lundi 14 décembre 2020

Sondage : La religion ne s’est pas effondrée dans notre société. Elle a seulement changé de visage

Baromètre de ce que les Québécois déclarent trouver le plus immoral (1990 comparé à 2020)

À VOTRE AVIS, EST-CE QUE LES ACTIONS SUIVANTES SONT IMMORALES OU NON (2020) ?

1. Le harcèlement psychologique : 96 %

2. Faire des commentaires racistes : 95 %

3. Faire des commentaires homophobes : 94 %

4. Insulter quelqu’un sur les médias sociaux : 91 %

5. Être sexiste : 88 %

6. Ne pas payer d’impôts : 88 %

7. Ne pas faire attention à l’environnement : 87 %

8. Ne pas payer ses dettes : 83 %

9. Les punitions corporelles aux enfants : 81 %

10. La consommation de drogues dures : 78 %

11. Être contre le port du masque : 75 %

12. Les relations extraconjugales : 69 %


13. Croire à des théories du complot : 63 %

14. L’excès d’alcool : 60 %

15. Rire des religions : 59 %

16. Le travail au noir : 53 %

17. La prostitution : 46 %

18. Posséder une ou des armes à feu : 41 %

19. Les couples ouverts : 41 %

20. Les relations sexuelles avant 16 ans : 35 %

21. Aller sur des sites pornographiques : 26 %

22. La consommation de la marijuana : 25 %

23. L’avortement : 11 %

24. Avoir une relation homosexuelle : 9 %

25. Le divorce : 5 %

LE BAROMÈTRE DE L’IMMORALITÉ QUÉBÉCOISE EN 1990

1. Excès de boisson : 92 %

2. Relations amoureuses avant 16 ans : 80 %

3. Prostitution : 68 %

4. Relations extraconjugales : 66 %

5. Blasphème : 63 %

6. Avoir une relation homosexuelle : 46 %

7. Avortement : 43 %

8. Divorce : 37 %


► Méthodologie

Une question ouverte a été posée aux panélistes LEO (Léger Opinion) pour qu’ils soumettent ce qu’ils jugent immoral. Ensuite, un sondage scientifique a été réalisé auprès de 1000 Québécoises et Québécois représentatifs, du 13 au 15 novembre 2020, sur la base de 35 actions immorales. Seules les 30 premières sont présentées dans ce baromètre. 

[Malheureusement, le sondage de 1990 semble ne pas avoir porté sur de nombreux sujets : est-ce que, par exemple, faire des commentaires racistes ou faire du harcèlement psychologique était mal vu à l’époque ? Et à quel point ? Et qu’est-ce que ces notions veulent dire dans la pratique quand on sait la facilité avec laquelle d’aucuns crient au racisme aujourd’hui ?]

Le constat pour le Journal de Montréal

En 1990, Léger sondait les Québécois sur leurs principaux tabous. 30 ans plus tard, les résultats sont éloquents. En 1990, 46 % jugeaient l’homosexualité immorale. Ce taux est maintenant de 9 %. La perception quant à l’avortement est passée de 43 % à 11 %, le divorce, de 37 % à 5 %, la prostitution, de 68 % à 46 % et les relations sexuelles avant l’âge de 16 ans, de 80 % à 35 %. De 1990 à 2020, nos interdits se sont complètement effondrés, au profit d’une société « plus ouverte et plus inclusive » [sic]. 

La surprise

Le Québec a de nouveaux péchés capitaux : le harcèlement psychologique, les commentaires racistes, homophobes ou sexistes et les insultes sur les médias sociaux sont devenus les 5 actions les plus immorales, selon une grande majorité de Québécois. Ce sont les nouveaux interdits de notre époque et ils sont, pour la plupart, liés aux médias sociaux.


La tendance

Les Québécois sont de plus en plus permissifs sur les questions de sexualité. Les relations sexuelles avant 16 ans sont plus acceptées qu’auparavant, tout comme la fréquentation de sites pornographiques. Il faut dire aussi que le couple ouvert est immoral pour 41 % d’entre nous seulement. Même chose pour les relations sexuelles avant le mariage qui apparaît maintenant comme une chose plus qu’acceptable. Les Québécois, niveau sexualité, sont moins dans le jugement et plus dans l’ouverture [sic]. 

[Cette « ouverture » est bien évidemment orientée (antiracisme, LGBTQ, écologisme, liberté d’avorter) et ce n’est souvent qu’une fermeture envers d’autres valeurs, celles de la famille traditionnelle, de la valeur de la vie à naître, du sens de la lignée, etc. Il serait intéressant de se pencher sur les mécanismes de remplacement des valeurs de jadis. Dans quelle mesure l’école québécoise participe-t-elle à l’établissement de la nouvelle morale, de la nouvelle religion.]

QUAND LA MORALE CHANGE DE DÉFINITION

par Mathieu Bock-Côté, Le Journal de Montréal

Le monde et les temps changent, c’est bien connu. Et notre définition de ce qui est moral et immoral aussi, comme en témoignent les résultats de ce sondage Léger.

On le voit, en 1990, le bien et le mal sont encore marqués par la vieille morale chrétienne concernant la vie sexuelle. Il n’en est plus ainsi. Les interdits d’hier se sont effondrés.

Les hommes et les femmes ont gagné en liberté dans leur vie privée. Mais de nouveaux interdits sont apparus.

Ils touchent à la question du racisme, généralement considéré comme le plus grand mal, ce qui n’est nullement contestable. Nous savons à quelles horreurs il a poussé dans l’histoire.

Le visage du diable

Le racisme prend même le visage du diable, et ceux qu’on imagine possédés par l’intolérance doivent être exorcisés. À la tempête d’eau bénite succède la tempête médiatique.

On ne méfie d’ailleurs des tentateurs et des esprits mauvais qui pousseraient nos concitoyens à commettre ce nouveau péché ! Pour cela, on les diabolise.

Mais toute époque a ses problèmes théologiques ! Comment définir le fameux racisme ? Ce n’est pas toujours clair. Comment définir l’intolérance ? Est-ce que certains proposent une définition exagérément élargie de ce nouveau péché ?

Disons-le autrement.

La religion ne s’est pas effondrée dans notre société. Elle a seulement changé de visage. Elle se réclamait autrefois de la figure du Christ, elle se réclame aujourd’hui de la « Diversité ». Elle réclame aussi qu’on l’adore et traite d’hérétiques ceux qui posent trop de questions.

Curés

L’Église catholique a été remplacée comme productrice de morale par les mouvements qui prétendent incarner la diversité. Eux aussi connaissent leurs fanatiques. Ils ont même leurs mots tabous, comme on l’a vu récemment.

Questionnons-nous : dans trente ans, comment verrons-nous la morale qui nous semble aujourd’hui aller de soi ? Et que penserons-nous de ceux qui, même s’ils ne portent pas de soutanes, se comportent pratiquement comme de nouveaux curés ?

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