de culture religieuse (ECR), comme toutes les autres matières, d’un point de vue catholique rend cette école incapable d’atteindre les deux objectifs d’ECR, à savoir « la reconnaissance de l’autre » et la « poursuite du bien commun » ?

Car, si c’était le cas, on pourrait alors soutenir que l’enseignement catholique en tant que tel ne doit plus être considéré comme une forme légitime d’instruction (c'est-à-dire agréée et subventionnée par l’État). Cette question, en passant, se pose également en Ontario, mais dans des circonstances quelque peu différentes.

Une réponse affirmative à cette question ne pose pas seulement problème eu égard à la place qu'occupe l’enseignement catholique dans la Constitution, mais elle est absurde en soi. Car ces objectifs étaient des objectifs catholiques avant qu’ils ne deviennent ceux de l’État…tout comme l’éducation publique était l’œuvre de l’Église avant que l’État ne se l’approprie. La seule manière de rendre rationnelle une réponse affirmative est d’avancer que le « bien commun » a désormais un nouveau sens qui exclut le sens que lui donne l’Église catholique et d’accorder à ce nouveau sens un monopole dans la sphère publique.

En second lieu, et c’est encore plus vital, un gouvernement ou un tribunal peut-il obliger un établissement confessionnel à mettre de côté – peu importe l’objectif et la durée – sa propre identité et ses croyances pour plutôt adopter la posture imposée par l’État. Et si l’État peut le faire – ou plutôt légitimement tenter de le faire en appliquant des sanctions pénales – quel sens a encore la garantie constitutionnelle accordée à la liberté religieuse ?

Bien sûr, il est parfois nécessaire de demander à une communauté religieuse, comme à toute autre communauté, de procéder à des ajustements pour le bien commun. Ou de renoncer sur un point mineur pour conserver l’essentiel. C’est ainsi que la Cour suprême a déclaré aux Frères huttérites (ou huttériens), bien que d'une manière peu généreuse selon d’aucun, si vous avez des raisons religieuses pour ne pas admettre de vous faire photographier pour votre permis de conduire, c'est parfait, mais vous ne pouvez rouler sur la voie publique pour des raisons de sécurité. [La juge Abella, dans un avis minoritaire, affirma qu'on n'avait pas prouver que la sécurité était réellement en jeu et qu’il fallait admettre le point de vue des huttériens. Pour elle, le gouvernement albertain ne s’est pas acquitté de son fardeau de démontrer que l’atteinte à la liberté de religion des huttérites est justifiée au sens de l’article premier de la Charte.]

Mais le dossier Loyola est complètement différent. La Cour d’appel fait exécuter la demande du ministère selon lequel une communauté religieuse doit se soumettre à quelque chose que — en son âme et conscience — elle réprouve : enseigner comme si elle n’était pas catholique et comme si son interprétation de son devoir de catholique était erronée ou de peu d’importance.

Le programme ECR n’impose pas seulement aux professeurs de présenter le volet « culture religieuse » et les concepts éthiques (moraux) de manière objective et juste – une exigence parfaitement raisonnable même si elle est difficilement réalisable –, mais aussi d’adopter, professionnellement, une posture complètement neutre envers tout ce qui est exprimé en classe, qu’il s’agisse du matériel pédagogique ou des propos des élèves eux-mêmes.

Si Loyola devait accéder à cette imposition, elle ne violerait pas seulement sa conscience, mais elle permettrait au tribunal de la sorte de dominer sa conscience. Dans les faits, cela reviendrait à reconnaître au ministère un magistère qui dépasse celui de l’Église catholique. Elle ne peut accepter cela et demeurer véritablement catholique.

