samedi 8 décembre 2012

L'ex-ministre Jacques Brassard : « urgent de revoir à la baisse le seuil d’immigration »


La ministre de L’immigration, Diane de Courcy, s’interroge et s’inquiète tout à la fois sur l’échec relatif de la francisation des immigrants. Elle reconnait que sur plus de  50,000 immigrants qui arrivent chaque année, 12000 d’entre eux ne peuvent dire un mot de français à leur descente d’avion et que 5000 d’entre eux ne s’inscriront à aucun cours de français.

Ce qui signifie, reconnait la ministre, que le Québec «échappe ainsi, année après année, quelque 40% des nouveaux arrivants non francophones.»

Que doit-on conclure de ces faits? D’abord, qu’il est légitime de penser que ces immigrants non francophones et non francisés, ou s’intègrent à la communauté anglophone, ou s’enferment dans un ghetto.

Ensuite, qu’il est tout aussi légitime de conclure que la capacité d’intégration de la société québécoise n’est pas d’un niveau suffisamment élevé en regard du nombre d’immigrants qui arrivent chaque année, puisque plusieurs milliers des nouveaux venus échappent, à chaque année,  à toute francisation.

Enfin, ce qui découle de ces faits, c’est la pertinence de remettre en cause le seuil maximal d’immigrants reçus depuis 2008, soit 55000 par année.

En 2008, rappelons-nous, alors que libéraux et péquistes s’entendaient comme larrons en foire pour juger tout à fait raisonnable d’accueillir 55000 immigrants chaque année (10000 de plus), Mario Dumont, lui, trouvait imprudent et irresponsable de rehausser le seuil à un tel niveau. 45,000, c’était même déjà trop.

Mario Dumont et l’ADQ furent alors accusés de nourrir des préjugés contre les immigrants. Maka Kotto, du PQ, traita même M. Dumont de «lepeniste» (Le Pen étant le chef du Front National, parti français d’extrême-droite). Bref, Mario Dumont fut cloué au pilori pour avoir osé remettre en question et jugé trop élevé le seuil d’immigration.

Pourtant, la question est on ne plus pertinente et légitime. Se pourrait-il que notre incapacité à bien intégrer les immigrants ne soit pas seulement liée à l’insuffisance de ressources et de moyens, mais aussi au fait qu’il en arrive TROP à chaque année? Se poser une telle question n’a rien à voir avec le racisme, la xénophobie ou le «lepénisme».

Regardons ce qui se passe en Europe. Tous les pays se sont ouverts à une immigration massive plus ou moins contrôlée. En France, c’est 200,000 qui arrivent chaque année. Et c’est sans compter les illégaux. Rendez-vous compte : en cinq ans, c’est un million qui débarque. Et tous ces pays se sont englués dans le multiculturalisme. Avec comme conséquence, le communautarisme, c’est-à-dire des communautés culturelles, ethnico-religieuses, repliées sur elles-mêmes. Ce qui signifie également des millions de personnes vivant dans des zones de non-droit (des «territoires perdus de la République», comme on dit en France) assujetties aux prêcheurs islamistes et aux gangs organisés, les deux haïssant leur société d’accueil.

Je sais bien qu’au Québec, nous n’en sommes pas là. Mais les conditions pour y arriver sont bien présentes. D’une part, le multiculturalisme est bien implanté chez nous. Ce qui veut dire que l’on encourage les communautés culturelles  à sauvegarder et à promouvoir leurs identités respectives. Avec comme conséquence que, depuis plus de 30 ans, au Québec comme au Canada, la moindre évocation d’une politique d’immigration fondée sur l’assimilation est perçue comme une hérésie raciste ultra nationaliste. Et d’autre part, nous accueillons trop d’immigrants.

S’il est urgent de renforcer notre loi linguistique, il est tout aussi urgent de revoir à la baisse le seuil d’immigration.






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Grand Nord du Québec — Élèves francophones privés d'école

Des élèves francophones qui vivent à Kuujjuaq (Fort Chimo) sont privés d'école, puisqu'ils sont incapables d'obtenir une éducation en français.


