jeudi 24 juin 2010

Accommodements raisonnables : pourquoi les catholiques n'y auraient pas droit ?

Le journaliste d'enquête Normand Lester est en faveur de l'abolition du cours ECR.

Le Loyola High School est une école privée catholique. Les parents y envoient leurs enfants pour qu'ils soient éduqués dans un environnement religieux. Un juge de la Cour supérieure du Québec a décidé que l'institution avait le droit de donner le cours d'éthique et de culture religieuse (ÉCR) dans une perspective catholique. Normal non ? Pas au Québec. Le premier ministre Jean Charest, avec l'appui du PQ et de Québec Solitaire, a annoncé que le gouvernement allait en appeler du jugement. Tout cela va sans doute se rendre en Cour suprême. Il me semble que c'est là un accommodement raisonnable. Est-ce qu'au Québec c'est réservé aux juifs et aux musulmans ? On le dirait. Même si la pratique du catholicisme est en chute libre, les catholiques constituent encore la religion de l'immense majorité de la population. C'est sans doute pourquoi les pédagogues socioconstructivistes qui contrôlent le projet éducatif du ministère de l'Éducation ont le catholicisme dans leur mire. Les valeurs qu'il véhicule sont un des éléments centraux de l'identité québécoise que ces idéologues veulent détruire. Le cours d'Éthique et de culture religieuse (ÉCR) cible directement cette religion. L'ancien ministre péquiste, Jacques Brassard, considère avec raison que ce cours est une horreur : « C'est une macédoine indescriptible qui oblige des enfants de six ans à fréquenter au moins six religions. Jésus, Allah, Bouddha, Vichnou, Ganesh, Jéhovah et le Grand Manitou, c'est toute une ribambelle de dieux qui vont se bousculer dans le cerveau des tout-petits. L'effet recherché de ce cafouillis divin, c'est de relativiser (cela s'appelle le relativisme éthique) l'héritage judéo-chrétien des Québécois. » D'ailleurs, les auteurs du cours ne s'en cachent pas.

[...]

L'objectif du cours est de détruire la culture identitaire dominante du Québec pour reconstruire un homme nouveau, multiculturel et politiquement correct. Ces pédagogues néo-maoïstes ont imposé leur idéologie socioconstructiviste délirante avec la complicité des deux principaux partis politiques québécois. Les libéraux comme les péquistes sont directement responsables du lessivage de cerveaux qu'ont impose depuis 2008 à toute une génération d'enfants québécois. Ce cours est un produit du multiculturalisme trudeauiste et « Canadian » vomit par une majorité de Québécois. Plutôt que le défendre jusqu'en Cour suprême, le gouvernement du Québec devrait tout simplement le retirer du programme.




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Jugement Loyola — silence des évêques catholiques du Québec

Les évêques catholiques du Québec n'ont toujours pas réagi publiquement au jugement « Loyola ».

En sont-ils contents ? Sont-ils heureux qu'ils permettent aux institutions catholiques de présenter le cours ECR dans une perspective catholique et de mieux respecter ainsi le droit canonique de l'Église catholique ? Encouragent-ils les établissements catholiques privés à suivre la voie tracée par le collège Loyola ? Il y a certainement des parents catholiques qui aimeraient le savoir...

Extraits du droit canonique:

  • LIVRE III LA FONCTION D'ENSEIGNEMENT DE L'ÉGLISE
        • TITRE III L'ÉDUCATION CATHOLIQUE (Cann. 793 - 821)
          • CHAPITRE I LES ÉCOLES

CHAPITRE I
LES ÉCOLES

Can. 796 — § 1. Parmi les moyens d'éducation, les fidèles attacheront une grande importance aux écoles qui sont en effet l'aide principale des parents dans leur tâche d'éducateurs.          
        § 2. Les parents doivent coopérer étroitement avec les maîtres d'école auxquels ils confient leurs enfants pour leur éducation; quant aux maîtres, dans l'accomplissement de leurs fonctions, ils collaboreront étroitement avec les parents et les écouteront volontiers; des associations ou des rencontres de parents seront instituées et elles seront tenues en grande estime.

Can. 797 Il faut que les parents jouissent d'une véritable liberté dans le choix des écoles; c'est pourquoi les fidèles doivent veiller à ce que la société civile reconnaisse cette liberté aux parents et, en observant la justice distributive, la garantisse même par des subsides.

Can. 798 Les parents confieront leurs enfants aux écoles où est donnée une éducation catholique; s'ils ne peuvent le faire, ils sont tenus par l'obligaion de veiller à ce qu'il soit pourvu en dehors de l'école à l'éducation catholique qui leur est due.


Can. 799 — Les fidèles s'efforceront d'obtenir que, dans la société civile, les lois qui régissent la formation des jeunes assurent, dans les écoles elles-mêmes, leur éducation religieuse et morale selon la conscience des parents.


Can. 800 — § 1. L'Église a le droit de fonder et de diriger des écoles de toute discipline, genre et degré.
        § 2. Les fidèles encourageront les écoles catholiques en contribuant selon leurs possibilités à les fonder et à les soutenir.

Can. 801 — Les instituts religieux qui ont l'éducation pour mission propre, en maintenant fidèlement cette mission, se dévoueront activement à l'éducation catholique, y pourvoyant même par leurs écoles fondées avec le consentement de l'Évêque diocésain.

Can. 802 § 1. S'il n'y a pas d'école où est donnée une éducation imprégnée d'esprit chrétien, il appartient à l'Évêque diocésain de veiller à ce qu'il en soit fondé.
        § 2. Là où cela est opportun, l'Évêque diocésain veillera à  ce que soient fondées aussi des écoles professionnelles et techniques, et d'autres qui seraient requises par des besoins particuliers.



