mercredi 21 décembre 2011

Diocèse de Toulon — Rétablir le rôle des parents en rendant l’accès à la liberté scolaire, privilégier la transmission du savoir

Contrairement aux grandes fonctions régaliennes, l’éducation des enfants n’est pas un domaine réservé de l’État. Les parents restent en effet les premiers et principaux éducateurs de leurs enfants. C’est dans ce sens que l’État ne peut imposer un enseignement contraire aux convictions religieuses ou philosophiques des parents d’élèves et doit respecter la liberté de choix d’un établissement scolaire, tout en restant garant du bon développement de l’enfant et de l’intérêt de la Nation.

L’État doit donc veiller à ce que l’éducation de l’enfant et du jeune adulte favorise sa liberté et son développement intégral, notamment par sa capacité de discernement du bien et du mal, qui est la condition sine qua non de la formation de son libre arbitre. Dans ce sens, l’Église proteste en particulier contre l’introduction dans les programmes scolaires d’enseignements contrevenant directement à ce devoir.

Pour prendre des exemples concrets, l’intromission récente à l’école de l’enseignement de la théorie du gendre [note du carnet : selon laquelle l'identité sexe serait une construction sociale], le contenu sujet à caution des cours d’éducation sexuelle ou l’introduction du pass contraceptif dans certaines régions sont autant d’atteintes graves au droit des parents d’éduquer leurs enfants selon leurs propres convictions morales. L’inscription explicite de ce droit dans le Code de l’Éducation permettrait de limiter à l’avenir les conflits.

Pour les catholiques, la problématique de la liberté scolaire est directement liée aux difficultés rencontrées par l’Éducation nationale. Avant toute chose, il s’agit de mesurer l’importance de la chute du niveau scolaire en France, souligné par une étude récente de l’OCDE. Alors que le niveau des élites reste élevé, les classes les moins favorisées subissent clairement la baisse de qualité de l’enseignement. Et ce alors même que l’Éducation nationale représente le premier poste de dépense de l’État et que le nombre de ses fonctionnaires n’a cessé d’augmenter depuis 30 ans. [...]

Propositions :
  • Restauration de la discipline en classe avec reprise effective, dès les plus jeunes classes, de l’enseignement de la morale et de la politesse. Rangement des élèves. Sanction et punitions pour écarts mineurs. Dans cette mesure, l’enseignement de la discipline doit revenir au cœur de la formation pédagogique des enseignants.
  • Réaffirmation de la continuité pédagogique dans les programmes scolaires : à l’école primaire, retour à l’enseignement de la méthode syllabique pour la lecture ; au collège et lycée, élaboration des programmes (histoire, littérature, mathématiques, sciences physiques) autour d’un enseignement chronologique et non thématique des idées, capable de donner aux élèves les repères intellectuels et la profondeur historique nécessaires à la compréhension des enjeux de notre temps.
  • Recentrage de l’enseignement sur les fondamentaux lire-écrire-compter au primaire.
  • Réévaluation de la loi Debré, en particulier par la mise en place progressive d’un chèque scolaire permettant de rendre aux parents la liberté de choisir l’établissement de leur enfant. Buts recherchés : relèvement du niveau scolaire par la concurrence plus saine entre écoles privées et publiques ; économies budgétaires, puisque le coût moyen d’un élève en France est sensiblement plus élevé dans une école publique que dans une école privée.
  • Remise en cause des différences statutaires entre enseignants et cadres des établissements publics et privés. Alors que de fait, études, difficulté des concours et niveau d’enseignement sont les mêmes, le statut de professeur dans une école privée est injustement dévalorisé : impossibilité d’enseigner dans le secteur public (alors que l’inverse est possible), interdiction d’accès à certains postes (inspectorat ou rectorat).
  • Reconnaissance dans la loi d’une clause de conscience sur certaines directives imposées par l’Éducation nationale ou les régions pour les écoles privées sous contrat qui ne peuvent les appliquer sans renier leur identité chrétienne (pour les écoles catholiques, au sujet de l’homosexualité, de l’avortement, du Gender…). Sans reconnaissance de cette clause, nous arrivons à la limite du contrat d’association.
  • Ouverture plus large de l’école au monde de l’entreprise, par l’organisation, à partir de la classe de 3e (secondaire III-IV), de la venue d’artisans et d’entrepreneurs témoignant de la réalité de leur travail.
  • Réhabilitation des filières et des métiers manuels, par une orientation plus précoce des élèves.
  • Renforcement de la filière technologique, en privilégiant les cours pratiques aux cours académiques, comprenant la réalisation d’un stage obligatoire significatif.
  • Revalorisation des bourses réservées aux élèves méritants, sous condition de ressources.

Lire la suite : le carnet du diocèse de Toulon





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