mercredi 20 mai 2009

Course breaks the golden rule

Lettre envoyée à la Gazette de Montréal par Ed Hoyer de Roxboro  :
Michael Schleifer completely sidesteps the concerns raised by William Johnson and the questions raised by Loyola High School.

First, under the Charter of Rights and Freedoms, parents have the right to choose the religious training for their children. If parents want to teach a certain religion or philosophy, that is their right. If schools (and the Education system in Québec) try to teach something contrary to the parents belief, then parents have the ultimate authority and right to choose. It's all very well for Schleifer to argue that the course is good, but if the parents don't want it, they should have the final say. Strawberries might be good for you, too, but you don't have to eat them.

Second, the course is not age appropriate for third- or fifth-grade students. A child is taught by his parents and religious institution that certain things are true or sacred. Then if the school teacher, who is considered an authority by young children, teaches the contrary, the child will be confused. Children at that age cannot hold contrary views in their minds and try to figure out what they want to believe. Schleifer refers to the golden rule – "Don't do to others what you don't want them to do to you," or in the positive form, "Do for others what you want them to do for you." By forcing a course of study on children, the state is breaking this vital rule.

Ed Hoyer, Roxboro

Les chemins de Gravel

Lettre de Benoit Girouard envoyée à La Presse (en attente de publication) :
J’ai été surpris ce dimanche matin de lire les propos de l’abbé Gravel qui qualifiait les opposants au cours d’éthique et de culture religieuse de « …petit groupe d’opposants, plus fanatiques les uns que les autres ». Il ne pouvait s’arrêter et rajoutait vers la fin « …je me méfie de l’intégrisme fanatique des opposants ».

Ça y est le mot est lancé les opposants au cours d’ÉCR sont des fanatiques et des intégristes. Cette tactique de communication qu’emploie ce cher prêtre-média fait malheureusement de plus en plus sa place dans notre monde moderne et démontre le peu d’envergure intellectuelle des opposants à telle ou telle idée. Par exemple au États-Unis, avant même d’entendre les arguments d’un expert qui réclame de fixer un plafond pour les gaz à effet de serre on dira qu’il est libéral (lire à l’anglaise) …qui sera compris par la population américaine comme gauchiste voir même communiste.

Au Québec c’est l’inverse, lorsque les Lucien Bouchard, Joseph Facal et autres parleront d’un Québec lucide, on dira qu’ils sont « à droite » afin de bien vendre l’idée qu’il ne vaut même pas la peine d’engager la conversation avec eux. Ce procédé qu’utilise M. Gravel est dans les faits une prise d’otage en règle, car l’individu ou le groupe qui se voit affubler de ces accusations, parce qu’à l’inverse du courant dominant, ne peut plus argumenter sur son idée avant d’avoir rétabli les faits quant à ce qu’il n’est pas. Un autre argument utilisé dans son texte, est celui de spécifier que les opposants au cours sont minoritaires.

Ainsi, selon lui, le petit nombre est une preuve d’absence de légitimité. Ce genre d’argument repris mainte fois par les médias n’a rien à faire avec le droit et encore moins avec la raison car, à ce titre, les femmes qui furent à l’origine une poignée à réclamer le droit de vote, n’auraient jamais dû l’obtenir, tout comme les premiers antiesclavagiste et que dire de la secte du Nazaréen devenu les catholiques d’aujourd’hui. La valeur d’une idée se défend au poids de son argumentaire et non du nombre de ceux qui la soutiennent ; justifier avec le nombre seulement n’est, dans les faits, que l’argument de ceux qui manquent d’argument.

Sur les arguments

M. Gravel a vu juste en disant que la transmission de la foi appartient d’abord aux parents, mais pas seulement que la foi, M. Gravel. Avant l’État, les premiers éducateurs sont les parents car ils représentent la famille, toute première unité qui bâtit une société. Pourtant, le cours d’ÉCR banalise et supplante les parents dans la transmission de l’éthique et des valeurs. Dans certains cas il viendra même en contradiction avec les valeurs familiales… car les familles aussi ont des valeurs. Vous avouerez que c’est plus dur d’avoir ce même genre de conflit avec un cours de mathématique ou de français. Ainsi nous ne parlons pas d’un problème d’ordre religieux mais bel et bien du rôle de l’État versus le droit parental.

Parlant de la responsabilité de la famille vis-à-vis de l’éducation des enfants, Charles de Koninck, ancien doyen de la faculté de philosophie de l’Université Laval, rappelait lors d’une conférence que « son droit est inaliénable, antérieur au droit de l'État, et inviolable ». Selon un vieil adage des régimes totalitaires, « quand nous sommes en minorité, nous réclamons pour nous la liberté au nom de vos principes ; quand nous sommes en majorité, nous vous la refusons au nom des nôtres. » L’abbé Gravel semble faire écho à cette maxime en écrivant que le cours « …favorise l’inclusion dans le respect de la dignité de chacun. C’est pourquoi il doit demeurer obligatoire pour tous sans exception. »

Il faut savoir que le respect de la dignité de chacun a toujours été incompatible avec le mot obligatoire et qu’à ce titre nous vous souhaitons, M. Gravel, bienvenue parmi les intégristes !

