samedi 16 mars 2013

Le pape François sur l'éducation


Extrait du livre Sobre el Cielo y la Tierra (Du Ciel et de la Terre), un dialogue entre Jorge Bergoglio, désormais le pape François, et le rabbin Abraham Skorka, recteur du Séminaire rabbinique latino-américain :

« Je ne suis pas non plus d’accord avec des cours de religion qui impliquent une discrimination envers les non-catholiques. Mais je crois que la religion doit faire partie de l'éducation à l'école, en tant qu'un des éléments du programme offert dans la salle de classe. Je trouve discriminatoire qu’on ne parle pas de religion, qu’on n’enseigne pas la conception religieuse de la vie et les événements historiques comme dans d'autres disciplines.

[…]

Dans la Bible, Dieu est présenté comme un éducateur : « C'est moi qui guidai les pas d'Éphraïm, le soutenant par ses bras » [Osée 11 :3]. [Note du traducteur : le pape François utilise l’expression populaire argentine « a babucha » dans sa version de ce verset.] L'obligation du croyant est d’élever sa descendance. Tout homme et toute femme a le droit d'éduquer ses enfants dans ses valeurs religieuses. Quand l’État prive les enfants de cette éducation, cela peut conduire à des cas comme le nazisme où les enfants étaient endoctrinés dans d'autres valeurs que celles de leurs parents. Les totalitarismes ont tendance à monopoliser l'éducation pour amener l'eau à leur propre moulin.

L'école éduque à la transcendance, à l’instar de la religion. Mais si l’école n’ouvre les portes à une vision religieuse du monde, elle mutile le développement harmonieux de l’enfant. Parce que son rôle est de transmettre les valeurs du père à son fils. On est privé de l'héritage culturel et religieux. Si l’on prive l’éducation de la transmission de la tradition des parents, il ne reste plus que de l'idéologie. On ne voit la vie qu’à travers des yeux remplis, il n’existe pas d’herméneutique [à savoir de science de l’interprétation] aseptisée, même pas en éducation. Les mots sont chargés d’histoire, des expériences de la vie. Quand on laisse un vide, celui-ci se remplit d’idées éloignées de la tradition familiale; c’est ainsi qu’apparaît l’idéologie. Je me souviens qu’à l’école industrielle [où le pape François a étudié la chimie] il y avait un professeur communiste. Nous avions une relation géniale avec lui, il remettait tout en question et nous a fait beaucoup de bien. Mais il ne nous a jamais menti, il nous a toujours dit d'où il nous parlait et quelles étaient son herméneutique [sa grille d’interprétation] et sa vision du monde.

[...]

Il existe une différence entre être un enseignant et être un maître. L'enseignant donne sa matière froidement, tandis que le maître s’implique. Il est foncièrement un témoin. Il y a cohérence entre son comportement et sa vie. Il n’est pas un simple répétiteur d’une science, comme l’est l’enseignant. Il faut aider les hommes et les femmes à être des maîtres, à témoigner, c’est la clé de l'éducation. »

Extrait du chapitre 18, De l'éducation.





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