mercredi 17 novembre 2010

Les écologistes auraient « exagéré » la menace que fait peser le réchauffement sur les forêts tropicales

Forêt tropicale humide de Guyane française
Dans notre série bonne-nouvelle-dont-Radio-Canada-n’a-pas-parlé (autre épisode ici), nous vous présentons ce résumé d’un article paru la semaine passée dans la prestigieuse revue Science.

Selon une récente étude, la menace que représenterait le « changement climatique » sur les forêts tropicales humides aurait été exagérée par certains écologistes et climatologues.

Les auteurs de cette étude démontrent que les forêts tropicales du monde ont prospéré à une époque reculée alors que la température du globe était de 3 à 5° C supérieure à celle d’aujourd'hui.

Selon eux, un futur plus humide et plus chaud devrait stimuler les plantes et les animaux vivants sous les tropiques.

Ces résultats, publiés dans la prestigieuse revue Science, proviennent d'une étude des pollens piégés dans les roches au cours d'une période naturelle de réchauffement de la planète il y a 56,3 millions d’années.

Cette vague de chaleur extrême – appelée l’Optimum thermique à la limite du paléocène et de l’éocène (OTPE) – s’est accompagnée d’une augmentation de la température de 6° C en quelques millénaires.

On ignore la cause de l’OTPE. Cependant, certains scientifiques pensent qu'elle a été déclenchée par la libération de grandes quantités de dioxyde de carbone accompagnant une forte activité volcanique pendant quelques milliers d'années.

Pour ces savants, l'injection massive de dioxyde de carbone dans l'atmosphère aurait déclenché un enchaînement d'événements qui réchauffèrent le climat et causèrent la libération dans l'atmosphère d’encore plus de gaz à effet de serre. En effet, le réchauffement initial de la température entraîne des changements dans la chimie des océans, des « rots » de méthane libérés du fond marin qui auraient rapidement augmenté la concentration de gaz à effets de serre de la fin du paléocène, renforçant le réchauffement. Ce phénomène historique est ce qui se rapproche le plus de ce que certains scientifiques imaginent être l’avenir climatique de notre Terre. Bien que cette augmentation de 5 degrés se soit produite sur 10 000 ans alors que les climatologues du GIEC pensent qu’une augmentation de 2 degrés devrait avoir lieu lors du prochain siècle, et plus par la suite.

Seules quelques régions du globe ont conservé une preuve de la façon dont les plantes et les animaux se sont adaptés (ou non) à l’Optimum du paléocène-éocène, et la plupart d'entre elles se trouvent sous des latitudes tempérées ou nordiques. Dans le Wyoming, par exemple, où Scott Wing, un paléobotaniste de l’Institut Smithsonian de Washington, ainsi que d'autres chercheurs ont trouvé des fossiles qui suggèrent qu’au fur et à mesure que la température augmentait, des espèces de régions plus méridionales se sont déplacées temporairement vers le Nord pour remplacer les espèces indigènes. Mais la plupart des forêts tropicales se situent déjà dans les endroits les plus chauds de la planète, où pourraient-elles donc se déplacer ? Beaucoup d’écologistes et de nombreux scientifiques pensent que les forêts tropicales ne pourraient guère supporter des températures encore plus chaudes.
Fleur de la passion [1] apparue lors de l'OTPE
Pour vérifier cette hypothèse inquiétante, des chercheurs de l'Institut Smithsonian de recherche tropicale au Panama ont passé sept ans sur le terrain pour examiner des fossiles de plantes et le pollen piégé dans des roches en Colombie et au Venezuela avant, pendant et après l’OTPE.

Ils ont constaté que la quantité de vie végétale dans les forêts avait rapidement augmenté pendant cet épisode hyperthermique et que de nouvelles espèces végétales étaient apparues en plus grand nombre et plus que rapidement que les anciennes espèces ne disparaissaient.

C’est à cette époque que l’on retrouve pour la première fois le pollen de la famille du chocolatier et à de la passiflore (fleur de la passion).

Les chercheurs pensent que les conditions climatiques plus chaudes et plus humides – ainsi que le supplément de dioxyde de carbone dans l'atmosphère – ont stimulé la vie des plantes et qu’elles ont augmenté la biodiversité.

Ces résultats pourraient permettre de mieux comprendre l’impact du réchauffement climatique actuel qui serait causé par la libération de dioxyde de carbone émis par la combustion du pétrole et du charbon et la destruction des forêts.

Les modèles informatiques les plus prudents suggèrent que la température de la planète se réchauffera d’au moins 2° C au cours du prochain siècle.

« Il est remarquable que l'on craigne tant d’effets négatifs dus à l’effet de serre sur les forêts tropicales » de déclarer le Dr Klaus Winter de l'institut.

