dimanche 3 mai 2009

Création d'une école catholique non subventionnée à Québec ?

Un comité de 5 personnes s’est réuni le 30 avril à Québec dans l'intention d'explorer la fondation d'une école catholique indépendante non subventionnée.

Le comité de fondation s’était déjà réuni le 25 janvier dernier pour discuter de la fondation de la future école qui portera le nom de Notre-Dame des Écoles de Québec. Le comité avait alors reçu la bénédiction du cardinal Marc Ouellet en sa cathédrale. Il a également l’appui de l’Association Notre-Dame des Écoles, fondée par le Mgr Ouellet pour promouvoir ainsi une éducation fidèle au magistère de l’Église catholique.

Interrogé sur les raisons qui ont poussé ces parents à envisager une école non subventionnée, M. Bertrand Cloutier, président du comité de fondation, a déclaré que la raison principale qui poussait ces parents à ce grand sacrifice financier était de créer un environnement où les valeurs évangéliques pouvaient être vécues et comprises par l'exemple. L'école serait ainsi le prolongement de la maison en matière d'éducation.

Pour M. Cloutier, cette initiative vise à créer un grand nombre de petites écoles à échelle humaine et à s'éloigner de la massification des écoles publiques ou privées subventionnées. À ce stade, l'ouverture de Notre-Dame des Écoles de Québec n'est pas prévue avant la rentrée 2010.

Si ces écoles se voudront plus humaines et chercheront à présenter une anthropologie digne de l'homme et de sa finalité, il ne sera pas question de compromettre la qualité d'enseignement dans les matières obligatoires.

En sus des matières obligatoires imposées par le Monopole de l'Éducation du Québec — contrairement à de nombreux autres pays démocratiques comme la France ou l'Angleterre les écoles privées non subventionnées québécoises sont tenues de suivre par le menu le programme du gouvernement — ces écoles enseigneront des cours de religion solidement ancrés dans la doctrine catholique et les quatre piliers de la catéchèse. Il faut sans doute lire ici, en filigrane, une critique de ce que sont devenues les écoles privées dites catholiques subventionnées où l'animation pastorale catholique a été remplacée par une animation spirituelle et à l'engagement communautaire qui réserve une partie congrue à une spiritualité de plus en plus diffuse devant un engagement communautaire souvent très politiquement correct.

Selon M Cloutier, qui est lui-même enseignant dans une école catholique subventionnée, il n'est pas exclu que d'autres cours s'ajoutent au programme officiel afin d'assurer aux élèves une éducation plus complète.

M. Cloutier s'est dit inspiré dans sa réflexion sur la refondation d'une école catholique par le livre Refonder l'école catholique de Jean-Daniel Nordmann publié il y a quelques années aux éditions Ad Solem.

Relativisme, déracinement et constructivisme, visiblement les critiques turlupinent les pères du cours ECR

Les critiques portées contre le programme d'éthique et de culture religieuse, tant par le MLQ, les jeunes nationalistes de l'IRQ et les membres de la CLÉ semblent faire mouche.

En effet, les pontes subventionnés par nos impôts qui nous ont pondu le cours ECR se sont réunis en décembre dernier pour le 5e forum Éthique et culture religieuse. Au centre de leurs discussions : le relativisme, la possibilité de concilier enseignement et ne pas donner de réponses, comment passer une culture en évitant le prétendu piège du « nous » opposé aux autres. On reconnaît là les critiques faites au cours d'ECR.

Visiblement, ces critiques semblent assez troubler les pontes du Monopole — dont certains sont experts ou témoins dans les procès à venir contre l'imposition du cours d'éthique et culture religieuse — qu'ils en ont fait les thèmes centraux de leur colloque subventionné :
  1. Comment être objectif et impartial sans tomber dans le relativisme ?, par M. Daniel Weinstock, de l’Université de Montréal ;
  2. Comment respecter l’identité de chacun tout en recherchant le bien commun ?, par M. Georges Leroux, de l’UQAM ;
  3. Comment enseigner sans donner de réponses ?, par M. André Lacroix, de l’Université de Sherbrooke ;
  4. Comment être un passeur culturel tout en évitant le piège du nous… et les autres ?, par Mme Marie-Paule Desaulniers ;
  5. Ethic and Religious Culture: How Does One Promote Its Relevance While Avoiding Relativism?, par M. Spencer Boudreau, de l’Université McGill.
Aucun critique dissident ne semble avoir été invité « pour favoriser la recherche commune d'une solution "correcte" dans un dialogue respectueux », pour paraphraser M. Georges Leroux.

La base a parlé : motion rejetée à 95 % au 2e Forum jeunesse de l’archidiocèse de Québec

L’archidiocèse de Québec tenait son 2e Forum jeunesse en fin de semaine.

La Commission permanente de la jeunesse, l’équipe de pastorale jeunesse et des vocations du diocèse de Québec ainsi que le Centre Québec IXTHUS, qui fermera bientôt ses portes, organisaient l’événement.

Radio Ville-Marie avait pu mettre la main sur la liste des propositions ayant reçu le plus grand nombre de votes, parmi lesquelles en 5e position celle-ci qui avait trait à l'éducation :
« Que l'Église catholique de Québec, au premier chef son Archevêque, tout en prônant une laïcité ouverte, appuie sans équivoque les visées principales du cours d'éthique et culture religieuse qui sont de préparer les élèves à vivre dans une société pluraliste et de développer chez eux le respect de la différence. »
Selon nos informations, la motion a été rejetée ce dimanche par 95 % des votants.

Voyons si Radio Ville-Marie parlera maintenant de cette défaite cuisante pour les gens qui se disent catholiques et pro-ECR après avoir fait leur publicité.


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