Pour le professeur Douglas Farrow, nous n’avons donc pas affaire à une imposition sans conséquences d’une tâche en quelque sorte obligatoire, comme le prétend le juge Fournier de la Cour d’appel. [Comment-il peut-il le savoir ? Est-il vraiment catholique et enseignant ?] Il s’agit plutôt d’une abrogation pure et simple de la liberté de conscience et de religion en refusant à Loyola le droit d’accomplir la tâche (le contenu du programme) sur lequel tout le monde s'accorde conformément à son optique catholique plutôt que manière non catholique. Douglas Farrow ne peut voir de meilleure manière de dénuer de tout sens la clause de la Charte qui protège la liberté religieuse, et pas uniquement pour les catholiques. Est-ce vraiment ce que l’on veut faire ? Est-ce vraiment ce que les tribunaux supérieurs de ce pays veulent faire, de se demander le professeur montréalais ?

À nos yeux, Farrow compte beaucoup sur la communauté des visées de l’État et de Loyola : tous les deux veulent promouvoir la reconnaissance de l'autre et la poursuite du bien commun et pour insister sur la seule différence : l'optique laïque demandée par l'État qui s'oppose à la vision catholique de l'école. Il n’est pas sûr que Québec remette en doute la similitude des objectifs : il s’en servira même pour montrer que ce qu’on demande à Loyola ne porte pas à conséquence au niveau moral. À notre avis, Québec insistera sur les documents fournis par Loyola dans sa demande d’équivalence afin de montrer que le refus du ministère était raisonnable : la description fournie par Loyola était trop schématique selon le ministère, Loyola n’enseignait pas le volet « dialogue » selon la documentation fournie. Voir notre compte rendu de l’audience à la Cour d’appel pour plus de détails à ce sujet.

Voir aussi

Notre dossier Loyola

À qui sont ces enfants au juste ?





Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

Malgré les prédictions des Cassandre occidentaux, la démographie russe se stabilise

Texte d'Alexandre Latsa, journaliste français établi en Russie, sur la situation démographique en Russie.

Alors que les enfants et les droits d’adoption sont au cœur de l’actualité, la situation démographique russe est curieusement comme passée de mode dans le monde des médias.

Pourtant les derniers dévelop­pements démo­graphiques russes sont extrê­mement intéres­sants.

[...]

Beaucoup d’analystes ont en effet pris le train de l’information en marche, train qui affirmait à tort que la Russie ne se relèverait sans doute pas du terrible choc démographique qu’elle a connu au lendemain de l’effondrement de l’URSS. Un peu d’histoire s’impose donc.

De 1991 à 1999, à la suite de l’effondrement de l’économie russe, l’état sanitaire de la population s’est considérablement détérioré et l’espérance de vie s’est écroulée ainsi que la natalité. En 1989, la Russie a enregistré 2.160.559 naissances et 1.583.743 décès et la population a augmenté de 576.816 habitants. La dernière année qui a vu une hausse naturelle de population (naissances − décès) avec 1.794.626 naissances et 1.690.657 décès soit une hausse de population de 103.969 habitants fut 1991. À partir de cette année, la Russie est entrée dans le cycle démographique infernal de la croix russe, c’est-à-dire une faible natalité et une forte mortalité. Le nombre de naissances est tombé à 1.214.689 en 1999 contre 2.144.316 décès, soit une perte nette de population de 929.627 habitants. Le nombre de naissances remontera ensuite, n’atteignant de nouveau le niveau de 1991 (plus de 1,7 million de naissances) qu’à partir de 2011. Quant au nombre de décès, il restera très élevé et supérieur à deux millions également jusqu’à cette année 2011, qui verra 1.925.036 décès.

Cette évolution se traduira par une diminution de population continue, mais à une vitesse qui se réduira fortement à partir de 2005, la baisse naturelle de population étant de respectivement 687.066 habitants en 2006, 470.300 habitants en 2007, 363.500 habitants en 2008, 246.500 habitants en 2009, 241.400 en 2010 et finalement 131.208 en 2011. [...]

