vendredi 17 juin 2011

France — surcoût du public par rapport au privé par élève est de 1 951 € au primaire et 2 788 € au secondaire

Mise à jour, 22 juin 2011

On en sait un peu plus sur les causes de ce surcoût :

Une bonne partie de la différence est due aux retraites des enseignants plus généreuses (chères) dans le public que dans le privé.  Après déduction du coût des retraites des enseignants et des investissements des collectivités locales, le public est néanmoins encore plus cher de 720 à 1313 € par élève par an.

Entendre une entrevue d’Agnès Verdier-Molinié sur France Info sur ce sujet.





« Le surcoût de l’enseignement public par rapport à l’enseignement privé par élève est de 1 951 euros (2 700 $) dans le premier degré et 2 788 euros (3 8000 $) dans le second degré en 2008 », indique une étude inédite de la fondation d’utilité publique iFRAP, laboratoire d'idées d’inspiration libérale. Cette étude compare les coûts de l’enseignement public et de l’enseignement privé et analyse les raisons de cet écart. De premiers éléments de ce travail ont été présentés par Agnès Verdier-Molinié, directrice de l’iFRAP, lors d’un colloque organisé au Sénat le 4 mai dernier. Sa présentation avait suscité de vives réactions dans l’assistance, certains sénateurs demandant « l’arrêt immédiat » de son travail (voir à la 14e minute dans la vidéo ci-dessous). « Ce type d’étude n’a jamais été mené auparavant par crainte, d’après certains, de ranimer une guerre scolaire », avance l’iFRAP en introduction de cette étude.

« L’idée de ce dossier est de mesurer si, entre enseignement privé et public, la dépense (en incluant les dépenses de l’État, des collectivités [régions, départements, communes, etc.], des familles et des entreprises) est similaire par élève et par an. Dans un contexte de raréfaction des deniers publics, nous avons cherché à évaluer l’efficience budgétaire des deux modèles d’enseignement », explique la Fondation.




Un surcoût croissant de 10,5 milliards d'euros par an

« L’enseignement public coûte donc réellement bien plus cher que l’enseignement privé. Au maximum, un surcoût de 23 milliards d’euros par an », en conclut l’iFRAP. Hors coût supplémentaire des retraites et hors investissements, ce surcoût s’élèverait à 10,5 milliards d’euros.

En comparant les crédits alloués à l’enseignement public et privé dans les lois de finances, on voit qu’un élève du privé a coûté 3426 € en moyenne en 2009, et 4607 € dans le public, un coût qui augmente dans le public. Ces crédits permettent de financer les « dépenses de personnel », les « dépenses de fonctionnement » et les « dépenses d’intervention ». Pour quelles raisons un élève du public coût-t-il plus cher qu’un élève du privé, hors dépenses d’investissement (prises en charge par les parents dans l’enseignement privé) ? Une asymétrie d’autant plus difficile à justifier que, alors que le coût d’un élève du privé tend à stagner, celui d’un élève du public augmente régulièrement.


Coût moyen par élève en € selon le type d’enseignement choisi
200720082009
Privé + public4 2334 3304 408
Privé3 3783 3983 426
Public4 4094 5194 607
Source : estimations iFRAP, à partir des : Lois de Finances 2007, 2008, 2009, statistiques du Ministère de l’Education nationale

Evolution du coût moyen par élève en € selon le type d'enseignement choisi

Les résultats scolaire du privé sont équivalents ou supérieurs à ceux de l’enseignement public

D’après l’enquête internationale PIRLS de 2006, les élèves de CM1 (4e année du primaire) des écoles privées ont mieux réussi le test que leurs homologues du public. En 2010, d’après les indicateurs de résultats des lycées, publiés par le Ministère de l’Éducation nationale, l’enseignement privé présente également de très bons résultats au baccalauréat. Sur les 100 lycées les plus performants en matière de valeur ajoutée, 62 étaient des établissements privés sous contrat. Il est donc faux de dire que les bons résultats de l’enseignement privé en général sont dus à une sélection à l’entrée. L’enseignement privé fait aussi ses preuves pour des élèves qui, en moyenne, n’auraient pas obtenu leur diplôme.

Les écoles privées ont une meilleure valeur ajoutée

On pense parfois que les écoles privées ont de meilleurs résultats car elles renvoient les mauvais éléments avant les examens du brevet (14-15 ans) et le baccalauréat (17-18 ans, D.E.C. québécois). C'est faux. D’après l’enquête internationale PIRLS de 2006, les élèves de CM1 (4e année du primaire) des écoles privées ont mieux réussi le test que leurs homologues du public. Le renvoi des élèves avant les épreuves du brevet ou du baccalauréat n’explique donc pas les bons résultats des écoles privées, puisque les résultats sont meilleurs bien avant cette échéance. De plus, le Ministère de l’Education nationale (peu susceptible de favoritisme envers l’enseignement privé) a mis en place un indicateur permettant de calculer la valeur ajoutée des établissements scolaires, c’est-à-dire « ce qu’un lycée a « ajouté » au niveau initial de ses élèves1 ». Parmi les 100 premiers lycées les plus performants selon cet indicateur, 62 sont privés. Néanmoins, comme le rappelle le Ministère « Le taux de succès d’un lycée dépend fortement des caractéristiques de ses élèves, indépendamment de la qualité de l’enseignement qui y est dispensé. »




[1]  Le Monde, jeudi 15 avril 2010

[2] Cf. liste des lycées et de leurs indicateurs sur le site du Ministère de l’Éducation nationale.

Allemagne — Une loi autorise désormais les enfants à faire du bruit

Couverture de l'hebdo Stern
(1 million d'ex. par semaine) :
« L'enfant, facteur de perturbation »

Malgré une hausse de 3,6 % des naissances pendant les neuf premiers mois de 2010 par rapport à 2009. L'Allemagne ne chérit plus ses enfants depuis plusieurs décennies : son indice synthétique de fécondité se situe à 1,4 enfant par femme féconde et la république fédérale est rentrée dans un phase de contraction démographique.

Les litiges entre garderies et riverains - ces derniers se plaignant du bruit - se multiplient, dans ce pays qui connaît l'un des plus bas taux de fécondité d'Europe.

À tel point que le gouvernement a définitivement adopté ce vendredi un projet de loi rendant plus difficile le dépôt de plaintes contre le bruit des enfants.

Ce texte qui amende la Loi sur la qualité de l'air vise notamment à autoriser de manière générale l'installation de garderies dans des zones résidentielles. Il stipule également que les bruits venant de jardins d'enfants, de bacs à sable ou de terrains de jeu « ne représentent pas en général de dégâts environnementaux », selon le communiqué du ministère de l'Environnement.

Ces dernières années, des garderies avaient dû déménager ou fermer à cause du bruit. À Hambourg, une crèche a ainsi été obligée d'ériger un mur de béton de plus de 6 pieds de haut et 60 mètres de long, tandis qu'à Berlin une autre a abandonné son projet après quatre ans de bataille avec un voisin sensible aux bruits enfantins.

Avec seulement 651 000 bébés nés en 2009, le taux de fécondité en Allemagne était alors parmi les plus bas d'Europe, avec 1,4 enfant par femme. En 2010, le nombre de bébé a remonté quelque peu, à 678 000 (+1,9 %). Néanmoins comme tous les ans depuis 1972, le nombre de décès est resté plus élevé que le nombre de naissances, la différence s'établissant à 181 000 en 2010, contre 189 000 en 2009.

Sources : Kinder dürfen lärmen, Le Vif




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