mercredi 27 avril 2011

Où l'on parle de Pour une école libre

Sylvain Fournier
Le jeune président de l'association québécoise des professeurs en éthique et culture religieuse (AQÉCR), Sylvain Fournier (ci-contre), parle de Pour une école libre dans son article militant inclus dans l'ouvrage collectif La Religion sans confession paru aux éditions Médiaspaul il y a près d'un mois.

Sylvain Fournier est un jeune enseignant en Éthique et culture religieuse à la commission scolaire des Affluents, fraîchement émoulu de l'université québécoise. Il a été un des premiers diplômés à avoir suivi la formation universitaire en éthique et culture religieuse. Jusqu'à récemment, il était responsable de l'information à l'AQÉCR. Il a remplacé Mme Lynda Berthiaume à la présidence de cette association. Mme Berthiaume était une catholique engagée et avait eu de grandes difficultés à expliquer l'utilité et l'innocuité du programme ECR devant des parents à Granby en 2009.

M. Fournier disait de la CLÉ en 2008 que « Par ailleurs, signe de sa mauvaise foi, la Coalition ne parle jamais du volet éthique du programme qui représente pourtant 50 % du contenu et qui ne fait aucune référence à la religion. » Propos emprunt de fausseté, car la CLÉ a abordé à plusieurs reprises le volet éthique. En outre, s'il était vrai que le volet éthique ne parlait pas de religion (ce qui est faux, voir l'analyse ici et ici sur le clonage d'un manuel d'ERPI), cette dichotomie serait artificielle et regrettable pour le moins : les religions ont de nombreuses choses à dire sur les situations porteuses « de tensions et de conflits de valeurs » que prescrit le programme ECR dans le volet éthique.

Voici donc ce que dit cet enseignant d'ECR de notre carnet :

« [I]l est souvent instructif de lire le blogue Pour une école libre au Québec tenu par des sympathisants de la CLÉ. S'ils devaient faire le gouvernement sur ce dossier, ce ne serait que le début... Le darwinisme, l'éducation, la lutte contre l'homophobie, la conscientisation face aux problèmes environnementaux : tout ça serait remis en cause. »

Faut-il comprendre en creux que ce qui compte pour Sylvain Fournier ce n'est pas tant une formation éthique ou une culture religieuse rigoureuse, mais plutôt de lutter contre le créationisme — l'épouvantail de tous les ennemis de la liberté scolaire — de promouvoir la normalisation de l'homosexualité et sensibiliser les jeunes étudiants captifs à l'écologisme ? On peut craindre pour la neutralité des cours d'ECR de M. Fournier.

Sylvain poursuit :

« Les partisans de cette coalition ne veulent rien de moins que de pouvoir soustraire leurs enfants des programmes gouvernementaux. »

Bzzzz. Le prof commet « une entrave au dialogue » comme on dit dans son jargon : Géné­ralisation abusive. Les auteurs de ce carnet veulent que les parents puissent soustraire les enfants du monopole éducatif centralisé au Québec, c'est vrai. Monopole qui n'est en rien généralisé ou une fatalité dans les pays occidentaux. Il suffit de penser à l'Angleterre. Les auteurs de ce carnet donc, mais cela ne signifie pas que pour « les partisans de cette coalition » ce soit le cas au-delà des sujets qui traitent de la morale et de la religion. D'ailleurs, dans leur mémoire à la Cour suprême la CLÉ ne demande le droit d'exemption que dans ces domaines.

Le président de  l'AQÉCR continue : « Malgré la diversité des choix s'offrant aux parents québécois pour l'éducation de leurs enfants : écoles publiques, écoles privées, écoles à vocation religieuse, écoles alternatives, écoles internationales, l'éducation à la maison (homeschooling) et j'en oublie probablement, il faut savoir que toutes ces options doivent être entérinées par le ministère de l'Éducation. »

C'est dit gentiment, cela donne l'impression de la diversité, mais il s'agit d'une diversité limitée, sauf pour l'éducation à la maison que l'État québécois « encadre » sans cesse plus et des écoles qui suivent notamment le programme français (Stanislas et Marie-de-France) qui utilisent des programmes et des méthodes d'enseignement vraiment différents. Sinon le même programme et la même pédagogie sont imposés à toutes les écoles. M. Fournier ignore-t-il que toutes les écoles québécoises sont tenues d'enseigner le cours ECR dans une perspective « laïque » qu'elles soient des écoles publiques, des écoles privées, des écoles à vocation religieuse, des écoles alternatives ou encore des écoles internationales ?

Sylvain Fournier termine par « Ils rêvent [...aspirent] donc, à ce titre, de pouvoir ouvrir leurs propres écoles. [Quelle horreur !] Ils envient le réseau parallèle des écoles catholiques en Ontario [nous ne pensons jamais avoir parlé de celles-ci dans nos milliers de billets !], et les écoles hors contrat en France [c'est exact]. Ils aimeraient que l'éducation à la maison ne soit plus sous la supervision [tatillonne] des commissions scolaires, donc sujette aux programmes ministériels ».


Stricto sensu, l'éducation à la maison ne doit pas nécessairement suivre les programmes ministériels, mais simplement être équivalente, l'ennui c'est que la commission scolaire qui n'a aucun intérêt à être ouverte envers les parents éducateurs décide de cette équivalence.

En résumé, ce passage de M. Fournier nous apprend bien plus sur sa conception jacobine de l'éducation, ses approximations et une certaine tendance militante qu'elle nous paraît accusatoire pour les francs partisans de la liberté scolaire que nous sommes. Nous remercions M. Fournier de cette publicité.





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1 commentaire:

Romanus a dit…

« Les partisans de cette coalition ne veulent rien de moins que de pouvoir soustraire leurs enfants des programmes gouvernementaux. »

C'est pas des bébelles de l'état d'enseigner l'éthique aux enfants des parents. C'est la job des parents. Culturellement, le gouvernement a des valeurs dégénérées et j'irais même jusqu’à dire barbares.

Mais bon... je comprends M. Fournier... il a des intérêts corporatifs a défendre.