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École privée qui n'a pas demandé d'exemption pour le cours ECR, mais fait comme Loyola ?

Le Nouvelliste de Trois-Rivières rapporte que l'imposition du cours d'éthique et de culture religieuse (ECR) n'aurait jamais empêché le Collège Marie-de-l'Incarnation (CMI), fondé il y a 312 ans, de poursuivre sa mission qui s'inspire des valeurs des Ursulines. Le collège n'a pas demandé d'exemption au programme ECR.

On peut cependant se demander si cette satisfaction rapportée ne serait pas due à une mise en œuvre particulière de ce nouveau programme.

Michel Boucher, directeur du collège, explique que l'application obligatoire du nouveau programme est assurée. Il confirme toutefois que de l'enseignement religieux catholique est dispensé à l'intérieur de la formation ECR : « C'est intégré l'un dans l'autre ».

Or cela n'était pas permis (voir Georges Leroux au procès) avant le jugement Dugré !

« Les gens qui sont ici partagent notre projet catholique », soutient le directeur ; mais il rappelle que le collège offre le programme ECR. « Nous, on le teinte de ce qu'on est, une école à vocation catholique ». C'est exactement ce que Loyola demandait à pouvoir faire.

D'ailleurs, il semble qu'il y ait d'autres malentendus entre ce que fait cette institution et ce que le Monopole de l'Éducation considère comme permis. C'est ainsi que la responsable des relations avec la presse du MELS, Ahissia Ahua, affirme que « Les écoles privées ne peuvent pas faire ce genre d'enseignement pendant les heures de classe où elles doivent enseigner les matières obligatoires du Régime pédagogique. »

Ahissia Ahua précise qu'il est possible de proposer de l'enseignement religieux en dehors des heures de classe, comme activité parascolaire ou dans le cadre de programmes complémentaires qui incluent le service d'animation spirituelle et d'engagement communautaire.

« Je suis un peu surpris. J'ai toujours compris que les écoles privées, qui sont presque toutes confessionnelles, avaient l'opportunité de maintenir ce qu'elles ont toujours été », commente M. Boucher avant de souligner que le programme d'initiation aux sacrements est également offert aux élèves du primaire du CMI, à l'intérieur toujours de la grille horaire.

On comprend qu'en adoptant de la sorte le cours ECR et en le combinant avec le cours d'instruction religieuse pour le teinter de catholicisme, cette institution n'ait pas fait de bruit. Il semble bien qu'elle faisait, sans demander la permission au MELS, ce que Loyola s'était vu refuser de la part de ce même Ministère.





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Les écoles privées francophones sont serviles

Lettre ouverte de Louis Dion envoyée à la Presse. L'auteur est directeur général d'un établissement privé à la retraite.
« Il est étonnant de voir les anglo-catholiques mener un combat qui ne semble pas intéresser les écoles privées francophones. Si la Fédération des établissements privés a mené quelque action pour empêcher l'imposition du cours d'éthique et de culture religieuse (ECR) aux écoles privées, rien n'en a transpiré dans les médias. 
Cette fédération a poussé la docilité jusqu'à encourager les établissements à n'accorder aucune exemption !
En réponse aux propos de la Coalition pour la liberté en éducation, la Fédération des établissements d'enseignement privé rappelle qu'elle a encouragé ses écoles à donner le cours d'éthique et de culture religieuse.

« Nous avons incité nos établissements à offrir ce cours et nous nous sommes engagés dans une démarche de formation assez soutenue. [...] De mémoire, je vous dirais que très peu d'établissements ont reçu des demandes d'exemption, mais nous ce qu'on leur avait indiqué, c'est que, normalement, ils devaient refuser les demandes d'exemption », souligne le directeur des communications de la fédération, Auguste Servant.

(Radio-Canada, le jeudi 25 février 2010 à 14 h 54)
Si on se réfère à certains reportages montrant l'enthousiasme de certains établissements privés dans l'implantation de la réforme, je ne serais pas surpris que la plupart des écoles privées francophones aient implanté ce cours d'ECR avec leur obéissance habituelle face aux ordonnances du ministère de l'Éducation.
Les établissements qui ne donnent pas le cours ECR tel qu'édicté par le Monopole de l'Éducation — et nous en connaissons plusieurs — n'ont aucune raison financière à se faire connaître.
Pourtant, l'école privée francophone a toujours dispensé l'enseignement religieux catholique, certaines n'offrant même pas de possibilité d'exemption. C'est d'ailleurs cette longue tradition qui, à mon avis, a permis au réseau privé québécois francophone de durer et qui, jusqu'à un certain point, justifie sa pertinence. Pourquoi la société subventionnerait-elle des écoles privées qui ne se distinguent en rien des écoles publiques sinon dans le fait d'appliquer mieux qu'elles les diktats des réformes ?

Les écoles publiques brillent dans l'internationalisme, le multiculturalisme et l'écologie. Il n'y a donc pas dans ces avenues de caractère spécifique digne des écoles privées. Les écoles privées francophones, au Québec, n'ont d'avenir que si elles continuent de s'inscrire dans la tradition catholique qui inspira leurs fondateurs. En France, pays de la laïcité absolue, les écoles privées n'existent que parce qu'elles sont catholiques.

Le réseau des écoles privées francophones subventionnées ne veut pas d'affrontement avec le ministère. Il se fait obéissant et servile, croyant ainsi n'être jamais remis en question. Pourtant, plus les écoles privées subventionnées ressembleront aux écoles publiques, moins elles seront pertinentes. »




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