samedi 6 mars 2010

France — L'étrange univers des classes préparatoires aux grandes écoles

Selon le ministère de l'Éducation nationale français, une grande école est un établissement public d’enseignement supérieur qui recrute ses élèves par concours et assure des formations de haut niveau. Les premières ont été créées par l'État au milieu du XVIIIe siècle, dans le but de fournir les cadres techniques et militaires des grands corps de l'État : Armée, Mines, Eaux et forêts, Administration centrale, Ponts et chaussées, Agriculture, Ports et arsenaux et Science vétérinaire. Ces grandes écoles sont souvent considérées comme des universités d'élite. La tutelle d’une grande école est assurée par un ministère qui n'est pas obligatoirement l’Éducation nationale. On citera par exemple l’École polytechnique sous la tutelle du ministère de la Défense, l’École nationale du génie rural, des eaux et des forêts sous la tutelle du ministère de l’Agriculture et de la Forêt.

Les classes préparatoires aux grandes écoles sont des filières d'enseignement supérieur situées généralement dans les lycées. Communément appelées classes prépas ou prépas et pour la plupart publiques, elles sélectionnent sur dossier et recommandations après le baccalauréat et préparent théoriquement en 2 ans, mais souvent en 3, les étudiants aux concours d'admission de certaines écoles de commerce, de certaines écoles d'ingénieurs, des écoles normales supérieures, de l'École nationale des chartes et des écoles d'actuariat. 79 000 étudiants étaient inscrits en classes préparatoires aux grandes écoles durant l'année universitaire 2008-2009.

Aujourd’hui 10 % des lycéens français qui viennent d’avoir le baccalauréat (D.E.C. québécois) intègrent une classe préparatoire, dite « prépa ». Il existe trois catégories de classes préparatoires aux grandes écoles : économiques et commerciales, littéraires et scientifiques.

Parcours d’excellence pour réussir les concours prestigieux des grandes écoles françaises, mais parfois aussi la peur de l’université et de l’échec. Pendant deux ou trois ans, ces jeunes vont devoir mettre leur vie entre parenthèse pour se consacrer exclusivement au travail. De moins en moins de loisirs et de temps libre, des nuits blanches, des fins de semaine « à bûcher », c’est le quotidien des étudiants de prépas, un des moyens pour espérer réussir le concours d’une grande école.



Comment justifier ce système unique au monde ? Comment fabrique-t-on des bêtes à concours ? Le jeu en vaut-il la chandelle ? Pendant un an, une équipe de journalistes a suivi deux classes prépas dans le prestigieux lycée Lakanal en banlieue parisienne : une première année scientifique dont les élèves espèrent passer dans la classe supérieure et une deuxième année littéraire qui espère réussir les concours. Une année d’espoir, de désillusion, de réussite aussi.






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2 commentaires:

Jonathan a dit…

Ouf! Le cégépien que j'étais n'aurait pas fait long feu en "prépa". Mais justement, ce genre d'école n'est pas faite pour tout le monde et c'est tout à l'honneur du système français de reconnaître que certains élèves doués ont besoin d'un environnement plus exigeant et stimulant.

Je ne connais pas beaucoup la France mais j'ai été très surpris de voir que, dans un pays où moins de 5% de la population est catholique pratiquante(surtout des gens âgés), on retrouve parmi le petit échantillon d'élèves du reportage deux jeunes catholiques. Est-ce que la foi et les valeurs chrétiennes donnent une discipline et une force de caractère qui préparent mieux les élèves à ces études exigeantes? Est-ce que le milieu bourgeois, d'où provient selon le reportage la majorité des élèves, est resté plus catholique que le reste de la population française? Est-ce que ces élèves ont reçus une éducation plus traditionnelle dans une école hors contrat?

J'ai l'impression que la minorité créative dont parlait Benoît XVI est en train de prendre sa place en France.

Pour une école libre a dit…

Jonathan,

On dit souvent que la différence entre le catholicisme français et québécois, c'est qu'en France la haute ou la vieille bourgeoisie (et noblesse) est catholique, alors que le petit peuple français dans certaines régions (le Sud-Ouest par exemple) y est « laïc » depuis des générations.