Pour commencer cette première journée du procès de Loyola contre le Monopole de l'Éducation du Québec, les avocats de Loyola ont déposé plusieurs nouveaux documents au sujet du projet éducatif, des exigences de l'école et de son caractère confessionnel.
Les deux témoins « ordinaires » de Loyola ont été entendus en interrogatoire et contre-interrogatoire, à savoir Paul Donovan directeur de Loyola High School, et John Zucchi, parent d'un élève de l'école.
M. Donovan a expliqué en détail ce qui caractérise une école catholique jésuite et comment le programme pédagogique en entier est investi de ce caractère et de ces valeurs.
Il a aussi fait valoir comment son école concrétise déjà depuis longtemps, dans les enseignements et dans la vie et les projets scolaires, les deux grands objectifs du programme ECR : la reconnaissance de l'autre et la poursuite du bien commun.
Le programme éducatif de Loyola vise aussi depuis longtemps les mêmes « compétences » que le programme ECR : la compréhension du phénomène religieux, la réflexion éthique et le dialogue.
Il a aussi expliqué comment l'enseignement des religions du monde à Loyola inclut la dimension de foi et les implications dans la vie personnelle pour chaque religion, contrairement au programme ECR, qui, a-t-il dit, ne s'attache qu'à l'expression extérieure des religions. À cet effet, il a dit trouvé plus approprié, pour parler du judaïsme, par exemple, d'inviter un rabbin pour en parler. M. Donovan a rappelé que le collège Loyola offre un cours des religions du monde depuis 25 ans. L'école invite depuis plusieurs années des imans et des rabbins pour qu'ils expliquent leur religion a précisé M. Donovan.
Toujours lors de son témoignage, M. Donovan a dit que le cours ECR est incompatible avec la perspective catholique. Au cœur de cette incompatibilité : la position « neutre » requise de l'enseignant d'ECR. Pour M. Donovan, l'enseignant à Loyola, doit recevoir, et même faire ressortir, toutes les positions dans un questionnement éthique, mais doit s'engager lui-même dans un vrai dialogue, et surtout, exprimer et énoncer la perspective catholique.
M. Donovan a soumis que le programme de Loyola est « équivalent » au programme ÉCR, et demande que son école puisse continuer de rejoindre les objectifs du programme ministériel, mais selon la mission propre de l'école et avec la perspective jésuite catholique.
Quand Paul Donovan a participé aux séances de formation pour le nouveau cours obligatoire du gouvernement intitulé éthique et culture religieuse, le directeur du collège Loyola a été découragé par l'attitude exprimée par d'autres enseignants quant à la présence de la religion à l'école.
« Il semblait y avoir cette attitude qu'ils allaient se débarrasser de la religion » a déclaré M. Donovan au juge Gérard Dugré de la Cour supérieure du Québec alors qu'il expliquait pourquoi son école s'opposait à mise en place du nouveau cours ECR de façon « neutre ».
Gérard Dugré est un juge récemment nommé qui aurait pris connaissance du dossier la semaine passée. Toutefois, il a montré une bonne possession des enjeux et a tenu à ce que les deux partis présentent au tribunal les tenants et aboutissants dans une introduction liminaire. Quand Me Jobin lui a dit que le ministère reprochait à Loyola d'enseigner un programme qui ne favorisait pas le dialogue, le juge Dugré a demandé si le principe « Aimez-vous les uns les autres » n'impliquait pas automatiquement un dialogue. Cette question n'a pas suscité de réponse de la part des deux procureurs, Me Jobin et Me Jacob.
M. Donovan a déclaré qu'il n'était pas raisonnable de s'attendre à ce qu'une école privée jésuite comme Loyola enseigne un programme sans permettre à ses enseignants de préciser la relation entre le contenu du cours et leur foi catholique.
« Nous voulons le faire à la manière catholique » a-t-il déclaré hier devant le juge. « Nous ne voulons pas séparer notre foi de ces questions. »
En tant qu'école catholique, il est essentiel que les enseignants de Loyola puissent parler des « éléments de la foi » quand il donne ce cours a-t-il ajouté. « Sinon, c'est réduire la religion à de simples manifestations culturelles ». « Nous ne voulons pas apprendre que certaines personnes ne mangent pas de viande contenant du sang, sans dire pourquoi » a expliqué le directeur de Loyola devant le juge Dugré.
