jeudi 8 avril 2010

Faible fécondité qui stagne, immigration massive : le Grand Montréal s'anglicise rapidement

Les francophones représentaient 59,9 % des résidents de l’île de Montréal en 1986, alors qu’ils ne sont plus que 48,8 % en 2006.

Ce n'est pas sorcier : il est difficile de travailler à Montréal sans connaître l'anglais, les Québécois ont une faible fécondité, l'immigration est massive à Montréal, immigration qui n'a pas le même attachement familial et identitaire au français que les Québécois de souche.

La fécondité des Québécois est très faible (1,73 enfant par femme en 2009 en faible diminution par rapport à 2008), mais les francophones Montréalais ont une fécondité (1,2 enfant par femme en 2001, les dernières données disponibles) ont une fécondité non seulement inférieure aux allophones (environ 1,76), mais également inférieure aux anglophones (plus de 1,47).

L'immigration a un poids énorme à Montréal. En 2006, 87 % des immigrants étaient établis dans la région métropolitaine de recensement de Montréal dont la très grande majorité, soit 75 %, vivait sur l’île de Montréal. Le nombre d’immigrés ne cesse de croître. Eric Charest et Marie-Thérèse Chicha de l’Institut de recherche en politiques publiques (IRPP) estiment qu’en 2017, 21,7 % de la population de la région Montréal sera née à l’extérieur du Canada. Statistique Canada prévoit que ce pourcentage s’établira à 31 % en 2031.




Idée iconoclaste : la Révolution tranquille, sa libération des institutions comme le mariage, et sa dépendance sur l'État providence plutôt que la famille (les enfants hypothétiques des autres plutôt que les siens) ont marqué un déclin accéléré, non seulement économique du Québec (voir Révolution tranquille : Entre imaginaire et réalité), mais aussi du français ?

Commerce, rue Stanley à Montréal


Le rapport de Pierre Curzi (85 pages, PDF).

Lire aussi de Mathieu Bock-Côté : La bruxellisation de Montréal 
« Il y en a encore pour se dire surpris de la régression du français à Montréal. Les chiffres présentés par Pierre Curzi sont pourtant connus depuis un bon moment. À tout le moins, personne ne pourra prétendre ne pas avoir entendu l'alarme. Le point de non-retour est fixé : en 2016, Montréal sera majoritairement anglaise.


Hard Rock Cafe, rue Crescent à Montréal


Le Parti libéral s'est contenté de reprendre le refrain du politiquement correct avec une mise en garde contre la paranoïa identitaire. D'autres crieront probablement à l'alarmisme, surtout chez les praticiens d'une certaine démographie faisant pour neutraliser statistiquement la réalité de la régression du français en reconstruisant idéologiquement sans cesse les catégories permettant d'évaluer son état de santé.

Mais les faits sont têtus. Nous assistons effectivement à la désaffiliation progressive de la métropole par rapport à la société québécoise. Montréal comme Bruxelles accuse de plus en plus son contraste identitaire, linguistique et démographique avec la société dont elle est la métropole. On pourrait parler d'une bruxellisation de Montréal.

Panneau publicitaire près de la rue Sainte-Catherine, Montréal
Conséquence de cela: on demande moins aux immigrants de s’intégrer au Québec français qu’à une métropole multiculturelle qui n’exige plus d’aucune manière de prendre le pli identitaire de la majorité historique québécoise. Comment le demander, d’ailleurs, dans la mesure où cette dernière est de plus en plus une « minorité audible » dans la métropole ?

L’identité québécoise trouve sa base démographique en régression à Montréal. Sans surprise, le français n’est plus la langue qui s’impose, mais celle qu’on tolère. Et qu’on tolérera de moins en moins, d’autant plus que les francophones les plus en vue sont les premiers à consentir à cette forme de bilinguisme faussement cosmopolite qui masque bien mal la disparition du français comme langue d’intégration sociale.

Il n’est plus rare d’entendre, dans la jeune génération, une nouvelle forme de « parler bilingue » à la Justin Trudeau où l’anglais et le français s’enchevêtrent dans un jargon détestable sauf pour ceux qui font du bricolage identitaire un idéal émancipateur.

Chose certaine, sans une métropole moderne assurant une forme d’universalité francophone en Amérique, nous assisterons à la provincialiation de la société québécoise. D’ailleurs, les souverainistes devraient s’inquiéter de la dénationalisation de Montréal. »

Groove Jeans, sur Sainte-Catherine à Montréal








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Une association de pédiatres américains contre la promotion de l’homosexualité au collège

L’association de médecins pédiatriques américains, American College of Pediatricians (ACP) vient d’envoyer une lettre aux directeurs des écoles secondaires pour leur demander de ne pas faire enseigner aux jeunes dont ils ont la charge qu’il faut simplement accepter le fait qu’ils sont homosexuels s’ils éprouvent une attraction homosexuelle. Aux États-Unis comme en France, en effet, le dénominateur commun de « l’éducation sexuelle » est la déculpabilisation  : il s’agit de faire respecter à tout prix toutes les tendances qui se présentent à l’adolescence et encourager les jeunes à trouver leur orientation personnelle sans remise en question et sans jugement de valeur.

Les pédiatres américains estiment que cette manière de procéder encourage des jeunes qui sont temporairement dans une phase de confusion à propos de leur propre identité à s’installer dans une homosexualité qu’ils auraient probablement rejetée s’ils n’avaient pas été poussés à l’accepter.

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Voir aussi

Un plan de lutte contre l'homophobie méprisant pour la population

Cahier ECR : « Beaucoup de travail à faire aux groupes religieux pour accepter les homosexuels »

Lutte à « l'hétérosexisme » : manque de modestie constitutionnelle du gouvernement québécois








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