vendredi 14 août 2009

Contre le pluralisme du cours d’Éthique et de culture religieuse. Une défense de « l’exclusivisme chrétien » d’après Alvin Plantinga

Le philosophe Jean Laberge, auteur de En quête de sens a écrit un billet intéressant sur le cours d'éthique et de culture religieuse et son apologue le plus connu, Georges Leroux qui se dit volontiers « jacobin » et « pluraliste normatif » et dont la conception de la philosophie morale, dont Dieu est absent, a des élans messianiques et utopistes (il semble même s'en rendre compte voir la vidéo ci-dessous).


Le prof. Georges Leroux au sujet du cours d'éthique et de culture religieuse :
« On peut s'interroger sur quelque chose qui pourrait s'apparenter à de la folie. Actuellement, personne au Québec ne mesure l'amplitude du changement et ses conséquences réelles »

« Le pluralisme en question Les promoteurs du nouveau cours d’Éthique et de culture religieuse tablent dans leur argumentaire sur les vertus du pluralisme moral et religieux.

Par exemple, l’argument central de l’essai de Georges Leroux, Éthique et culture religieuse, dialogue. Arguments pour un programme (Fides, 2007) est, en gros, le suivant : il y existe, de facto, un pluralisme dans la société québécoise ; ergo, l’apprentissage du pluralisme moral et religieux dans le dialogue doit être la norme. D’autres prémisses sont invoquées, dont celle voulant que personne ne peut s’ériger en juge des croyances d’autrui ; de plus, le principe d’égalité, au cœur de l’État démocratique québécois, veut que toutes les confessions de foi soient considérées sur un même pied. Devant ces faits sociaux et ces valeurs partagées par une majorité de Québécois, l’auteur conclut à la nécessité d’une éducation au pluralisme moral et religieux.

À lire la défense de Leroux du programme en question, on a souvent l’impression qu’il commet une erreur de raisonnement que les philosophes désignent sous le nom de «sophisme naturalisme», car Leroux semble passer allègrement de ce qui est à ce qui doit être, au sens où la diversité des valeurs et des croyances ambiante de la société québécoise et de ses institutions laïques est si prégnant qu’il convient d’abouter l’éducation à cette nouvelle réalité sociale non seulement québécoise mais internationale. En ce sens, le pluralisme paraît être une démarche irrésistible, et chercher à s’y opposer c’est s’engager dans un combat d’arrière-garde. Qui peut sérieusement s’opposer au rouleau compresseur de la laïcité ?[1] Le pluralisme de jure, dont Leroux se fait l’apôtre, consacre ainsi la victoire totale de la laïcité sur le religieux.

[…]

Conclusion

Le pluralisme rejette au départ la vérité ; le chrétien part avec la vérité et cherche à la comprendre. C’est le mot fameux de saint Anselme : fides quaerens intellectum. Je crois pour comprendre. Plantinga est philosophe d’abord parce qu’il est chrétien. Aussi scandaleux que cela puisse paraître aux tenants du pluralisme, l’exclusivisme est la meilleure voie pour le développement de l’esprit critique car il ne rejette pas au départ l’idée de vérité. Malgré ses positions antichrétiennes notoires, Nietzsche avait excellemment compris la démarche épistémologique qui sous-tend l’exclusivisme chrétien. L’exclusivisme chrétien de Plantinga, offre plus de garantie à la vérité, même si on n’est pas en mesure de prouver les croyances fondamentales chrétiennes, tout simplement, comme nous l’avons vu, parce que cette entreprise fondationnelle est illusoire. Pour penser le pluralisme, il faut partir de l’exclusivisme, et non l’inverse, comme le souhaite le programme d’Éthique et de culture religieuse. À mon avis, il n’aurait pas fallu abolir le cours d’enseignement religieux catholique dans nos écoles. À la lumière de ce qui précède, je suis d’avis que le pluralisme religieux sur lequel repose le cours d’Éthique et de culture religieuse est une voie sans issue et conduit tout droit à un échec. »
Texte complet ici.