samedi 17 mai 2008

Tout ça pour ça ? Les ethnies se replient malgré le multiculturalisme imposé à tous par le Monopole ?

On comprend que l’immigration croissante ait pu plaire à certains « laïques » et autres athées du Québec adeptes du multiculturalisme.

On allait pouvoir prétexter de la diversité croissante, à Montréal surtout, pour imposer à tous les Québécois un programme d’histoire qui sacrifie au prêt-à-penser multiculturel le plus affligeant et un autre d’éthique et de culture religieuse relativiste. Pourquoi ? Parce que. Parce qu’« on en était rendu là » comme l’avait si éloquemment expliqué un ancien ministre de l’éducation du Québec en 2005. Évidemment, il s’agissait d’un bon tour joué aux prétendus extrémistes et autres rétrogrades qui auraient encore voulu qu’on enseigne qu’une religion particulière était la bonne sans que l’État instille le doute par un cours relativiste obligatoire imposé à tous les enfants.

Pour la bonne cause laïciste et relativiste, il avait fallu modifier – sans que cela soit jamais au programme d’un parti lors d’une élection – la constitution canadienne (article 93) pour éliminer d’importantes protections offertes aux parents catholiques et protestants, amender l’article 41 de la Charte québécoise des droits et libertés pour limiter le rôle des parents dans le choix de l’éducation de leurs enfants et leur droit à des programmes scolaires qui respectent leurs croyances et convictions. Les professeurs ne pourront plus bénéficier de l’article 20 de la Loi sur l’instruction publique et refuser de donner le cours d’éthique et de culture religieuse. Les écoles prétendument privées au Québec (même celles qui ne reçoivent aucun subside) devront enseigner ces programmes controversés.

Eh, bien. S’il s’agissait de s’assurer que l’école québécoise serait plus diverse à Montréal en éliminant partout d’anciens droits et libertés religieuses, il semble que toutes ces contraintes et pertes de droits furent en vain. Rappelons que les écoles publiques protestantes et catholiques étaient déjà diverses et qu’aux États-Unis les écoles catholiques privées sont souvent plus diverses que les écoles publiques qui le plus souvent recrutent dans un bassin géographique homogène.

Vaines toutes ces libertés perdues. En effet, on assiste désormais à une demande d’écoles ethniques au Québec, loin du relativisme officiel. Chaque communauté culturelle et ethnique – et le gouvernement s’assure que leur poids augmente chaque année – semble vouloir ses écoles. Foin de l’assimilation et de l’intégration. Vive les racines semblent dire ces immigrants. Rappelons que le Québec est déjà la province qui assimile linguistiquement le moins vite les immigrés. Ils semblent hésiter à se défaire de leur langue dans un milieu où le français n’est pas hégémonique et l’anglais est encore très utile. Il y a fort à parier que les choses n’iront guère mieux en matière de valeurs culturelles alors que les immigrés renforceront leur poids et que la majorité francophone vieillit rapidement et que ses enfants sont déjà minoritaires dans certaines écoles montréalaises et le deviendront de plus en plus.

Isolement des communautés ethniques symbolisé cette semaine par un projet d'école « afrocentriste » qui est sur le point d’accoucher à Montréal. Des représentants de la communauté noire soumettront la semaine prochaine un projet d'école publique anglophone faisant une place importante à la promotion du patrimoine africain.

Selon ses concepteurs, l'école afrocentriste permettrait de redonner une fierté aux jeunes noirs déconnectés de leur héritage culturel. Elle encadrerait mieux les jeunes et contribuerait à lutter contre le décrochage scolaire, qui frôle les 50% chez les élèves noirs au secondaire.

Il existe déjà deux autres primaires publiques anglophones à Montréal qui offrent des projets pédagogiques à caractère ethnoculturel; l’une se concentrant sur la culture italienne et l'autre sur la culture juive.

Le maire de Côte-Saint-Luc, Anthony Housefather, caresse également l'idée de proposer une école secondaire qui se distinguerait par une offre en études juives.

« Ces deux écoles sont très populaires. Des parents campent même dans la cour d'école au moment de l'inscription, ce qui est plutôt rare puisque notre commission scolaire a perdu quelque 800 élèves l'an dernier », précise M. Cohen, porte-parole de la commission scolaire anglophone de Montréal.

Sources : La Presse et Le Devoir.