lundi 8 juin 2009

Une utopie mal servie par la réalité

Extrait d'un article de Radio-Canada :
Le programme est vaste. Une rupture, en fait, comme le dit M. [Georges] Leroux lui-même, et qui repose peut-être sur des épaules trop fragiles.

« J'ai beaucoup d'estime pour quelqu'un comme M. Leroux, pour son travail et sa réflexion », affirme d'entrée de jeu Normand Baillargeon, professeur au Département d'éducation et de pédagogie de l'UQAM. « [Mais] je crois que la réalisation concrète de ça est extrêmement improbable. La quantité d'information que l'enseignant doit être en mesure de maîtriser pour viser les objectifs du cours est absolument phénoménale. Ça demande une culture générale extraordinaire, une connaissance approfondie des différentes traditions religieuses et éthiques. »

Or, M. Baillargeon, quoiqu'il enseigne dans cette même faculté où l'on forme les futurs enseignants de ce programme, est plutôt pessimiste.

« En sciences de l'éducation, les formations offertes sont généralement extrêmement faibles, peu solides pour ce qui est du contenu théorique. C'est ce que je constate; mes étudiants me le répètent à satiété. »

Et s'il n'y avait que ça. « Mais vous comprenez aussi que ce n'est pas un enseignement comme les autres. Il faut savoir faire preuve d'une grande sensibilité, d'une capacité de négocier des conflits parfois profonds, avec des parents, sur des questions de valeurs extrêmement fondamentales. »

Il poursuit : « Je vais être franc avez vous. J'ai fait de très longues études, je suis à l'université depuis des années, j'ai écrit sur des tonnes de sujets [dont ce programme], et si je devais enseigner ce cours-là au secondaire à partir de septembre, je passerais un été d'enfer à étudier. Et pourtant, je me suis intéressé à ces questions. »

Que sais-je?

Normand Baillargeon pose une question fondamentale : à partir de quel savoir s'exerce la pensée des enfants?

Première journée du procès contre le cours « neutre » d'ECR imposé au collège catholique privé Loyola

Où Me Boucher, avocat du Monopole de l'Éducation, nous apprend que le cours d'éthique et de culture religieuse « n'enseigne pas l'éthique », « n'enseigne pas les religions », mais « qu'on veut se questionner, on veut examiner de façon neutre les représentations des différentes religions. »

Un cours d'éthique qui n'enseigne pas l'éthique, hmmm.




Pour ce qui est de la neutralité, il faut se rappeler ce qu'en disait l'omniprésent Denis Watters, invité par tous les médias, qui disait :
« Ce n’est pas un programme neutre, et je le dis haut et fort : ce n’est pas un programme neutre  »

Denis Watters
Responsable à l'époque du cours d’ECR
au ministère de l’Éducation (MELS)
(Radio-Canada, 24 avril 2008)