La Russie a bénéficié en 2012 de 1.896.263 naissances, contre 1.793.828 l’année dernière, soit une hausse de 5,7 % c’est-à-dire 102.435 naissances en plus. La mortalité, elle, continue à diminuer, puisque l’année a vu 1.898.836 décès, contre 1.925.036 décès l’année passée, soit une baisse de 1,4 %, c’est-à-dire 26.200 décès en moins. Avec 1.896.263 naissances et 1.898.836 décès, la Russie frôle donc cette année l’équilibre naissances − décès, avec un solde négatif de 2.573 habitants. Les grands froids historiques que le pays a connus fin décembre ont cependant accru la mortalité, décembre 2012 ayant vu 2.698 décès de plus que décembre 2011.


Affiche dans le métro de Moscou
« Le pays a besoin de vos records.
Chaque minute trois personnes naissent en Russie. »

[...]

Il y a donc des raisons d’être plutôt optimistes. Tout d’abord le nombre de naissances est dans une dynamique continue de croissance pendant que la mortalité est elle au contraire en décroissance. On imagine donc mal ces tendances soudainement s’interrompre et donc comment les prévisions démographiques d’une Russie de 130 millions d’habitants en 2015 pourraient arriver, scénario pourtant envisagé par les sources d’analyses les plus sérieuses (voir New York Times en 2000, Foreign Affairs en 2011 ou CIA Director of Central Intelligence en 2005) jusqu’à il y a quelques années. La population russe devrait se situer aux alentours de 143,6 millions d’habitants en ce premier mois de l’année 2013, soit la prévision statistique démographique la plus optimiste  parmi les scénarios démographiques de l’État russe, qui aurait dû n'être atteinte qu'en... janvier 2015!

Pour beaucoup d’analystes, ces résultats sont déjà exceptionnels et supérieurs aux prévisions des démographes russophiles les plus optimistes. Bien sûr le pire est devant nous puisque depuis 2004 on observe une baisse du nombre de femmes en âge de procréer (15-49 ans) et que depuis 2008 cette baisse concerne également les 15-29 ans, soit la tranche d’âge où se concentrent actuellement 75 % des naissances.

Cette baisse devrait se prolonger jusqu’a 2025, année quand les jeunes femmes russes de 25 ans seront vraisemblablement 35 % moins nombreuses qu’aujourd’hui. Pour faire face à cette situation, il faudrait donc que le nombre d’enfants par femmes double littéralement, soit plus que les trois enfants que le président russe a dans son discours de fin d’année estimé comme le nombre d’enfants que devait avoir chaque famille russe normale. Ou alors il faudrait que les femmes fassent des enfants plus tôt, plus tard ou les deux. Le changement des mentalités fait que les femmes russes ont des enfants de plus en plus tard. En outre, le nombre d’avortements est en forte baisse, passant de 1,8 million en 2004 à moins de 850.000 cette année. [...]

Mais le facteur migratoire pourrait jouer un rôle important dans le futur puisque la chambre basse du parlement devrait élargir la liste des personnes pouvant prétendre à la citoyenneté russe via une procédure simplifiée. Le régime s’appliquerait aux « porteurs de la langue russe et de la culture russes, les descendants directs des ressortissants de l’Empire russe ». Cette loi fait suite à une initiative du chef de l’État Vladimir Poutine qui en juillet 2012 avait soulevé la question de rapatriement des descendants de citoyens de l’URSS et de l’Empire russe en déclarant que « Les compatriotes expatriés voudraient être utiles pour leur patrie historique » et que « Les ressortissants de l’Empire russe font partie d’une même nation et civilisation ». Ainsi, grâce à  cette loi, les habitants de Finlande et de Pologne, ainsi que les Tcherkesses qui ont quitté le Caucase après la défaite dans la guerre du Caucase, pourraient obtenir la citoyenneté russe.

On imagine donc de plus en plus difficilement comment à l’avenir la population russe devrait s’effondrer comme cela a souvent été répété.


Source 



Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)