Me Benoît Boucher, procureur du ministère, a affirmé que jamais le ministère ne permettrait un cours d'inspiration catholique ou religieuse obligatoire, car cela contreviendrait à la charte, puisque tous les étudiants à Loyola ne sont pas catholiques.
Me Boucher a aussi souligné le peu de renseignements fournis par Loyola à la ministre, lors d'échanges précédents (mai 2008 à novembre 2008) au sujet de l'équivalence possible du programme Loyola avec ECR quand Loyola avait fourni une table des matières de son programme ECR « équivalent ».
Celle-ci a déjà en août 2008 refusé l'exemption à Loyola avec une réponse de non-équivalence en 6 points, où la perspective jésuite catholique du programme de l'école était essentiellement mise en cause.
Me Boucher a aussi interrogé M. Donovan au sujet de la position d'autres autorités jésuites sur l'obligation de donner le cours ECR dans une école jésuite, position qui s'est révélée effectivement divisée.
John Zucchi a ensuite témoigné. Professeur d'histoire à l'Université McGill, il a dit qu'il s'est joint à la requête contre le ministère parce qu'il est opposé au fait que les enseignants doivent rester « neutres » quand ils donnent ce cours. Fort de ses plus de 20 ans en tant que professeur d'université, M. Zucchi a affirmé que, selon lui, il est impossible d'enseigner un tel programme de façon neutre, de façon objective oui, mais pas neutre. Si cette neutralité signifie l'absence de religion dans la partie culture religieuse ou de morale en éthique, alors, nous sommes en présence d'un point de vue en soi.
Il a surtout exprimé ses attentes que Loyola puisse continuer d'être l'école catholique jésuite cohérente dans tous ses enseignements et valeurs, telle qu'il l'avait choisie pour son fils, Thomas. Celui-ci devrait suivre le cours ECR au collège Loyola l'année prochaine (2009/2010). « Je ne veux pas qu'il doive laisser de côté sa foi pendant un cours ou qu'un enseignant d'une école catholique doive abandonner sa perspective [catholique] » de préciser Zucchi.
Interrogé par CTV quant à la possibilité de donner le cours ECR séparément du cours de religion, M. Donovan a déclaré qu'il est un peu ridicule (« silly ») de demander aux élèves qui posent une question qui pourrait toucher à la morale dans le cours d'ECR d'attendre le lendemain pour avoir une réponse dans le cours de religion.
Les deux témoins « ordinaires » de Loyola ont été entendus en interrogatoire et contre-interrogatoire, à savoir Paul Donovan directeur de Loyola High School, et John Zucchi, parent d'un élève de l'école.
M. Donovan a expliqué en détail ce qui caractérise une école catholique jésuite et comment le programme pédagogique en entier est investi de ce caractère et de ces valeurs.
Il a aussi fait valoir comment son école concrétise déjà depuis longtemps, dans les enseignements et dans la vie et les projets scolaires, les deux grands objectifs du programme ECR : la reconnaissance de l'autre et la poursuite du bien commun.
Le programme éducatif de Loyola vise aussi depuis longtemps les mêmes « compétences » que le programme ECR : la compréhension du phénomène religieux, la réflexion éthique et le dialogue.
Il a aussi expliqué comment l'enseignement des religions du monde à Loyola inclut la dimension de foi et les implications dans la vie personnelle pour chaque religion, contrairement au programme ECR, qui, a-t-il dit, ne s'attache qu'à l'expression extérieure des religions. À cet effet, il a dit trouvé plus approprié, pour parler du judaïsme, par exemple, d'inviter un rabbin pour en parler. M. Donovan a rappelé que le collège Loyola offre un cours des religions du monde depuis 25 ans. L'école invite depuis plusieurs années des imans et des rabbins pour qu'ils expliquent leur religion a précisé M. Donovan.
Toujours lors de son témoignage, M. Donovan a dit que le cours ECR est incompatible avec la perspective catholique. Au cœur de cette incompatibilité : la position « neutre » requise de l'enseignant d'ECR. Pour M. Donovan, l'enseignant à Loyola, doit recevoir, et même faire ressortir, toutes les positions dans un questionnement éthique, mais doit s'engager lui-même dans un vrai dialogue, et surtout, exprimer et énoncer la perspective catholique.
M. Donovan a soumis que le programme de Loyola est « équivalent » au programme ÉCR, et demande que son école puisse continuer de rejoindre les objectifs du programme ministériel, mais selon la mission propre de l'école et avec la perspective jésuite catholique.