« Nous nous attendions à observer des nombreuses extinctions rapides, un changement total dans la forêt », a expliqué le directeur de l'étude Carlos Jaramillo, un biologiste à l'Institut Smithsonian de recherche tropicale à Balboa au Panama. « Nous avons constaté tout le contraire – un accroissement très rapide du nombre d’espèces nouvelles et un énorme pic dans la diversité des plantes tropicales. »

L'étude soulève de nouvelles questions sur la faculté d’adaptation des forêts tropicales humides à l’augmentation du taux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère causée par la consommation de combustibles fossiles et d'autres activités industrielles.

« Ce genre de travail est extrêmement important », explique Scott Wing qui n'a pas participé à l'étude. « Nous commençons à établir ce qui s'est produit dans différents endroits au cours de cette perturbation énorme du cycle du carbone et du système climatique. C'est notre meilleure chance d’observer les résultats de quelque chose qui s’est déjà produit. »

Avant le réchauffement de la fin du paléocène, le Nord de l'Amérique du Sud était couvert d'une haute et humide forêt tropicale, elle abritait plus d’espèces encore que l'Amazonie actuelle, d’affirmer Carlos Jaramillo. Avec la hausse de la température au début de l'éocène, on retrouve encore plus de groupes de plantes dans les roches principalement des angiospermes, ces plantes à fleurs qui forment le groupe végétal le plus important et plus diversifié. À la fin du réchauffement, environ 200 000 ans plus tard, ces nouvelles plantes ont survécu pour de bon.

Contrairement au Wyoming, où les plantes indigènes ont quitté les lieux pendant les périodes chaudes pour ne revenir qu’avec le refroidissement de ces zones, les plantes d'Amérique du Sud se sont apparemment adaptées au choc thermique en se diversifiant dans un grand élan évolutionnaire. « Ceci démontre montre que les plantes possèdent une variabilité génétique inhérente pour faire face à des températures élevées et des taux de CO2 élevés », a conclu M. Jaramillo.


Sources : Science Daily, EscienceNews, Institut Smithsonian de recherche tropicale


[1] Les jésuites voyaient dans cette fleur les instruments de la passion du Christ : ils reconnaissent dans la couronne de franges qui occupe le centre de la fleur, la couronne d’épines de la crucifixion (les cinq pétales correspondant aux cinq blessures du Christ, les trois styles aux trois clous et les couleurs blanc et pourpre bleuté à la pureté et au paradis). Et c’est ainsi qu’ils la baptisent : passiflora incarnata, la fleur qui incarne la passion. Elle fut introduite en Europe au XVIIe siècle sous le nom de grenadille.

« La formation des enseignants demeure un défi majeur dans l’implantation du programme ECR »

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Marc Pelchat

Le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport financera à hauteur de 85 000 $ le projet de la professeure Monique Cardinal, de la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'université Laval. Ce projet de deux ans en formation à distance est destiné aux enseignants en éthique et culture religieuse (ECR) en milieu scolaire.

« Le projet s’appuie sur le constat largement partagé que la formation des enseignants demeure un défi majeur dans l’implantation du programme ECR, explique le doyen Marc Pelchat. Considérant que la formation continue est la responsabilité première des commissions scolaires, le projet veut mettre au point des parcours souples et adaptés, gratuits et non crédités qui, tout en s’adressant aux enseignants, seront d’abord mis à la disposition des conseillers pédagogiques comme outils pour la poursuite de la formation continue dans les différents milieux. »



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Entre utopie et terreur : bilan de l'expérience communiste au XXe siècle


Vous êtes invités à participer au débat-bénéfice qui se déroulera le samedi 20 novembre à 14 h 00 prochain sous le thème :

« Entre utopie et terreur: bilan de l'expérience communiste au XXe siècle »

en compagnie de l’historien français Stéphane Courtois et du politologue québécois Jacques Lévesque. L’évènement sera animé par l’historien québécois Éric Bédard.

Stéphane Courtois a dirigé Le livre noir du communisme, un ouvrage traduit dans plus de vingt langues et vendu à près d’un million d’exemplaires dans le monde. Sa préface avait suscité une forte polémique lors de la parution de l’ouvrage, en 1997. Fondateur de la revue Communisme, il est l’auteur de nombreuses autres monographies sur ce mouvement.

Politologue reconnu, membre de l’Ordre du Canada, Jacques Lévesque est professeur à l’Université du Québec à Montréal. Premier expert de l'Union soviétique au Québec, il a publié de nombreux ouvrages sur l’URSS et la Russie, dont 1989 La fin d’un Empire et Le retour de la Russie.

Réservez en ligne au www.revueargument.ca ou par téléphone au 514-743-4267.


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