jeudi 19 mai 2011

Un gouvernement régional du Nunavik priverait d'arguments les opposants au cours ECR

On se rappellera qu'il existe au Québec un réseau scolaire où les enfants ne sont pas sujets au cours d'éthique et de culture religieuse : la commission scolaire Kativik.

Dans son rapport 2007-2008, elle écrivait :
« En réponse à la réforme religieuse dans les écoles du Québec, la CSK a décidé, suite à une consultation menée à la réunion annuelle du Conseil d’éducation, qu’elle maintiendra une composante religieuse au niveau primaire, et abordera la question de l’éthique au niveau secondaire. Le programme au secondaire sera donné en inuktitut [esquimau] et dans la langue seconde. Le développement du nouveau programme devrait prendre quelques années »

Bref, l'immense majorité des Québécois, comme les parents de Drummondville, n'ont plus droit à un enseignement religieux ni de véritable choix à l'école publique, mais dans le Grand-Nord pas de problème... Le cours ECR est même imposé aux écoles privées confessionnelles dans l'immense majorité du territoire québécois, mais cette imposition ne s'applique pas dans le Grand-Nord. Or c'est précisément là où les jeunes sont le moins confrontés « à la diversité » et devraient donc, si on suit la logique de certains partisans du programme ECR, être le plus amenés à y réfléchir et vaincre l'ignorance et les préjugés.

Délicatesse de la présente situation, importance d'y trouver une solution

C'est dans ce contexte que le Secrétariat aux affaires autochtones a écrit le 11 avril 2008 au Monopole de l'Éducation sur ce qu'il qualifie d'une situation délicate et de l'importance de trouver une solution au fait que la C.S. Kativik maintienne une composante religieuse dans le primaire.

Contre-indiqué de modifier la Convention de la Baie-James et du Nord québécois

Dans sa lettre, André Maltais, le secrétaire général associé aux affaires autochtones, écrit qu'il « en effet contre-indiqué de suggérer la modification de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (CBJNQ) qui serait un processus fort complexe et qui demanderait l'approbation de l'ensemble des signataires dont le gouvernement fédéral. »

Peuple unique, minoritaire

La lettre se poursuit : « Aussi, ma suggestion serait de privilégier une rencontre avec des représentants de la Commission scolaire Kativik (CSK) afin d'expliquer les enjeux liés à leur demande. Toutefois, il ne faudrait pas exclure la possibilité de permettre l'aménagement d'un programme qui réponde davantage à la réalité du peuple inuit. Ce peuple possède un environnement historique, politique, social et culturel unique et tente de son mieux de se faire reconnaître à travers ses organisations et structures administratives, en harmonie avec la société dominante que nous représentons. »

La demande de la CSK trouverait écho parmi les opposants au programme ECR

M. Maltais ajoute que « Par ailleurs je comprends que la demande de la CSK pourrait trouver écho au sein de la population et auprès de ceux et celles qui s'opposent à l'implantation du nouveau programme Éthique et culture religieuse, prévu pour l'automne 2008.»

Gouvernement régional du Nunavik priverait les opposants à ECR d'argument

« Je crois que la présente dynamique entourant la création du gouvernement régional du Nunavik pourrait être considérée comme étant une situation unique et particulière au peuple du Nunavik. Dans ce contexte, il y a lieu de croire que les opposants au nouveau programme auraient de la difficulté à trouver un argument sur lequel s'appuyer s'ils voulaient un jour se comparer au peuple inuit » d'ajouter le secrétaire général associé aux affaires autochtones.

Le projet de création d'un tel gouvernement a été refusé par soixante-six pour cent des électeurs esquimaux, soit 2842 votes sur les 4242 exprimés, lors d'un référendum tenu le 27 avril 2011. Le gouvernement régional aurait remplacé ainsi trois instances d'organismes publics : l'administration régionale Kativik, la Commission scolaire Kativik et la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik. Les budgets des trois institutions auraient été fondus en une seule enveloppe qui aurait totalisé 320 millions de dollars — financés à 75 % par Québec et à 25 % par Ottawa. Les trois paliers de gouvernement du Nunavik emploient 1100 personnes.


