mercredi 15 octobre 2008

Benoît XVI pour la liberté de choix entre cours de religion et cours d'éthique...à Berlin

Depuis toujours, les cours de catéchisme font partie intégrante du système scolaire allemand. Mais il y a deux ans, les collèges et lycées berlinois, ville fortement à gauche, ont décidé de les remplacer par des cours d'éthique, un mélange de philosophie, de valeurs morales et d'histoire des religions.

Pour Karim Hassan, professeur d'éthique dans un lycée berlinois, cette décision répond au mélange des cultures dans la capitale : « Nos élèves sont d'origines diverses, chaque groupe religieux devait donc participer à un cours de religion différent. Or il est essentiel d'apprendre à vivre ensemble et de découvrir les différences des autres. »

Il n'y a donc plus de catéchisme à l'école : pour étudier leur religion, les élèves peuvent profiter d'un enseignement religieux, mais en dehors des heures de cours.

Pour les associations chrétiennes, il y a là une volonté de marginaliser la religion. Selon elles, les élèves devraient avoir le choix entre éthique et religion dans leur emploi du temps, comme dans d'autres régions allemandes. Les églises berlinoises ont donc lancé fin septembre une initiative dont l'objectif est d'organiser un référendum dans la capitale. Le pape Benoït XVI a annoncé la semaine dernière qu'il leur apportait son soutien.


Selon le docteur Christoph Lehmann, fondateur de la campagne Pro-Reli : « Les églises ont la possibilité d'offrir des cours de religion dans les écoles mais ces cours n'ont pas le même statut qu'un cours normal. Beaucoup d'élèves choisissent de ne pas y participer parce qu'ils sont souvent tard l'après-midi ou très tôt le matin. »

Les lycéens sont en effet très pragmatiques sur les désagréments et les avantages du cours d'éthique unique et obligatoire. Un élève explique : « Je suis pour le retour des cours de religion, comme ça, j'aurai moins d'heures par jour, et puis les autres auront cours aussi et ne pourront pas rentrer chez eux. » Pour un autre : « Dans le cours d'éthique, on apprend plein de choses et puis on n'a pas beaucoup d'examens. C'est vraiment sympa et on discute beaucoup. »

La religion retrouvera-t-elle sa place à l'école ? Tout dépendra de l'issue de cette initiative. Les partisans de l'enseignement religieux à l'école publique doivent récolter 170 000 signatures avant le 21 janvier 2009 pour obtenir l'organisation d'une consultation populaire.

Poursuite en justice à Drummondville

Le nonce apostolique très réticent envers le cours d'éthique et de culture religieuse

Extraits d'une lettre envoyée par M. Luciano Dorotea, ex-représentant du gouvernement à la délégation du Québec à Rome, parue dans La Presse du 14 octobre 2008.
Normalement, les ambassadeurs en poste sont contraints à un devoir de réserve dans leurs déclarations publiques et s'expriment par la voie diplomatique (notes et rencontres). Il est donc surprenant de voir le Nonce apostolique au Canada (l'ambassadeur du Saint-Siège), Son Excellence Mgr Luigi Ventura, déclarer le 2 octobre dernier, dans Avvenire que la loi québécoise sur le Programme d'éthique et de culture religieuse « apparaît contraire aux normes constitutionnelles (canadiennes) et peut-être aussi à la Charte des droits de l'homme, en ce qui concerne la liberté des parents à éduquer ». Selon le Nonce, cela amène, dans les faits, à « construire une religion laïque, l'État s'érigeant en organisme d'éducation morale, en maître d'une doctrine qui a comme dogme : personne n'a le monopole de la vérité ».

Réponse à M. Blouin enseignant au secondaire

Réponse à M. Blouin, enseignant à l'école secondaire Wilfrid-Léger de Waterloo. Cette lettre ouverte fut publiée dans La Voix de l'Est.
Monsieur Dominic Blouin,

J’ai été surpris de la teneur de votre lettre parue mardi dernier. Que la Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ) utilise les médias pour promouvoir la cause qu’elle promeut, il n’y a là rien d’autre qu’un procédé que tous les groupes citoyens utilisent et qui renvoie à la liberté d’expression dont vous profitez vous-même allègrement. Quant aux critiques acerbes que vous exprimez sur la religion, c’est justement à cause de telles opinions et attitudes que la CLÉ a raison de combattre le nouveau cours obligatoire d’Éthique et de culture religieuse.

Guy Durand
Professeur retraité de l’Université de Montréal
Durham