Quand Paul Donovan a participé aux séances de formation pour le nouveau cours obligatoire du gouvernement intitulé éthique et culture religieuse, le directeur du collège Loyola a été découragé par l'attitude exprimée par d'autres enseignants quant à la présence de la religion à l'école.
« Il semblait y avoir cette attitude qu'ils allaient se débarrasser de la religion » a déclaré M. Donovan au juge Gérard Dugré de la Cour supérieure du Québec alors qu'il expliquait pourquoi son école s'opposait à mise en place du nouveau cours ECR de façon « neutre ».
Gérard Dugré est un juge récemment nommé qui aurait pris connaissance du dossier la semaine passée. Toutefois, il a montré une bonne possession des enjeux et a tenu à ce que les deux partis présentent au tribunal les tenants et aboutissants dans une introduction liminaire. Quand Me Jobin lui a dit que le ministère reprochait à Loyola d'enseigner un programme qui ne favorisait pas le dialogue, le juge Dugré a demandé si le principe « Aimez-vous les uns les autres » n'impliquait pas automatiquement un dialogue. Cette question n'a pas suscité de réponse de la part des deux procureurs, Me Jobin et Me Jacob.
M. Donovan a déclaré qu'il n'était pas raisonnable de s'attendre à ce qu'une école privée jésuite comme Loyola enseigne un programme sans permettre à ses enseignants de préciser la relation entre le contenu du cours et leur foi catholique.
« Nous voulons le faire à la manière catholique » a-t-il déclaré hier devant le juge. « Nous ne voulons pas séparer notre foi de ces questions. »
En tant qu'école catholique, il est essentiel que les enseignants de Loyola puissent parler des « éléments de la foi » quand il donne ce cours a-t-il ajouté. « Sinon, c'est réduire la religion à de simples manifestations culturelles ». « Nous ne voulons pas apprendre que certaines personnes ne mangent pas de viande contenant du sang, sans dire pourquoi » a expliqué le directeur de Loyola devant le juge Dugré.
Me Benoît Boucher, procureur du ministère, a affirmé que jamais le ministère ne permettrait un cours d'inspiration catholique ou religieuse obligatoire, car cela contreviendrait à la charte, puisque tous les étudiants à Loyola ne sont pas catholiques.
Me Boucher a aussi souligné le peu de renseignements fournis par Loyola à la ministre, lors d'échanges précédents (mai 2008 à novembre 2008) au sujet de l'équivalence possible du programme Loyola avec ECR quand Loyola avait fourni une table des matières de son programme ECR « équivalent ».
Celle-ci a déjà en août 2008 refusé l'exemption à Loyola avec une réponse de non-équivalence en 6 points, où la perspective jésuite catholique du programme de l'école était essentiellement mise en cause.
Me Boucher a aussi interrogé M. Donovan au sujet de la position d'autres autorités jésuites sur l'obligation de donner le cours ECR dans une école jésuite, position qui s'est révélée effectivement divisée.
John Zucchi a ensuite témoigné. Professeur d'histoire à l'Université McGill, il a dit qu'il s'est joint à la requête contre le ministère parce qu'il est opposé au fait que les enseignants doivent rester « neutres » quand ils donnent ce cours. Fort de ses plus de 20 ans en tant que professeur d'université, M. Zucchi a affirmé que, selon lui, il est impossible d'enseigner un tel programme de façon neutre, de façon objective oui, mais pas neutre. Si cette neutralité signifie l'absence de religion dans la partie culture religieuse ou de morale en éthique, alors, nous sommes en présence d'un point de vue en soi.
Il a surtout exprimé ses attentes que Loyola puisse continuer d'être l'école catholique jésuite cohérente dans tous ses enseignements et valeurs, telle qu'il l'avait choisie pour son fils, Thomas. Celui-ci devrait suivre le cours ECR au collège Loyola l'année prochaine (2009/2010). « Je ne veux pas qu'il doive laisser de côté sa foi pendant un cours ou qu'un enseignant d'une école catholique doive abandonner sa perspective [catholique] » de préciser Zucchi.
Interrogé par CTV quant à la possibilité de donner le cours ECR séparément du cours de religion, M. Donovan a déclaré qu'il est un peu ridicule (« silly ») de demander aux élèves qui posent une question qui pourrait toucher à la morale dans le cours d'ECR d'attendre le lendemain pour avoir une réponse dans le cours de religion.