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Quebec parents challenge ethics and religious culture course

From the Catholic register

OTTAWA - The Supreme Court of Canada heard arguments May 18 in a religious freedom case that pits parental rights against Quebec’s mandatory Ethics and Religious Culture program (ERC).

The case was brought by a Roman Catholic couple from Drummondville, Que., who requested their two children be exempted from the ERC. Their name is protected by a publication ban.

Mark Phillips one of the two lawyers representing the parents, said the government insists the ERC is “about teaching tolerance and diversity.” The parents have nothing against those objectives, he said, but they say the course is “a form of indoctrination,” seeking to cultivate worldview and a framework for ethics that is different from their Catholic faith.

Co-counsel Mark Pratt [recte: Guy Pratte] told the court “the state has no right to program people” in arguing for the prior rights of parents to educate their children and to choose how that education is delegated. Many of the questions from the bench concerned whether the onus should be on the parents to prove harm, or whether the state had the onus to prove its course was neutral on religion.

Benoît Boucher, arguing for the Attorney General of Quebec, told the court the ERC is neutral on religion. [This is debatable: is saying all religions are equal "neutral" for a believer in one of them? But note Boucher does not claim the course is neutral in the ethics part of the course.] It teaches “deep values are not to be judged; they are to be respected,” and it teaches respect for diversity and the beliefs of others.

“It’s not enough to raise an objection and expect the whole system to bow down on the basis of it,” he said.

The case has raised alarms across Canada among Catholic educators. The question at the heart of the case is parental rights, said John Stunt, executive director of the Canadian Catholic School Trustees’ Association, one of seven interveners in the case. If parental rights are impeded, “that impinges on the rights to have a Catholic education,” he said.

“This could have wide-ranging problems with what the government can do in the way of taking away religious freedom when it comes to our schools,” said Nancy Kirby, president of the Ontario Catholic School Trustees’ Association.

Iain Benson stands with representatives of Catholic school trustees' associations outside the Supreme Court of Canada chamber

Iain Benson stands with representatives of Catholic school trustees' associations outside the Supreme Court of Canada chamber

“What is at stake is what Pope Benedict XVI calls the dictatorship of relativism,” said Jean-Yves Côté, who represented the Christian Coalition for Parental Rights in Education. “That’s what we are dealing with here in that case.

“For us Catholics, tolerance is about accepting all persons, but not about accepting all ideas. That would go directly against our faith. That distinction is not understood by the Attorney General.”

“Is there a right to dissent?” Iain Benson, counsel for the Canadian Catholic Trustees Association and the Canadian Council of Christian Charities, asked the court. He described parents as a “check on state power” and warned that if the decision “goes the wrong way” many more parents would see multiculturalism as a fearful concept and withdraw their children from the public schools, creating the isolated cultural “silos” the course is meant to prevent.

“This course requires the student to question his own beliefs constantly in the context of a group dynamic,” said Jean Morse-Chevrier, president of the Association of Catholic Parents in Quebec and Quebec director of the Catholic Civil Rights League. “The whole course is done in dialogue in groups where you have to question the other person’s arguments and have to question what they got from their parents, what they got from their religion.”

The court has reserved decision on the case which may take several months to decide.




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France — parents refusent de laisser l'inspecteur seul avec leurs enfants, ils sont convoqués chez les gendarmes

La famille Martin-Rodriguez qui pratique l’instruction à domicile pour ses enfants à Mijoux (département de l'Ain près de la Suisse) a été convoquée, lundi, par les gendarmes de Chézery-Forens. Nous vous racontions, dans nos éditions datées du mercredi 2 mars, l’histoire de ce couple signalé fin février au procureur de la République par l’inspection académique de l’Ain. En cause : le refus de Sylvie et Régis Martin-Rodriguez de laisser interroger par un inspecteur de l’Éducation nationale Tom et Lilou, leurs enfants âgés de 11 et 8 ans. Les parents ont donc été reçus par les gendarmes ce lundi 16 mai pendant plus de quatre heures.

« Nous avons été interrogés séparément, mais nous voulions du temps pour bien expliquer le contexte. On a amené tout notre dossier pour reprendre toute la chronologie et tout le cheminement avec les courriers reçus, mais aussi ceux qui sont restés sans réponses ou avec des réponses très générales », explique Sylvie Martin-Rodriguez.