La commission scolaire Kativik, dans le Grand Nord québécois, n'a pas l'intention de changer sa formule pour aider les élèves francophones, comme le demandent des parents et le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport du Québec (MELS).

Le MELS lui a envoyé une lettre à la mi-septembre lui rappelant son obligation de fournir des services éducatifs en français dès la maternelle. Dans une réponse envoyée à la vice-ministre Louise Pagé, la directrice générale de la commission scolaire, Annie Popert, réplique que la Convention de la Baie-James et du Nord québécois et la Charte de la langue française sont respectées. Elle estime qu'elle répond aux obligations avec les tutorats actuellement offerts.

Depuis septembre, les parents francophones n'ont plus l'option d'envoyer les enfants en tutorat l'après-midi, une solution que la commission jugeait trop «perturbatrice» pour les autres élèves. Des tutorats sont donc uniquement offerts les soirs et le samedi. Au Nunavik, l'enseignement en français ou en anglais commence à la 4e année, dans un contexte de langue seconde. Les parents insatisfaits doivent embaucher un tuteur privé, à leur frais.

Le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport verse pourtant une allocation à la Commission scolaire Kativik (celle exemptée d'enseigner ECR...), au Nunavik, afin d'offrir un service de tutorat aux élèves francophones.

Selon les parents concernés, cette subvention s'élève à 14 500 $ par enfant annuellement.

Il faut savoir qu'au Nunavik, la classe se fait en esquimau (inuktitut) - langue des Inuits - de la maternelle à la 3eannée, période où une langue seconde est progressivement introduite.

À compter de la 4eannée, l'enseignement se fait en anglais ou en français, dans un contexte d'apprentissage en langue seconde.

En attendant que le conflit se règle, les enfants n'ont toujours pas d'école. Pour éviter qu'ils prennent trop de retard, les parents ont choisi de débourser chacun 1000 $ par mois pour payer eux-mêmes les tutrices et le local. « Certains ont pris une marge de crédit », affirme M. Jodoin. Les cours ont débuté à la mi septembre.

Les élèves ne disposent pour le moment que de photocopies, car la commission scolaire refuse de leur fournir des manuels scolaires, affirment les parents.

Un dossier hautement politique

Les parents multiplient les démarches auprès du Ministère depuis des semaines, mais il s'agit d'un dossier hautement politique.

Le budget de la Commission scolaire Kativik provient du Ministère, mais elle dispose de plus d'autonomie que les autres commissions scolaires en vertu de la Convention de la Baie-James.

« On est pris en otage. On se sent complètement abandonnés », confie M. Jodoin.

Il y a quelques années, l'ancien hockeyeur Joé Juneau, qui a mis sur pied un programme de hockey pour les élèves du Nunavik, a connu des problèmes semblables. Il avait songé à revenir dans le Sud parce que ses deux filles n'avaient pas accès à une éducation en français. Un programme de tutorat en français avait alors été mis sur pied au Nunavik.

Le député péquiste de la région, Luc Ferland, craint que le Nunavik ne perde des travailleurs à cause de cette situation. Il en a discuté avec le sous-ministre à l'Éducation vendredi et compte en faire un dossier prioritaire lorsque le nouveau gouvernement sera formé.

« Ces parents ne pourront pas demeurer à l'emploi du Nunavik, que ce soit dans les domaines de l'éducation, de la santé ou de l'administration si leurs jeunes n'ont pas accès à une éducation en langue française », souligne M. Ferland.

Un problème semblable a été vécu avec les Cris il y a un peu plus d'un an, rappelle-t-il. « Il n'est toujours pas résolu. »

Dans un courriel laconique, le ministère de l'Éducation a fait savoir qu'il « demeure disposé à travailler avec la commission scolaire et les parents concernés afin d'en arriver à une entente dans les meilleurs délais, et ce, dans le respect des droits et obligations de toutes les parties. »





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