jeudi 5 novembre 2009

Symbole religieux restreindrait le droit des parents d’éduquer leurs enfants selon leurs convictions

Passage cocasse dans l'affaire du crucifix dans les écoles italiennes. Dans son arrêt, la Cour européenne des droits de l'homme déclare que :
« 57. La Cour estime que l'exposition obligatoire d'un symbole d'une confession donnée dans l'exercice de la fonction publique relativement à des situations spécifiques relevant du contrôle gouvernemental, en particulier dans les salles de classe, restreint le droit des parents d'éduquer leurs enfants selon leurs convictions ainsi que le droit des enfants scolarisés de croire ou de ne pas croire. La Cour considère que cette mesure emporte violation de ces droits car les restrictions sont incompatibles avec le devoir incombant à l'État de respecter la neutralité dans l'exercice de la fonction publique, en particulier dans le domaine de l'éducation. »
Donc, ces éminences juridiques, ces docteurs du droit déclarent qu'un symbole passif accroché à un mur empêcherait les parents d'éduquer leurs enfants selon leurs convictions...

Au Québec, nous avons par contre un juge qui prétend lui qu'un programme obligatoire où l'enfant est confronté à 6 ou 7 religions, toutes traitées sur un pied d'égalité (au mieux), toutes dites aussi légitimes les unes que les autres, envers lesquels l'enfant doit faire preuve d'ouverture et de respect absolu tant au plan verbal que non verbal ne restreindrait pas le droit des parents d'éduquer leurs enfants selon leurs convictions ainsi que le droit des enfants scolarisés de croire ou de ne pas croire !

Car en classe d'ECR, l’élève n’est pas seulement appelé à donner son avis ; il doit aussi porter un jugement normatif sur les croyances et valeurs des autres :
« Il nomme des comportements ou des attitudes qui contribuent ou nuisent à la vie de groupe. Il reconnaît ses besoins et nomme ses responsabilités à l’égard des autres. Il considère certaines options ou actions possibles et en reconnaît des effets sur lui et sur les autres. Il privilégie des actions favorisant la vie de groupe en fonction du vivre-ensemble. Il fait des liens avec d’autres situations similaires. Il fait un retour sur ses apprentissages et sur sa démarche. »

(Programme ECR du primaire, page 297)

L’enfant est donc sollicité pour porter un jugement normatif sur les autres et leurs valeurs. Soyons clairs : est-ce que la réprobation de l'homosexualité, de l'avortement, de la théorie du genre, du libertinage nuit à la vie de groupe ? Expliquez-vous, cher élève, et faites un retour sur vos apprentissages en classe d'ECR...

Non content de sommer l’enfant de dénoncer ses camarades en repérant ce qui dans leurs croyances pourrait être contraire au respect de l’autre ou à la facilitation de la vie en commun, probablement selon les critères du politiquement correct, le programme lui demande en outre de porter un jugement normatif sur le fonds même de ses croyances en dénonçant ce qui en elle relève du stéréotype ou du préjugé. L’enfant est ainsi requis de :
« cerner des causes et des effets des préjugés et des stéréotypes présents dans la situation. »

(Programme du primaire page 298)

Rappelons cette autre injonction faite aux enfants :
« Être attentif à ses manifestations non verbales de communication et à celles des autres. »

« Se soucier de l’autre et prendre en considération ses sentiments, ses perceptions ou ses idées. »

(Programme du primaire, p. 283)

L’enfant est désormais enjoint non seulement de critiquer les idées des autres, mais aussi de sonder leurs arrière-pensées. Ordre lui est donné de prêter attention aux manifestations non verbales de communication de ses petits camarades. Un silence désapprobateur, un regard fuyant, une attitude de mutisme seront dès lors traqués comme autant de signes d’adhésion faible ou pire de désapprobation potentielle, et jugés comme tels. L’enfant dissident n’aura même plus la possibilité ou le droit de se réfugier dans l’intimité de son for intérieur ou de s’évader dans l’imagination du merveilleux puisque les signes mêmes de repli sur l’intériorité ou un monde extérieur au monde politiquement correct pourront être examinés, suivis, interprétés et traqués comme des signes de manque d'ouverture en matières de valeurs, le nouveau péché capital.






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