Benoit Girouard

Père de 5 enfants et président Union paysanne

Réal Gaudreault — Georges Leroux et les vérités universelles

Deux nouvelles capsules de l'historien Réal Gaudreault sur le procès de Drummondville.

Capsule 29 — Les vérités universelles I

« Au Palais de justice de Drummondville s’est tenu, la semaine dernière, un procès intenté par une famille contre la Commission scolaire des Chênes. M. Georges Leroux, un témoin expert du gouvernement, nous apprendra notamment que le cours ÉCR ne doit pas être sujet au régime d’exemption à cause de son caractère universel. Eh bien, oui. Le cours ÉCR est fondé sur des vérités universelles dont nos enfants ne doivent pas être privés. »


Capsule 30 — Les vérités universelles II

« Selon Georges Leroux, une vérité universelle est une vérité que partage naturellement l’ensemble des peuples du monde. « Tu ne tueras point » est un exemple de ce qu’est une vérité universelle selon Leroux. Mais qui donc peut se targuer d’être à la fois juge et arbitre de ce qu’est une vérité universelle? Croyez-le ou non, il paraît que, au Québec, nous sommes en possession de ce savoir extraordinaire et que c’est là une des raisons qui pousse l’État à imposer le cours ÉCR dans toutes les écoles du Québec. »

Joseph Facal : « Vous avez tort de regarder de haut Drummondville »

Chronique de l'ex-ministre péquiste Joseph Facal sur le procès de Drummondville :
Dieu est encore partout

Vous avez tort de regarder de haut Drummondville. Il s'y passe des choses très importantes.

Des parents de l'endroit viennent de s'adresser au tribunal pour obtenir que leurs enfants soient exemptés du nouveau cours d'Éthique et culture religieuse (ECR). Ce cours obligatoire remplace l'ancien régime qui donnait le choix entre l'enseignement de la religion catholique ou protestante, ou l'enseignement moral. Les parents sont des catholiques qui invoquent que c'est eux et non l'État qui devraient avoir le dernier mot en matière d'éducation religieuse.

J'avoue que l'ancien régime me chicotait. J'ai toujours pensé que ce n'est pas une des missions de l'école que de transmettre une foi religieuse particulière. C'est aux autorités religieuses et aux parents que ce rôle incombe.

Mais le gouvernement, lui, plaide que le cours ne vise qu'à former de bons petits Québécois ouverts à la diversité d'aujourd'hui, en les initiant aux différentes cultures et aux différentes religions. De la pure foutaise.

ENDOCTRINEMENT

Supposons, comme le notait Christian Rioux du Devoir, que vous voulez initier les enfants à la littérature arabe. Ne serait-il pas plus logique de le faire dans un cours de littérature donné par un professeur dont c'est la spécialité ? Si vous voulez initier les enfants à l'histoire des religions amérindiennes, un cours d'histoire donné par un historien de métier ne serait-il pas la façon toute désignée ?

Autrement dit, si on enlève du cours d'ECR tout ce qui normalement devrait trouver sa place dans des cours déjà prévus au programme, que reste-t-il ? Il reste la véritable intention des promoteurs du cours : non pas ouvrir les enfants à la différence, comme s'ils étaient présentement fermés, mais plutôt les convertir à leurs vues.

Et quelles sont ces vues ? Mais tout simplement, le nouveau catéchisme du Québec moderne : le multiculturalisme à la canadienne, les droits individuels, les Chartes. Nous sommes simplement en train de remplacer une religion par une autre. Nouvelles soutanes, nouveau discours, même mentalité.

Allez lire les documents produits par les promoteurs du cours ECR. Si j'avais de la place, je vous citerais des extraits ahurissants. L'enfant doit en venir à trouver normal que son petit copain sikh porte un couteau, ou que l'on déplace une date d'examen pour cause de fête religieuse. Si vous êtes contre, vous êtes « nostalgique » et souffrez de « repli identitaire ».

MATRAQUAGE

Ce sont toujours les mêmes questions qui reviennent.

Pour qu'un immigrant s'intègre, qui doit faire le plus gros du chemin, lui ou la société qui l'accueille ? Est-ce que la majorité a le droit de poser ses valeurs forgées par 400 ans d'histoire comme culture de convergence ? Les pratiques religieuses doivent-elles être confinées à la sphère privée et dans les lieux de culte prévus pour cela ? Où est-ce que les institutions publiques doivent se transformer pour accueillir toutes les croyances ?

Comme le notait une collègue, après dix ans d'un tel matraquage idéologique, nos enfants ne sauront pas grand-chose de l'histoire des religions, mais il n'y a pas une seule demande d'« accommodement », aussi exagérée soit-elle, qui ne leur semblera pas « raisonnable ». C'est le vrai but de ce cours.