Anne Coffinier, directrice de la Fondation pour l’école, et Jean-Paul Brighelli, professeur agrégé et auteur de La Fabrique du crétin, débattent de la place des parents dans l'école. Extraits :
« Anne Coffinier – Les parents sont les premiers éducateurs et les premiers responsables de leurs enfants. C’est une affirmation constante du magistère de l’Église et c’est aussi une vérité expérimentale vivement ressentie par chaque parent ! Il revient en revanche à l’État et aux organismes d’intérêt général compétents de mettre à la disposition de tous une information la plus complète, honnête et exhaustive possible sur la réalité de l’offre scolaire existante. Il faut bien voir que l’on est face à un choix de société fondamental. Pour qu’il y ait une véritable État de droit, il faut tout d’abord que le choix de l’école soit reconnu et garanti constitutionnellement aux parents, que l’information sur la qualité de l’offre soit accessible à tous et que les parents aient les moyens financiers de jouir effectivement de ce droit.
Si l’État s’arroge le droit de choisir le destin de nos enfants à notre place, nous sommes dans une société de type totalitaire caractérisée par l’emprise de la sphère publique sur les familles et les consciences. C’est hélas en partie le cas aujourd’hui. Dans la mesure où l’État rend gratuit un seul type d’enseignement, impose la carte scolaire et interdit, à coup de lois, à l’école privée d’être gratuite, il pèse lourdement sur le choix des familles, surtout des plus démunies.
Aujourd’hui, l’institution scolaire entretient une relation très ambiguë avec l’autorité des parents qu’elle prétend reconnaître et même vouloir renforcer, mais qu’en pratique elle sape consciencieusement. Les parents sont infantilisés, tenus à bout de gaffe loin de la salle de cours. Leur autorité est souvent bafouée par une Éducation nationale qui s’aventure impudiquement jusque dans la formation des consciences des enfants à travers l’éducation civique ou sexuelle, ou l’invasion plurimorphe du politiquement correct dans la vie de l’école. [...]
Jean-Paul Brighelli – Les trois quarts des parents ne connaissent rien au système éducatif — par manque de formation, d’information ou de temps. Et encore moins aux matières enseignées, qui bien souvent diffèrent de celles qu’on leur a jadis enseignées. L’idée qu’ils puissent choisir librement l’école de leurs enfants est pour moi une vue de l’esprit.
Quant à la carte scolaire, elle a été largement assouplie, mais aujourd’hui encore, c’est la proximité qui est le premier facteur dans le choix des parents. Tout le monde n’a pas le loisir d’amener ses enfants dans un établissement situé à des kilomètres. Ou de les faire amener. Il y a un univers où les gens travaillent, et travaillent tôt, vous savez… Et je préfère me battre pour que toutes les écoles soient d’excellence, plutôt que de voir une foire d’empoigne pour inscrire ses rejetons dans quelques établissements réputés, que cette réputation soit ou non fondée. [...]
A. C. - Sur le rôle des parents, je reconnais qu’il y a un monde entre l’idéal et la réalité. Ils sont incarnés, faillibles. Mais attention à ne pas prendre des décisions générales à partir de cas exceptionnels. C’est toujours comme cela que l’on supprime les libertés. Confier le pouvoir éducatif à l’État sous prétexte qu’il existe des parents indignes est irrecevable. Toute société libre doit être fondée sur la confiance dans les citoyens. Si vous établissez une société sur la défiance, vous sombrez dans le totalitarisme. On ne peut pas transgresser cette règle d’or. Tout doit être fait pour responsabiliser les parents, pour les placer dans une situation où ils seront contraints à poser des choix, donc à se renseigner pour choisir au mieux de l’intérêt de leur enfant. »
« Anne Coffinier – Les parents sont les premiers éducateurs et les premiers responsables de leurs enfants. C’est une affirmation constante du magistère de l’Église et c’est aussi une vérité expérimentale vivement ressentie par chaque parent ! Il revient en revanche à l’État et aux organismes d’intérêt général compétents de mettre à la disposition de tous une information la plus complète, honnête et exhaustive possible sur la réalité de l’offre scolaire existante. Il faut bien voir que l’on est face à un choix de société fondamental. Pour qu’il y ait une véritable État de droit, il faut tout d’abord que le choix de l’école soit reconnu et garanti constitutionnellement aux parents, que l’information sur la qualité de l’offre soit accessible à tous et que les parents aient les moyens financiers de jouir effectivement de ce droit.
Si l’État s’arroge le droit de choisir le destin de nos enfants à notre place, nous sommes dans une société de type totalitaire caractérisée par l’emprise de la sphère publique sur les familles et les consciences. C’est hélas en partie le cas aujourd’hui. Dans la mesure où l’État rend gratuit un seul type d’enseignement, impose la carte scolaire et interdit, à coup de lois, à l’école privée d’être gratuite, il pèse lourdement sur le choix des familles, surtout des plus démunies.
Aujourd’hui, l’institution scolaire entretient une relation très ambiguë avec l’autorité des parents qu’elle prétend reconnaître et même vouloir renforcer, mais qu’en pratique elle sape consciencieusement. Les parents sont infantilisés, tenus à bout de gaffe loin de la salle de cours. Leur autorité est souvent bafouée par une Éducation nationale qui s’aventure impudiquement jusque dans la formation des consciences des enfants à travers l’éducation civique ou sexuelle, ou l’invasion plurimorphe du politiquement correct dans la vie de l’école. [...]
Jean-Paul Brighelli – Les trois quarts des parents ne connaissent rien au système éducatif — par manque de formation, d’information ou de temps. Et encore moins aux matières enseignées, qui bien souvent diffèrent de celles qu’on leur a jadis enseignées. L’idée qu’ils puissent choisir librement l’école de leurs enfants est pour moi une vue de l’esprit.
Quant à la carte scolaire, elle a été largement assouplie, mais aujourd’hui encore, c’est la proximité qui est le premier facteur dans le choix des parents. Tout le monde n’a pas le loisir d’amener ses enfants dans un établissement situé à des kilomètres. Ou de les faire amener. Il y a un univers où les gens travaillent, et travaillent tôt, vous savez… Et je préfère me battre pour que toutes les écoles soient d’excellence, plutôt que de voir une foire d’empoigne pour inscrire ses rejetons dans quelques établissements réputés, que cette réputation soit ou non fondée. [...]
A. C. - Sur le rôle des parents, je reconnais qu’il y a un monde entre l’idéal et la réalité. Ils sont incarnés, faillibles. Mais attention à ne pas prendre des décisions générales à partir de cas exceptionnels. C’est toujours comme cela que l’on supprime les libertés. Confier le pouvoir éducatif à l’État sous prétexte qu’il existe des parents indignes est irrecevable. Toute société libre doit être fondée sur la confiance dans les citoyens. Si vous établissez une société sur la défiance, vous sombrez dans le totalitarisme. On ne peut pas transgresser cette règle d’or. Tout doit être fait pour responsabiliser les parents, pour les placer dans une situation où ils seront contraints à poser des choix, donc à se renseigner pour choisir au mieux de l’intérêt de leur enfant. »
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