Le couple expliquait, dans nos colonnes, en mars, ne pas refuser «le contrôle, mais ses modalités». « La loi n’impose ni les tests, ni un entretien seul avec les enfants », rappelait Sylvie Martin-Rodriguez. L’inspection académique répondait alors que les conditions proposées par la famille pour le contrôle pédagogique n’étaient « pas admissibles », tout en précisant qu’il s’agit là « d’un cas exceptionnel ». La gendarmerie doit désormais transmettre la déposition des parents au procureur de Bourg. « On doit attendre sa décision, mais on ne sait absolument pas ce qu’il va se passer maintenant », ajoute la mère de famille. Malgré le stress, le couple ne veut pas baisser les bras. « Je suis toujours déterminée et même plus que jamais. Je préfère angoisser parce que je résiste », conclut-elle. »

Source : Le Progrès




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Juge puinée Deschamps: l'église catholique en faveur du créationnisme

La juge Marie Deschamps

Nous reviendrons plus tard sur l'audience de ce mercredi à la Cour suprême. À ce stade, disons que plusieurs juges semblaient, par leurs questions et gestuelle, en faveur de l'imposition du cours ECR pour assurer « la tolérance », plusieurs semblaient plutôt du côté des parents et trois sont restés totalement silencieux. Il est donc très difficile de faire un pronostic. Les neuf juges de la Cour suprême délibèrent actuellement de la décision. On s'attend à ce qu'ils se prononcent par écrit à l'automne 2011.

Parmi les juges qui semblaient les plus en faveur du programme ECR et de la technique du « circulez, y a rien là » se trouvait la juge puînée Marie Deschamps (ci-contre). À plusieurs reprises, elle a tenu à reprendre les paroles de Me Phillips dans un sens bien orienté. Ainsi, quand l'avocat des parents a parlé du fait que le programme impose une vision parcellaire, fragmentée et non linéaire des religions qui renforcent sans cesse, selon lui, le relativisme et l'indifférentisme du programme, la juge Deschamps a cru bon d'ajouter qu'il s'agissait non pas d'une opposition constante, mais d'une mise en parallèle. Plus tard, quand Me Mark Phillips a rappelé que le rapport Proulx faisait la promotion d'un programme (qui deviendra le cours ECR) qui présenterait les « différentes religions et de les présenter comme des manifestations de l’esprit créateur humain », la juge Deschamps a dit « création humaine » mais « pas fausses ». Comme si dire qu'une religion particulière est une création de l'esprit humain n'est pas équivalent à dire qu'elle est fausse pour quelqu'un qui la considère divinement révélée !

Plus symptomatique encore d'un manque évident de connaissances pour cette juge qui croit devoir se muer en philosophe ou en théologienne pour départager des experts philosophes et théologiens aux opinions divergentes sur la nature du programme ECR, la juge Deschamps a déclaré nonchalamment comme une évidence que l'Église catholique défendait le créationnisme (l'épouvantail usé qui sert de prétexte quand il s'agit d'empêcher aux parents de s'opposer sur la base de leurs croyances à ce que l'État impose à l'école).

C'est bien sûr faux. Mais c'est passé inaperçu (les avocats ont peu de temps devant les juges et les questions fusent du banc des 9 juges).

Il nous semble donc utile d'éclairer la lanterne de Marie Deschamps qui est visiblement très mal renseignée. Extraits de l'intervention du Pape Jean-Paul II devant l'Académie pontificale des Sciences le 22 octobre 1996 :
« Aujourd’hui, près d’un demi-siècle après la parution de l’Encyclique, de nouvelles connaissances conduisent à reconnaître dans la théorie de l’évolution plus qu’une hypothèse. Il est en effet remarquable que cette théorie se soit progressivement imposée à l’esprit des chercheurs, à la suite d’une série de découvertes faites dans diverses disciplines du savoir. La convergence, nullement recherchée ou provoquée, des résultats de travaux menés indépendamment les uns des autres, constitue par elle-même un argument significatif en faveur de cette théorie. »




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